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LE PRESIDENT
AHMADINEJAD
"NOUS
N'AVONS QU'UN PAS A FAIRE POUR ATTEINDRE LE SOMMET DE LA TECHNOLOGIE NUCLEAIRE
- L'OCCIDENT N'OSERA PAS NOUS ATTAQUER."
MEMRI - Dépêche spéciale n° 1328
Dans une allocution
prononcée le 14 octobre 2006 à l'occasion de l'Iftar [repas pris à la tombée
de la nuit pour rompre le jeûne] devant un public ami, comprenant des membres
de l'Union des ingénieurs islamiques et des partisans du Khat-e-Emam (1),
le président iranien Mahmoud Ahmadinejad (voir ci-dessous note du site) a
déclaré qu'il était en contact avec Dieu, et a promis que l'Iran continuerait
de développer l'énergie nucléaire. Il a assuré qu'il ne céderait pas à la
demande occidentale de suspendre l'enrichissement d'uranium, "même un
seul jour."
Les parties
de l'allocution d'Ahmadinejad relatives au rapport avec Dieu ont été rapportées
par l'Agence de presse iranienne indépendante Iran News, le 15 octobre 2006,
sous le titre "Un rapport différent d'Iran News sur la nouvelle et
choquante allocution de Mahmoud Ahmadinejad lors de l'Iftar de l'Union des
ingénieurs."
A l'instar
d'Ahmadinejad, d'autres membres des échelons supérieurs iraniens se sont élevés
contre la suspension de l'enrichissement d'uranium. Lors d'une réunion en
présence des dirigeants des autorités iraniennes au pouvoir, le Guide suprême
iranien Ali Khamenei a déclaré : "Si nous n'avions pas suivi la voie
empruntée il y a deux ans, en acceptant de suspendre l'enrichissement d'uranium,
peut-être serions-nous en train de nous demander pourquoi nous n'avons pas
suivi cette voie. Mais aujourd'hui nous avançons, en toute confiance et en
contrôlant parfaitement la situation, et [aujourd'hui], nul ne peut plus dire
que nous nous trompons de chemin [en refusant de suspendre l'enrichissement],
vu que nous avons déjà essayé l'autre voie [la suspension de l'enrichissement]…
" (2)
Le quotidien
réformiste Aftab-e Yazd rapporte qu'Ahmadinejad a déclaré, dans son allocution,
que l'Iran "doit se montrer résolu [dans sa politique nucléaire] ; il nous
reste un pas à faire et après cela, nous aurons atteint [cotre but]." (3)
Quelques
jours plus tôt, le 11 octobre 2006, Ahmadinejad avait tenu des propos
similaires dans un discours prononcé dans la ville de Shahriyar : "… Nos
ennemis sont complètement paralysés et ne savent plus comment affronter les
Iraniens. Si notre peuple demeure uni et solidaire, il faudra s'attendre à une
grande victoire [iranienne], parce qu'il ne nous reste plus qu'un pas à faire
avant d'atteindre le sommet de la technologie nucléaire." (4)
Dans ce
discours, Ahmadinejad a souligné l'incapacité de l'Occident à passer à l'action
: "L'ennemi ne nous affrontera jamais. Il n'y aura pas d'attaque contre
l'Iran." (5)
Voici les
principaux points du rapport de presse iranien sur le discours d'Ahmadinejad
prononcé lors de l'Iftar : (6)
La
deuxième révolution islamique
"Je vous ai
dit que la seconde vague de la Révolution [islamique de 1979] a déjà commencé
[avec mon élection à la présidence en 2005], qu'elle est plus grande et plus
terrible que la première…" (7)
Rapport
à Dieu et victoire attendue des musulmans contre les infidèles
"Sur la
question nucléaire, j'ai dit en plusieurs occasions à mes amis : 'Ne vous en
faites pas. Ils [les Occidentaux] font beaucoup de bruit pour rien.' Mais mes
amis ne me croient pas, et répondent : 'Tu as des contacts !' Et je réponds
toujours : 'Aujourd'hui, l'Occident est désarmé face à l'Iran [sur la question
nucléaire], et ne sait comment en finir avec cette affaire.' Mais mes amis
disent : 'Tu parles un langage divin ! Ils se moqueront de nous !'
Croyez moi, en
termes de légalité, et aux yeux de l'opinion publique, nous avons complètement
réussi. Je le dis en connaissance de cause. Quelqu'un m'a demandé : 'Untel m'a
dit que vous avez des contacts.' J'ai dit : 'Oui, en effet.' Il m'a demandé :
'Vraiment ? Et avec qui ?' J'ai répondu : 'Je suis en contact avec Dieu', car
Dieu a dit que les infidèles ne pourront pas porter atteinte aux croyants. Mais
cela n'est valable que si nous sommes croyants, parce que Dieu a dit : Vous
serez victorieux. Mais les mêmes amis affirment qu'Ahmadinejad dit des choses
étranges.
Si nous sommes
[vraiment] croyants, Dieu nous accordera la victoire, et ce miracle. Faut-il
aujourd'hui qu'une chamelle émerge du cœur de la montagne pour que mes amis
acceptent ce miracle ? (8) La Révolution islamique n'a-t-elle pas été
suffisamment miraculeuse ? L'imam [l'ayatollah Khomeiny n'était-il pas un
miracle ?..."
La
politique nucléaire de l'Iran
Ils [les
Occidentaux] ont commis deux actions déplaisantes. D'abord, ils ont attaqué le
Liban pour nous soutirer des concessions [à l'Iran]. Deuxièmement, ils ont
amené la question [nucléaire] devant le Conseil de sécurité [des Nations
unies]. Bien sûr, ils pataugent à présent dans un bourbier et ne savent que
faire de nous. Pour notre part, nous n'avons pas reculé d'un millimètre.
D'abord, parce que si nous reculons, même un peu, ils diront que les Iraniens
reculent face aux pressions. Deuxièmement, ils iront dire au monde entier que
les Iraniens ont finalement cessé d'enrichir de l'uranium. N'avons-nous pas mis
fin à l'enrichissement lors des derniers [pourparlers] ? Qu'avons-nous gagné ?…
Je dis que
maintenant, par la grâce de Dieu, nous sommes presque au bout du chemin. Soyez
sûrs qu'ils n'oseront pas nous attaquer."
L'attitude
vis-à-vis des Etats-Unis et de Bush
"…Le
président américain est comme nous. C'est-à-dire qu'il est lui aussi inspiré…
mais son inspiration est de type satanique. Satan inspire le président des
Etats-Unis…
[Au sujet de la
nouvelle selon laquelle des avions américains ont été envoyés dans le Golfe
persique], je vous demande de ne pas vous inquiéter. Si deux navires de guerre
arrivent, laissez-les arriver… Pourquoi n'avez-vous rien dit il y a deux mois,
quand 140 de leurs navires sont partis ? A mon avis, le fait qu'ils arrivent
signifie que rien ne peut arriver.
Ce qui serait
dangereux, c'est qu'ils quittent la région. Alors, il serait clair qu'ils ont
un plan. C'est exactement ce que j'ai dit lors du Conseil de sécurité national
il y a quelque temps. [J'ai dit] : "Soyez sûrs que le départ de ces
navires de guerre du Golfe persique marque le début d'un événement néfaste. Et
[en effet], nous avons constaté qu'ils ont déclenché la guerre du Liban."
Notes
[1] Khat-e Emam est un mouvement de jeunesse qui se situe dans la lignée du fondateur de la Révolution islamique d'Iran, l'ayatollah Ruhollah Khomeini
[2] Jomhouri-ye Eslami (Iran), le 11
octobre 2006. En outre, Mohsen Rezai, secrétaire du Conseil de discernement
des intérêts du régime, a déclaré que "la suspension de l'activité nucléaire…
au temps de Khatami a représenté une grande injustice bafouant le droit de
l'Iran (à la technologie nucléaire)", Parto-y Sokhan (Iran), le
4 octobre 2006.
[3] Aftab-e Yazd (Iran), le 16 octobre
2006.
[4] Agence de presse Fars, le 11 octobre 2006,
http://english.farsnews.com/newstext.php?nn=8507190600
[5] Aftab-e Yazd (Iran), le 16 octobre,
2006
[6] Agence de presse iranienne, le 15 octobre
2006, http://www.iranews.org/Viewnews.asp?@=40720
[7] Voir l'Enquête et analyse n° 229 de MEMRI, "Deuxième Révolution islamique en Iran ou l’élection du président conservateur Ahmadinejad" sur http://memri.org/bin/french/articles.cgi?Page=archives&Area=ia&ID=IA22905. Dans ce rapport, MEMRI qualifie l'élection d'Ahmadinejad de "Deuxième Révolution islamique."
[8] Référence à la tradition coranique qui
raconte que le prophète Saleh a accompli un miracle en tirant une chamelle de
l'intérieur d'une montagne afin de prouver à l'ancien peuple arabe de Thamoud
la véracité de sa prophétie (le Coran, 7:73)
Il faut savoir
que "Ahmedinejad" est le nouveau nom de la famille de cet homme
dont le père ou le grand père d'origine arménienne s'est converti à l'Islam.
Une partie de l'Arménie a été annexée par l'Iran au début du 20ème siècle (province nord-ouest de l'Iran). Dine
jad veut dire "foi nouvellle" et l'on sait que les nouveaux convertis
sont "plus royalistes que le roi".
L'illuminé dans
sa nouvelle foi Ahmedinejad est manipulé par un groupe d'ayatollahs qui cherchent
à asseoir l'hégémonie de l'Iran au Moyen Orient; d'autres ayatollahs, plus
nombreux, ne cherchent qu'à maximiser la note à faire payer l'Occident et
ils tirent sur la corde de la faiblesse occidentale, jusqu'à la limite extrême.
C'est le souk persan; dans ce subtil jeu, on risque de ne plus contrôler l'illuminé.
Artus pour www.nuitdorient.com