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ARRETEZ DE SUBVENTIONNER L'IRAN
Editorial du
Jerusalem Post du 23 février 2007
Traduit par
Artus pour www.nuitdorient.com
Hier le rapport
de l'IAEA a confirmé ce que chacun savait, l'Iran n'a non seulement arrêté
l'enrichissement de l'uranium, comme le Conseil de Sécurité de l'Onu le lui
avait demandé, en lui laissant un délai de 2 mois pour le faire, mais il a
accru ses installations d'enrichissement. Les déclarations des dirigeants
Iraniens ainsi que leurs actions sont un défi flagrant à la communauté internationale
et doivent entraîner le renforcement des sanctions contre Téhéran.
Point n'est
besoin d'expliquer les conséquences d'un échec de la communauté internationale
dans son affrontement avec le régime des mollahs. Depuis le 11/9, les régimes
de l'Afghanistan et d'Irak ont payé le prix de leur soutien au terrorisme. De
même la Libye a fini par capituler. Mais l'Iran et la Syrie pensent qu'en
semant la pagaille en Irak, et grâce aux opportunités qui se présentent au
Liban et à Gaza, ils pourraient changer la donne et intimider en permanence
l'Occident.
Malgré les
fantasmes de nombreux intellectuels qui pensent qu'un Iran nucléarisé serait
moins offensif, les dirigeants Européens sont conscients du danger. A la
différence des ambitions Libyennes ou Nord Coréennes, celles de l'Iran ne sont
pas liées à la survie de leur régime, mais à la volonté de domination régionale
ou même globale. Pourquoi douter des propos des dirigeants Iraniens quand ils
le répètent sans cesse et qu'on les a vus faire ce qu'ils disent à plusieurs
reprises, alors que beaucoup croyaient que ce n'était qu'une simple rhétorique?
Aujourd'hui ce
qui entrave le plus l'action c'est de croire que les sanctions ne donneront
aucun résultat, comme le dit un rapport récent de l'Union Européenne. Et c'est
devenu une prophétie qui se suffit à elle-même, car il est évident qu'on ne
peut constater de résultat, si les sanctions ne sont pas appliquées.
Il est grand
temps que les Etats-Unis et l'Europe adoptent des mesures adéquates sans qu'il
y ait besoin de négocier pendant de longs mois au niveau international.
Aux Etats-Unis,
au niveau fédéral des sanctions financières importantes sont déjà prises, mais
des fonds de pension des Etats ont encore des milliards $ investis dans des
sociétés qui font des affaires avec l'Iran. Certains Etats ont déjà pris des
mesures légales qui empêchent leurs fonds de pension d'être investis dans les
pays qui soutiennent le terrorisme. Mais ce n'est pas le cas pour la plupart
des Etats.
En Europe, la
situation est pire. Comme l'a fait remarquer récemment le Wall Street Journal
(WSJ), l'Europe est le 1er partenaire commercial de l'Iran et ces
liens économiques ont crû depuis
Le WSJ note
qu'un rapport de 2004 du ministère de l'Economie à Berlin se vante d'aider le
commerce avec Téhéran "Les garanties du Gouvernement Fédéral au crédit
à l'exportation a joué un rôle crucial dans le niveau des exportations vers
l'Iran; la couverture des acheteurs Iraniens a été multipliée par 3,5,
atteignant 2,3 milliards euros, par rapport à l'année précédente. Le
Gouvernement Fédéral a ainsi assuré les 2/3 des exportations allemandes vers
l'Iran. Ce pays est le second par l'étendue de sa couverture en 2004, derrière
la Chine"
Avec 5,5
milliards euros, l'Iran a les meilleures garanties allemandes à l'exportation
qu'aucun autre pays. L'Italie suit avec 4,5 milliards euros et les subventions
françaises atteignent 1 milliard euros.
Les nations
Européennes considèrent qu'elles sont des amies d'Israël, en particulier
l'Allemagne. Un sondage récent montre qu'à un degré incroyable ceci est
réciproque; en effet 75% des Israéliens souhaitent rejoindre l'Union
Européenne. Ce sondage réalisé par la fondation Konrad Adenauer montre que 67%
des Israéliens voient d'un œil favorable l'Allemagne, juste après les
Etats-Unis. Il est difficile de concevoir que ces liens étroits puissent le
demeurer longtemps si l'Europe et surtout l'Allemagne persiste à subventionner
ses exportations vers l'Iran et refuse des sanctions économiques contre l'Iran.
On comprend
l'hésitation de l'Allemagne devant de telles sanctions, alors que la Chambre de
Commerce allemande annonce que le pays perdrait 10 000 emplois si des sanctions
dures étaient prises à l'encontre de l'Iran. Mais a-t-on calculé combien
coûterait un chantage nucléaire de l'Iran, l'accroissement de la terreur et un
prix record de l'essence à la pompe ?
Les mollahs font
en effet le pari que les intérêts financiers à court terme prendraient le
dessus et empêcheraient l'Europe de se prémunir contre de plus grands risques
ou de défendre l'existence même d'Israël.
Cette
fois-ci l'Europe doit prouver que les tyrans se trompent.