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CHANGEMENT DE
CAP AU MOYEN ORIENT ?
Les
résultats des récents voyages d'émissaires politiques et militaires Israéliens
à Washington laissent à penser que l'attitude vis-à-vis d'un Iran nucléaire a
évolué outre Atlantique. D'abord l'Iran serait très en retard dans son
programme nucléaire, suite à divers fiascos techniques provoqués ou non.
Ensuite, les Etats-Unis misent sur un changement intérieur en 2009, amenant au
pouvoir des ayatollahs plus modérés et plus enclins à négocier un partage
d'influence au Moyen Orient. L'Iran retrouverait alors la place qu'elle avait
du temps du shah.
Par
ailleurs, les médias diffusent ce 30 juillet
Assad aurait ainsi déjà anticipé le changement de cap en cours au
Moyen Orient.
Pour
ne pas perdre son influence au Moyen Orient, il est grand temps qu'Israël retrouve
un gouvernement fort, décent et respecté.
Albert
Soued pour www.nuitdorient.com
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L’Iran
remplacera-t-il Israël dans la stratégie américaine ?
Par Daoud Al-Sheryane- al Hayat
http://www.mediarabe.info - 22 juillet
2008
Traduction par Randa
Al Fayçal - Dubaï
Sans détour,
Daoud Al-Sheryane, chroniqueur du quotidien Al Hayat,
souligne que l’Iran est toujours un atout dans la politique américaine. Depuis
le Shah jusqu’à la République islamique, rien ne semble changer dans la
stratégie de Washington : un Iran puissant est indispensable pour protéger
Israël.
Daoud Al-Sheryane s’appuie dans sa démonstration sur les récentes
déclarations du vice-président iranien chargé du tourisme, Esfandiar
Rahim Mashaie. Mashaie, qui
n’est autre que le beau-père du fils du Président Ahmadinedjad,
a affirmé le 20 juillet, que « l’Iran est l’ami des peuples israélien et
américain, et que c’est une fierté nationale iranienne ». Bien que ces
déclarations aient été condamnées par des responsables conservateurs iraniens,
elles n’apportent aucune nouveauté. Au contraire, souligne le chroniqueur,
« elles confirment le double langage iranien que justifie la
multiplication des centres de décisions à Téhéran. Pendant la guerre entre
l’Iran et l’Irak, Téhéran avait conclu des accords avec Israël et bénéficié de
son soutien militaire (armements), et l’Iran cherche aujourd’hui un arrangement
avec Washington sur le partage d’influence dans la région ».
L’auteur
ajoute : « Les déclarations de Mashaie
confirment aussi que la stratégie de Washington consiste à garder un Iran
puissant pour protéger Israël et servir les intérêts américains dans la région.
Mashaie avoue en privé que la République islamique en
Iran est une nécessité américaine. La puissance iranienne est utile car elle
divise la nation islamique et l’affaiblit. Si le Shah s’était appuyé sur le
nationalisme perse pour rayonner, les mollahs utilisent le confessionnalisme et
la religion (chiites) pour étendre leur influence. La lutte contre Israël n’est
pas une réelle priorité iranienne. La présence d’un Iran puissant et
hégémonique sert au contraire à détourner les préoccupations des Arabes, qui
craignent désormais davantage la menace iranienne qu’israélienne. D’où
l’utilité de la République islamique », conclut-il.
La Syrie
élimine ses agents devenus encombrants. A qui le prochain tour ?
En affirmant détenir les clés
de la solution régionale, Damas confirme sa responsabilité dans les crises. Le
pompier-pyromane de retour.
http://www.mediarabe.info - 22 juillet
2008
Si l’assassinat
du chef militaire du Hezbollah, Imad Moughnieh, en
février dernier, au cœur du quartier le plus sécurisé de Damas, n’a pas encore
été élucidé, les événements qui s’accélèrent ces dernières semaines semblent
incriminer le régime syrien. D’autres terroristes notoires viennent à leur tour
de faire les frais du revirement de Bachar Al-Assad.
Les événements
qui se sont accélérés depuis l’assassinat de Moughnieh
semblent confirmer ce que MediArabe.info avait déjà évoqué dès le
lendemain de l’élimination à Damas du chef militaire du parti de Dieu. Il s’est
vraisemblablement agi d’un acompte versé par Damas pour acheter sa réhabilitation
et prendre ses distances avec l’Iran et le Hezbollah. Ce
« revirement » s’est soldé par une ouverture française sur la Syrie,
par l’accueil de Bachar Al-Assad
à Paris (et l’annonce de la visite de Sarkozy en Syrie, en septembre prochain),
et par l’engagement de négociations indirectes avec Israël, via la Turquie. En
contrepartie, la France a obtenu de Damas un début de changement de sa
politique à l’égard du Liban. Si cette mutation syrienne est sincère, elle
mettrait un terme à soixante années de bellicisme syrien et de désir d’annexer
le Liban, et conduirait au rétablissement de relations diplomatiques
« normales » entre les deux pays, et à la délimitation des
frontières. Dans ce cas, l’ouverture « très risquée » de Nicolas Sarkozy
sur Assad aura payé.
Mais le régime
syrien nous a habitués aux tergiversations, refusant de reconnaître la
souveraineté et l’indépendance de son voisin. Pour éviter un nouvel ajournement
de la normalisation, le président libanais Michel Sleiman
a accepté l’invitation que lui a remise, le 21 juillet, le ministre syrien des
Affaires étrangères, Walid Al-Moallem, pour se rendre
en visite officielle à Damas. La visite de Moallem et
l’invitation dûment adressée à Sleiman attestent déjà
d’un progrès considérable, puisque le régime syrien avait l’habitude de
« convoquer » les dirigeants libanais et non pas de les inviter,
d’autant plus que ces derniers lui avaient toujours été redevables de leurs
postes.
La visite de Sleiman à Damas - probablement dès la fin de la semaine -
sera sans doute l’occasion de mettre de l’ordre dans les relations bilatérales
et de résoudre les différends entre les deux pays. L’échange d’ambassades et le
tracé des frontières sont à l’ordre du jour, mais le point le plus épineux
demeure la question des disparus libanais en Syrie. Ayant toujours démenti leur
existence, la Syrie a, selon des sources arabes, fait le « grand ménage de
l’été », une semaine avant le sommet de l’Union pour la Méditerranée (UPM)
à Paris, en éliminant plusieurs dizaines de prisonniers détenus à Sidnaya.
Bien que cette tuerie ait été organisée à huis clos, des responsables
jordaniens affirment que plusieurs Libanais et Jordaniens figurent parmi les
prisonniers tués. Le journal koweïtien « Al
Seyassah », révélait déjà, le 19 juillet,
que deux chefs de l’organisation islamiste « Jund
Al-Sham », liée aux services syriens, font
partie des morts de Sidnaya. Il s’agit de A. Zacaria et de K. Omar. Le
premier était proche d’Abou Messaab Zarqaoui et recrutait des combattants pour l’Irak ; le
second était proche d’Abou Qaaqaa, le prédicateur
syrien assassiné à l’automne dernier par le régime, pour éliminer les traces
de l’implication officielle syrienne dans le terrorisme en Irak. Moins
d’une semaine après ces disparitions « accidentelles », deux
responsables de « Jund Al-Sham »
au camp palestinien de Aïn
El-Heloui, au Liban Sud, Chehadé
Jaohar et Abou Ramez Al-Sahmarani,
ont été tués avec l’un de leurs lieutenants.
Ainsi, en
procédant à ce « grand nettoyage », directement ou par
l’intermédiaire d’autres organisations palestiniennes ou radicales, la Syrie
sacrifie ses agents au nom de sa réhabilitation, mais aussi pour ne pas avoir à
rendre compte de sa politique belliqueuse dans la région (Irak, Liban,
Palestine). Elle aurait également demandé aux dirigeants du Hamas palestinien
établis à Damas de quitter le territoire syrien. Ils pourraient s’installer
dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
Les nombreux
agents libanais de la Syrie devraient s’inquiéter et craindre pour leur sort.
D’autant plus que toute normalisation syrienne avec l’Occident impliquerait un
grand nettoyage au Liban. Le Hezbollah n’échapperait pas à cette règle. Selon
le journal « Al Seyassah », du 22
juillet, « la Syrie a repris ses contacts avec l’ancien secrétaire général
du Hezbollah et l’un de ses co-fondateurs, Sobhi Toufaïli, afin de renforcer son courant pour affaiblir le
parti de Hassan Nasrallah et le diviser sur la base
de l’appartenance régionale ». Le courant de Toufaïli
est en effet essentiellement composé de chiites originaires de la Bekaa-Nord,
qui n’apprécient pas la mainmise des chiites du Sud sur le Hezbollah. C’est un
premier pas vers la pulvérisation du parti de Hassan Nasrallah et de sa neutralisation, après l’élimination de
son chef militaire charismatique, Imad Moughnieh.
Pour ce faire, les services syriens auraient promis à Toufaïli
aides militaires et financements, pour briser le Hezbollah.
Si, à terme, l’établissement
hypothétique des relations diplomatiques entre le Liban et la Syrie peut réjouir
les Libanais, surtout les souverainistes de l’Alliance du 14 mars et de la
« Révolution du Cèdre », la situation au Liban n’en sera pas pour
autant stabilisée, et la facture que réclamera la Syrie sera salée. Mais cette
évolution aura au moins le mérite de dévoiler la nature du régime syrien.
Un pyromane qui allume le feu pour se présenter comme le seul pompier capable
de l’éteindre.