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LES VELLEITES D'ENERGIE NUCLEAIRE AU MOYEN
ORIENT
Par Dr Nimrod Raphaeli, rédacteur en chef des blogs économiques de Memri
Memri – Etudes économiques N°467 du 07/10/08.
Résumé et conclusions par Albert Soued, écrivain, pour www.nuitdorient.com
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Inquiets du projet nucléaire Iranien et des risques conséquents pour leur sécurité, les pays arabes sunnites, en nombre croissant, cherchent eux aussi à développer une capacité nucléaire, sans doute à des fins pacifiques. Avec des ressources immenses à leur disposition, pour la plupart d'entre eux, ils ne sont pas à court de propositions de fourniture d'équipement et d'assistance pour assouvir leurs aspirations.
Un expert anglais de l'Institut d'Etudes Stratégiques de Londres, Mark Fitzpatrick remarque: "L'un des risques qui dérivent d'un Iran nucléaire a toujours été d'inciter d'autres états de la région à le devenir également. Alors la course à l'énergie nucléaire deviendra une menace globale!"
Le chef suprême d'Iran Ali Khamenei n'a-t-il pas dit dans un éditorial du quotidien iranien Kayhan que "l'Iran était déjà une puissance régionale qui était entrée dans le club nucléaire et celui de l'espace"?
On n'est donc pas surpris qu'un nombre croissant de pays arabes aient décidé de se joindre à la course nucléaire: Algérie, Egypte, Lybie, Jordanie, Maroc, Tunisie, Yémen, Arabie, Emirats arabes Unis…
En fait le problème majeur du Moyen Orient est la disponibilité en eau qui est aujourd'hui de 1200 m3/pers/an, alors que les besoins minimaux sont de 8900 m3/pers/an! Selon l'Onu, le Moyen Orient a le taux le plus élevé au monde d'extraction des eaux renouvelables, soit 75% (1). 60% des eaux de la région viennent d'ailleurs. Ainsi la dépendance du Koweit est de 100%, celle de l'Egypte est de 97%, celle de la Syrie est de 80% … Un conflit potentiel motivé par un manque aigu d'eau semble très réel. Alors justement la disponibilité d'énergie nucléaire pacifique pourrait éloigner cette perspective conflictuelle en facilitant le traitement des eaux salées ou saumâtres. A cela s'ajoute les besoins en énergie d'une urbanisation qui s'accélère, du tourisme et de l'industrie, besoins qui augmentent de 10 à 20% par an. Mais tous ces besoins pourraient être résolus par des centrales thermiques, hydrauliques ou solaires. La course au nucléaire est surtout politique et, pour le moment, en dehors de l'Iran, il ne s'agirait que de velléités, certes encouragées par de futurs fournisseurs, tels que la France….
Note de la traduction
(1) En Arabie, il n'y a déjà plus d'eau renouvelable disponible, tout le capital ayant été épuisé dans une agriculture et un élevage aussi fastidieux qu'inutiles.
Les Etats-Unis
et le projet nucléaire iranien
Richard
Holbrooke, R. James Woolsey, Denis B. Ross et Marc D. Wallace.
Cet article a été publié dans le
Wall Street Journal le 22 septembre 2008.
Le Président iranien Mahmoud
Ahmadinejad a prononcé un discours flamboyant aux Nations Unies.
Maintenant, il est clair que l'Iran ne renonce pas à ses ambitions nucléaires.
Ce pays est plus proche que jamais pour se doter d’armes
atomiques et notamment de missiles balistiques à ogives nucléaires. La présence
du président iranien aux Etats-Unis et son programme nucléaire ne peuvent
pas être éclipsée par les élections présidentielles américaines. L'Iran nous
lance un grand défi réel et grave. Nous pouvons avoir des différentes
allégeances politiques et des divergences d’opinions sur la situation mondiale,
mais nous partageons tous une préoccupation commune sur l’intention de l’Iran
de devenir un Etat nucléaire. Ce désir de l’Iran est l’une des questions
les plus urgentes que doit faire face l’Amérique d’aujourd’hui, parce que même
les estimations les plus prudentes n'exclu pas l'acquisition prochaine
d'armes nucléaires par ce pays.
Une arme nucléaire iranienne pourrait déstabiliser toute une région qui est
déjà dangereuse. Elle comprend Israël, la Turquie, l’Irak, l’Afghanistan,
l’Inde et le Pakistan et pose une menace directe sur la sécurité nationale
de l’Amérique. Pour cette raison, les ambitions nucléaires de l’Iran demandent
une réponse claire pour obliger les dirigeants iraniens à changer de comportement
et de comprendre qu'ils ont plus à perdre qu’à gagner en s'acheminant
vers le nucléaire. Téhéran affirme que l’enrichissement de l’uranium n’est
uniquement destiné qu’à l’utilisation de l’énergie pacifique mais nous constatons
que ces demandes dépassent les limites de la crédibilité et de la science.
Le programme de l’enrichissement iranien est de loin plus important
qu’une nécessité raisonnable pour un programme d’énergie. Au cours des dernières
inspections des sites nucléaires iraniens, les inspecteurs de l’ONU ont trouvé
certains éléments qui indiquent un usage d’armes nucléaires et non pas un
programme d’énergie nucléaire pacifique. Le rejet persistant des Iraniens
aux offres de fournisseurs étrangers d’énergie ou de soumissionnaires privés
à leur fournir du combustible nucléaire indique qu’il existe sans doute d'autres
motifs. Téhéran refuse obstinément à répondre aux questions de
l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) à propos de cette partie
problématique de son programme nucléaire, ce qui donne à penser qu’elle
a des choses à cacher.
Le monde se pose des questions légitimes et se doute à juste titre des
déclarations successives de Téhéran selon lesquelles ses besoins d'énergie
nucléaire sont à des fins strictement pacifiques. L’Iran a des vastes réserves
de pétrole et à bon marché ainsi que du gaz naturel. Les constructions des
réacteurs nucléaires et les tentatives de mettre au point le cycle du combustible
nucléaire sont extrêmement coûteuses. Il n’y a donc pas de raison légitime
ni économique pour que l’Iran poursuive l’énergie nucléaire.
L’Iran est un acteur meurtrier et irresponsable sur l'arène internationale.
Il emploie des organisations terroristes tels que le Hezbollah et le
Hamas pour saper des régimes existants et pour fomenter des conflits. Muni
d’une bombe atomique, l’Iran sera plus encouragé à parrainer le terrorisme,
à menacer nos alliés, et à financer les éléments les plus sanguinaires en
Irak.
Dissémination nucléaire
au Moyen Orient: un risque fou
Par gblond le 10/10/08
http://penserlibrement.wordpress.com/2008/10/
Les dernières nouvelles du Moyen Orient n’inspirent pas davantage d’optimisme que celles de la planète financière. L’impression générale reste celle que l’on préfère débrancher les alarmes plutôt que prendre des mesures.
De nombreux commentateurs occidentaux répètent la même litanie: les grandes puissances n’ont pas les moyens d’empêcher l’Iran d’accéder à l’arme nucléaire. En même temps, tous insistent sur la nécessité de monter le niveau des sanctions et de négocier en même temps: mais quelles sanctions? La Russie, qui est décidée à faire pièce aux Etats Unis par tous les moyens pour essayer de retrouver un statut de puissance perdu avec la dissolution de l’empire soviétique, et la Chine pour qui il est vital de se ménager des accès au pétrole qui va devenir un facteur limitant de son économie jouent toutes les deux un double jeu évident, et cherchent à se concilier les bonnes graces de l’Etat bandit iranien. On est dans la situation ou l’on serait quand certaines polices tentent d’arrêter des gangsters pendant que d’autres services négocient des accords d’impunité avec les mêmes. Quant aux négociations, les Iraniens envisagent de négocier après qu’ils auront produit la bombe, quand ils auront un moyen de pression immense. Avant, il ne s’agit que de gagner du temps.
Pendant ce temps, on apprend que la Syrie, instruite par l’expérience de la frappe israélienne qui a détruit la centrale nucléaire en construction, a décidé de poursuivre sa politique de construction d’une capacité nucléaire, mais cette fois en s’inspirant de l’exemple iranien, c’est à dire en dissimulant et en dispersant ses installations sur le modèle des cascades de centrifugeuses utilisé par l’Iran. Qui a fourni ce matériel ultra sophistiqué à la Syrie, qui est elle même bien incapable de le fabriquer ? Mystère.
On frissonne en tout cas à l’idée que le régime de gangsters, de trafiquants, et de tortionnaires qui existe à Damas, qui manipule les attentats et la terreur politique au Liban, puisse lui aussi escompter bénéficier de la bombe d’ici quelques années.L’ Etat mafieux syrien, constitué de l’équilibre des différents clans criminels représente à peu près ce que serait la Colombie aux mains des cartels de la drogue: un mélange abject de terrorisation de la population, de mise en esclavage des gens pour le bénéfice de quelques tueurs cherchant à satisfaire sans limite leurs appétits grossiers.
La bombe entre les mains des “cartels “serait un scénario d’horreur dont on se rapproche.
L’Iran, si il obtient la bombe, se délectera de transférer cet instrument de terreur à des sous fifres Syriens qui dévieront vers eux les risques de représailles en cas d’utilisation de cette arme.
A défaut de cette solution, le Hezbollah sera sûrement un zélé agent des basses oeuvres iraniennes, comme sa nature l’y oblige.Dénué d’autonomie par rapport à l’Iran dont il est la créature, on peut s’attendre au pire de la part de cette milice fanatisée qui grignote le pouvoir au Liban pour le plus grand plaisir de son maître iranien. Or des informations très inquiétantes sont parvenues du Liban faisant état de troubles étranges ayant frappé des dizaines de personnes dans une zone contrôlée par le Hezbollah, pour lesquels des experts iraniens seraient venus spécialement décontaminer la région. De là à penser que le Hezbollah, avec l’aide des militaires iraniens qui l’encadrent, serait en train de manipuler des armes chimiques dans la perspective du prochain conflit avec Israël, il n’y a qu’un pas. Comme quoi, dans la ligne des transgressions des interdits des lois de la guerre, on peut s’attendre au pire, et sans doute vaut-il mieux ne pas s’appuyer sur l’espoir d’une “modération” naturelle des Fous de Dieu.Les régimes de terreur de l’Iran comme de la Syrie ne connaissent que la force et son abus comme ligne de conduite, et la surenchère dans la menace comme tactique générale. L’ internationale des états maffieux se met en place, et elle espère arriver par l’équilibre de la terreur à imposer ses volontés à la communauté des nations libres.
L’entrée de la Syrie dans la course à l’arme nucléaire signifie que l’exemple iranien donne déja des idées à d’autres régimes de la région, puisque les sanctions restent inopérantes. A quand une bombe algérienne, à portée de la France, ou Soudanaise pour permettre au régime criminel qui dirige le pays de se débarasser des populations chrétiennes du Sud ?.
Dans un article récent, Maryam Radjavi associait l’attitude des dirigeants occidentaux à celle des souris qui, dans un conte du poète Obeid Zakani,cherchaient à amadouer un chat en le couvrant de présents. Quand comprendra-t-on qu’un prédateur obéit à sa nature, et pas aux cadeaux qu’on lui fait, même si ceux ci sont parfois bons à prendre, dans un premier temps.