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DEUX POIDS ET DEUX
MESURES
Veille contre l'Iran
Par Alan
Dershowitz, avocat international, professeur de loi à l'Université de Harward avec
Irwin Cotler, ex Ministre de la Justice du Canada, parlementaire à Montréal
Jerusalem
Post du 10/06/09
Traduit par
Albert Soued, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com
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Irwin
Cotler, l'ancien ministre de la Justice et procureur général du Canada, membre
du Parlement canadien et co-auteur de cet article a proposé au Parlement
canadien une loi appelée "Loi pour rendre l'Iran responsable" (Iran
Accountability Act ou IAA). Cette loi a pour but de permettre au Canada de
poursuivre l'Iran et tout autre contrevenant ayant signé la convention de l'Onu
sur "la
Prévention du génocide", pour des menaces de génocide, des menaces d'attaque nucléaire
ou pour une répression à grande échelle de sa propre population.
Tous les
signataires de la "Convention pour la Prévention de génocide" de 1948,
y compris les Etats-Unis ont la responsabilité de prévenir tout acte de
génocide, et de punir toute incitation à un tel acte – responsabilité largement
ignorée devant la plus grande menace mondiale. Bien que cela soit une
initiative canadienne, IAA est un modèle de loi pour mettre les membres de
l'ONU devant leurs responsabilités et pour que d'autres pays puissent agir
contre les menaces criminelles de l'Iran.
Nous
étions à Genève quand Mahmoud Ahmedinejad, président de l'Iran est monté sur le
podium et a fait un discours devant un auditoire réuni pour lutter contre le
racisme, un discours qui a dépassé les limites du tolérable, un discours
honteux, usant et abusant des Nations Unies. Un discours plein de propos
antisémites, ancrés dans l'intolérance des conférences du type Durban,
supposées combattre cette intolérance, le jour même où on commémorait
l'Holocauste, à Genève.
Ahmedinejad
est un homme qui incite à la haine et au génocide, en violation avec la
"Convention sur l'interdiction de génocide"; qui réprime massivement
sa propre population, notamment la minorité religieuse Baha-i; qui poursuit un
programme d'armes de destruction massive, en violation avec les résolutions du
Conseil de Sécurité de l'Onu; qui est complice de crimes contre l'humanité, à travers
ses groupes terroristes mandataires; qui viole les principes de base de la
charte de l'Onu; qui préside une parade de missiles intercontinentaux Shihab-3
drapés de l'emblème "Effacez Israël de la carte", exhortant les
masses à hurler "Mort à Israël"; qui nie l'Holocauste, tout en
appelant à un nouvel autre; qui menace les Musulmans de brûler dans la
nation-mère, s'ils reconnaissaient l'état d'Israël; et qui utilise le podium
des Nations Unies pour proférer des poncifs antisémites rappelant les
"Protocoles des Sages de Sion".
Un tel
individu devrait se trouver sur le banc des accusés et non pas sur un podium
international.
Pourtant les menaces iraniennes d'un génocide
nucléaire et la répression violant les droits de l'homme en Iran n'a pas
commencé avec Ahmedinejad, et ne se terminera pas avec la fin de son mandat. Le
Guide suprême de la Révolution Ayatollah Ali Khamenei a déjà dit que "la mission de la République
Islamique d'Iran était d'effacer Israël de la carte régionale". Et en effet, lors de ses
proférations Ahmedinejad avait dit clairement qu'il ne faisait que répéter les
propos de l'Imam, à l'époque Ayatollah Rouh'ollah Khomeini, invoquant la
religion pour confirmer ses imprécations.
Soyons
clairs, la grande civilisation et la nation iranienne ne sont pas visées par
l'IAA.
Bien au
contraire, dans son préambule, la loi précise que les peuples d'Iran sont les
victimes des violations des droits de l'homme. Et c'est dans leur meilleur
intérêt que la Communauté Internationale puisse poursuivre leurs dirigeants.
Je cite
Edmund Burke qui a averti qu'il était clair que le Mal triomphe, à moins que
certains hommes de bien ne l'arrêtent. Cette loi-modèle IAA pourrait justement
l'arrêter, en créant au Canada un mécanisme de surveillance de l'incitation à
la haine et en interdisant toute velléité d'incitation violente d'un dirigeant
iranien responsable. Elle gèle les avoirs de tous ceux qui contribuent à
l'infrastructure militaire ou nucléaire de l'Iran. Elle utilise la structure
des relations bilatérales entre le Canada et l'Onu pour poursuivre l'Iran en
justice, à travers la législation internationale. Et, semblable à une récente
proposition de loi américaine, elle vise la dépendance de l'Iran en produits
pétroliers raffinés, aussi longtemps que l'incitation continue.
L'IAA
clarifie la situation et complète les insuffisances de la diplomatie, en visant
au cœur de l'incitation génocidaire. Nous espérons que le gouvernement
américain et que le Congrès puissent regarder de près cette loi. Une
déclaration conjointe Canada-Etats-Unis pourrait envoyer un signal clair aux
dirigeants iraniens: alors que nous sommes prêts au dialogue, nous
n'accepterons jamais et en aucune manière toute incitation au génocide ou tout
autre crime contre l'humanité.