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OBAMA POUSSE ISRAËL A LA GUERRE
Par Bret
Stephens
Wall Street
Journal, le 15 septembre 2009
http://www.objectif-info.com/index.php?id=1226
Titre Original
: Obama Is Pushing Israel Toward War
Traduction : Patric Choffrut pour Objectif Info
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Le président Obama ne devrait
pas sous-traiter un problème de sécurité intérieure auprès d’un autre état.
Les événements sont en train de précipiter Israël vers une frappe préventive sur les installations nucléaires iraniennes. Elle aura probablement lieu au printemps prochain. Il est possible que cette frappe échoue. Ou qu’elle réussisse au prix d’un baril de brut à 300 dollars, une guerre au Moyen Orient, et des soldats américains au milieu du terrain.
Pourquoi alors le gouvernement Obama fait-il tout son possible pour accélérer le processus de guerre ?
Lors du dernier G-8 en Italie, il avait été décidé que l’Iran aurait jusqu’au 1er octobre pour commencer des négociations sur ses programmes nucléaires. L’Iran a donné sa réponse la semaine dernière. C’est non.
Par contre, ce que Téhéran nous a offert, c’est un document de cinq pages en guise de pied de nez diplomatique. Il commence en regrettant "les manières de penser impies qui prévalent dans les relations internationales" et continue on suggérant des discussions approfondies sur une variété de sujets: la démocratie, les droits de l’homme, le désarmement, le terrorisme, le "respect du droit des nations" et d’autres sujets où l’Iran brille. Y manque seulement toute mention du programme nucléaire de l’Iran, qui se trouve maintenant au point de bascule – et là-dessus, insistent Mahmoud Ahmadinejad et son chef Ali Khamenei, il n’y a rien à discuter.
Que fait le président des Etats-Unis face à ce document vouant la négociation à l'échec ? Eh bien, il prétend qu'il n'en n'est rien. Les discussions commenceront donc le 1er octobre.
Cette position permet de persuader les dirigeants israéliens – qui sont loin d’être rassurés – que lorsque le Président Obama déclare qu’un Iran possédant l’arme nucléaire est "intolérable", c’est à peu près aussi sérieux qu’une bonne remontrance à un adolescent difficile. Cette impression se trouve renforcée par sa décision de retirer l’Iran de l’ordre du jour de la réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU qu'il dirigera le 24 septembre ; ou quand son ministre de la défense Robert Gates s’oppose publiquement à des frappes militaires sur les installations nucléaires de l’Iran ; ou quand la Russie annonce qu’elle ne soutiendrait pas d’autres sanctions contre l’Iran.
Bref, les Israéliens en concluent que le gouvernement Obama ne lèvera pas le petit doigt pour arrêter l’Iran, la "communauté internationale" non plus. C’est la raison pour laquelle Israël poursuit une stratégie totalement différente – cherchant, dans les faits, à pousser les Etats-Unis à empêcher, ou du moins à retarder, l'attaque israélienne, par de sévères sanctions imposées à l’Iran, voire en lançant des frappes militaires de sa propre initiative.
C'est pourquoi, contrairement aux frappes aériennes contre le réacteur irakien en 1981 ou le réacteur syrien en 2007, qui avaient été planifiées dans le secret le plus absolu, les Israéliens ont tout fait pour faire connaître leurs craintes, leurs désirs, et leurs capacités militaires. Des bâtiments militaires ont traversé le canal de Suez, au vu et au su du monde entier, ils ont mené des exercices lointains de combat aérien qu’ils ont largement contribué à faire connaître. Contrairement à leur habitude, ils se sont montrés très diserts dans leurs réunions avec la presse, ne manquant pas une occasion pour exprimer leur confiance sur la capacité de leur pays à faire le boulot.
Or, le problème est que gouvernement Obama ne mord pas à l’hameçon, et on peut se demander pourquoi. Peut-être pense-t-il que sa diplomatie réussira, ou qu’il a tout le temps, ou qu’il peut convaincre les Israéliens à ne pas attaquer l’Iran. Ou bien son souhait secret est qu’Israël attaque l’Iran, sans donner l’impression qu’il est d’accord avec lui. Ou alors encore, il ne se préoccupe pas vraiment du problème…
Mais Israël est très préoccupé. Et à force de retarder le moment où il faudra que les Etats Unis montrent les dents, les Israéliens seront bien capables de sentir lemoment où il faudra procéder à ces frappes. Un rapport publié aujourd’hui par le Bipartisan Policy Center (un groupe de réflexion réunissant Républicains et Démocrates), et signé par le démocrate Chuck Robb, le républicain Dan Coats, et le général (à la retraite) Charles Ward, fait remarquer qu’avant l’année prochaine, l’Iran sera "capable de produire suffisamment d’uranium enrichi pour fabriquer une bombe… en moins de deux mois". Autre point critique qui va déterminer le calendrier israélien: la livraison attendue à l’Iran de batteries anti-aériennes russes S-300. Il est alors pratiquement certain qu’Israël devrait à frapper avant qu’elles ne soient livrées, peu importe si une bombe iranienne est fabriquée dans les deux mois ou les deux ans.
Une attaque d’Israël est sans doute dans l'intérêt américain, mais cela dépendra totalement de la réussite ou non de cette frappe. En tout cas, il est de l’intérêt supérieur de l’Amérique que l’Iran n’accède pas à une véritable capacité nucléaire, quel que soit le niveau de sa technicité. C’est également vrai pour le Moyen Orient, qui n’a certes pas besoin d’une course aux armements nucléaires que déclencherait inévitablement la possession de la bombe par l’Iran.
Et là encore, il n’est pas de l’intérêt des Etats Unis qu’Israël soit l’instrument du désarmement de l’Iran. D’une part, il n’est pas sûr qu’Israël en soit capable. Les stratèges israéliens ne se gênent pas pour nous rappeler qu’il faudra sans doute procéder à d’autres frappes dans quelques années, si l’Iran reconstruit ses installations. Et d’autre part, l’Iran pourrait répondre à une frappe israélienne, non seulement par une frappe contre Israël, mais contre les objectifs américains en Irak et dans le Golfe Persique aussi.
Mais le plus grave, c’est qu’il s’agirait de l‘abandon par une super puissance d’une prérogative majeure, décider de la guerre ou de la paix, et la faire sous-traiter par un autre état, fût-il un allié privilégié. Dans le cas de l’Iran, le Président Obama vient de céder au Premier Ministre Netanyahou la conduite des opérations. Il vaut mieux qu'il reprenne l'initiative et qu’il se rende compte que l’Iran n’a que faire de ses grands talents d’orateur. Et surtout qu’il n’oublie pas la formule romaine, qui est parfaitement appropriée ici, "si vis pacem, para bellum". (Si tu veux la paix, prépares la guerre)
Obama Is Pushing
President
Obama can't outsource matters of war and peace to another state.
By BRET STEPHENS
- bstephens@wsj.com
WSJ - SEPTEMBER
15, 2009
Events are fast
pushing
At July's G-8 summit
in
Instead, what
What's an
American president to do in the face of this nonstarter of a document?
What else, but
pretend it isn't a nonstarter. Talks begin Oct. 1.
All this only
helps persuade
In sum, the
conclusion among Israelis is that the Obama administration won't lift a finger
to stop
Thus, unlike
The problem,
however, is that the administration isn't taking the bait, and one has to
wonder why. Perhaps it thinks its diplomacy will work, or that it has the
luxury of time, or that it can talk the Israelis out of attacking.
Alternatively, it might actually want
But
No less critical
in determining
Such a strike may well be in
Then again, it is
not in the
But most importantly, it is an abdication of
a superpower's responsibility to outsource matters of war and peace to another
state, however closely allied. President Obama has now ceded the
driver's seat on