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Ahmedinejad Au Bout du Rouleau
Par Ryan Mauro, fondateur de www.WorldThreats.com conseiller
national pour la sécurité pour le Réseau d'Action Chrétienne, analyste à
Wikistrat.
Titre initial: Ahmedinejad presses
his luck (presse le citron de sa chance)
Adapté par Albert Soued, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
Le mois dernier, le président
Iranien Ahmedinejad a commencé à supprimer les subventions accordées à la
population sur les produits pétroliers et sur d'autres denrées essentielles,
malgré l'opposition à l'intérieur et à l'extérieur du gouvernement. Toutes les
classes sociales iraniennes souffrent aujourd'hui et les ouvriers font grève,
provoquant le plus grand désarroi dans le pays depuis 2009. D'ici à 5 ans
toutes les subventions massives du gouvernement au peuple auront disparu. Ces
subventions représentent 30% du budget de l'état et correspondent à
4000$/ménage/an alors que le revenu moyen est de 3600$/ménage/an.
L'économie iranienne est en fort
déclin et subit de plein fouet les sanctions internationales. De plus, une
étude a montré que le régime devrait cesser ses exportations de pétrole, si la
consommation locale ne baissait pas. Mais depuis que les subventions ont été
réduites, la consommation a baissé de 20%, ce qui donne au président un petit
répit.
Le régime Iranien est en péril. Le
rationnement de l'essence tenté en
Des milliers d'ouvriers n'ont pu
atteindre leurs lieux de travail faute de moyens de transport même publics.
Camions et taxis ne circulent plus. A Qazvin, les ¾ des bus publics sont à
l'arrêt. Des ouvriers en grève forcée ont été arrêtés pour les empêcher de
manifester. Le syndicat des camionneurs a été menacé de représailles s'il se
mettait en grève.
Au port de Bandar Abbas, des
centaines de petits bateaux et de camions transportant des marchandises sont
abandonnés faute d'acheminement. Les services de ferry sont fermés. C'est
pareil à un terminal de camions à Téhéran, qui est déserté. On licencie les
employés du gouvernent sous contrat. Le Ministère de l'Education a licencié 400
employés. On raconte à Varamine qu'une école a conseillé à ses élèves de se
vêtir plus chaudement, parce que le chauffage ne serait pas allumé suffisamment
tôt.
Dans les bazars 30% à 50% des
boutiques sont fermées. Les agences de voyage sont en banqueroute. D'après le
syndicat des hôteliers de Mashad, le nombre de vols d'avion a chuté de 200 à 4
par jour ! Les compagnies d'aviation parlent de fermeture des lignes.
L'agriculture est également ravagée du fait de la hausse des prix du gasoil
pour les tracteurs et les pompes à eau.
La colère n'a entraîné à ce jour
que des manifestations mineures d'étudiants vite réprimées. Néanmoins des informations
de l'intérieur du pays indiquent que les gens retirent massivement leurs avoirs
des banques. A Tabriz les gens ont repris des ânes comme moyen de locomotion,
pour montrer leur frustration. Au nord-ouest de l'Iran, à Ardabil, certains
habitants ont fabriqué des colliers portant des photos du président
Ahmedinejad, et les ont mis au cou de chiens sauvages, obligeant les forces de
police à prendre des risques pour les maîtriser, ou les tuer.
La situation est néfaste surtout
pour les couches sociales déjà défavorisées qui soutenaient en principe le
président. Le régime aujourd'hui est sur la sellette, d'autant plus qu'il a
perdu l'appui des autorités religieuses. Le grand Ayatollah Hossein
Vahid Khorasani aurait décrété publiquement qu'on ne pouvait pas inculper une
personne suite à une confession en prison. "La confession de
prisonniers n'a aucune validité, et si un juge utilise une confession pour un
verdict, ce juge doit être démis de ses fonctions", dit-il. Cette
décision est importante, car elle remet en question l'autorité du pouvoir, et
implique le fait que le gouvernement "force les fausses confessions"
(1)
Le guide suprême Khamenei est
conscient du danger de la désaffection possible du clergé de Qom et récemment
il s'y est déplacé pour rameuter les troupes. Khorasani a refusé de le
rencontrer, préférant visiter les familles de prisonniers politiques…
Ces événements freinent la course
au nucléaire de l'Iran, faute de moyens matériels disponibles. De même le
soutien apporté au terrorisme international semble se calmer. Le Renseignement
Israélien estime que les sanctions ont porté leurs fruits, forçant le régime à
réduire son budget pour le H'ezbollah de 40%.
Malgré que l'opposition soit
bâillonnée et ne parvient plus à mobiliser des dizaines de milliers de gens, le
régime est sur une pente descendante irréversible. Le meilleur atout de
l'Occident contre le régime iranien, c'est sans doute ses dirigeants actuels.
Notes
(1) De plus le gendre de Khorasani
est le responsable judiciaire du régime, ce qui ajoute à la division au sein
du gouvernement.