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On se Trompe d'Objectif pour les Armes non
Conventionnelles
Par Mona Charen,
journaliste syndiquée à Creators
Syndicate, Inc.
NRO-September 3, 2013
Traduit et adapté par Albert Soued,
écrivain et journaliste, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
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La complaisance est un état
d'esprit qui n'existe qu'après coup; il faut qu'il soit démoli avant qu'on
ne l'installe - Vladimir Nabokov
Avant le 11/9, le point de vue
dominant était que "jamais les choses
ne seront comme auparavant"- La vue
de corps en train de plonger des 100ème étages des tours en flammes
au " World Trade Center" a inséré dans notre psyché la réalité
que l'Amérique avait des ennemis sauvages et cruels. Le "Patriot Act", qui a été voté
par la suite pour réparer certaines lacunes du Renseignement américain --
celles qui ont permis le drame du 11/9 -- est passé à la Chambre des
Représentants avec 357 voix contre 66, et au Sénat par 98 voix contre 1 !
12 années sont déjà passées depuis
cette date, et aujourd'hui le mieux qu'on puisse dire devant l'expression
"jamais les choses ne seront comme auparavant", c'est que
c'est un truisme. La tendance naturelle de l'homme à baisser la garde revient
au galop –notamment lorsque le président des Etats-Unis laisse entendre que
nous pouvons déclarer unilatéralement la fin des hostilités, car nous sommes
fatigués d'être tout le temps sur le qui-vive, et que nous préférons réserver
cet argent dépensé pour l'"ObamaCare", la préscolarité pour tous et les bons de nourriture.
L'administration Obama a tout faux en matière de sécurité nationale,
annonçant dans le même élan la fin de la guerre et la foudre contre une Syrie
qui a dépassé les limites du tolérable dans l'usage d'armes chimiques. 12 ans
après avoir critiqué G W Bush pour avoir cherché à négocier avec un tyran
possédant des armes de destruction massive, B H Obama,
bien que se disant "fatigué de la guerre", s'est pourtant plaint, exactement
comme son prédécesseur, de sa frustration devant la soi-disant "communauté
internationale". Il s'est lamenté, il y a quelques jours, disant: "Il
est évident que ma préférence aurait été que la Communauté Internationale ait
déjà employé la force"
… "mais
ce que nous avons vu à ce jour … est l'incapacité du Conseil de Sécurité
d'aller de l'avant"
Quelle est la raison de cette
incapacité ? La volonté de la Russie d'opposer son veto à toute résolution
infligeant à la Syrie un prix à payer pour son action. C'est ainsi que notre
professeur de droit se trouve devant les réalités de ce monde où "les
remises à zéro" et "la flexibilité" devant "Vladimir"
ne mènent nullement devant une coopération internationale, bien au contraire.
Si notre président avait une pensée
stratégique, au lieu de vouloir seulement éviter de subir une humiliation
personnelle – il s'est coincé lui-même en fixant des lignes rouges à l'usage
d'armes chimiques par la Syrie – il n'aurait pas perdu son temps et son énergie
avec la Syrie, qui n'est que subordonnée à une autre puissance (1).
Comme l'a répété inlassablement Michael Ledeen, membre de la "Foundation for the Defense of Democracies", c'est l'Iran qui est la source de la terreur dans le monde. Mais Ledeen a déjà vu un autre président se tromper d'ennemi en matière d'armes de destruction massive…
La prétention d'Obama que l'usage d'armes chimiques menace nos intérêts en matière de sécurité est absurde. La seule menace de la Syrie, c'est qu'elle ôte toute crédibilité à notre président. Utiliser des armes chimiques est inadmissible, mais notre révulsion devant leur usage ne signifie pas une menace pour nous. De plus, la proposition d'une "punition" militaire limitée, n'aura aucun effet dissuasif, en dehors de grignoter encore plus le respect qu'on a pour la puissance américaine.
Bien au contraire, l'Iran est une menace réelle. L'Iran n'a pas fait usage d'armes chimiques contre son peuple – se limitant à la torture et à des meurtres divers. Mais comme fournisseur d'armes et principal soutien politique du Hezbollah, du Hamas et d'autres groupes terroristes, l'Iran nous menace. Depuis qu'elle a pris en otages nos diplomates en 1979, la République Islamique d'Iran n'a pas cessé de nous attaquer directement en Irak, et par le biais de ses affiliés, le Hezbollah qui se développeen Amérique du sud, allié à nos ennemis comme le Venezuela, nous attaquant au Liban en 1983…
Le président Obama s'appuie sur
cette "communauté internationale" qui s'est montrée incapable dans
l'affaire syrienne de dissuader l'Iran à poursuivre son programme de bombe
nucléaire. Et l'Iran n'a pas l'air d'être très
inquiet, ce qui est troublant.
Si Bashar
el Assad gaze son peuple avec le sarin, il offense
notre sensibilité. Mais si les mollahs d'Iran parviennent à leurs fins, il est
clair que la terreur nucléaire menacera le peuple américain.
L'Iran pourra-t-il être dissuadé,
comme l'ont été les Chinois et les Soviétiques, par des menaces de représailles
? Peut-être ! Mais mettriez-vous la vie de vos enfants devant cette expectative
? L'Iran a armé des terroristes qui lui sont affiliés pendant 35 ans et
continuera à le faire tout en le niant. Si un jour une bombe sale éclate à
Chicago, attaquerons nous l'Iran en représailles sous prétexte que les mollahs
ont fourni le combustible ? Notre Renseignement n'est même pas capable de
démontrer qu'Assad a utilisé des armes chimiques.
Toute action de notre politique
étrangère devrait être jugée, non pas selon les fantasmes d'une
"communauté internationale" qui punit les méchants, mais selon nos
préoccupations de sécurité nationale. Et cela signifie qu'il faut empêcher à tout prix l'Iran de devenir une puissance nucléaire.
Note de la Traduction
(1) A plusieurs reprises, www.nuitdorient.com/n22a5.htm a expliqué que Bashar n'était
pas l'Héritier du pouvoir installé par son père Hafez al Assad,
qui lui était intelligent et rusé. Il s'est retrouvé président par obligation
et il n'a pas les qualités d'un chef d'état. Le pouvoir est entre les mains
d'un groupe formé de membres éminents du parti Baath et de l'armée, tous
affiliés à la famille al Assad et installés par le
père. La disparition de Bashar ne résoudra rien. Par
ailleurs le Baath est un parti ayant une doctrine proche du nazisme, duquel il
s'est inspiré au départ. C'est un ennemi impitoyable d'Israël qu'il n'hésitera
pas à bombarder chimiquement si nécessaire.
Par ailleurs, le soutien de la Russie
est naturel et est devenu viscéral depuis un demi-siècle. En effet, on compte
parmi les élites du pays des dizaines de milliers de mariages entre russes
et syriens sur 2 ou 3 générations, ce qui explique que les liens vont au delà
du soutien politique. La seule solution est la création d'un état alawite indépendant dans l'ouest du pays, contrôlé par la
Russie et non par l'Iran. Il faut donc affaiblir l'Iran pour cela.