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Le Jour où Obama a accordé l’Hégémonie du Moyen-Orient
à l’Iran
By
Avi Issacharoff
17/07/15
Le
discours passionné du président iranien Hassan Rouhani saluant l’accord sur
le nucléaire avec les puissances mondiales souligne l’ampleur de la réalisation
de l’Iran face à l’Occident et au Moyen-Orient, et de sa propre victoire contre
les forces plus conservatrices au niveau national.
Comme
Rouhani l’a dit : "aujourd’hui, nous nous trouvons à un carrefour historique
fatidique, pour notre Etat et pour la révolution. C’est le début d’un nouveau
chapitre".
L’accord
avec l’Iran négocié avec les puissances du P5 + 1 assure la survie politique de
Rouhani. De façon plus significative, il assure la survie du régime de
l’ayatollah.
Le
président américain Barack Obama et le secrétaire d’Etat John Kerry ont essentiellement
déterminé l’avenir du Moyen-Orient et ont établi l’hégémonie de l’Iran dans la région au
détriment de l’Arabie saoudite et du monde sunnite.
Rouhani
et le chef suprême de l’Iran, Ali Khamenei, qui a approuvé l’accord, ont
compris qu’ils n’avaient pas à obtenir la bombe, pour devenir la puissance
régionale clé. C’est assez de devenir un État au seuil nucléaire avec des
centaines de milliards de dollars supplémentaires à sa disposition et de
parvenir à avoir une plus grande influence au Moyen-Orient.
Certes,
l’accord aurait pu être bien pire en termes des ambitions nucléaires directes
de l’Iran. Mais il ne met pas un terme au programme nucléaire de l’Iran, il le
ralentit et le retarde. S’il honore l’accord, l’Iran ne sera pas en mesure de
fabriquer une bombe nucléaire pendant une décennie, et il restera sous un
embargo sur les armes pour les cinq Israël a besoin d’être réaliste, aussi.
Les
alternatives à un accord étaient probablement pires. Le régime des sanctions a
un peu retardé les Iraniens, mais ils n’étaient qu’à quelques mois seulement de
produire une quantité suffisante d’uranium enrichi pour une bombe. Même avec
des sanctions en place, les Iraniens n’ont pas arrêté l’enrichissement. La
nouvelle donne impose une
période
de "breakout" (mise en oeuvre) d’un an à partir de l’obtention de la
capacité nucléaire.
L'autre
alternative, une frappe militaire américaine ou israélienne, aurait conduit à
une guerre régionale, qui aurait mis en oeuvre des attaques de missiles sur
Israël menées par le Hezbollah et d’autres entités terroristes. Le danger de la
guerre n’a pas été évité, mais il a été reporté.
Cependant,
le plus grand danger de cet accord, c'est d'avoir rendu légitime l'axe du mal shiite, sous
l'autorité iranienne. Ce 14 juillet sera remémoré comme l’un des jours les plus
sombres de l’histoire de cette région, en particulier en ce qui concerne les
États arabes sunnites modérés.
Depuis
plusieurs années maintenant, des pays comme l’Egypte, l’Arabie saoudite, la Jordanie
et les Etats du Golfe ont lutté contre l’extrémisme islamique des entités similaires
à al Qaeda et à l’Etat islamique d’une part, et à l’axe chiite iranien de
l’autre. Maintenant la lutte va devenir beaucoup plus compliquée.
L’Iran
émerge de cet accord renforcé, stable et avec des ressources infinies qui
seront destinées à affaiblir ces pays par tous les moyens possibles. En donnant
des milliards de dollars à l’Iran, cet accord va permettre au régime d’étendre
son pouvoir dans toute la région, d’établir des zones d’influence, même dans
les zones où jusqu’ici il n’était pas impliqué.
Rien
de réconfortant comme nouvelles pour la famille royale saoudienne, la
présidence égyptienne et bien sûr, pour Israël.
L’exemple
le plus courant de ceci est que, après quatre mois lorsque l’Iran a retardé le
transfert de l’aide financière au Hamas et au Jihad islamique en raison des
préoccupations budgétaires, il a, au cours des derniers jours, renouvelé le
flux d’argent destiné aux groupes terroristes palestiniens à Gaza – précisément
parce que
l’accord lui a donné une certaine confiance pour le faire.
Il
est difficile de croire que quiconque dans cette région – Israéliens,
Palestiniens, Arabes ou Iraniens – était surpris qu’un accord ait été conclu.
Les
deux parties, et en particulier les deux principaux acteurs, les Etats-Unis et
l’Iran, le voulaient absolument. Le président Obama a cherché un succès en politique
étrangère.
Rouhani et le ministre des Affaires étrangères, Zarif, voulaient le soutien de
leur peuple.
Et
les deux parties vont récolter les bénéfices. Obama va gagner l’approbation du
peuple pour l’accord, et Rouhani sera probablement réélu président en 2017.
Ce
sont les gens du Moyen- Orient qui paieront – et principalement les Sunnites et
les Israéliens.
On
peut comprendre pourquoi Obama voulait un exploit comme celui-ci, qui
éloignerait l’Iran d’une bombe nucléaire. Mais le prix est extrêmement lourd.
Dans
une certaine mesure Obama a choisi le « Grand Satan », l’Iran, sur le « Petit
Satan », l’Etat islamique. Cela revient à dire qu’il a poussé 20 000 à 30 000
combattants de l’EI dans les bras de l’une des plus grandes puissances
militaires de la région, avec des centaines de milliers de soldats et un
arsenal militaire dévastateur qui peut également frapper l’Europe.
Si
quelqu’un avait pensé que ce n’était seulement qu’au Moyen-Orient que la
logique et le bon sens pouvaient être absents, ils ont découvert mardi que ces
problèmes se posent également à Pennsylvania Avenue. Quelqu’un à la Maison Blanche
a oublié ses leçons d’arithmétique de l’école élémentaire.