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La Turquie Seule dans le Froid
Par Burak Bekdil, l'un des principaux journalistes turcs,
a récemment été licencié du journal le plus connu du pays après 29 ans, pour
avoir écrit à Gatestone ce qui se passe en Turquie. Il est membre du Middle
East Forum.
17/7/19
Texte en anglais ci-dessous
Source : https://www.gatestoneinstitute.org/14549/turkey-out-in-the-cold
Erdogan
était la rock star à Beyrouth ou au Caire, simplement parce que les gens étaient
programmés pour s'adapter à tout homme, animal ou plante antisioniste.
Le combat
pour Tripoli a tué plus de 750 personnes, chiffre qui n'est pas stupéfiant comparé au 11/9,
mais pas assez petit pour être ignoré, comme les conséquences d’une bombe qui
explose à Paris, Istanbul ou Berlin.
Lors des premiers signes du printemps arabe, Erdogan a eu
l'idée de réunir les musulmans du Moyen-Orient sous un empire turc en voie
de renaissance, et lui comme nouveau calife.
Erdogan était la rock star à Beyrouth ou au Caire, non pas
parce que les pauvres Arabes attendaient désespérément le retour des Turcs
à leur tête - la Turquie a de sérieux problèmes avec l'Irak, la Syrie, la
Jordanie, le Liban, l'Egypte et les Emirats arabes unis - mais simplement
parce qu'ils étaient programmés pour se rapprocher de tout homme, animal ou
plante antisioniste.
Il semble que la volonté et le pouvoir du président turc
Recep Tayyip Erdogan de combattre tous les infidèles du monde - musulmans
avec des rituels différents, musulmans laïcs, chrétiens et juifs - ne cesseront
jamais.
Sa rhétorique violente anti-juive et antisioniste a bien
fonctionné pour gagner la popularité arabe. Mais le message qu'il a reçu en
retour était faux.
Si vous regardez la carte du Moyen Orient, vous verrez en
Irak une guerre froide turco-iranienne. En Syrie, une guerre perdue d'amis
djihadistes - qui travaillent par ailleurs pour l'annihilation non-violente du
judaïsme - contre les mauvais djihadistes. Et en Arabie saoudite et aux Emirats
arabes unis, vous trouverez pire que la guerre froide. Il y a aussi le Liban,
qui peut sembler pas assez sunnite, la Jordanie, qui n'a jamais été fiable, et
l'Égypte, l'État arabe le plus peuplé et l’état le plus explicitement hostile à
la Turquie. Ajoutez à cela une alliance croissante de tous ces États arabes
avec l’Occident et le monde des affaires, dans l'exploration des hydrocarbures
en Méditerranée orientale, et il devient difficile de trouver qui que ce soit qui
souhaite jouer du côté turc. Le potentiel de forage turc au large de Chypre en
représailles au bloc de l'opposition n'est que de la propagande turque pour les
Turcs.
Maintenant, il y a un autre "petit problème
turc" dans une autre région musulmane, le Maghreb. Ayant perdu la
possibilité de procéder par la diplomatie avec tous les pays voisins de la
Méditerranée orientale, la Turquie aurait décidé de prendre parti dans une
Libye post-Gadhafi, déchirée par les guerres civiles. Sur le plan idéologique,
on pourrait s'attendre à ce que la Turquie d’Erdoğan s'attaque aux cœurs
et aux esprits portés vers le Hamas et les Frères musulmans. C’est fait.
Avant que Kadhafi ne soit renversé et exécuté,
Erdoğan s'opposait à ce qu'une armée occidentale joue un rôle en Libye
« Que diable fait l'OTAN en Libye ? .... C'est hors de question »
- Puis il a accusé les Français de manquer de conscience dans leurs opérations
libyennes. Erdoğan pensait apparemment qu'il pouvait construire une Libye
pro-Hamas, pro-Sunni et pro-Turquie, mais les plans français divergeaient.
On dirait que les stratèges turcs adorent parier sur le
perdant. Les calculs de Erdoğan sur une politique de reconstruction de
l'islam impérial au Moyen-Orient lui ont coûté un certain nombre de pays
musulmans, mais il continue à faire la même erreur.
Le 29 juin, les forces de l'Est de la Libye loyales au
commandant Khalifa Haftar ont déclaré qu'elles interdiraient tout vol
commercial de la Libye vers la Turquie et interdiraient aux navires turcs
d'accoster dans le pays. La Turquie, pour sa part, a soutenu le gouvernement
libyen de Tripoli, reconnu internationalement, qui a récemment porté un coup
aux forces orientales de Haftar, qui tentaient de s'emparer de la capitale au
cours d'une campagne de trois mois. Les Libyens, semble-t-il, ne veulent tout
simplement pas que les Turcs participent à leur combat, tandis que la Turquie
insiste pour jouer un rôle.
Haftar et ses partisans affirment qu'ils essaient de
libérer la capitale des milices, qu'ils accusent de déstabiliser la Libye
depuis la chute du général Mouammar Kadhafi, dans un soulèvement soutenu par
l'OTAN en 2011. Les critiques de Haftar l'accusent d'essayer de s'emparer du
pouvoir par la force et d'approfondir un conflit entre les factions basées à
l'est et à l'ouest de ce pays tentaculaire d'Afrique du Nord. Un porte-parole
de la LNA, l'armée de libération autoproclamée de Haftar, Ahmed al-Mesmari, a déclaré
que le pays avait été agressé illégitimement par la Turquie, ces dernières
semaines. « La Turquie s'est
directement impliquée dans la bataille pour Tripoli, avec ses soldats, ses
avions, ses navires et tout l’équipement qui parvient maintenant directement à
Misrata, Tripoli et Zuwara », a dit al-Mesmari.
Le 1er juillet, six citoyens turcs ont été arrêtés et
libérés en Libye par des forces loyales au commandant militaire renégat Haftar.
Les forces de Haftar ont accusé la Turquie de fournir une couverture aérienne
aux militaires du gouvernement rival à Tripoli. Ankara affirme que son
engagement en Libye vise à promouvoir "la
paix et la stabilité régionale".
Le combat pour Tripoli a tué plus de 750 personnes - ce
qui n'est pas un chiffre stupéfiant comparé au 11/9, mais pas assez petit pour
être ignoré comme une bombe qui explose à Paris, Istanbul ou Berlin.
Il y a dix ans, Erdoğan promettait qu'"Israël serait bientôt isolé sur le plan
international". Il suffit de regarder la carte politique de la Méditerranée
orientale pour s'apercevoir qu'il n'est pas trop difficile de trouver le seul
pays qui soit clairement isolé.
Dans "Lords of
the Horizon - A History of the Ottoman Empire", Jason Goodwin note
qu'il parle "d’un peuple qui n'existe pas. Le mot ottoman ne désigne pas
un lieu. De nos jours, personne ne parle leur langue. Seuls quelques
professeurs peuvent commencer à comprendre leur poésie... Pendant six cents
ans, l'empire ottoman s'est agrandi et a décliné".
..
Turkey:
Out in the Cold
by Burak Bekdil one of Turkey's
leading journalists, was recently fired from the country's most noted newspaper
after 29 years, for writing in Gatestone what is taking place in Turkey. He is
a Fellow at the Middle East Forum.
Source: https://www.gatestoneinstitute.org/14549/turkey-out-in-the-cold
Erdoğan was the rock star in Beirut or Cairo -- simply because they were programmed to cozy up to any anti-Zionist man, animal or plant.
The fight for Tripoli has killed more than 750 people – not a stunning number when compared to 9/11, but not small enough to be ignored like a bomb blowing up in Paris, Istanbul or Berlin.
Earlier, during the first signs of the Arab Spring, Erdoğan took to the idea of bringing together Muslims of the Middle East and uniting them under a Turkish empire that was being reborn – with him as the new caliph.
Erdoğan was the rock star in Beirut or Cairo not because poor Arabs were desperately waiting for the return of Turks to lead them -- Turkey has serious friction with Iraq, Syria, Jordan, Lebanon, Egypt and the United Arab Emirates -- but simply because they were programmed to cozy up to any anti-Zionist man, animal or plant.
Add to that picture a rising alliance of all those Arab states with Western states and corporate actors in exploring hydrocarbons in the Eastern Mediterranean, and it becomes hard to find anyone who wishes to play on the Turkish side.
It looks as if Turkish President
Recep Tayyip Erdoğan's will and power to fight all of the world's infidels
– Muslims with different rituals, secular Muslims, Christians and Jews – will
never cease.
Earlier, during the first signs of the Arab Spring, Erdoğan took to the
idea of bringing together Muslims of the Middle East and uniting them under a
Turkish empire that was being reborn – with him as the new caliph.
His violent anti-Jewish and anti-Zionist rhetoric
worked well to earn him Arab popularity. But the message he got was wrong.
Erdoğan was the rock star in Beirut or Cairo not because poor Arabs were desperately waiting for the
return of Turks to lead them -- Turkey has been experiencing serious friction
with Iraq, Syria, Jordan, Lebanon, Egypt and the United Arab Emirates –- but
simply because all of them are programmed to cozy up to any anti-Zionist man,
animal or plant.
If you look at the map, you will see in Iraq a Turkish cold war with Iran and
Iranian elements; in Syria, a losing war of friendly jihadists -- who work for
the non-violent annihilation of Judaism -- against bad jihadists; and in Saudi
Arabia and the United Arab Emirates, worse than cold wars. There is also
Lebanon, which may have appeared just too non-Sunni; Jordan, which was never
reliable; and Egypt, the most populous Arab state and an explicitly hostile state actor against Turkey. Add to that picture a
rising alliance of all those Arab states with Western states and corporate
actors in exploring hydrocarbons in the Eastern Mediterranean, and it becomes
hard to find anyone who wishes to play on the Turkish side. The potential of Turkish
drilling activity off Cyprus in retaliation to the opposition's bloc is merely
Turkish propaganda for the Turks.
Now there is another "small Turkish problem" in another Muslim,
Maghreb country. Having lost the possibility of proceeding through diplomacy
with all the neighboring countries in the eastern Mediterranean, Turkey
apparently decided to take sides in a post-Gadhafi Libya, torn by civil wars.
Ideologically, Erdoğan's Turkey might be expected to go for the hearts and
minds related to Hamas and the Muslim Brotherhood. It did.
Before Ghadhafi was toppled and executed, Erdoğan was against any Western
army playing a role in Libya "What the hell is NATO doing in Libya?"
he said. "... This is out of the question." Then he
accused the French of lacking a conscience in their Libyan operations.
Erdoğan apparently thought he could build a Libya that was pro-Hamas,
pro-Sunni and pro-Turkey, but French plans diverged.
It looks as if the Turkish strategy team loves to bet on the loser.
Erdoğan's calculations on a policy of building sectarian Islam throughout
the Middle East has cost him a number of Muslim countries, yet he keeps on
making the same mistake.
On June 29, Eastern Libyan forces loyal to commander Khalifa Haftar said they
would ban any commercial flights from Libya to Turkey and ban Turkish ships
from docking in the country. Turkey, on the other hand, has been supporting
Libya's internationally recognized government in Tripoli, which recently dealt a blow to eastern (Haftar's) forces trying to seize
the capital in a three-month campaign. The Libyans, it seems, simply do not
want the Turks in their battle, while Turkey insists on taking a role.
Haftar and his backers say they are trying to free the capital from militias,
which they blame for destabilizing Libya since the fall of General Muammar
Gadhafi in a NATO-backed uprising in 2011. Haftar's critics accuse him of trying to seize power through force and
deepening a conflict between factions based in the east and west of the
sprawling North African country. A spokesman for the LNA, Haftar's self-styled
liberation army, Ahmed al-Mesmari, said the country had "come under
illegitimate Turkish aggression" in recent weeks. "Turkey has become
directly involved in the battle (for Tripoli), with its soldiers, planes, sea
ships and all the supplies that now reach Misrata, Tripoli and Zuwara
directly," al-Mesmari said.
On July 1, six Turkish citizens were detained and released in Libya by forces
loyal to renegade military commander Haftar. Haftar's forces have accused Turkey of providing air cover for the military of
the rival government in Tripoli. Ankara says its involvement in Libya is aimed at promoting
"regional peace and stability".
The fight for Tripoli has killed more than 750 people – not a stunning number
when compared to 9/11, but not small enough to be ignored like a bomb blowing
up in Paris, Istanbul or Berlin.
A decade ago, Erdoğan promised that "Israel would soon be
internationally isolated." Just look at the political map of the eastern
Mediterranean, however, and it will not be too difficult to find the only
country that is clearly isolated.
In "Lords of the Horizon - A History of the Ottoman Empire," Jason
Goodwin notes that he writes "about a people who do not exist.
The word 'Ottoman' does not describe a place. Nobody nowadays speaks their
language. Only a few professors can begin to understand their poetry... [Yet]
For six hundred years the Ottoman empire swelled and declined".