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COUP D'ÉTAT ISLAMO-FASCISTE EN TURQUIE

Par Frank J. Gaffney, Jr.

Jewish World Review  du 14 mars 2006
http://jewishworldreview.com/cols/gaffney031406.asp
Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l'IHC, revue par www.nuitdorient.com

Une question parmi les plus pressantes de notre temps est sans doute "est-ce que des états islamiques peuvent bénéficier d'un gouvernement laïc, tolérant et responsable, tout en étant capables d'assurer la pérennité de la laïcité dans le futur ?"
Le chef de file de ces états pourrait bien être la Turquie, l'état moderne et très laïc créé il y a quelques quatre-vingt ans par Mustapha Kemal Atatürk sur les cendres de l'empire théocratique ottoman, vaincu lors de la Première Guerre mondiale. Son héritage politique a été l'un des meilleurs espoirs de croire que des Musulmans pourraient pratiquer leur foi, sans être soumis à une théocratie répressive.
Il est important de noter que le garant de ce gouvernement laïc en Turquie - parfois aux dépens du gouvernement démocratique - a été historiquement l'armée. Pour cette raison entre autres, les Forces Armées demeurent l'institution la plus respectée par les Turcs.
Mettre fin à l'expérience d'Ataturk et restaurer le caliphat musulman qu'elle supplanta est depuis longtemps le but des islamo-fascistes, qui adhèrent à un mouvement politique dangereux se propageant sur la planète grâce au terrorisme, financé depuis des décennies par les régimes islamistes répressifs, à la tête desquels on trouve l'Arabie Saoudite.
La montée de l'islamo-fascisme a conduit certains Occidentaux à espérer que la Turquie continuerait à servir de modèle pour le monde musulman, même après qu'un islamiste avoué nommé Recyp Tayyip Erdogan ait transformé une minorité de votes en un monopole de pouvoir.
C'était encore une  illusion qui a permis à Erdogan d'utiliser les négociations d'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne (UE) pour mettre l'armée de Turquie "Echec et Mat". Ainsi, si les Forces Armées empêchaient le coup d'Etat islamo-fasciste insidieux d'Erdogan contre les traditions et les institutions laïques du pays par un autre acte de force, on leur reprocherait de maintenir la Turquie "hors de l'Europe".
Il y a six mois, cet éditorial informait dans le détail la prise de contrôle  de l'état turc par Erdogan. Pour résumer : le gouvernement turc et l'économie sont corrompus par les dollars de ce que l'on appelle "l'argent vert" de l'Arabie saoudite et d'autres Etats riches du golfe persique. Il y a des raisons de penser que cet argent d'origine douteuse trouve à se placer dans les affaires turques, créant des courants de revenus qui consolident la base du pouvoir islamiste et financent le terrorisme islamo-fasciste.
Les islamistes emploient des techniques fascistes classiques, utilisant les fonds "verts" et le pouvoir d'Etat, pour attaquer les cibles stratégiques de l'opposition laïque telles que les entreprises d'hommes d'affaires favorables au libéralisme et à la démocratie, les banques, la minorité turque importante des Alevi - que les islamo-fascistes intolérants tentent de dénigrer et de persécuter en tant qu'apostats, les femmes qui travaillent (un ingrédient majeur pour les succès de la modernisation économique et sociale de la Turquie), l'administration et la presse laïques. Particulièrement préoccupant est le fait que le contrôle islamique des médias a conduit à une importante auto-censure, et récemment, à l'extension de la propagande anti-occidentale (dont notamment une série de livres et de films populaires et virulents, sauvagement anti-américains).
Un éclairage particulier du coup d'Etat islamo-fasciste insidieux se situe au sein du système éducatif traditionnellement laïc. Le système est miné en permanence par un corps enseignant d'imams de style madrassa, et par des "écoles spéciales" où des étudiants ne reçoivent que l'enseignement du Coran et son interprétation. L'âge auquel cet endoctrinement peut commencer a été abaissé à quatre ans.
Lui-même diplômé d'une école coranique et révélant ainsi ses funestes projets, le Premier Ministre  a organIsé des attaques sur deux autres fronts, contre les éducateurs du pays, mais aussi contre une autre institution majeure de la Turquie, la Justice.
D'abord, un procureur local, agissant clairement sur les ordres du pouvoir, a mis en examen un universitaire laïc de première importance - un recteur d'Université nommé Yucel Askin - sur des accusations ridiculement forgées. Leur abandon ensuite par une cour n'a fait qu'intensifier la détermination d'Erdogan de soumettre l'institution judiciaire. Des dizaines de milliers de diplômés d'écoles coraniques sont nommés en tant que juges, destinés de plus en plus à servir de futurs instruments de la loi religieuse ou shariah.
Pire encore, Endogan a récemment démontré que s'il n'obtenait pas satisfaction devant la Cour, il s'apprêterait à se dispenser de l'appareil judiciaire dans son ensemble. Cela provient d'une autre attaque montée par le gouvernement contre les Universités laïques du pays, dossier porté devant la Cour européenne des Droits de l'Homme, par une étudiante qui a insisté pour avoir le droit de porter en classe le hijab prohibé (voile couvrant la tête). Quand cet appel a été rejeté, Erdogan déclara en colère : "Cette Cour n'a pas le droit de se prononcer sur cette question. Ce droit dépend des Oulémas (clercs musulmans)".
Cette déclaration démontre le cynisme des prétendus efforts d'Erdogan de voir la Turquie se joindre à l'Union Européenne. Loin de vouloir adhérer aux Droits de l'Homme et au modèle européen, il a simplement considéré le processus d'accession à l'UE comme un moyen d'empêcher l'armée d'intervenir encore pour préserver le gouvernement laïque - certainement la dernière menace qui persiste contre la consolidation de son pouvoir islamo-fasciste.
Enhardi par le succès de cette entrée en matière, Erdogan s'en prend maintenant à l'un des généraux turcs les plus en vue. Le commandant en chef des Forces de l'Armée de Terre, Yasar Buyukanit, qui deviendra par un très large consensus le commandant en chef de l'Armée Turque cet été. Ce général est un anti-islamiste courageux et qui ne mâche pas ses mots. Le régime considère clairement son ascension comme une menace, et a utilisé le même procureur local que celui qui a poursuivi le recteur d'Université, pour des accusations non moins absurdes contre lui. Heureusement, l'impact insistant de l'agression islamo-fasciste d'Erdogan contre la démocratie turque devient de plus en plus apparent pour ses compatriotes, et l'opposition commence à se montrer dans le pays.

 

Il appartient à l'Union Européenne de renforcer l'impact politique d'un tel sentiment en faisant clairement savoir que c'est le comportement islamo-fasciste actuel du gouvernement Erdogan qui interdira à la Turquie d'être éligible à l'UE, et non pas les efforts de l'Armée Turque pour empêcher la prise de contrôle total du pays par les islamistes.

Les Etats Unis et les autres pays aimant le liberté doivent faire savoir clairement qu'ils considèrent qu'une Turquie islamiste est un anti-modèle pour le monde musulman et une menace pour la nation turque, élément de valeur du monde libre .