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Les Etats-Unis Livrent la Région à l’Iran au
lieu d’Armer les Kurdes pour Combattre l’Etat Islamique
Par le Dr Sherkoh Abbas, président
de l’Assemblée nationale du Kurdistan de Syrie et le Dr Robert Sklaroff, médecin et activiste. Ils ont co-écrit
des essais au cours de la dernière demi-décennie préconisant un Kurdistan
indépendant.
24/09/14
Lire d'urgence aussi Cheval de Troie, dîtes-vous?
"Vous pouvez les amener à l’eau, mais vous ne pouvez pas les forcer à boire" –
Après avoir eu la tête plongée dans la vérité de
l’islamisme, l’administration Obama semble préférer
se noyer dans un pacifisme anti-Bush et échouer.
Tout le monde sait que les alliés militaires pro-américains les plus fiables en
Irak et en Syrie sont les Peshmergas. Mais, aucune arme américaine n’a encore
été fournie à ces Kurdes, et leur aspiration nationaliste, justifiée, n’a pas
été reconnue, encore moins approuvée.
Au lieu de cela, l’Amérique livre la région à
l’Iran, favorisant ainsi ses ambitions nucléaires. Et elle accueille
les rêves turcs ressuscités d’un Califat international, à défaut d’obtenir le
soutien nécessaire de l’Arabie saoudite wahabite.
En effet, l’Amérique ne réussit pas à trouver quelqu’un pour
lui fournir les forces terrestres afin de commencer à bouter l’Armée islamique
en plein essor qui menace de conquérir la patrie américaine… et à peu près tout
ce qui se trouve sur son chemin.
Les piètres excuses avancées par les porte-parole d’Obama pour son inaction sont facilement contestables. Par
exemple, ils n’ont pas réussi à faire en sorte que la résolution adoptée la
semaine dernière permette un soutien direct à Erbil,
sans passer d’abord par Bagdad. Encore une fois, cette idéologie admet du bout
des lèvres les besoins urgents légitimes des forces pro-américaines.
Le vide relativement tranquille d’une Pax Americana a rapidement été comblé par les islamistes sunnites et chiites, et le Kurdistan se trouve au milieu d’un feu croisé.
Il faut définir les différentes parties en mouvement au
Moyen Orient, afin de comprendre la stratégie américaine optimale, car toutes
ont fait preuve de transparence en ce qui concerne les alliances et les
objectifs -- à l’exception du Qatar, qui finance les islamistes libyens, tout
en accueillant les Américains sur sa base militaire d’al Udeid.
Il n’est plus possible de se tenir à l’écart et de
dire laissez-les se battre car des innocents sont massacrés, et les
violations des Droits de l’Homme explosent.
Téhéran veut immortaliser un croissant chiite (Iran, Irak, Syrie, Liban),
Ankara veut rompre les liens avec les sunnites et Riyad veut mettre le feu aux
poudres pour fomenter une insurrection, mais pas assez pour permettre au
royaume d’être menacé. Les lignes géopolitiques sont ainsi croisées, pour que
ces aspirations soient remplies, alors que le Kurdistan -- qui rejoint Israël,
à un certain degré -- sert comme irritant, comme piñata,
une cible têtue pour ceux qui ont beaucoup plus d’aspirations.
Chacun de ces pays a tenté de manipuler le Kurdistan par des alliances
politiques qui ne servent qu’à saper les aspirations légitimes
d’auto-détermination de la population, que ce soit en tant qu’Etat indépendant
ou région fédérée quasi-indépendante -- sans prendre en compte les racines
culturelles et historiques distinctives que les autres salissent.
Dans ce processus, 30 à 40 millions de Kurdes luttent pour
leur survie.
Au lieu d’aider les Kurdes, qui sont déjà prêts à exécuter les ordres de
l’Amérique, Obama aspire à laisser l’Armée syrienne
libre décider qui sont les modérés qui peuvent recevoir l’armement américain et
un an de formation en Arabie Saoudite, ce qui coûterait aux contribuables
américains 1 milliard $.
Obama serait-il tombé amoureux du pétrole saoudien?
Au lieu d’aider les Kurdes, qui ont désespérément besoin du soutien
américain, Obama cède au rapprochement de la Turquie
avec l’État islamique (EI), la Turquie ayant récemment refusé de prendre une
part active à la nouvelle coalition sous prétexte de vouloir récupérer 49
otages turcs enlevés pat l'EI.
Obama serait-il favorable aux islamistes?
Au lieu d’aider les Kurdes, après que plus de 60 villes et villages
au Kurdistan syrien soient tombés entre les mains de l’État islamique, Obama revoit son opposition à Assad,
en espérant que sa défense aérienne ne bloquera pas les bombardements des
alliés.
Obama serait-il un conciliateur de génocide ?
Les Kurdes défendent vaillamment la civilisation occidentale contre
des Musulmans qui continuent la lutte contre les croisades, éloignés de nous
dans le temps d’un millénaire, mais qui restent des zélotes affamés de
vengeance depuis la défaite de l’islam en 1683 aux portes de Vienne.
La démographie évolue rapidement, et les Kurdes font de plus en plus l’objet d’un nettoyage ethnique. En cas de défaite, les Kurdes seraient réinstallés de force hors de Syrie et perdraient leur identité. Déjà un million de réfugiés ont déménagé, remplacés par des chiites pro-Assad et des Alaouites arabes. Le soutien aérien sporadique -- rappelant le sort des Yazidis -- contre l’Etat islamique est nettement insuffisant.
Pourtant, inexplicablement, Obama
a même échoué à s’assurer que d’autres nations arabes et des groupes
d’opposition condamnent spécifiquement les actions anti-kurdes
des islamistes. Les groupes politiques qui demandent le soutien des Américains
doivent avoir "les mains propres".
Ainsi, des éléments de l’Armée syrienne libre qui cherchent
à obtenir des armes de la part des alliés se doivent de soutenir les Kurdes,
mais la plupart sont alliés aux Frères musulmans ou à al-Qaïda.
Contrairement aux Kurdes sans Etat, les entités pro et anti-Assad
mènent simplement un combat pour le pouvoir et, malheureusement, partagent trop
cette culture et cette mentalité.
Aussi, l’Amérique doit fournir
une assistance militaire, politique et humanitaire au Kurdistan d’urgence, pour
lui donner le pouvoir de mener une coalition de minorités ignorées.