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Du Crépuscule à
la Nuit Profonde au Moyen Orient
Par Albert Soued, écrivain http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
Conférence à Paris loge du BB - Hatiqwa–
17 nov 2014
Introduction
- Bref historique sur un siècle
- Depuis l'âge d'or d'al Andalous qui n'a duré qu'un siècle, les Musulmans ont vécu un déclin continu, déclin dû pour l'essentiel à des chefs médiocres et corrompus, qui a entraîné la disparition du califat en 1923 et la transformation de leur centre spirituel, la Turquie, en un pays laïc.
- Pendant près d'un siècle, le Proche Orient a été colonisé par la France, l'Angleterre et l'Italie.
- Pendant une trentaine d'années, le Moyen Orient a été mis sous tutelle ou mandat français ou anglais par la Société des Nations.
- Mais depuis 70/80 ans tous ces pays sont libres et devenus indépendants.
Qu'ont-ils fait de leur liberté et de leurs richesses naturelles pour ceux qui en avaient ? Un rapport de l'Onu est accablant sur le plan socio-économique. Cette région arabo-musulmane est une des plus arriérées de la planète.
L'Islam ne cesse de décliner, mais sa capacité de nuisance ne fait qu'augmenter.
Depuis la débâcle du Califat d'Istamboul, on a vu au moins 5 tentatives de reconstitution du Califat.
Entre les 2 guerres mondiales, un mouvement, celui des Frères Musulmans, et un pays, l'Arabie Saoudite, ont pris le flambeau de la renaissance islamique, chacun à sa manière.
En 1979, un pouvoir islamiste shiite s'installe en Iran, avec une volonté d'hégémonie.
Et récemment, la Turquie sous le président Erdogan cherche aussi à se distinguer comme catalyseur d'un nouveau califat.
Aujourd'hui, Abou Baqr el Baghdadi, s'est auto-proclamé Calife de l'Etat islamique avec un territoire, des armes, de l'argent et une capacité illimitée de propagande à travers les réseaux sociaux.
La crise
économique, le développement de Facebook et
d'Internet, le discours du Caire d'Obama de juin 2009
ont créé le terreau d'un soulèvement des classes moyennes qui sentaient perdre
les maigres gains de bien-être et de liberté obtenus, malgré la chape de plomb
de régimes autocratiques, malgré les polices, milices, moukhabarat
et mouchards. L'étincelle des soulèvements a été le suicide d'un petit
commerçant tunisien excédé… Habilement, les Frères Musulmans sont restés dans
l'ombre de ces révolutions, apportant aide et secours, dans l'attente
d'élections libres qui les mèneraient au pouvoir.
Et les soulèvements
dudit "Printemps arabe" ont simplement démontré qu'en Islam, la
démocratie n'est utile que pour promouvoir des élections libres qui, exécutées
une seule et unique fois, amènent au pouvoir l'Islam de la rue et la sharia'h. Avec la sharia'h, il
n'y a plus besoin d'élections, puisque c'est Allah qui décide de tout. Et la
boucle est bouclée. Comment voulez-vous qu'un tribalisme oligarchique musulman donne
naissance à des démocraties ?
Le printemps arabe
des Frères Musulmans a échoué en Egypte, a amené le chaos ou l'Iran en Libye,
en Syrie, en Irak et au Yémen, a permis la création d'un Etat islamique dans
une partie de l'Irak et de la Syrie, mais a peut-être réussi en Tunisie.
On peut aujourd'hui
discerner dans un Moyen Orient au climat délétère, encerclant Israël, 3 axes musulmans,
un axe sunnite arabe dit modéré, un axe sunnite prônant ou aidant le jihad, un
axe shiite, faisant le jihad par subversion.
L'axe arabe
sunnite dit "modéré"
Egypte
Moubarak renversé et en jugement, les élections ont porté au pouvoir des Frères Musulmans qui ont fini de saigner le pays, tout en se débarrassant progressivement des infidèles coptes, témoins embarrassants, dont 200 000 ont déjà quitté l'Egypte en quelques mois (5). Mais au bout d'un an de gestion lamentable par Morsi, les Egyptiens, qui ont une sensibilité plus égyptienne que musulmane et plus nationale qu'universaliste, se sont révoltés en masse -- 40% des Egyptiens dans la rue -- dans un sursaut courageux et exemplaire. Le général Sissi a pris de vitesse le président Frère Musulman Mohamed Morsi et l'a démis de ses fonctions, malgré des manifestations artificielles et sporadiques, encouragées inopportunément aussi bien par Obama que par Hollande et l'Occident.
Le lâchage
financier de l'Egypte par l'administration Obama,
infestée de sympathisants Frères Musulmans, ne fait le bonheur que de Poutine.
Mais a-t-il les moyens financiers dont a tellement besoin ce pays. Pour le
moment, ce sont les Emirats qui signent les chèques. Et Poutine a transféré sa
flotte en Méditerranée de Lattaquié à Alexandrie (3 & 10).
Arabie
L'Arabie Saoudite a été unifiée en 1932 par la tribu des al Saoud, venant de la région centrale, pauvre et désertique du Najd. Cette tribu avait adopté 2 siècles plus tôt, l'islam pur et dur d'un illuminé Mohamed abdel Wahab. Cette unification s'est faite par les armes, au détriment du détenteur légitime, le roi hashémite Fayçal, roi du Hedjaz; elle s'est faite avec l'aide de l'Angleterre, dans le but notamment de consolider l'Empire britannique, puis d'exploiter les ressources en pétrole.
L'issue de la 2ème Guerre Mondiale a vu les besoins en énergie augmenter. Grâce au développement accéléré de l'Occident, l'Arabie s'est enrichie démesurément.
Avec l'argent du pétrole, ce pays a financé l'association des Frères Musulmans et les institutions wahabites qui ont fait tache d'huile au Moyen Orient et dans le monde.
Déjà il y a 15 ans, on comptait dans le monde, financés par les al Saoud, un millier d'émissaires diffusant la doctrine wahabite, 2000 écoles religieuses, 1500 mosquées, 210 centres culturels, 500 collèges construits par l'Arabie. En 25 ans, l'Arabie a dépensé plus de 70 milliards $ pour répandre la foi wahabite dans le monde.
L'Arabie contrôle le lobby politique le plus puissant aux Etats-Unis (2).
L'Arabie a été le berceau d'al Qaeda qu'elle a cherché par la suite à mettre sous le boisseau, considérant que le jihad pacifique est plus payant. L'Arabie a financé l'essor de la Confrérie des Frères Musulmans dans le monde entier jusqu'à récemment, mais le torchon a commencé à brûler entre eux depuis l'assassinat de Sadat, et surtout depuis que le fils al Thani a renversé son père, pendant qu'il se soignait à Londres en 1995.
L'Arabie a diffusé ses doctrines extrémistes dans le monde à travers l'Ong al Haramein, et a favorisé l'émergence d'un front terroriste à travers le financement occulte d'al Qaeda.
Pour survivre, l'Arabie doit faire des choix sur le plan stratégique, notamment face au nucléaire iranien et à l'hégémonie possible d'un état shiite au Moyen Orient. Il faut savoir que l'Arabie a une minorité shiite de 15%, considérée comme infidèle, donc mise à l'écart, mais cette minorité est assise sur les gisements de pétrole et elle commence à s'agiter.
Jordanie
Cette monarchie qui a une constitution et un parlement a aussi subi les effets de la révolution, les élections ayant renforcé les élus islamistes qui n'ont demandé, pour le moment, que la tête du 1er ministre qui a changé, respectant encore le monarque, selon la sharia'h. Après avoir été envahi par les Arabes de Palestine, ce pays artificiel est envahi aujourd'hui par les réfugiés d'Irak et de Syrie. Les Frères Musulmans y sont fortement implantés, mais neutralisés par l'organisation tribale. L'ethnie a le pas sur la religion pour le moment.
Les émirats,
Oman (7), Koweit & Bahrein
On note dans les émirats une relative stabilité.
L'axe des Frères Musulmans, de la Turquie et du Qatar
Les Frères Musulmans
Créé en Egypte en 1928 par Hassan el Banna, le groupe "Al Ikhwan al Mouslemin", dont le sigle est "le Coran et le Sabre", a une vocation sociale, éducative, et philanthropique. L'idéologie des Frères Musulmans est basée sur la conception selon laquelle "l'Islam est la solution" à tout problème individuel, social et politique.
Le califat ne peut renaître qu'au
terme d'un long processus, pas à pas, après de multiples étapes, même en marge
du pouvoir, et profitant progressivement des circonstances pour y parvenir.
Sa doctrine a été explicitée dans un livre de mille pages écrit en prison par Sayed al Qotb.
Le processus commence par
l'éducation du Frère Musulman, puis celle de sa famille, son groupe, enfin
toute la société, en les aidant matériellement, en les soignant, puis en
s'engouffrant dans les opportunités offertes, comme des élections libres, pour
s'insinuer dans le gouvernement et former un Etat dirigé par la loi islamique (sharia'h), libérer les terres d'Islam de l'occupation
étrangère, et enfin les unir sous la bannière de l'Islam et diffuser ses
valeurs. (1)
La Confrérie est forte en Egypte, en Syrie et en Jordanie. Elle est étroitement liée à l'argent du Qatar, qui remplace en partie l'Arabie, dans l'expansion de l'Islam sunnite.
La Confrérie est aussi fortement présente dans l'administration Obama.
Turquie
- En 2002, le parti islamique de la Justice et du Développement AKP a pris le pouvoir en Turquie. Depuis cette date, progressivement, il a accaparé tous les pouvoirs du pays, laissant le fondateur laïc de la Turquie moderne, Kemal Ataturk, comme un vague et lointain souvenir, une parenthèse de l'histoire.
Mais son chef Erdogan, autocrate antisémite et caractériel, n'a pas réussi à s'imposer sur le plan régional comme futur dirigeant de la "oumma", ses diverses médiations et tentatives hégémoniques ayant échoué. Pourtant les Turcs l'ont élu d'abord comme 1er ministre, puis comme président. Et il est en train de modifier la Constitution pour installer un régime présidentiel autocratique.
- Depuis que le parti de Recep Tayip Erdogan
est au pouvoir, la croissance économique n'est pas un "miracle",
comme de nombreux observateurs l'on qualifiée, mais une bulle artificielle
gonflée par des dépenses publiques financées par le Qatar et qui ne trouvent
pas de contrepartie sérieuse dans le développement d'activités ancrées dans le
tissu social. Le résultat est que depuis 3 ans -- et ceci ira en s'amplifiant
--, le taux de croissance réel est en baisse, l'emploi en chute libre, le taux
d'inflation est de 7% et la consommation des ménages est en baisse. Les
ex-paysans anatoliens quittent la ville pour revenir à leurs villages re-cultiver la terre et pouvoir manger à leur faim. La
dette extérieure croît de 30% par an et de 70% déjà au 1er trimestre
2013. Si les capitaux étrangers cessent d'affluer, le pays est en faillite.
- D'où les émeutes qui s'ajoutent à l'insatisfaction populaire due à 12 ans d'islamisation du pays, alors que le pays est laïc, avec 12% seulement de la population souhaitant l'application de la sharia'h (contre 74% ailleurs au Moyen Orient). Le pays sombre dans une dictature islamiste, avec des monopoles liés au parti AKP, la corruption des élites, l'énorme fortune amassée par Erdogan, grâce aux commissions prélevées sur la vente d'actifs du pays.
- Depuis les dernières élections où
son parti a obtenu près de 50% du vote populaire, Erdogan
sombre dans la démesure, demandant aux couples de procréer plus de 3 enfants
(afin de pouvoir se mesurer aux Kurdes qui ont un taux de fécondité 3 fois
supérieur), façonnant le parc central Taksim selon
son bon vouloir, demandant à Israël des indemnités exorbitantes pour les
victimes du Marmara, s'aventurant en Syrie malgré une forte minorité shiite
"alévite" dans son pays et se moquant de
tous ces laïques qui "boivent de la bière au lieu d'aller à la mosquée".
- Erdogan joue à la fois sur le tableau de l'Otan et sur celui de l'Etat Islamique dont les jihadistes sont entraînés et équipés en Turquie.
- Le puissant mouvement
occulte de Fethoullah Gulen
a demandé à Erdogan de changer de cap et de se mettre
à l'écoute de la raison. L'entendra-t-il ?
Qatar
Le Qatar est un petit émirat de 200 000 nationaux qataris et de 1,5 millions d'habitants. C'est une petite oligarchie autour du prince al Thani qui est extrêmement riche. Avec son argent, il prend la place de l'Arabie dans le lobbying auprès de l'Occident et le financement de l'Islam radical.
Le Qatar a longtemps financé les Frères Musulmans en Europe et sa chaine de télévision al Jazira fait un travail de sape complémentaire à celui des wahabis.
Aujourd'hui, un homme comme Ahmed
Sheikh, rédacteur en chef d'Al Jazeera se permet de
déclarer en public: "L'existence
d'un état juif prospère et fort heurte l'ego arabe et le paralyse dans son élan
vers le développement".
Etat Islamique
Une partie de l'armée irakienne, en grande partie sunnite et insatisfaite d'al Maliki, inféodé à l'Iran, s'est rendue avec tout le matériel militaire et les armes données par les Américains. Les tribus ont préféré faire allégeance à un homme fort rappelant les premiers califes, Abou Baqr al Baghdadi, plutôt qu'à un shiite enfermé dans une forteresse à Bagdad, al Maliki.
En s'emparant d'un territoire
équivalent à 35% à 40% de l'Irak/Syrie, de puits de pétrole -- pétrole vendu à
très bas prix à la Turquie -- en dévalisant les coffres des banques et en
rançonnant les populations, Abou Baqr al Baghdadi peut aujourd'hui tenir très longtemps: et ceci,
malgré les bombardements d'une Alliance boiteuse, formée par Obama, frappes limitées qui ne sont que des piqûres d'insecte.
Grâce à une propagande adaptée sur les réseaux sociaux, al Baghdadi
a réussi à recruter dans le monde, et même en Israël, plus de 10 000 jihadistes en quelques mois.
L'axe subversif
shiite
Iran
- En 1979, une république islamique
shiite est née en Iran des errements d'un empereur perse et des faiblesses de
son protecteur américain.
Les religieux se sont appropriés
les richesses du pays, ont asservi son peuple et développé une arme nucléaire
d'hégémonie et de conquête, profitant d'une nouvelle faiblesse de
"l'ex-gendarme" mondial.
- L'Islam shiite porte en lui les germes d'une doctrine apocalyptique dangereuse. Il voue à l'Islam de la sunna une inexorable haine séculaire.
Bien que ne représentant que 10% de l'Islam, il a semé des pions dans l'ex-fief baathiste, l'Irak et la Syrie, au Liban par le biais du Hezbollah, dans le Golfe à Bahrein, en Arabie orientale et au Yémen, et dans le monde entier via les communautés libanaises shiites, surtout en Amérique Latine et en Afrique.
Pendant deux décennies, les sbires de l'Iran ont opéré en Europe pour la déstabiliser et obtenir en même temps des avantages stratégiques. Ils poursuivent leur lutte incessante contre les Juifs et Israël, directement ou à travers leurs satellites.
L'Iran diffuse une plaquette détaillée de 17 pages "Au nom d'Allah, l'Iran doit attaquer Israël en 2014", un véritable plan génocidaire précis d'élimination du peuple juif.
- L'Iran est un grand pays multi-ethnique. Sa spécificité perse fait qu'il recherche
une certaine hégémonie. A l'époque du shah, il l'avait trouvé dans le faste et
le lancement d'un programme de recherche nucléaire. La révolte des "bazargis" de
- Aujourd'hui les sanctions internationales imposées semblent porter leurs fruits, mais le nucléaire iranien est une fierté pour le perse de la rue, même s'il hait les ayatollahs et admire l'Amérique. Et on ne voit pas encore l'issue de la partie d'échecs en cours où l'Iran triche sans vergogne (9).
Irak
Ce pays est déjà une satrapie des ayatollahs d'Iran, les brigades de Moqtada Sadr et celles d'al Qods sont là pour nous le rappeler.
Le président Obama met à son actif le retrait
total des troupes américaines de ce pays. Or 4400 Américains y sont morts pour
rien, car la situation politique intérieure est pire qu'il y a dix ans, quand
Saddam Hussein régnait. Le général Petraeus avait
réussi à apporter la paix et le calme ethnique dans ce pays, mais son travail a
été délibérément saboté par le président Obama qui a
évacué toutes les troupes et tout le renseignement américain. L'attaque de la
prison d'Abou Ghraib en Juillet dernier à Bagdad a
libéré 500/800 terroristes et des membres importants d'al Qaeda. Depuis, le
nombre d'Irakiens morts suite à des attentats ne cesse d'augmenter et dépasse
le millier par mois. Les groupes d'al Qaeda se sont transformés en Etat
Islamique et essaiment en Syrie. Le shiite al Maliki
a cédé sa place à un kurde pour ramener la paix et la cohésion dans le pays et
essayer de se débarrasser du Calife proclamé, Abou Baqr
al Baghdadi. On en est très loin aujourd'hui, le pays
se divisant en tribus, ethnies, religions ….
Syrie
Si les Assad sont amenés à quitter le pouvoir, ce qui est peu probable, même après 220 000 morts, ce pouvoir sera aussitôt pris par l'Etat Islamique, via les nombreuses milices qui leur sont affiliées. La parenthèse des "armes chimiques" subtilement réglée par le russe Poutine, au détriment de l'Occident, ne fait que confirmer la place qu'est en train de reprendre la Russie au Moyen orient. Au pire, Bashar el Assad gardera son fief alaouite côtier, laissant le reste de la Syrie aux kurdes, aux sunnites et aux druzes qui se partageront le territoire, en le "cantonisant". Mais la guerre civile inter ethnique perdurera encore longtemps (13).
Aujourd'hui, on estime à 50 000 les rebelles qui s'opposent férocement au régime d'Assad, mais qui se combattent entre eux, se neutralisant. Ce sont des terroristes lourdement armés venant d'Irak, de Lybie, d'Afghanistan, de Tchétchénie et de partout dans le monde. Aujourd'hui la plupart ont fait allégeance à l'Etat Islamique, sous l'obédience du mégalo, mais non moins efficace Abou Baqr al Baghdadi, qui a succédé à al Zarkawi tué en 2006. Un autre groupe de rebelles formé de Frères Musulmans syriens est également actif sous le nom de "Jabhat al Nosra", dirigé par Abou Mohamed al Golani et appuyé par le chef d'al Qaeda Al Zawahiri.
Liban
Les forces dominantes dans le pays sont celles du Hezbollah qui a installé dans chaque maison au sud du Litani un dépôt de missile et une rampe de lancement, avec une ouverture sur le toit. Mais dans le nord sunnite, le Hezbollah subit de fortes pressions.
La rébellion syrienne semble s'étendre au Liban où, après de nombreuses attaques meurtrières, notamment à Tripoli, plane le spectre de la reprise d'une guerre civile. Selon Prince Turki Al-Faisal Al-Saoud, chef du Renseignement Général en Arabie "Le Liban est au bord de la guerre civile, alors que le Hezbollah applique son propre agenda agressif et illégal". Il rappelle que le Hezbollah doit payer pour l'assassinat de l'ancien président Rafik Hariri et cesser de saper les fondements de l'état libanais.
Le pays reçoit ½ million de réfugiés syriens sunnites qui peuvent faire changer la démographie du pays, s'ils s'y installent. Du fait du chaos politique, le Liban n'a toujours pas élu son président.
Yémen
Le président qui a trop duré a été finalement remplacé par le vice-président. Dans ce pays, tout le monde est armé, al Qaeda, les tribus houthis du nord, les partis/tribus socialistes du sud et aussi étonnant que cela puisse paraître, ce pays pauvre semblait s'en sortir sans trop de dégâts, jusqu'à récemment … grâce aux femmes plus évoluées qu'ailleurs, peut-être aussi grâce au qat. Mais de temps à autre, des explosions avec des morts et des blessés et puis un drone qui élimine aisément un chef terroriste.
Nasser al-Wuhayshi, chef de l'AQAP, -- al Qaeda dans la péninsule arabique -- aurait confié à Ayman al Zawahiri, dans un message intercepté, qu'il envisageait une attaque "qui changerait la face de l'histoire".
Mais l'attaque est venue des Houthis shiites qui, aidés par l'Iran, se sont emparés de la capitale Sanaa, sans coup férir, et des ports sur la côte. Cet état sunnite, armé au niveau des individus, mais endormi par le qat, est aujourd'hui inféodé à l'Iran.
L'état
fantôme de Palestine
Extrait du Larousse illustré de 1939 drapeau de Palestine juive avant 1948
- En l'espace de 20 ans, l'Autorité Palestinienne a été incapable de former un état tangible. La bande de Gaza est peuplée de "réfugiés arabes", entretenus et payés par l'Onu et qui ne cherchent qu'à en découdre avec leur voisin.
- Les enclaves autonomes de Judée-Samarie où se concentre 95% de la population dite "palestinienne" sont constituées de familles et de tribus sans aucune cohésion entre elles.
- Selon l'Institut de Justice de Jérusalem, chaque Palestinien a reçu en subsides 25 fois plus qu'un Européen, lors du Plan Marshall de reconstruction de l'Europe, après la 2ème guerre mondiale, notamment à travers l'Unrwa.
L'AP reçoit des subsides de l'Europe, des Etats-Unis et du
monde entier, sans que personne ne sache l'usage qui en est fait.
- En
- Et cet Etat fantôme, adulé par tous, est toujours aussi intransigeant, -- rappelez-vous après le triple Non de la ligue arabe, l'octuple Non du Fatah' -- mais ceci n'a rien d'étonnant, quel intérêt a-t-il à faire la paix, l'argent coulant à flot, venant de partout, sans effort (4).
- L'AP est passée maîtresse dans l'art du double langage. En anglais, elle parle de paix et d'amitié. En Arabe, c'est le langage de la haine et de la guerre qui prévaut.
Abou Mazen a fait le tour des capitales occidentales pour les amener à boycotter Israël, le "méchant occupant".
- Le Hamas, groupe terroriste, gouverne d'une main de fer une enclave vouée à la destruction d'Israël. Il contrôle plus ou moins 50 000 jihadistes appartenant à une dizaine d'unités différentes. Après avoir mangé à tous les râteliers, aujourd'hui il est affaibli, et dépend des subsides du Qatar et de l'Occident. Le Hamas comme le Fatahdes conflits avec Israël pour recevoir des compensations de l'Occident, comme "victime de guerre": guerres des missiles et des tunnels pour le Hamas, intifadas pour le Fatah, incitations au meurtre et à la guerre sainte, profitant de la propagande de l'Etat islamique et l'amplifiant autour des prières sur le Mont du Temple, Jérusalem devenant explicitement la nouvelle capitale du Califat.
Stratégies des Etats-Unis et d'Israël
Etats-Unis
- Depuis
la fin de la dernière guerre mondiale, les Etats-Unis cherchaient à contrôler
l'approvisionnement en pétrole, protéger leurs intérêts dans le Golfe Persique,
et jusqu'à la présidence de GW Bush, faire la police dans la région pour éviter
l'émergence d'un pouvoir hégémonique régional. Si cela est nécessaire et si
cela servait ses intérêts, l'Amérique était prête à protéger ses alliés.
- Depuis l'arrivée
au pouvoir de l'administration Obama, mue par de
"bons sentiments" d'ouverture vers l'Islam, les données stratégiques
ont changé.
Après 70 ans de coopération étroite entre les Etats-Unis et les pays du Moyen Orient, pour des motifs pétroliers et de vente d'armes, voilà que l'administration Obama qui a moins besoin du pétrole arabe cherche à se désengager, en s'appuyant sur le mouvement des Frères Musulmans, supposé dominer tout le Moyen Orient, avec les ayatollahs d'Iran (10). Ce renversement des alliances en cours semble tourner au vinaigre, avec la prise en masse d'une partie de la nébuleuse terroriste en Etat Islamique, ayant des moyens importants.
- Deux
courants ont toujours existé aux Etats-Unis, aussi bien dans la société que
dans l'armée, le courant "isolationniste" et le courant
"interventionniste". Après les résultats mitigés et non concluants
des interventions d'Afghanistan (11 ans déjà) et d'Irak (qui aura duré 9 ans),
le courant isolationniste s'exprime plus fort aujourd'hui. L'Amérique est de
plus en plus autonome sur le plan énergétique grâce au gaz de schiste. Puis, par
temps de crise, le coût de la guerre influe sur la stratégie.
- A Washington, il y aurait une sourde querelle entre la clique d'Obama et les tenants d'une Amérique forte et présente dans le monde. Contrairement au Président qui laisserait l'Iran se nucléariser (12), des officiels, notamment dans l'armée, sont convaincus que ni les sanctions, ni les négociations n'arrêteront le programme d'armes nucléaires de Téhéran et pensent que très rapidement les Etats-Unis n'auront d'autre option que d'attaquer l'Iran ou de laisser faire Israël.
-
D'après certains observateurs, l'échec de B H Obama
dans sa politique au Moyen Orient serait dû à son incompétence, mais selon
d'autres, étant donné sa culture et ses relations, il oeuvrerait,
consciemment ou non, pour l'Islam radical. (8)
Ainsi,
par exemple, l'élimination médiatique de Ben Laden, immergé dans l'océan, a été une erreur, ou une manœuvre opportune, car c'était un
chef malade et déclinant, et son organisation déclinait avec lui. Cette élimination a fait émerger de l'ombre son second, Ayman al Zawahiri, un médecin
égyptien autrement plus efficace et plus malin que le disparu. Aujourd'hui, la nébuleuse
terroriste resplendit au Moyen Orient, au Maghreb, au Sinaï, en Syrie/Irak sous forme d'Etat islamique
conquérant, au Yémen…et dans le monde entier.
Ayman al Zawahiri avait dit en 1995
qu'il fallait d'abord se débarrasser des régimes arabes anti-islamiques
(Algérie, Tunisie, Egypte, Syrie etc…), avant que
"les combattants du jihad ne soient
en mesure de conquérir Jérusalem, prochaine capitale du Califat mondial".
- Après les échecs américains en politique étrangère, sur le plan international et surtout au Moyen Orient, où ils ont laissé un vide politico-stratégique (14), le 2ème mandat d'Obama a été une erreur, car néfaste au monde et pouvant entraîner une guerre régionale. En tout cas et pour longtemps encore, il y aura des mini-guerres de religion, d'ethnies ou de tribus.
Judaïsme et
Israël
Qu'on soit Juif en diaspora ou Israélien au Moyen Orient, on n'est qu'un oisillon dans la jungle.
1- La situation en Europe pour le
Juif non marranisé, ni dhimmi,
ni caméléon va devenir de plus en plus intenable (11).
Pour l'homme de la rue "le Moyen Orient ? On s'en fout!", et si on lui parle de jihad ? "Laissez moi tranquille, je m'en contre fiche !" – Et là je suis assez pessimiste, car le peuple, athée et/ou laïc trouve dans l'Islam, apparemment pacifique et convivial, une planche de salut.
Les élites européennes sont corrompues par l'argent du gaz et du pétrole arabe. Alimenté par des relents d'un antisémitisme renaissant, le "palestinisme" est devenu un dogme pour les uns et un credo qui remplace la foi en Jésus, pour les autres.
Pour diverses raisons, les medias sont acquis à la cause arabe, comme le sont depuis longtemps les différents "quais d'Orsay". Les gouvernants sont persuadés que les minorités musulmanes vont s'intégrer localement. Or c'est l'inverse qui se produit progressivement, à croire que la foi en l'Islam est plus tenace que la foi dans le Christ, ou la foi dans la nation ou la foi dans la République.
L'alliance contre nature rouge/vert ou islam/gauche ne peut déboucher que sur un totalitarisme. De plus, le sursaut ne pourra être lui-même que totalitaire, puisqu'il ne peut venir que de l'extrême droite. Le juif de la diaspora est déjà pris entre 2 totalitarismes potentiels, puisque les autres pensées ne font plus le poids.
2- La situation du Juif au Moyen
Orient est différente.
- Israël, pays
minuscule de 21 000 km2, est entouré d'états et mouvements qui s'opposent à son
existence et qui briguent sa place au Moyen Orient. Il ne peut survivre qu'en
les dissuadant de ne pas l'attaquer. D'où un budget de défense exorbitant et un
mode de vie très particulier, adapté pour se prémunir en permanence contre un
éventuel envahisseur.
Israël était
parvenu à un modus vivendi avec les autocraties arabes, mais pas avec l'Iran
des ayatollahs et ses satellites, ni avec l'Autorité Palestinienne, qu'il a pourtant
aidé à naître en 1993, il y a bientôt 20 ans. Les autocraties sont
progressivement remplacées par des "islamocraties",
encore plus dangereuses, car ayant pour arme non seulement le Sabre, mais aussi
le Coran.
- Vu
l'exiguïté de son territoire, et la modestie de ses moyens humains, Israël n'a
pas d'autre choix que de prendre l'initiative des événements. Par conséquent,
il ne peut dépendre de quiconque pour sa défense et ne peut rester trop
longtemps en situation de "statu quo".
- Sur le
plan des relations avec les Etats-Unis, étant donné les interrelations
militaires, Israël est obligé de se concerter ce pays, malgré que les intérêts aujourd'hui
divergents. Ainsi dans l'éventualité d'une attaque solitaire contre le
nucléaire iranien, Israël aura notamment besoin d'avions et de bombes américaines.
Contre les missiles du Hamas et
ceux du Hezbollah, Israël a développé avec les Etats-Unis des moyens de défense
à 4 niveaux, mais leur fiabilité ne sera jamais de 100% et toute guerre de
missiles sera couteuse en argent et en vies humaines.
Mais si Obama
n'exerce pas son veto à l'Onu contre l'émergence d'un état palestinien-fantôme,
ou s'il cède devant les exigences iraniennes, la rupture sera consommée, malgré
les 3,5 milliards $ de subsides.
- Sur le plan du commerce extérieur, Israël a largement diversifié ses marchés vers l'Est, Inde, Chine, Japon…
- En tant que ministre de l'Economie, Bennett a précisé récemment qu'il est en permanence sollicité, soit par des sociétés du monde entier souhaitant investir en Israël, soit par des pays demandant l'aide de l'innovation israélienne pour sortir de la crise économique.
- Sur le plan de l'eau, Israël est autosuffisant et pourra vendre des excédents dans une dizaine d'années. Avec son savoir et son expérience il pourra aider toute la région à ne pas manquer d'eau.
- De même, avec son expérience en agriculture, Israël a des pays amis partout en Afrique. Avec les nouvelles réserves de gaz naturel, Israël est moins dépendant de l'étranger et, l'économie reste florissante malgré la crise mondiale.
- Bien que l'économie soit
florissante, cela ne signifie pas que des réformes économiques importantes ne
doivent pas être menées pour briser les monopoles publics (la terre) et privés
(principales ressources) et ramener le coût de la vie à un niveau raisonnable.
- Israël a aidé les élites de Ramallah à évoluer et à aimer la paix. Ces élites s'opposeront à la guerre prônée par les islamistes du Hamas ou d'ailleurs. C'est pourquoi la 3ème intifada n'a pas l'air de prendre.
- Et puis, à l'Ouest, Israël coopère avec l'Egypte, pour contrôler les velléités agressives du Hamas et de l'Etat islamique au Sinaï, et à l'Est, les Hashémites, ennemis des saoudiens, sont des alliés objectifs d'Israël (6). Au Nord, Assad est trop occupé à survivre, le Hezbollah, est trop occupé à l'aider, pour que ces 2 ennemis shiites puissent constituer une menace imminente. Restent comme problèmes pour Israël, l'Iran nucléaire et les divagations malencontreuses, voire hostiles, de l'Europe.
Conclusion
Le fanatisme ambiant provient surtout de l'Islam, radical ou pas, et cet Islam n'est pas prêt à se réformer. Le Musulman est un être frustré à tous les niveaux (famille, société, nation) et sa colère endémique se voit dans ses yeux. La femme et la féminité sont déconsidérées.
Et aujourd'hui le désir de revanche est matérialisé par la puissance et la capacité de nuisance de l'axe shiite, comme de l'axe islamique.
La transformation de groupuscules dans la mouvance d'al Qaeda en Etat Islamique en Irak/Syrie a été l'étape la plus décisive pour l'Islam conquérant depuis le 11/9.
En l'espace de 13 ans, avec un allié objectif à la tête de son ennemi américain pendant 6 ans, l'Islam poursuit sa marche vers le califat et la domination du monde, et de ce fait, attire beaucoup de frustrés, musulmans ou non.
Par ailleurs les négociations avec l'Iran vont laisser celui-ci avec une capacité d'enrichissement de l'uranium lui permettant de se doter d'une arme nucléaire dans un court délai, en dépit de la surveillance de l'AIEA.
L'Occident n'a plus beaucoup d'énergie, ni beaucoup de temps pour réagir, d'autant plus qu'il s'est jeté entre les crocs du crocodile, croyant l'amadouer. Il n'y a qu'à lire les medias, le "politiquement correct" s'est métamorphosé en "islamiquement correct", et c'est l'Islam qui dicte ce qu'il faut dire ou ne pas dire.
Heureusement qu'il reste les haines ancestrales entre arabes, les luttes intestines entre Musulmans de diverses obédiences, et les conflits ethniques et tribaux qui freinent les ambitions démesurées des uns et des autres.
Notes
(1) L'obscur et diligent président de la Confrérie des Frères Musulmans d'Egypte, Dr Mohamed Badi a déclaré dans le journal "Al Masr al Yom" des 29 & 30/12/11: "Notre Confrérie est sur le point d'atteindre son plus grand objectif, prévu par le fondateur l'imam Hassan el Banna. Ce but sera accompli par l'établissement d'un pouvoir juste et droit, basé sur la sharia'h, avec toutes les institutions et associations, y compris un gouvernement évoluant vers un califat bien dirigé et maître du monde". Il poursuit le lendemain: "Quand la Confrérie a commencé sa mission (daa'wa), elle a cherché à réveiller la nation de sa torpeur et de sa stagnation pour la diriger vers sa vocation véritable. Lors de sa 6ème Assemblée, l'imam el Banna a défini 2 objectifs pour la Confrérie. Le 1er objectif est à court terme et concerne le Musulman qui devient Frère du mouvement et qui en recueille les fruits rapidement. Le 2ème objectif à long terme tient compte des circonstances et des évènements politiques. Il exige d'attendre, de se préparer et de faire des plans, en vue d'une totale réforme du mode de vie… El Banna a défini des buts intermédiaires et des méthodes détaillées pour atteindre l'objectif suprême, allant de l'individu, passant par la famille, la société, le gouvernement, pour aboutir à un califat bien dirigé et maître du monde"
- Dans une récente émission TV en direct, Mme Tahani al-Gebali, la Vice Présidente de la Cour Suprême Constitutionnelle d’Egypte, a dit que le temps allait venir où toutes les conspirations contre l’Egypte seraient mises en lumière – conspirations qui expliquent pourquoi Obama s’est montré un partisan si ardent de la Confrérie islamique dont le terrorisme a – parmi d’autres atrocités – provoqué la destruction de quelque 80 églises chrétiennes en moins d’une semaine. Elle a dit : "Le frère d’Obama est l’un des architectes des investissements pour le compte de l’organisation internationale des Frères Musulmans".
(2) Contrairement au lobby Juif --
populaire auprès de la population et du Congrès – le lobby arabe ne bénéficie
d'aucune sympathie de la part du peuple américain. Il est formé d'individus, de
sociétés ou de groupes cherchant surtout à défendre le pouvoir d'une oligarchie
arabe et à corriger l'image "totalitaire
et non démocratique" de l'Arabie,
utilisant de temps à autre des arguments pro-Palestiniens pour s'opposer à
Israël.
Ce lobby utilise deux méthodes pour
arriver à ses fins, la corruption de fonctionnaires et le chantage. Ainsi,
l'argent du pétrole contribue à assurer de bonnes retraites à des
fonctionnaires, à condition que ceux-ci agissent en faveur des Arabes, dans
l'exercice de leurs fonctions. De nombreux Centres culturels (Centre Carter…),
Centres d'Etudes Islamiques, Universités … sont financés par des Princes
saoudiens. Malgré que le World Trade Center et le Pentagone aient été détruits
le 11/09/00 par des terroristes saoudiens financés par l'Arabie, bien qu'une
partie de l'oligarchie royale saoudienne n'ait cessé de financer al Qaeda et
d'autres groupes terroristes jusqu'à ce jour, les ventes d'armes à l'Arabie
n'ont pas cessé non plus depuis 1945. En cas de réticence du Congrès américain,
l'Arabie s'empresse de faire quelques achats ailleurs, menaçant de freiner le
débit pétrolier. L'Arabie se tourne aujourd'hui vers la Chine.
(3) La junte militaire qui a pris le pouvoir au nom du peuple a devant elle d'énormes défis.
Défi politique: comment arriver à reconstituer un état avec un minimum de démocratie, une "démocratie" adaptée à la société et aux moeurs égyptiennes (2).
Défi socio-économique, alors que le revenu moyen n'est pas très supérieur à 1300 $/hab/an, que les ressources sont limitées et que près d'un tiers de la population est sans emploi et conditionnée par des sheikhs salafistes rétrogrades.
Défi sécuritaire: comment assurer la sécurité du pays, alors que des bandes de bédouins occupent le Sinaï et rançonnent les pouvoirs publics, à coup d'attentats et de sabotages,
alors que 10% des citoyens, les coptes, vivent dans la peur d'êtres persécutés, harcelés ou tués, alors que le pays a une police puissante et un Service de Renseignement pléthorique (2 millions de personnes), l'armée la plus nombreuse du Moyen Orient (un million de soldats), la plus équipée, avec des officiers de plus en en plus ouverts à l'islamisme.
Défi relationnel avec son voisin, Israël: un traité de paix a été signé en 1979 par Anwar al Sadat et il a été respecté pendant la présidence de Moubarak. Il n'est pas sûr que ce traité soit respecté par les autorités qui émergeront du chaos actuel, surtout si la composante religieuse est forte.
(4) Un "octuple non" a
été proféré par le groupe du Fatah' réuni en une 5ème Convention,
appelée "Conseil Révolutionnaire", réunissant à Ramallah en novembre
2010 une centaine de dirigeants palestiniens (1):
NON à la reconnaissance d'Israël
comme un état Juif.
NON à une solution qui installerait
un état Palestinien avec des frontières provisoires
NON à un échange de territoires
entre Israël et les Palestiniens
NON à la reprise des négociations,
sans qu'Israël ne gèle la construction dans les implantations et à Jérusalem
est
NON à une entente entre Israël et
les Etats-Unis sur l'avenir du processus de paix
NON à la livraison d'armes
américaines à Israël
NON à la reconnaissance de
l'importance de sens pour les Juifs du Mur Occidental
NON à la nouvelle loi israélienne
demandant un référendum avant tout retrait de Jérusalem ou du Golan.
(5) Le ministre israélien Binyamin
Ben Eliezer (Fouad) a eu un entretien téléphonique avec Hosni Moubarak qui lui
aurait dit, la veille de sa démission: "On voit ce qu'est devenue la
démocratie que les Etats-Unis ont voulu installer en Iran, à Gaza… C'est cela
le destin du Moyen Orient. Les Américains ne savent pas de quoi ils parlent,
quant ils parlent de démocratie ici; comme résultat ils auront l'extrémisme et
l'Islam radical. L'avalanche ne
s'arrêtera pas à l'Egypte, elle emportera tous les pays du Moyen Orient et du
Golfe…. Aucun ne sera épargné. L'Amérique a encouragé une ère de troubles, de
changements dramatiques et de soulèvements"
(6) Dans ce concert de
"non", sur 1 siècle, j'ai repéré une seule voix dissonante d'un
dirigeant arabe, mais elle date de 1917/20, celle du roi hashémite
Hussein, roi de la province du Hedjaz, qui englobait la Mecque et Médine.
L'historien
britannique Martin Gilbert a consulté les archives récemment ouvertes et a été
surpris de découvrir que le colonel Lawrence,
surnommé Lawrence d'Arabie, cherchait à favoriser la
création d'un état totalement juif qui devait servir de guide et de stimulant à
la modernisation des états arabes voisins, comme le souhaitait à l'époque le
roi Hussein du Hedjaz, arrière grand père du roi Abdallah II de Jordanie. Le
roi Hussein voulait en effet sincèrement un état juif au Moyen Orient pour
aider les Arabes à s'émanciper et à se moderniser.
Avec la déclaration Balfour de
1917, les Juifs avaient en principe et en document écrit un état sioniste sans
aucune restriction en Palestine, comprenant la Jordanie. Les Britanniques
avaient l'Irak et les potentialités fabuleuses du pétrole, non encore exploité.
Représentant les Arabes, le roi Hussein ne voulait que la Syrie et les
villes saintes de la Mecque et de Médine.
A l'issue du 1er conflit mondial qui a vu l'empire ottoman démantelé et lors des premiers jours de la Conférence de la Paix à Paris, l'émir Faiçal, accompagné de T.E Lawrence, ont rencontré Haïm Weizman, président de l'Organisation Sioniste Mondiale -- Cette rencontre faisait suite à d'autres qui ont eu lieu en juin 1918 à Aqaba, sur la mer Rouge --. A Paris, l'émir Faiçal signa un Accord en 9 points, un accord lumineux et d'une grande tolérance, approuvant la déclaration Balfour de 1917, et invitant à la coexistence entre les deux peuples. Le texte insistait sur la reconnaissance des aspirations nationales des uns et des autres. Mais le principal objectif de Hussein était d'obtenir la Syrie, et non pas la Palestine. Cet accord a été saboté par la France qui voulait garder un pied en Syrie. On connaît la suite. La Jordanie a été accordée aux descendants de Hussein, de même que l'Irak, pour compenser cette dynastie de la perte du Hedjaz, conquis par la famille des al Saoud. Régnant depuis cette époque sur l'Arabie, cette famille wahabite est à la source des sérieux problèmes qui minent le monde et le Moyen Orient.
(7) Oman- Le seul pays où
"le printemps arabe" s'est terminé d'une manière heureuse et
bénéfique pour le peuple, c'est Oman, et personne n'en parle. Or c'est
l'exemple-type qui réunissait les conditions minimales pour une réussite.
- Oman est une monarchie parlementaire dirigée par un roi éclairé
- Oman a séparé la religion de l'état.
- Oman n'est pas une "oligarchie". Oman a une classe moyenne relativement importante et aisée.
- Oman s'est plus préoccupé à résoudre efficacement ses problèmes intérieurs et régionaux qu'à se focaliser sur la question palestinienne ou Israël. Oman a toujours maintenu des relations amicales avec Israël (1)
Ainsi les problèmes de dirigeants corrompus ou de pouvoir arbitraire qu'on retrouve partout au Moyen Orient ont été vite résolus dans ce sultanat du Golfe. Mais le Sultan Qabous bin Said Al Said a mis plus de 40 ans à transformer un état tribal en un état moderne.
(8) - Les terroristes du Moyen Orient ne sont jamais des loups solitaires, mais appartiennent à une tribu ou à un groupe tribal auquel ils font allégeance, et dont les membres leur apportent un soutien inconditionnel, comme les al Harbi, les Aldawsari d'Arabie ou les Al Awlaki, du Yémen ou les Ghamdi qui ont fait souche aux Etats-Unis…
- A propos de l'attentat de Boston, le sheikh salafiste égyptien Morgane Salem, lié à Ayman al Zawahiri, chef d'al Qaeda, a précisé que cet acte n'était qu'un simple message d'avertissement individuel, et qu'une action d'envergure devrait suivre afin que les "arrogants Occidentaux" comprennent qu'al Qaeda peut les atteindre quand elle veut, où elle veut.
- L'explication d'Obama selon laquelle les grands moyens de surveillance
déployés étaient rendus indispensables par la lutte contre le terrorisme est
d'autant moins crédible que, parallèlement aux dernières révélations, une
enquête publiée par le Gloria Center d'Herzliya a
montré que l'administration Obama avait mis en place une
politique systématique de réduction sensible des moyens à la disposition de
cette lutte.
Passée presque inaperçue du fait du scandale des programmes de surveillance à
grande échelle, cette enquête du chercheur Patrick Poole a prouvé, en
particulier, les points suivants.
Depuis son installation en
Fait en connaissance de cause, le choix des interlocuteurs incluait des
personnes qui faisaient l'objet d'enquêtes judiciaires pour association avec
des organisations terroristes. Poole cite l'exemple de réunions tenues à la
Maison Blanche, dont la liste publique des invités était expurgée pour ne pas
faire apparaître des participants dont la présence est par ailleurs démontrée
par des photos.
Parmi ces participants, Poole donne les exemples de Mohamed Majid, impliqué
dans le plus grand procès de financement d'activités terroristes dans
l'histoire des Etats-Unis; d'Abdul Rahman al-Amoudi,
l'un des plus grands financiers d'al Qaeda; de Sami al-Arian, le représentant
aux Etats-Unis du Djihad islamique, chez qui le FBI avait découvert un
programme écrit pour infiltrer les institutions américaines d'agents acquis à
la cause du djihad; et une douzaine d'autres noms dans la même confrérie….
(9) - Concernant la menace iranienne, l'ex chef du
Shin Bet, Youval
Steinitz, estime qu'il n'y a pas 36
solutions. Soit l'Iran respecte toutes les résolutions des Nations unies, soit
il refuse. Il ne doit pas y avoir, vis-à-vis du programme nucléaire iranien, de
solution médiane. La seule chance de résoudre le problème de façon diplomatique
est d'accentuer les sanctions et d'exercer une menace militaire crédible afin
que le pouvoir iranien n'ait pas d'autre choix que de sauver son économie de la
destruction totale ou de poursuivre sa marche vers la bombe. "Seule cette double menace pourra
forcer les Iraniens à reconsidérer leur position. On ne peut plus se permettre
de recommencer des cycles de négociations. Nous n'avons plus le temps. La ligne
rouge sera franchie avant" a-t-il dit.
- Selon l'ex directeur
du Renseignement militaire Maj Gen
Amos Yadlin, l'Iran a déjà traversé les lignes rouges
assignées par Israël, car à partir de cet été, ce pays pourra assembler en
quelques semaines au moins une bombe nucléaire.
D'après lui, des négociations
pourraient aboutir, à condition que le président Obama
présente une option militaire crédible, une opération chirurgicale sans délai.
- Dans un article paru dans le Washington Post l'ex-stratège Henry Kissinger exhorte le président Obama à agir rapidement pour arrêter le programme militaire nucléaire iranien. Il lui rappelle que la fenêtre de temps se rétrécit et il ne reste pratiquement plus de temps pour la diplomatie devant l'accélération de l'enrichissement de l'uranium. Il lui dit en substance que le monde ne peut pas se permettre un "autre désastre stratégique"
- En 2014, le
réacteur d'Arak, dédié à la filière du plutonium, pourrait être opérationnel.
Il sera alors très difficile de le bombarder, à cause des risques de radioactivité
induits par cette matière. Si l'Occident échoue sur ce dossier, ce sera la
première fois qu'un régime religieux fanatique possédera la bombe nucléaire.
Les conséquences ne se feront pas sentir seulement pour Israël, qui est la
cible principale de l'Iran. La prolifération nucléaire repartira de plus belle
dans la région, menaçant le monde entier. Quant aux Européens, ils n'auront
d'autre choix que de dépenser des fortunes pour acquérir une défense
antimissile capable de les protéger de la menace iranienne.
- Le nouveau
président Rowhani, modéré de façade, était le
conseiller de sécurité nationale de l’Iran et l’ancien négociateur nucléaire.
Il est l’auteur d’une doctrine –qu'on peut appeler "parler et enrichir (l'uranium)" --,
inscrite dans un livre qu'il aurait écrit. Voilà ce qu'il a dit en 2004: "Pendant
que nous parlions avec les Européens à Téhéran, nous avons installé des
équipements nucléaires à Ispahan" …. "en
fait, en créant un environnement calme, nous avons pu terminer le travail à
Ispahan"
- Entre le pouvoir de Rowhani
et celui du "Guide Suprême" Khamenei qui décide de tout, il y a deux
niveaux de plus, l'"Assemblée des Experts" et le "Conseil qui
Protège les Intérêts du Régime"…. Il faut savoir aussi que le
"camouflage"/duperie/feinte est une seconde nature dans la shiah, au point qu'un détecteur de mensonges est inopérant
dans ce cas. Ce qui explique que 20 ans de négociations avec l'Occident sur le
nucléaire et plusieurs années de sanctions n'ont rien donné.
(10) Le journal égyptien El Watan a rapporté qu’un groupe d’avocats égyptiens a déposé une plainte à la Cour Pénale Internationale de La Haye, accusant Obama de soutenir le groupe qui a incité à la violence généralisée avant et après ce qu'on appelle en Egypte la "Révolution du 30 juin", en fait un coup d’Etat populaire ayant démis Morsi de la présidence, le 3 Juillet 2013.
Selon le premier reportage de CBN News, la plainte cite plusieurs hauts dirigeants des Frères musulmans, à commencer par le chef de l’organisation Mohammed Badie, ainsi que Mohamed al- Beltagy, Essam al -Erian et Safwat Hegazi.
La plainte accuse Obama d’avoir coordonné, incité et aidé les éléments armés des Frères Musulmans à commettre des crimes contre l’humanité dans la période du 7 Mars au 18 août en Egypte.
La plainte précise que les Frères Musulmans d’Egypte ont persécuté la minorité chrétienne du pays, avec notamment l’incendie, la destruction et le pillage de quelque 85 églises chrétiennes. Le régime s’est aussi servi des chrétiens coptes d’Egypte comme bouc émissaire parce qu’ils avaient soutenu le coup d'état du général Sissi.
La plainte dénonce l’incitation à la haine des Frères Musulmans contre les Coptes qui a abouti à l’assassinat d’une jeune fille de 10 ans, tuée par balle alors qu’elle revenait à pied de son cours de Bible; l’assassinat d’un jeune prêtre copte qui a été abattu devant son église dans le Sinaï égyptien, son corps retrouvé mutilé et décapité et l’assassinat de deux fillettes, âgées de 8 et 12 ans, qui ont été criblées de balles, alors qu’elles assistaient à un mariage dans une église chrétienne.
La plainte allègue en outre que, depuis que les Frères musulmans ont dénoncé les Coptes, des villes et villages entiers ont été vidés de leurs habitants chrétiens. Plus de 100 familles chrétiennes, par exemple, ont été chassées du Nord Sinaï et de la ville d’El Arish.
Les Frères musulmans sont accusés d’extorquer de l’argent aux
Coptes en leur faisant payer une taxe de soumission, d’attaquer ceux qui
refusent de payer en battant ou en kidnappant leurs femmes et leurs enfants.
(11) Encore 2 ans d'Obama et 3 ans de Hollande, et la mayonnaise va tourner et
le monde avec eux.
Mais tous les 2 sont les reflets de leurs
sociétés qui changent, du fait de la montée du tiers
monde vers l'Occident.
Grâce aux nouveaux moyens
d'information (tv, internet, portable, ...), les pauvres
diables affamés, acculturés risquent leur vie pour venir en Occident et ils votent (eux ou leurs
descendants) pour le 1er venu qui dit vouloir les respecter.
Les Arabes et les Africains ont
amené Hollande au pouvoir et les latinos, Obama
aux Etats-Unis.
(12) Quant à l'Iran
nucléaire, je crois plutôt que si la France s'est opposée aux Etats-Unis au
niveau des 2 lignes rouges, qui n'ont pas été respectées, l'arsenal chimique de
la Syrie et le nucléaire iranien, c'est qu'elle
- cherche à
regagner son influence au Liban, devenu satrapie de l'Iran
- cherche à plaire à l'Arabie/Qatar,
- cherche à récupérer les grosses sommes que lui doit l'Iran,
- et cherche peut-être même à venger les attentats meurtriers des années 80.
Mais cela ne durera pas, l'Iran cèdera sur Arak, qui serait hors d'usage, mais pas sur les 20% d'enrichissement, et la France acceptera.
(13) D'après certains stratèges, la
guerre civile en Syrie n'est que le reflet d'une guerre économique Sud/Nord
contre Est/Ouest, liée aux dernières ressources pétrolières. Un éventuel
oléoduc Arabie/Turquie pourrait porter atteinte à la fourniture par la Russie
et l'Iran (via un oléoduc en construction) de pétrole vers l'Europe. Nous avons
toujours dit que ce qui se passe en Syrie n'est que le théâtre d'opérations
actuel d'une guerre de religion millénaire sunna/shia'h
dont l'avant dernière scène était la guerre de 8 ans Iran/Irak.
(14) Il est probable que la stratégie us de désengagement ne veuille pas laisser Israël seul occuper le vide et préfère un contrepoids iranien. D'où 2 pays secrètement nucléaires.
Qui ne tarderont pas à être rejoints par l'Arabie qui a acheté 2 bombes au Pakistan, puis peut-être par l'Egypte et la Turquie.