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Tout est Hors Contrôle au Moyen-Orient

 

Par Mordechai Kedar, journaliste

19/12/14

Adaptation par www.nuitdorient.com/

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Au Moyen-Orient, partout où vous tournez la tête, vous voyez des scènes de chaos, certaines sont sanglantes, d’autres sont d'origine économique ou politique.

Quand il s’agit du Moyen-Orient, la situation qui prévaut ces derniers jours est hors de contrôle, quel que soit le lieu ou le domaine.

 

L’Autorité palestinienne (AP) se précipite pour obtenir la reconnaissance d'un statut d’Etat au Conseil de Sécurité, au Parlement européen, à la Cour internationale de Justice et dans de nombreuses autres institutions internationales, ce qui est une violation claire et flagrante des Accords d’Oslo qui l'ont créée.

Israël n’a pas encore réagi à ces initiatives palestiniennes.  La ministre chargée des négociations avec l'AP, Tsipi Livni, a réagi comme les architectes des accords d’Oslo, se comportant idéologiquement et politiquement comme eux.

En Israël, on s’est endormi, alors qu'on était de garde pour protéger les terres que la Société des Nations avait accordé au peuple juif à San Remo, à la Conférence de 1920.

 

Les efforts de l’AP auront comme conséquence la naissance d'un autre pays arabe en Judée-Samarie, qui, sans le moindre doute, se transformera en état du Hamas. Ce changement se produira soit par le biais d’élections comme en 2006 ou par une prise de contrôle violente, comme celle de Gaza en Juin 2007.

Les sondages d’opinion de la population arabe de Judée-Samarie montrent que le Hamas est beaucoup plus populaire que le Fatah. C’est pourquoi ceux qui soutiennent un Etat palestinien en Judée-Samarie, soutiennent la cause d'un autre Etat terroriste, comme celui qui a surgi dans la bande de Gaza. L'éclatement d’un conflit majeur et sanglant entre ce nouvel état Hamas et Israël ne sera alors qu’une question de temps, sans plus.

 

L'Etat islamique (EI) a assassiné 150 femmes à Fallouja (Irak), parce qu'elles refusaient de se soumettre à ses diktats humiliants.

A Peshawar (Pakistan) 141 élèves et enseignants ont été tués dans une école ciblée par des assassins talibans.

Au Sud-Soudan, une guerre intertribale est menée et des milliers de personnes ont été tuées récemment dans ce pays naissant.

La Libye est noyée dans un bain de sang, une guerre sans limite entre les milices tribales, tandis qu’une organisation chiite houthi, aidée par l’Iran, s'est emparée de plus de la moitié du Yémen, avec sa capitale Sanaa.

La bataille livrée par le gouvernement égyptien aux jihadistes dans la péninsule du Sinaï ne cesse de coûter cher en morts des deux côtés.

L'armée a créé une zone tampon de un km le long de sa frontière avec Gaza, détruisant des centaines de maisons habitées à Rafiah. Où sont les organisations Des droits de l'Homme ? Où sont les amis de Rachel Corrie ?

Pourquoi n’entendons-nous pas ou ne voyons-nous pas les bulldozers égyptiens arrêter ces destructions, comme ils le faisaient quand Israël faisaient beaucoup moins dans le corridor de Philadephie ?

Pourquoi n’y a-t-il pas d’église appelant à boycotter Caterpillar dont les bulldozers sont utilisés pour détruire ces maisons et la vie tranquille des milliers de personnes qui y vivaient ?

 

La crise économique de la Russie a une influence sur la situation au Moyen-Orient. L’effondrement du rouble et les problèmes économiques russes mettent des limites à l’aide militaire russe au régime des Assad. On le remarque déjà dans les défaites subies récemment par le régime alaouite au nord-ouest de la Syrie.  Deux grandes bases de l’armée à Idlib sont tombées entre les mains de Jabhat al Nusra, un allié d’Al-Qaïda, et près de 100 soldats et officiers de l’armée syrienne ont été tués et 120 autres faits prisonniers. Au bout de 4 années de conflit sanglant, les prisonniers sont utiles car ils permettent des échanges et le retour sur le front des combattants libérés, pour de nouveaux massacres.

 

Les islamistes se concentrent sur la région d’Idlib pour deux raisons principales : le désir de parvenir à la région alaouite voisine pour y anéantir cette minorité considérée comme hérétique, adorant des idoles, et se venger des massacres des Assad perpétrés contre la majorité sunnite dès 1970, se poursuivant à Hama en 1982 et se terminant par l'interminable boucherie qui dure depuis 2011.

La deuxième raison de cet effort déployé par les islamistes de Jabhat al Nousra à Idlib, c’est de satisfaire le désir de l'Etat Islamique de parvenir jusqu'en Méditerranée. Le contrôle de la zone côtière leur permettra d’attaquer les bastions du régime, les ports, et d’attaquer les navires transportant les armes et les munitions pour le régime. De plus, ils en profiteront pour exporter leurs militants et le Jihad en Europe.

 

Un autre facteur qui s'ajoute au sentiment d’instabilité dans la région, c’est l’activité de l’Arabie saoudite. Ne s’impliquant pas par les armes et la guerre, ce pays joue avec le prix du pétrole. Les Saoudiens ont augmenté la production de pétrole récemment de manière à inonder le marché et faire baisser les prix. La raison réelle de cette politique est de concurrencer le pétrole obtenu du schiste par fracturation aux Etats-Unis et de le rendre non rentable.

Cette politique Saoudienne a fait des vagues sur d’autres rivages : l’Iran est très inquiet de la baisse du prix du pétrole, car il a besoin d’argent désespérément; et la crise économique russe provient aussi en partie de la baisse des ressources provenant des exportations de gaz et de pétrole.

Peut-on s’attendre à ce qu'un pays comme l’Iran se croise tranquillement les bras alors que l’Arabie Saoudite maltraite son économie de façon aussi radicale ? Tout le monde sait qu’un missile iranien sur une plate-forme pétrolière en Arabie ne mènera pas forcément à la guerre, mais il peut faire grimper au ciel le prix des produits de base.

Les décideurs iraniens, ennemis de longue date des Saoudiens, seraient fortement tentés de le faire. Il est intéressant de noter que l’Arabie saoudite souffre aussi de la baisse des revenus tirés du pétrole, mais que la monarchie saoudienne a d’énormes avoirs financiers qui lui donnent la possibilité de tenir un temps quasi-illimité. Les Saoudiens peuvent donner le pétrole qu’ils produisent gratuitement pendant un an, sans de graves dommages pour leur économie.

 

Ilot de stabilité au Moyen-Orient, Israël est maintenant pris dans le tourbillon d’une campagne électorale, ce qui le met naturellement dans une situation d'incertitude quant à l’avenir.

Serait-ce une coalition de centre-Droit ou de centre -Gauche qui se dégagera de ces élections ? Serait-ce la coalition à venir qui cédera aux chimères de ceux qui, en Israël et à l’étranger, croient encore dans l’illusion d'une "solution à deux Etats". Ou bien ce serait la coalition de ceux qui vont apporter la raison dans la pensée politique israélienne, en refusant d'envisager l'installation d’un autre Etat terroriste au Moyen-Orient, cette fois-ci sur les hauteurs de la Judée-Samarie, le berceau du peuple juif ?

 

Avec H'anouka, que nous célébrons cette semaine, rappelons les miracles que nos ancêtres ont connus lors de leur guerre contre les conquérants grecs – et lors de leur guerre culturelle menée contre les hellénistes juifs qui s’étaient ralliés à l’ennemi. Les défis auxquels ils ont été confrontés sont étrangement similaires à ceux auxquels le peuple juif fait face aujourd’hui.

Puisse D.ieu accorder la victoire à ceux qui Lui sont fidèles aujourd’hui, tout comme Il l’a fait alors.

 

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