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EMISSION RADIO SUR LA SITUATION AU MOYEN ORIENT
Par André Nahum
Judaïque FM- 10 Février 2010
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Bonjour,
"Jusques à quand abuseras-tu de notre patience Catilina ?"
s’écriait Cicéron à l’intention de son rival politique. Encore que Catilina,
tout conspirateur qu’il fut, était loin d’être un Ahmadinejad.
Car, ce dernier, non seulement abuse de la patience des Nations occidentales
et d’Israël mais encore il les tourne en bourrique en multipliant les
provocations, sûr de son impunité et persuadé que ni Israël ni les Etats-Unis
n’oseront bombarder ses installations nucléaires.
Il expérimente des missiles de plus en plus puissants, enrichit l’uranium
à un haut niveau pour le rendre propre à fabriquer une bombe, menace
quotidiennement Israël de destruction, insulte et nargue les Etats-Unis. Ce
petit homme grimaçant ne doute de rien.
Il sait que malgré les déclarations de Barak Obama
et les objurgations de Netanyahou, le Conseil de sécurité aura toutes
les peines du monde à faire voter des sanctions et même s’il y arrivait, la
Russie et la Chine s’arrangeraient pour les rendre inefficaces, aidées en
cela par certains pays d’Amérique du Sud qui à l’exemple de Hugo Chavez témoignent
à Ahmadinejad la plus grande amitié et ont en commun avec lui,
la haine de leur grand voisin du nord et la haine d’Israël.
Ne dit-on pas que le pays des Ayatollahs mettrait au point
un plan pour faire la guerre à l’état juif sans y participer directement ?
Israël serait attaqué au nord par le Hezbollah, force dominante
au Liban comme vient de le confirmer implicitement son premier
ministre quand il proclame qu’en cas de conflit, le pays se tiendrait aux
côtés de l’organisation terroriste, un Hezbollah, qui grâce
à ses 5.000 combattants d’élite, super entraînés en Iran, et à ses
40.000 missiles à courte et moyenne portée tenterait d’occuper une parcelle du
territoire israélien dans le doigt de la Galilée, Kyriat
Shmona par exemple, ce qui lui permettrait de crier
haut et fort, qu’il a libéré un morceau de la Palestine
"occupée" tout en prenant en otage quelques milliers d’Israéliens.
Une opération qui ferait de lui le héros du monde arabo-musulman, celui qui après
avoir obtenu une victoire divine en 2006, aura réussi ce qu’aucun autre
état arabe n’a jamais réussi. Au sud, le Hamas enverrait ses roquettes et
ses missiles sur les villes israéliennes et Ahmedinejad
espère bien que les Palestiniens de Cisjordanie et les Arabes d’Israël se
joindraient au mouvement. La Syrie ne participerait pas directement à
cette offensive, mais fournirait un soutien logistique et aérien, si toutefois
les F16 israéliens lui en laissent le loisir, ce qui est loin d’être établi.
Israël s’inquiète à juste titre de cette
situation.
Netanyahou a réuni une vingtaine d’ambassadeurs européens
pour les sensibiliser à la gravité de la menace iranienne non seulement pour
Israël mais pour tous les pays de la région et du monde.
Le premier ministre se rendra dimanche à Moscou pour tenter de persuader les
Russes de ne pas poser leur veto à d’éventuelles sanctions contre l’Iran
et de ne pas lui vendre des missiles sol-air particulièrement
performants.
Mahmoud Abbas, lui, cherche à Tokyo le soutien des Japonais pour proclamer le
plus vite possible l’état palestinien dont Nicolas Sarkozy et le secrétaire
américain à la défense ont certainement parlé au cours de leur rencontre
hier à Paris.
Un état dont la majorité des Israéliens a accepté le principe.
Tandis qu'Avigdor Lieberman, menace Bashar El Assad de perdre
son pouvoir s’il s’avisait à attaquer Israël, Netanyahou joue au
contraire la carte de l’apaisement en direction de la Syrie comme des
Palestiniens, auxquels il propose une reprise des négociations,
directes ou indirectes mais sans aucune condition préalable. Ce qui peut sembler
logique, puisque si Israël cède tout au départ, on ne voit pas sur quoi on
pourrait négocier par la suite. De plus en plus, le dogme de "un
morceau de terre pour un morceau de paix" qui a prévalu lors des
accords d’Oslo et n’a pas tellement réussi, cède la place à celui, plus
réaliste de "un morceau de paix pour un
morceau de paix".
Autrement dit, donnant-donnant, l’heure des concessions unilatérales sans
contreparties est passée.
Pour Israël les impératifs de sécurité ne sont pas
négociables. Quand à la bande de Gaza, au danger qu’elle représente et
aux problèmes qu’elle soulève, il faut admettre qu’elle a définitivement fait
sécession avec la Judée-Samarie, le Hamas n’étant pas près de quitter le
pouvoir. D’ailleurs, la Palestine pas plus qu’aucun autre état dans le
passé ne peut être viable avec un territoire coupé en deux tronçons séparés.
Parmi toutes les solutions envisagées à Jérusalem, l’une consisterait à
créer un état palestinien en Cisjordanie, peut-être fédéré à la Jordanie et une
principauté ou un émirat à Gaza, peut-être fédéré à l’Egypte, avec de modestes
échanges de territoires.
Ceci pour dire qu’un compromis est possible entre Israéliens et
Palestiniens à condition que chaque partie accepte de faire des
sacrifices douloureux et que s’éloigne le spectre du jihad et des
attentats. A condition aussi que disparaisse la
mainmise de l’Iran sur ses satellites.
Et l’on en revient encore et toujours à la menace iranienne et
à la nécessité absolue de la neutraliser.