www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
Le Monde Occidental n’a Cessé de Pratiquer la Lâcheté au Proche-Orient
Par Guy Millière journaliste,
écrivain et professeur
28/4/15 pour Metula News Agency
Voir aussi les 50 derniers articles et toutes les informations de politique générale au Moyen Orient
Ecrivant
actuellement un livre sur l’islam, j’ai été amené à consulter de nombreux
documents. En me penchant à nouveau sur ce qui concerne Israël et le
Proche-Orient, j’ai mesuré, une fois de plus, à quel point le monde occidental
n’avait cessé de pratiquer la lâcheté et la duplicité.
En 1916, T. E.
Lawrence avait obtenu le soutien du chérif de La Mecque et de son clan, en
promettant au chérif un empire arabo-musulman reconstitué. C’est dans ce
contexte qu’a débuté la révolte arabe qu’avait désirée Londres contre l’Empire
ottoman. Cela n’a pas empêché Français et Britanniques de négocier simultanément
les accords Sykes-Picot, et, un peu plus tard, le Royaume Uni, de signer la
déclaration Balfour. Il était impossible de respecter à la fois la promesse
faite au chérif, les accords Sykes-Picot, et la déclaration Balfour.
Le résultat de ce
triple engagement, après la 1ère Guerre Mondiale, fut la trahison du
chérif et de son clan, donc leur délégitimation, l’application des accords
Sykes-Picot, et le respect de la déclaration Balfour, mais au rabais.
Cela a obligé le
chérif à partir en exil. On a donné à l’un de ses fils, au titre de lot de
consolation, un pays dessiné arbitrairement, le Royaume d’Irak, et à un autre
fils, un autre lot de consolation, l’Emirat de Transjordanie. Ce dernier
représentait 80%des terres du Mandat palestinien initialement prévues pour
abriter le foyer national juif.
La dynastie
chérifienne à La Mecque a survécu très peu de temps. La Mecque, de même que
toute l’Arabie, sont tombées aux mains d’intégristes, les wahhabites, avec la
bénédiction des Britanniques.
Les Britanniques
ont, de fait, détruit le clan du chérif, dont ne subsiste aujourd’hui que la monarchie
hachémite jordanienne. Ils ont installé les wahabites au pouvoir en Arabie,
créé des pays dessinés au crayon sur une table, et amputé le foyer national
juif de plus des trois quarts de sa superficie.
Pouvait-on faire
pire ? Oui, semble-t-il, puisque les Britanniques ont ensuite choisi de
faire accéder au statut de plus haute autorité religieuse musulmane de
Jérusalem (le moufti), un homme connu pour ses idées islamistes et antisémites,
qui se rapprochera ensuite des Frères Musulmans, puis du nazisme.
Le moufti fondera
une légion Waffen SS dans les Balkans, et contribuera activement à la Shoah.
Cet homme a attisé la haine antijuive au sein du Mandat palestinien, et organisé
des pogroms. Non encore satisfaits du désastre qu’ils étaient en train de
créer, les Britanniques en ont rajouté un autre, en fermant les yeux sur les
propos du moufti et les pogroms qui s’ensuivirent. Et en favorisant
l’immigration musulmane sur les terres du mandat, tout en asphyxiant
l’immigration juive, y compris pendant la Shoah, dont
le Royaume Uni peut dès lors être considéré comme complice.
Les Britanniques
ont, c’est hélas incontestable, fortement contribué à la haine arabe antijuive
au Proche-Orient, en acceptant de jouer les accessoires d’un islamo-nazi, et en
ayant fortement contribué au peuplement arabe des terres du Mandat, avec les
conséquences que l’on sait.
L’un des objectifs
des Britanniques -- auxquels se sont ralliés les Français -- après 1945 et
après la Shoah, a consisté à tout faire pour qu’Israël meure peu de temps après
sa naissance. La France a fourni un faux passeport et a assuré l’exfiltration
du moufti afin qu’il parte reprendre ses belles activités ailleurs.
[Il s’agit sans
doute d’une tradition française : Paris hébergera l’ayatollah Khomeiny à
Neauphle-le-Château, dès 1978, où il prépara calmement la transition de l’Iran
en dictature islamique, et sauvera Arafat, complètement encerclé par Tsahal à
Beyrouth, en 1982. Ndlr.]
C’est précisément
ce que fit le moufti Haj Amin al-Husseini, traversant des territoires contrôlés
par les autorités de Sa Gracieuse Majesté, grâce aux papiers fournis par les
Français.
Quand les pays
arabes ont déclaré la guerre à Israël, nul dirigeant britannique, français, ou
même américain, n’aurait misé un centime sur la survie d’Israël. Nul grand pays
occidental n’a fourni d’armes à Israël. La Tchécoslovaquie fut la seule à
répondre aux appels du minuscule pays à peine ressuscité de ses cendres.
Israël a survécu,
on le sait, et s’est développé, nul ne saurait l’ignorer.
La France et le
Royaume Uni ont joué les alliés de circonstance pour Israël ; puis ils ont
pris leurs distances pour complaire au monde musulman.
Les Etats-Unis ont
pris le relais à la fin des années 1960, mais n’ont pas hésité à exercer
plusieurs fois des pressions iniques sur l’Etat hébreu, ce qui a conduit, entre
autres choses, aux accords d’Oslo et au processus de guerre et d’assassinats
terroristes antijuifs et anti-israéliens appelé par erreur "processus de
paix".
Les terroristes
musulmans antijuifs, formés par le moufti et par des officiers nazis partis au
Proche Orient après la chute d’Hitler, ont pris, à partir de 1964, une
apparence laïque. Financés et conseillés par l’Union Soviétique, ils se sont
reconvertis en "mouvement de libération nationale" d’un peuple inventé
pour la circonstance, "les Palestiniens", ce qui leur a permis de
recruter des compagnons de route chrétiens léninistes.
Quand les
Soviétiques ont disparu, le principal mouvement "laïc" fut créé par
un membre des non moins laïcs Frères Musulmans, un petit neveu du moufti.
L’individu en question, un certain Yasser Arafat, a créé une branche armée de
son mouvement -- qui était déjà lui-même un mouvement très armé --, les
Brigades des Martyrs d’al Aqsa (dont la référence est, on le constate, elle
aussi extrêmement laïque).
Le mouvement
d’Arafat s’appellera Fatah, nom inspiré par la 48ème sourate du
Coran (al Fatah', ou la victoire éclatante"), cela ne posait aucun
problème.
Que les dirigeants
du monde occidental d’aujourd’hui aient tout fait pour que soit confiée une Autorité Palestinienne au Fatah, mouvement au
très lourd passé et à la généalogie ignoble, est en soi répugnant.
Que les mêmes
dirigeants du monde occidental veuillent transformer cette Autorité en
Etat -- bien que nul ne puisse ignorer ce qu’est cette Autorité Palestinienne
-- est plus répugnant encore.
Que les dirigeants
occidentaux veuillent transformer cette « Autorité » en Etat, au moment
même où ils rivalisent d’ardeur pour collaborer avec le régime antisémite,
génocidaire et islamiste qui règne sur l’Iran, montre qu’ils n’ont en eux pas
un milligramme de sens moral ni de dignité.