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De Nouvelles Donnes au Moyen Orient

 

Par Albert Soued, écrivain http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com

2 octobre 2015.

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Toutes les cartes ne sont pas encore redistribuées. Mais il ressort des événements récents de nouvelles orientations.

 

L'Autorité palestinienne (AP)

Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, fait mine de se retirer de responsabilités dont il n'est pas chargé légalement. Il exerce la présidence de l'AP depuis 5 ans sans avoir été élu par le peuple. S'il n'y a pas eu d'élections à Ramallah, c'est par crainte de voir le Hamas s'emparer du pouvoir dans toute la zone arabe. Car il y a une règle classique au Moyen Orient, peu connue en Occident: in fine, le citoyen lambda, "dit modéré", s'aligne toujours sur l'extrême, sur celui qui lui semble le plus adapté pour la voie extrême. Pourtant depuis dix ans, Abou Mazen n'a pas cessé d'inciter sa population contre Israël, jusqu'à empêcher "les juifs de salir de leurs pieds le Mont du Temple"- Il n'a pas cessé d'alimenter la haine du juif dans les écoles, les medias et sur la scène internationale. Mais aux yeux du peuple qu'il a contribué à conditionner, c'est le Hamas qui mène la lutte armée contre Israël et c'est à lui qu'il faut confier le pouvoir.

Un arrangement temporaire de non belligérance semblait avoir été conclu entre le Hamas et Israël. Mais dans la bande de Gaza aussi, il y a plus extrémiste qu'Ismaïl Hanyeh, les sbires de l'Etat Islamique et ceux du Guide Suprême Iranien Ali Khamenei. Et ceux-ci cherchent à déstabiliser le voisin israélien par des tirs de roquettes.

Conclusion: pour les années à venir, oubliez l'état palestinien et comptez sur Tsahal pour maintenir un semblant d'ordre, dans cette minuscule partie du monde que nombre de parties convoitent aujourd'hui.

 

L'Etat islamique

En 18 mois, cet état créé au pas de course, à la méthode arabe de razzia et de rapines, semble tenir, malgré les coups aériens portés par diverses "coalitions". Il occupe le tiers de l'Irak et la moitié de la Syrie et ne trouve qu'un ennemi à sa mesure, les kurdes.

Dirigé en partie par d'anciens cadres baathistes compétents de l'administration de Saddam Hussein, cet Etat parvient à gérer un immense territoire avec des moyens tirés du pétrole irakien, du "racket" des populations et de la vente d'esclaves et d'objets antiques pillés.

La prise du site de Palmyre a mis en émoi l'Europe et même la Russie qui est venue avec des moyens militaires importants assurer la survie du régime alaouite des Assad et du Hezbollah aux abois. Avec tous les risques que cela comporte quand Damas ou Alep deviennent les pôles d'attraction des puissances mondiales. Même la Chine est de la fête, envoyant un navire à Lattaquié.

A ce jour, les bombardements aériens "thérapeutiques" n'ont fait que limiter l'avance territoriale de l'Etat islamique qui cherche à créer un califat musulman mondial. Par ailleurs de nombreuses autres factions rebelles au régime Assad contribuent au morcellement du territoire.

En attendant, la Syrie a vu déjà 20% de sa population exilée et 40% déplacée localement. Dans une moindre mesure la population irakienne s'exile en Jordanie, au Liban et en Occident, la région kurde étant totalement autonome et protégée.

 

Péninsule arabique

Grâce à l'aide militaire égypto-saoudite, le Yémen sunnite récupère lentement les territoires conquis par la tribu shiite Houthi, aidée par l'Iran.

Mais l'Arabie s'épuise dans cette guerre dont elle n'a pas l'habitude. La chute de 50% du prix du pétrole brut, la corruption, la mauvaise gestion dans cette oligarchie etla sécheresse contribuent à appauvrir ce pays réputé riche. Le nouveau roi Salman et son entourage sont contestés et il faut s'attendre à un éventuel coup d'état au niveau des prétendants au trône.

 

Egypte

Le maréchal Abdel Fatah al Sissi cherche à contrôler le Sinaï, laissé entre les mains de 23 tribus plus ou moins sédentarisées, cherchant à survire par tous les moyens licites ou non. Al Sissi a donc besoin de moyens militaires et financiers pour les neutraliser, en plus de rendre étanches les 20 km de la frontière avec la bande de Gaza, pour éviter les infiltrations des terroristes islamiques.

En coordination avec Israël, Al Sissi semble mieux réussir que son prédécesseur Moubarak, rasant une bande de 1 km de large et inondant les tunnels d'accès à la bande de Gaza.

De même, al Sissi cherche avec beaucoup de courage à réparer plus de 65 ans de dégâts économiques et d'enseignement anti-juif, en réhabilitant le judaïsme à travers une série télévisée, en favorisant par divers moyens un rapprochement avec l'état juif et la neutralisation des Palestiniens et des jihadistes et, surtout, en proposant une réforme en profondeur de l'islam, cause principale de l'arriération socio-économique.

 

Turquie

Le président Erdogan cherche depuis déjà 13 ans à réislamiser son pays avec le parti PKK. Vu la situation économique qui s'est détériorée, il n'a eu qu'une majorité relative aux dernières élections législatives. Dépité, il a réussi à obtenir le recours à de nouvelles élections en novembre, espérant améliorer son score, pour pouvoir changer la Constitution à son avantage.

Dans le même esprit, la Turquie est devenue la plaque tournante des futures migrations de masse venant du sud qui envahissent l'Occident chrétien ou laïc, pour le déstabiliser. En aidant le passage dans l'autre sens des nombreux jihadistes allant combattre avec les islamistes où qu'ils soient, Erdogan contribue à une réputation de futur sultan. Car au Moyen Orient, tout tyran a toujours rêvé de devenir Calife , Imam ou Mahdi.

 

Iran

Spécialistes du jeu d'échecs, du marchandage de tapis, et de la spéculation sur la pistache, les dirigeants ayatollah ou mollah ont réussi à rouler l'administration Obama, qui ne demandait que cela, semble-t-il, infestée qu'elle est de proches, perses ou appartenant à la Confrérie des Frères Musulmans. Voilà donc l'Iran qui passe d'un état voyou à une future puissance nucléaire, par la magie du verbe et des écrits.

La levée des sanctions financières risque de propulser cet état en lui donnant les moyens d'intensifier ses activités terroristes et de déstabilisation tout azimut.

 

Israël

Cet état minuscule de 25 000 km2 et de 8,5 millions habitants est menacé en permanence sur toutes ses frontières. Paradoxalement, cette situation renforce l'esprit citoyen et donne des ailes au désir de survie et à l'inventivité. Certains diraient cyniquement "pourvu que cela dure …!"

Ceci à condition que l'alliance avec l'Amérique puisse durer aussi. Et que l'Europe cesse son activité de sape, comme cette volonté "mogherinesque" et illégale sur le plan international, d'étiqueter les produits fabriqués en Judée-Samarie, au-delà la ligne verte, favorisant ainsi le mouvement dit BDS (Boycott-désinvestissement-Sanctions) qui agit en toute liberté, malgré les textes qui l'interdisent. Une attitude vraiment lamentable, digne d'un continent décadent.

Pour compenser les éventuelles pertes de marchés à l'Ouest, Israël a déjà trouvé des débouchés à l'Est, en Asie.

 

Ce petit tour d'horizon nous montre une fois de plus la volatilité des événements dans cette région, en grande partie musulmane, où les minorités ne sont pas désirées en tant qu'égales, souvent maltraitées ou chassées, région dont les performances pour le bonheur des peuples sont plutôt rares. Sauf exceptions, cette région est vouée au déclin et à la décadence, à moins que l'Islam ne se réforme en profondeur, comme le souhaite le président égyptien al Sissi.

 

 

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