www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
Processus de Paix : Chronique d’un Echec
Annoncé
Par Dora Marrache
Pour Europe-Israël - 3/6/16
1947- 2016 :
69 ans que dure le conflit israélo-arabe, devenu par la suite le conflit israélo-palestinien,
et les chances d’aboutir à un accord de paix diminuent d’année en année.
Comme il fallait s’y attendre, le
voyage de Valls en Israël pour convaincre Israël de se soumettre au diktat de
la France (conférence de paix internationale, dite ‘Initiative de paix
française’), comme elle-même se soumet à celui des Palestiniens, se
termine par un échec. Israël a rejeté l’initiative de paix française, et est
restée inflexible malgré les démonstrations d’amitié et d’admiration de Valls
pour l’État juif.
Avant même les déplacements de
Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères et de Manuel Valls, Premier
ministre, et ami d’Israël, la raison de ce refus était connue: « Nous
n’accepterons jamais les diktats unilatéraux» avait prévenu Benjamin Netanyahou.
Mais la France, qui espérait
pouvoir recouvrer sa notoriété d’antan en organisant une conférence
internationale, devait s’imaginer que Netanyahou, devant l’insistance de Manuel
Valls, finirait par céder. Ainsi, le gouvernement français pourrait répondre
aux demandes du leader palestinien, du « militant
pour la paix » qui en secret
prépare la guerre.
Toutefois, le gouvernement
israélien n’a pas pour autant fermé la porte à des négociations de paix qui
aboutiraient à la création d’un État palestinien : « Des
négociations directes entre Israéliens et Palestiniens sont «le seul moyen de
progresser vers la paix», a affirmé
pour la énième fois le Premier ministre israélien. Il est même allé jusqu’à
proposer que ces pourparlers aient lieu à l’Élysée car, a-t-il dit, «ce
serait un endroit merveilleux pour signer un traité de paix» et, connaissant les prétentions de la France, il a
ajouté : «On pourrait continuer d’appeler
cela l’initiative française puisque vous hébergeriez cet effort authentique
pour la paix».
Seulement voilà : pour faire
la paix, il faut être deux. On dira, ou on laissera entendre, que l’État
juif, une fois de plus, refuse
de négocier avec les Palestiniens.
Or, attention ! C’est Mahmoud Abbas, « le
militant pour la paix », le protégé des Européens, qui a décliné l’offre
d’Israël pour des négociations directes. Et c’est facile à
comprendre :
–
- - ---
- premièrement, la France lui a
laissé entrevoir qu’elle « prendrait ses
responsabilités » en cas
d’échec, ce qui pourrait vouloir dire qu’elle reconnaitrait l’État palestinien,
comme l’avait annoncé Fabius. Dans ce cas, pourquoi faire des
compromis ?
– deuxièmement, Abbas est tout à
fait conscient que le plan d’Initiative arabe qui doit servir de base, et qui
répond parfaitement à ses demandes, serait rejeté en cas de négociations
directes.
C’est à se demander si la première
question à se poser n’est pas:
La paix, peut-on encore y croire?
Avec ce qui se passe actuellement
dans le monde ( Daesh, la Syrie, la Lybie, le Liban,…), comment peut-on
envisager qu’Israël acceptera un retour à la ligne de cessez-le-feu de 49,
ligne qui mettrait en danger sa sécurité puisque ce sont des
« frontières » indéfendables?
Comment peut-on caresser l’espoir
qu’Israël acceptera que 5 ou 6 millions de réfugiés viennent vivre en Israël?
Comment imaginer Jérusalem divisée
avec l’interdiction d’accès au Kotel?
Par ailleurs, les résolutions de
l’ONU et de l’UNESCO à l’encontre de l’État juif se multiplient, et on assiste
à une véritable escalade : les Palestiniens, avec le soutien de l’Europe,
font voter des décisions destinées à remettre en question les droits des Juifs
sur leur terre ancestrale et, par conséquent, la légitimité même de leur État.
En réponse à Pierre Moscovici, le
commissaire européen, qui avait déclaré : «L’Europe
n’est pas chrétienne, je ne crois pas aux racines chrétiennes de l’Europe,
l’Europe est diverse», Renaud Girard
a écrit dans Le Figaro«L’Europe a bien des
racines chrétiennes ! Les
racines chrétiennes de l’Europe sont aussi évidentes que l’identité musulmane
du Maghreb ou les racines bouddhistes du Cambodge.»
Que dire alors des racines juives
de l’État d’Israël ! Et pourtant, la France –elle n’est pas seule, hélas- ose
les contester ! Où étaient les Juifs avant d’être éparpillés à travers le
monde? À moins que tous les historiens dignes de ce nom ne se soient trompés,
ils étaient concentrés dans ce qui est aujourd’hui Israël.
Je ne crois pas utile de revenir
sur les droits des Juifs sur la Terre sainte, pas plus qu’il ne serait utile de
réaffirmer les preuves fournies par l’Histoire juive. Tout cela a été dit et
redit sans qu’on ait réussi à faire changer d’un hiatus les prises de position
anti-israéliennes de nombreux États européens.
À quoi bon s’acharner à prouver
que les lieux saints juifs sont bien juifs, que le Mont du Temple est le lieu
le plus sacré du judaïsme? Comme le dit le proverbe, « qui
veut noyer son chien l’accuse de la rage ».
À quoi bon lutter contre ceux qui
savent pertinemment qu’ils ont tort et qui maintiennent contre vents et marées
qu’ils ont raison? À quoi bon lutter avec une argumentation rationnelle contre
ceux qui défendent l’absurde?
Les Palestiniens sont des
manipulateurs-nés : ils excellent dans l’art de faire passer leur mauvaise
foi pour de la bonne foi, de changer avec des mots la réalité pour l’adapter à
leur convenance, et ils réussissent même à changer des mensonges en vérités.
Ils savent inventer à Israël tous
les torts possibles et imaginables pour le mettre sur le banc des accusés. Ne
viennent-ils pas de déclarer que c’est Israël qui est derrière le crash de
l’avion égyptien?
Quand ce n’est pas contre la
colonisation qu’ils se battent, c’est soi-disant pour leurs droits sur le Mont
du Temple car les juifs, selon eux, voudraient mettre fin au statu quo. Et les
Européens les croient, ou plutôt feignent de les croire.
Inutile de vouloir s’attaquer à la
mauvaise foi, elle résiste à tout. Comme disait Jean Dutourd « On
n’a jamais le dernier mot avec les personnes de mauvaise foi ! »
En vérité, tout le monde le sait,
les Palestiniens n’ont pas de multiples griefs à formuler envers l’ÉTAT
JUIF: ils n’en ont qu’un seul, et UN SEUL : SON EXISTENCE!
Aux sceptiques, je réponds ceci :
Voulez-vous des preuves? Nous en avons eu plus qu’il n’en faut!
1947 Résolution
181 du conseil de sécurité de l’ONU
Elle créait un État
juif aux côtés d’un État
arabe. Accord des Juifs, refus des
Arabes. Pourquoi ce refus?
1948 Déclaration de
guerre
Immédiatement, le soir même de la
Déclaration d’indépendance de l’État d’Israël, les États arabes se liguent
contre l’État juif.
Il n ‘était alors question ni
de colonies ni du Mont du temple, il n’était question que de la présence de
l’État juif, de son existence.
But : éradiquer l’État juif
Qui parmi les hommes éclairés et de
bonne volonté pourrait prétendre que tel n’était pas le but?
1967 :
Guerre des Six jours
Encore une fois, il n ‘était
question ni de colonies ni du Mont du temple, il n’était question que de la
présence de l’État juif, de son existence.
But : « jeter les Juifs à
la mer »
Qui parmi les hommes éclairés et de
bonne volonté pourrait prétendre que tel n’était pas le but?
Autres preuves de la mauvaise foi
des Arabes : les échecs
répétés des négociations. Faisons un petit rappel
1978 Accords de Camp David
Jimmy Carter, président des États- Unis ; Menahem
Begin, Premier ministre de
l’État d’Israël ; Anouar
el-Sadate, président de l’Égypte
Les Accords de Camp David ont
permis la signature à Washington le 26 mars 1979 d’un un traité de paix entre
l’Égypte et Israël.
Il était prévu une proposition de
résolution de la question palestinienne.
Échec- Cause : Le chef de l’OLP, Yasser Arafat, s’y objecta dès le
début.
1993 : Accords d’Oslo
Bill Clinton, président des États- Unis ; Yitzhak
Rabin, Premier ministre de
l’État d’Israël ; Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne
Cet accord est appelé accord d’
« Oslo I ». Il a été conclu à la Maison Blanche en présence de Bill
Clinton.
Mais il ne fera pas long
feu : le 10 mai 1994, le Président de l’Autorité Palestinienne, Yasser
Arafat déclare, s’adressant à un groupe de fidèles dans une mosquée de
Johannesburg : « le djihad continuera […] Je vois
cet accord comme n’étant pas plus que l’accord signé entre notre Prophète
Muhammad et les Qurayshites à La Mecque ».
Échec des Accords
d’Oslo
Causes : le statut de Jérusalem et le « Droit au
retour » des réfugiés palestiniens
2000 : Camp David II
Bill Clinton, président des États- Unis ; Ehoud Barak, Premier ministre de l’État d’Israël ; Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne
Échec de Camp David II
Causes : le « Droit au retour », le statut de
Jérusalem, et le Mont du Temple pour lequel les Palestiniens refusent tout
partage de souveraineté, ce qui implique pour les Juifs le retour à l’époque où
la Jordanie était le gardien des lieux saints et où l’accès leur en était
totalement interdit.
2001 : Sommet de Taba,
Bill Clinton, président des États- Unis ; Ehoud Barak, Premier ministre de l’État d’Israël ; Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne
Sans accepter de rendre toute la
Cisjordanie, le gouvernement israélien fait des offres sans précédent qui se
rapprochent considérablement des principes formulés dans la Résolution
242 du Conseil de sécurité,
« la paix contre les territoires ».
Offres israéliennes
– création d’un État palestinien
sur 97% du territoire revendiqué par les Palestiniens ;
– retour de 30 000 réfugiés palestiniens au titre de la réunion des familles et
le retour de 40 000 autres réfugiés.
– Jérusalem : souveraineté
palestinienne sur les quartiers
arabes et une souveraineté israélienne sur les quartiers juifs
Échec du Sommet de Taba
– Causes : Offres jugées insuffisantes par les
Palestiniens : les Palestiniens, éternels insatisfaits, se sont dit qu’ils
pouvaient accroitre leurs exigences et demandèrent
– le retour de 150 000 réfugiés
palestiniens par an pendant dix ans, ce qui équivaudrait à 1 500 000
personnes, demande inacceptable pour Israël.
– la restitution de leurs
anciennes propriétés aux réfugiés palestiniens.
Israël refusa catégoriquement de
répondre favorablement à ces deux dernières demandes. Et ce d’autant plus que
la seule demande présentée par les Israéliens concernait la reconnaissance de
la question des réfugiés juifs des pays arabes, laquelle avait été rejetée du
revers de la main par les Palestiniens.
2002 La Feuille de route rédigée par le Quartet (Etats-Unis, Union Européenne,
Nations-Unies et Russie) prévoit la création, en trois étapes, d’un Etat
Palestinien avant 2005. Tout tombe à l’eau avec la démission de Abbas en
septembre 2003
2003 : Initiative de Genève,
ou Accord de Genève,
Cet accord sans valeur juridique
est établi par l’ancien ministre israélien Yossi Beilin et l’ancien ministre
palestinien Yasser Abd Rabbo. Il prévoit
– Jérusalem, capitale de deux
États, les quartiers arabes et l’Esplanade des mosquées seraient sous
souveraineté palestinienne ;
– l’évacuation par Israël de
98 % de la Judée-Samarie et de la totalité de la bande de Gaza ;
– le règlement de la question de
la circulation entre la Cisjordanie et la Bande de Gaza
– concernant le droit au retour
des réfugiés : indemnisation + choix entre rester dans le pays d’accueil,
aller vivre dans le futur état palestinien ou dans un pays tiers ou en Israël
Échec de l’Accord de Genève
Causes : Côté israélien, il est jugé très dangereux par
Ariel Sharon car le retour des réfugiés mettrait en danger le caractère juif
d’Israël.
Côté palestinien, cet accord
n’obtient pas le soutien de l’Autorité palestinienne. De plus, le Hamas et les Brigades des martyrs d’Al-Aqsarefusent toute négociation concernant le droit au retour
des réfugiés.
2007 : Conférence de
Annapolis
George W. Bush, président des États-Unis ; Ehoud
Olmert, Premier ministre de l’État d’Israël ; Mahmoud
Abbas, président de l’Autorité
palestinienne
Échec de la Conférence
d’Annapolis
Causes : Pas d’entente sur les points devant faire
l’objet de compromis. Et le Hamas avait déclaré qu’il rejetterait le résultat des
négociations, quel qu’il soit.
2013 : Nouvelle tentative des
États-Unis
Les Etats-Unis avaient donné à
John Kerry neuf mois pour aboutir à un accord de paix. En avril
2014, au terme de ces 9 mois de négociations, les Américains se retirent.
2016 : Conférence
internationale de Paris
Maintenant, la France caresse le
rêve de voir se signer les Accords de Paris.Alors, je pose aux autorités françaises la question
suivante : Au vu des échecs de Camp David II,
d’Oslo, de Taba où les Israéliens étaient prêts à des concessions inespérées,
que faut-il espérer des prochaines négociations ?
Que faut-il pour que la communauté
internationale comprenne qu’il n’y a aucun espoir pour qu’Israël concède aux
Palestiniens le « Droit au retour des réfugiés palestiniens »? Aucun
espoir pour qu’Israël se sacrifie et signe rien de moins que son arrêt de
mort ?
Cette exigence du Droit au retour
dont les Palestiniens ont fait un casus belli devrait suffire à prouver aux
Européens que les Palestiniens ne visent qu’un but : la disparition pure
et simple de l’État juif. Ils pourraient même limiter leurs demandes à ce droit
puisque son obtention ferait d’Israël un État islamique.
D’ailleurs, le 11 mai, Zakaria
Al-Agha, membre du Fatah et du Comité exécutif de l’OLP, a déclaré que le droit
au retour des Palestiniens, tel que formulé dans la Résolution 194 de l’ONU,
n’est pas contestable, et il a même monté les exigences d’un cran en annonçant
que le droit au retour n’annule pas le droit à des dédommagements : « Il
s’agit de retour, ainsi que de dédommagements », a déclaré Al-Agha. Il a même insisté sur le fait que
les réfugiés devront retourner dans « leurs
villes, villages et foyers », et
non dans le futur État palestinien. C’est bien ce qui s’appelle prendre ses
désirs pour la réalité !
Conclusion Les Palestiniens
ont commis une grave erreur : ils n’auraient jamais dû rejeter les offres
de Olmert ou d’Ehud Barak. Jamais plus ils n’auront cette chance car les Juifs,
au vu des évènements qui ont suivi, ont compris qu’il est dans leur intérêt de
rester sur leurs positions. Faisons confiance à Liberman, lui seul sait ce
qu’Israël peut céder sans porter atteinte à sa sécurité et au caractère juif de
son pays.
Quant aux Européens, ils
n’auraient jamais dû mettre leur grain de sel dans ce conflit. Ils auraient dû,
comme ils l’ont fait pour d’autres conflits, laisser les belligérants se
débrouiller.
Or, non seulement ils ne sont pas
restés neutres, mais au lieu de faire entendre raison aux
« Palestiniens » pour obtenir d’eux qu’ils acceptent l’existence de
l’État juif, ils les ont confortés dans leurs revendications et les ont aidés
dans leur entreprise de délégitimation d’Israël. Tout en feignant vouloir
contribuer à la recherche d’une solution à ce conflit, ils se sont occupés
à accroitre la pression sur l’État juif
– en recourant à une terminologie
nouvelle destinée à effacer le passé juif;
– en votant à l’ONU pour que la « Palestine » obtienne le statut
d’État observateur non-membre;
– en tolérant, pour ne pas dire en encourageant, la présence du mouvement BDS
sur leurs territoires;
– en votant à l’UNESCO pour que des lieux saints juifs deviennent des lieux
saints musulmans, donc en votant pour la falsification de l’Histoire juive.
D’ailleurs, c’est le reproche qu’a
adressé Netanyahou à la France à propos de son vote à L’UNESCO : « Et
la raison pour laquelle ce vote est si troublant pour nous, est que cela
implique que le peuple juif n’a aucun droit à être ici. Et je pense que cela
reste le cœur du conflit, le refus de reconnaitre le droit du peuple juif à
avoir un état – nation dans sa patrie ancestrale. »
On peut toujours prétendre le
contraire, mais de toute évidence, la paix ne dépend pas des Israéliens, la
balle est du côté des Palestiniens: ils doivent considérer l’existence d’un
État juif à leurs côtés comme un fait accompli et renoncer
(1) au droit au retour des 5
millions de réfugiés (6 millions selon Abbas),
et (2) à l’islamisation de
l’Histoire juive et des lieux saints juifs.
Tant et aussi longtemps qu’ils se
refuseront à le faire, ils continueront à pleurer dans le giron des Européens.
Mais veulent-ils réellement un État? Comment ne pas en douter quand on sait que
la plupart des groupes palestiniens (Hamas, FPLP, le Jihad islamique, etc.) ne
visent, comme l’a dit Mahmoud Zahar, un des co-fondateurs du Hamas, « rien
de moins que toutes les terres occupées en 48 »?