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Une Nouvelle ère Trump-May-Fillon
au Moyen Orient ?
Par Albert Soued,
journaliste et écrivain, http://symbole.chez.com
4 décembre 2016
Si l'Occident cherche
vraiment à pacifier le Moyen Orient et à y devenir plus crédible, il devrait
abandonner ses illusions et ne plus prendre ses désirs pour la réalité. Il
devrait réfléchir aux faits suivants qu'il est difficile d'esquiver trop longtemps.
Israël et son
environnement arabe
Israël renait de son
exil par la déclaration Balfour de 1917 qui lui a restitué un territoire, perdu
il y a 20 siècles au Moyen Orient. Ce territoire quasi-désertique abritait un
petit nombre de juifs, d'arabes et de bédouins nomades. (voir
www.nuitdorient.com/n722.htm
)
La déclaration
Balfour sera fêtée l'an prochain par la Grande Bretagne. Elle a été concrétisée
par les accords de San Remo de 1920, puis par la décision de l'Onu en 1947.
Celle-ci crée en Palestine mandataire, gérée par la Grande Bretagne pendant 30
ans, 2 états, l'un juif, l'autre arabe. Refusant la résolution de l'Onu, 5
Etats arabes entrent en guerre contre le nouvel état israélien, sans succès.
L'armistice imposé par l'Onu en 1949 fige des lignes séparant Juifs et Arabes.
L'Egypte occupe et gère une bande de territoire près de ses frontières, Gaza.
La Jordanie occupe et gère la Cisjordanie (Judée-Samarie pour les Juifs). Et
personne ne parle d'une Palestine arabe.
Devant une provocation
par l'Egypte de Nasser en juin 1967, bloquant le détroit de Tiran en mer Rouge,
Israël mène une guerre préventive de 6 jours et défait 4 armées arabes,
occupant toute la Palestine mandataire, le Sinaï et le Golan. Un traité de paix
est signé en 1979 avec l'Egypte qui récupère tout le Sinaï et renonce à la
bande de Gaza. Un autre traité de paix est signé en 1994 avec la Jordanie qui
renonce à la Cisjordanie.
Depuis 1917 jusqu'en
1964, le mot Palestine désigne un territoire juif destiné aux Juifs,
Les Arabes n'ont
jamais voulu créer un état arabe du nom de Palestine. De plus la lettre P
n'existe pas dans le langage arabe, donc pas de "Palestine"(1).
En 1964, Yasser
Arafat, un égyptien, crée l'Organisation de Libération de la Palestine ou OLP,
revendiquant toute la Palestine mandataire pour y loger ½ million d'arabes
partis se réfugier dans les états arabes voisins, et un autre ½ million habitant
les lieux, et souvent installé là où les juifs offraient des activités
rémunératrices. Arafat a ainsi créé de toutes pièces une nouvelle identité
arabe fictive qui revendique jusqu'à ce jour toute la Palestine mandataire,
avec l'aide des états arabes et de certains pays occidentaux. Ainsi, à travers
cette nouvelle fiction nationale arabe, les Arabes peuvent revendiquer tout le
territoire qu'ils n'ont pu jamais obtenir à travers 3 guerres successives (1948/9-1967-1973).
Dans la charte de l'OLP, Israël n'a aucune existence ! (voir www.nuitdorient.com/n726.htm )
En fait, l'Islam ne
peut tolérer un état juif en son sein. Il tolèrera une communauté juive payant
tribut, au sein d'un nouvel état arabe, mais pas une nation juive.
Et depuis 70 ans, l'échafaudage
de divers plans avec 2 états, semble illusoire sinon irréaliste, car aucun
dirigeant dit "palestinien" n'acceptera de signer un document de
partage et de paix avec un état juif. Il sera assassiné comme le fut Sadate en
1981. Si Hussein de Jordanie y a échappé, c'est qu'il est un hashémite, descendant du prophète, exempté de la mort. (voir www.nuitdorient.com/n742.htm
)
Or il se trouve
qu'en près de 70 ans, l'état juif, qui s'est battu à plusieurs reprises pour
son existence, est devenu un état majeur qui contribue d'une façon remarquable
au bien de la planète par son exemplarité dans de nombreux domaines. Il provoque
même la jalousie de nations beaucoup plus anciennes et plus peuplées. Israël
est devenu en près de 70 ans un pays avec lequel on doit compter et sur qui on
peut compter.
Israël se bat contre
le refus doctrinal islamique qui se concrétise par des guerres, des "intifadas" ou guerillas de
toutes sortes et aussi par une menace nucléaire iranienne permanente. (voir tableau www.nuitdorient.com/n741.htm
)
En poursuivant
l'illusion d'une solution à 2 états et en demandant sans cesse des concessions
à Israël, sous prétexte qu'il s'agit d'un état fort, l'Occident n'a fait
qu'exacerber la volonté islamique d'en découdre avec l'état juif.
Depuis les accords d'Oslo
de 1993, où une certaine autonomie a été accordée à des zones arabes de la
Cisjordanie, le terrorisme palestinien n'a jamais cessé.
En 2005, Israël
s'est retiré unilatéralement de la bande de Gaza. Il a été aussitôt remplacé
par le Hamas, groupe terroriste, voué à la destruction de son voisin Israël.
Tout retrait de la Cisjordanie ne peut avoir que les mêmes conséquences.
Israël n'est plus
candidat au suicide. Par conséquent, si on veut sortir du statu quo, les 2
voies à explorer sont le rattachement d'une partie de la Cisjordanie à la
Jordanie ou son accession à une autonomie plus grande (zones A/B), l'annexion
de la zone C par Israël et la mise sous tutelle de la bande Gaza.
Moscou, l'axe
shiite et les autres
Avec le retrait
américain du Moyen Orient sous l'administration Obama,
le vide s'est rempli progressivement par des besoins stratégiques et des
velléités hégémoniques:
- la Russie cherche
à avoir des bases navales en Méditerranée orientale et aériennes là où
l'opportunité se présente. Dans ce but, elle maintiendra au pouvoir
l'alaouite-shiite Bashar al Assad
en Syrie occidentale, et, si possible, dans toute la Syrie. En plus de l'ouverture
de marchés potentiels, une alliance tactique avec l'Iran et son satellite
libanais, le Hezbollah, lui permet de neutraliser un dangereux ennemi, l'Etat
islamique, qu'elle a déjà pratiqué dans le passé en Afghanistan, sous le nom de
"taliban".
Mais l'Iran est le
"padrone" de nombreux groupes terroristes
dont le plus important est le Hezbollah qui est parvenu à régir le Liban. (voir www.nuitdorient.com/n738.htm
)
- la Turquie d'Erdogan cherche à retrouver sa gloire passée dans l'empire
ottoman, à travers le chaos créé en Syrie/Irak, et à empêcher la création d'un
état indépendant kurde. Elle est amenée à jouer un triple jeu, alliance avec
l'Occident contre l'Etat islamique, occupation de territoires en Syrie/Irak
pour contenir l'avancée kurde, et bienveillance à l'égard de divers groupes
rebelles islamistes sunnites, financés par le Qatar et l'Arabie, pour asseoir
son autorité en Islam.
- l'Iran cherche à
damer le pion à l'Islam sunnite et à créer un axe shiite reliant le Golfe
persique à la Méditerranée et à contrôler les détroits autour de la péninsule
arabique, directement ou par le biais d'un satellite au Yémen, la tribu shiite Houhie. De plus les ayatollahs menacent le nouvel état fort renaissant
d'Israël, par l'arme nucléaire, disponible à court terme, malgré les accords
fragiles signés avec les Etats-Unis et l'Occident.
Le nécessaire
état kurde
Malgré la résolution
des nations de créer un Kurdistan indépendant, les 30 millions de kurdes sont
encore répartis entre 4 pays, la Turquie, la Syrie, l'Irak et l'Iran. Ils ont
réussi à avoir une véritable autonomie en Irak, une fausse autonomie en Turquie
et espèrent l'avoir en Syrie, profitant du chaos local. Or ils ont constitué
une armée efficace, courageuse et exemplaire en Irak, la seule venant à bout de
l'Etat islamique.
Or les kurdes
forment une ethnie séculaire, ayant une langue, des coutumes et une culture
particulière, une véritable nation méritant un état. L'Occident devrait aider à
la création de cet état nécessaire à l'équilibre stratégique du Moyen Orient,
et à lui fournir toutes les armes nécessaires dans ce but.
Les Affaires
Etrangères d'Occident
Aussi bien le
Département d'Etat, le Foreign Office ou le quai
d'Orsay sont sous l'influence d'une politique pro-arabe, atavique mais de plus
en plus désuète, paralysant les gouvernements dans leur volonté de s'adapter
aux changements stratégiques. Il est étonnant d'assister à des controverses
sérieuses au sein des administrations quant il s'agit de la politique d'un
nouveau gouvernement vis-à-vis des états arabes. Au point qu'on se demande si
le chaos qui perdure au Moyen Orient depuis la 1ère Guerre mondiale,
soit depuis un siècle, ne serait pas dû à cet attachement particulier et
suspect des "Affaires Etrangères" à l'arabo-islamisme.
Une Nouvelle ère
Trump-May-Fillon au Moyen Orient ?
Avec l'arrivée au
pouvoir en Occident de 3 nouvelles personnalités, portées par un courant
"populaire" et non plus seulement par le courant
"élitiste-oligarchique-languedebois-etpasdevague" qui a trop duré, on devrait espérer un
changement dans la politique pratiquée jusqu'ici par l'Occident au Moyen
Orient.
Nous préconisons les
4 voies suivantes à explorer, si l'Occident veut venir à bout de l'Etat
islamique et stabiliser la région.
- Neutralisation des
ayatollahs islamiques qui occupent l'Iran depuis 37 ans et de la poussée islamique
d'Erdogan qui dure déjà depuis 15 ans. L'Occident
devrait favoriser et aider les groupes et ethnies qui souhaitent la chute de
l'oligarchie des ayatollahs. L'Occident devrait menacer la Turquie d'exclusion
de l'Otan et de sanctions, pour calmer les velléités d'hégémonie du président Erdogan, et sa nouvelle dictature, tout en favorisant les
groupes locaux épris de liberté.
- Arrêt du
financement indirect du terrorisme à travers les dons et les subventions aux
autorités palestiniennes et attitude plus intransigeante vis-à-vis des royaumes
et émirats arabiques qui financent les milices islamiques et les groupes
terroristes, tels que le Hamas ou le Hezbollah
- Attitude plus
ferme à l'égard des dirigeants, dits palestiniens, attitude plus objective eu égard
aux buts véritables du Fatah et du Hamas (enseignement de la haine dans les
écoles, propagande de guerre, encouragement à la terreur etc…)
- Aide à la création
d'un état indépendant au Kurdistan et son approvisionnement en moyens pour
venir à bout de l'Etat islamique.
Si les réflexes et
les habitudes pro-arabo-islamiques des Affaires Etrangères perdurent, la situation
au Moyen Orient non seulement ne pourra pas s'améliorer, mais risque d'empirer
dans le temps.
Et ce n'est pas en
demandant à Israël sans cesse des concessions, accompagnées de la litanie des
"2 états pour 2 peuples", en
vue de la création d'un 23ème état arabe, potentiellement terroriste
et voué à la destruction de son voisin juif, qu'on obtiendra la paix dans la
région.
Note
(1) Pas de "paix"
non plus. En Islam, la paix n'existe pas pour l'infidèle ou l'ennemi. Il n'y
a que des trêves temporaires, le temps que l'Islam retrouve la force et les
moyens nécessaires pour la poursuite de ses conquêtes.