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La Résolution
2334 du Conseil de sécurité de l’ONU va encourager le jihadisme
Par Bat Ye’Or, auteur de Eurabia : l’Axe Euro-Arabe et de L’Europe et le Spectre du Califat (gagnant du prix du Meilleur Livre, Londres 2012), reçut un prix en Israël (1986) pour son travail sur le Judaïsme oriental, et le Prix du Courage Politique (Paris 2015) et à Bologne pour son livre Comprendere Eurabia, prix du Courage de la Parole Libre (2015).
https://fr.gatestoneinstitute.org/9733/uno-conseil-securite-israel
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La Résolution 2334 du 23/12/2016 du Conseil de sécurité de l’ONU vient appuyer au plan politique celle de l’UNESCO qui effaça l’histoire d’Israël dans sa patrie historique pour la remplacer par la version coranique de la Bible. Cette résolution prouve une fois de plus le contrôle islamique politique et culturel sur les instances internationales. Dévoyées de leur mission première, ces organisations sont utilisées par la corruption ou le terrorisme pour renforcer le pouvoir islamique mondial. Mais n’oublions pas toutefois que ceux qui votent sont des chefs d’Etats, des individus pleinement conscients et responsables, motivés par des intérêts et des idéologies souvent criminelles ne représentant pas toutes les opinions de leur peuple qu’ils tyrannisent y compris dans les « démocraties » européennes. Leurs dernières résolutions ne confirment pas seulement la victoire du jihadisme et de l’illettrisme, elles expriment le succès d’années d’efforts de cette Europe de l’après-guerre qui s’acharne à détruire, à diffamer et à délégitimer l’Etat hébreu au nom d’une justice islamique. L’origine de ce long parcours initié en 1967 revient à la France.
Quelles sont donc ces colonies israéliennes qui obsèdent tant les nations ? D’immenses territoires à des milliers de km d’Israël, au-delà des mers ? Comment ce minuscule peuple les a-t-il conquis ? Rappelons les faits : en 1948 la Ligue Arabe décréta un jihad pour anéantir l’Etat hébreu. Les armées de cinq Etats arabes franchirent les frontières de la Palestine, territoire sur lequel le Traité de San Remo (1920) avait reconnu la légitimité d’un Foyer national juif. L’Egypte s’appropria Gaza, la Syrie campa sur le Golan et la Transjordanie colonisa la Judée-Samarie et la vieille ville de Jérusalem. Leurs habitants juifs furent tués ou chassés par les colons arabes qui s’emparèrent de leurs possessions, de leurs maisons et détruisirent leurs synagogues et leurs cimetières.
Les combats cessèrent sur des lignes d’armistices et de cessez-le-feu, il n’y eut ni paix ni frontières reconnues. Mais Israël ne fut pas éradiqué à la grande déception des millions d’Européens nazis et de leurs collaborateurs. En outre il accueillit la majorité de plus d’un million de juifs dépouillés et chassés des pays arabes. Aucun Etat européen ne protesta contre la colonisation islamique des territoires judéo-palestiniens, l’expulsion de leurs habitants juifs et la confiscation de leurs biens, ni contre les persécutions des juifs dans les pays arabes. Entre 1949 et 1967, les Israéliens rassemblés sur un territoire exigu dépourvu de frontières internationales, subirent les attaques jihadistes incessantes de leurs voisins.
En 1967 à nouveau, les armées coalisées de l’Egypte, la Syrie et la Transjordanie envahirent Israël pour le détruire mais cette fois-ci Israël reprit tous les territoires perdus en 1949, devenus judenrein, arabisés et islamisés. Ce sont ces territoires d’où les juifs palestiniens furent chassés et où ils reviennent que l’Europe appelle colonies juives. Ils se nomment Jérusalem, la Galilée, la Judée-Samarie.
La guerre de 1967 s’acheva par une défaite arabe. A nouveau le camp arabe refusa la paix et des lignes d’armistices séparèrent les combattants. La Résolution 242 du Conseil de Sécurité de l’ONU (22 novembre 1967) recommanda la solution des deux vagues de réfugiés, juives et arabes et les conditions d’une paix négociée entre Israël et les Etats arabes qui avaient occupé et colonisé en 1949 des territoires judéo-palestiniens. Elle ne mentionnait pas de peuple palestinien, car il n’existait pas à l’époque. Les Arabes, déterminés à détruire Israël, refusèrent cette résolution.
La victoire-éclair d’Israël en 1967 humilia la France qui cherchait après ses guerres meurtrières de décolonisation et la perte de ses nombreuses colonies musulmanes à se rapprocher des Arabes en jouant la carte antisémite. La Résolution 242 avait été rédigée en anglais, la France la traduisit en français en la falsifiant. C’est cette interprétation qui est aujourd’hui imposée. La France avait eu des liens privilégiés avec le chef palestinien des Frères Musulmans Amin al-Husseini, mufti de Jérusalem allié d’Hitler et du gouvernement de Vichy et cette alliance enfanta le « peuple palestinien » créé par Arafat, neveu du mufti et représentant de l’OLP. La France, qui avait sauvé le mufti du tribunal de Nuremberg, fut la première à reconnaître Arafat et à l’imposer à la Communauté Européenne encore réticente. Pour se faire admettre sur la scène internationale le « peuple palestinien » utilisa la terreur par l’innovation de la piraterie aérienne, les prises d’otages des civils et les attentats en Europe.
En octobre 1973 l’Egypte et la Syrie attaquèrent de nouveau Israël et essuyèrent une nouvelle défaite. Mais cette fois-ci l’OCI décréta un boycott du pétrole pour tous les pays qui ne reconnaîtraient pas Arafat et l’OLP et ne soutiendraient pas les causes arabes (Declaration of the Arab Summit Conference at Algiers November 28, 1973). L’Europe s’empressa d’adopter la position française en décembre 1973 et planifia avec l’OCI un agenda de mesures politiques visant à détruire l’Etat hébreu par la négation de ses droits souverains et son cantonnement sur un territoire indéfendable. La résolution 2334 couronne aujourd’hui cette politique qui se développa en plusieurs étapes et servit de socle à une stratégie euro-islamique de fusion dans tous les domaines, au mondialisme et à l’édification d’un pouvoir décisionnaire supranational de l’ONU.
En premier lieu un « peuple » arabo-palestinien artificiel fut créé avec la mission de remplacer le peuple d’Israël. Une armée européenne d’historiens faussaires et de chrétiens arabes dhimmis lui transférèrent les caractéristiques historiques du peuple juif. Investi d’un destin salvifique de libération universelle contre le Mal, l’Occupation, la Colonisation symbolisées par Israël, le peuple-victime palestinien devenait le symbole de Jésus crucifié sur la croix par le nazisme sioniste. Les islamophiles français Louis Massignon et Jacques Berque furent les grands concepteurs de cette inversion des rôles entre les victimes juives du nazisme et les bourreaux nazis qui furent secondés par leurs alliés musulmans sur les champs de bataille et dans les camps d’extermination, sous la guidance du mufti.
Les noms des villes et des territoires furent islamisés : Jérusalem s’appela al-Kuds et la Cisjordanie remplaça la Judée-Samarie; le jihad et la dhimmitude devinrent des mots tabous. L’OCI et ses satellites, dont l’Europe, ayant ordonné la disparition programmée d’Israël, aucun argument n’entraverait sa condamnation et la campagne haineuse la justifiant par la subversion des mots et du langage. Inutile de plaider, ni la vérité ni la morale n’infléchirait ce verdict : Israël était la cause de la guerre, des attentats terroristes, de l’injustice, de tous les maux dont souffraient le monde islamique et l’Europe, victime du terrorisme jihadiste qu’elle attribuait à l’existence d’Israël. Le combat pour la disparition d’Israël s’appela une juste cause, le combat pour la paix.
L’alliance euro-arabe s’ingénia à criminaliser les Israéliens pour avoir restauré leur Etat dans leur patrie historique. Leur souveraineté nationale, leur enracinement culturel et historique, leur survie, leurs succès et leurs victoires militaires spectaculaires leur furent reprochés et dénigrés. Reprenant vie dans la haine palestinienne, les pouvoirs nazis-islamistes s’ingénièrent à neutraliser au plan politique les succès de l’Etat hébreu pour le maintenir dans l’indignité, la précarité et l’insécurité. Sans cesse harcelés par les gouvernements européens et leurs armées de dhimmis, les Israéliens, coupables d’exister, devaient s’en excuser, entretenir humblement leurs ennemis et subir sans protester ni se défendre leur terrorisme sanglant. Leur faute ? Ils refusaient de se fondre et disparaître dans la dhimmitude en cédant leurs droits et leur histoire au peuple créé par l’alliance euro-arabe pour les remplacer. Arme jihadiste de l’Oumma, l’OLP incarnait son idéologie théologique qui justifiait l’expansion islamique et son appropriation de tous les espaces, effaçant les cultures et les peuples antérieurs, imposant partout son droit, ses mœurs, ses croyances. Les chefs d’Etat, les ministres européens, les Eglises, les chrétiens dhimmis devenus ses courtisans, lui prodiguaient leur aide, trop heureux de ramasser son or en balayant devant ses pas les débris de peuples et d’histoires, obstacles à son avancée qui les débarrasserait enfin d’Israël. Et – ainsi croyaient-ils – les débarrasserait rien que d’Israël…..parachevant la Shoah commencée en Europe afin qu’émerge un monde, une humanité enfin sans Israël.
Alliés aux terroristes anti-Israéliens qu’ils appelaient une juste cause, les nourrissant spirituellement, les finançant, les gouvernements européens se croyaient en sécurité. Mais devinez quoi ? Cette politique de l’Oumma contre Israël soutenue activement par ses courtisans européens et dhimmis, s’est déchaînée contre les peuples européens. Les terroristes attaquaient les Israéliens pendant leurs fêtes ? Maintenant ce sont les Européens qui célèbrent les leurs, protégées par une armée de militaires. A leur tour, ils constatent la création d’un peuplement de remplacement dans leurs pays, doté de tous les droits qu’on leur supprime. A leur tour, ils sont forcés de renoncer à leur identité nationale, historique, culturelle et religieuse, de s’excuser et de se culpabiliser d’exister. A leur tour, ils doivent surveiller leurs frontières et garder militairement leurs aéroports, leurs écoles, leurs trains, leurs rues, leurs villes. Les gouvernements européens qui ont médité la destruction d’Israël ont œuvré conjointement avec les ennemis d’Israël à la destruction de leur propre peuple, de leur souveraineté, de leur sécurité et de leurs libertés car il s’avère que les ennemis des Israéliens sont les pires ennemis des chrétiens. L’OCI flattant leur haine inavouée d’Israël, les aveuglant par son or a conduit fermement les lâches et les pleutres, les poltrons et les pusillanimes, sous le fouet du terrorisme vers le déshonneur et le néant.
La Résolution 2334 est le point culminant de cette politique mais elle n’est pas la dernière page de l’histoire. La Syrie, le Liban, l’Irak, la Libye, n’existent plus, l’Egypte survit à peine, le jihad brûle dans son chaudron les peuples musulmans qui rêvaient de le mener contre les juifs et les chrétiens. Les clergés et les intellectuels arabes dhimmis, inspirateurs de l’alliance euro-arabe contre Israël et de la falsification palestinienne, voient leurs communautés décimées par leurs propres mensonges. Dans une Europe ruinée, dépecée par des communautarismes hostiles, les peuples se lèvent pour envoyer dans les poubelles de l’histoire les serviteurs zélés de l’OCI. Inquiets de la fureur populaire, les ministres n’osant plus mentir, sont forcés de reconnaître le jihadisme et de lui attribuer le terrorisme plutôt qu’à Israël.
L’avenir
écrira peut-être dans les pages de l’Histoire, la réconciliation des peuples
fondée sur la reconnaissance de la légitimité du retour d’Israel
dans sa patrie. Car cette reconnaissance portera en elle l’annulation du jihad
contre tous les non-musulmans. Elle en est la condition sine qua non.
La paix avec Israël garantit la paix de l’islam avec les chrétiens et avec la
diversité du monde. C’est peut-être cela la mission du retour d’Israël sur son
lieu d’origine et le sens du combat de ce petit peuple seul au carrefour
sanglant des nations.