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En Orient, la Nuit
n’est pas Encore Terminée
Par Albert Soued,
écrivain, http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com
Le 28/11/17
Massacres de Yézidis en Irak, de soufis et de chrétiens au Sinaï,
esclavage en Libye, nettoyage ethnique en Syrie, crimes d’honneur sous
l’Autorité palestinienne, pendaisons en nombre en Iran, rafles massives en
Turquie et purges en Arabie, famine et épidémies au Yémen … et on peut
continuer ainsi indéfiniment, tout en espérant qu’un jour une lueur apparaîtra
peut-être à l’horizon.
Il y a 5 ans, on
annonçait un « printemps arabe » et de la lumière ; mais cette
lumière s’est vite éteinte, donnant lieu à un sombre chaos un peu partout, en
Libye, en Syrie, en Irak, au Yémen ; seuls la Tunisie et l’Egypte ont
réussi à échapper au joug barbare des « Frères musulmans » ou des
milices islamistes, salafistes ou shiites.
Depuis la fin de
la 2ème Guerre mondiale, les interventions extérieures occidentales
ou russes au Moyen Orient n’ont entraîné que des désordres et des conflits
intérieurs. Aujourd’hui deux états en particulier menacent la stabilité
mondiale, du fait de leur volonté farouche d’acquérir un armement nucléaire,
moyen efficace d’asseoir et même d’étendre leur pouvoir régional, la Corée du
Nord et l’Iran, deux états qui forment ce qu’on appelle « l’Axe du
Mal ».
Face à cet Axe du
Mal, les nations démocratiques semblent désunies et incapables de réagir efficacement,
de crainte de déclencher une guerre mondiale nucléaire.
Pour neutraliser
la Corée du Nord, qui semble très avancée dans son arsenal bombe/missile de
lancement, les Etats-Unis cherchent des moyens de dissuasion côté asiatique, Chine-Japon-Corée
du Sud.
Les
« 5+1 » nations ont conclu en 2015 un accord
boiteux avec l’Iran, pour atténuer son ardeur à se nucléariser, mais qui ne
sert qu’à gagner du temps et à ralentir son programme nucléaire, inspiré en
partie de la Corée du Nord.
L’Etat islamique
a été formé en 2013 pour réaliser le rêve musulman de reconstituer la « ouma » et un califat. Il a été initié par d’anciens militaires
sunnites de l’armée irakienne, puis il a absorbé une série de milices sunnites
en Afrique et en Asie qui lui ont fait allégeance, Mali, Somalie, Libye, Sinaï,
Syrie, Irak… En peu de temps, il occupait plus de la moitié Syrie/Irak et
menaçait le monde entier par des attentats perpétrés souvent par des nationaux
de ces états, acquis à la cause islamiste. En 4 ans une coalition de forces
occidentales, russes, iraniennes et les milices shiites affiliées, telles
que le Hezbollah libanais, est venue à bout de l’Etat Islamique en tant qu’Etat.
Les forces les plus efficaces, aussi bien en Irak qu’en Syrie, ont été les
« peshmergas » kurdes qui ont été récompensées par la perte des
champs pétrolifères conquis, au profit des armées régulières des 2 Etats,
aidées de l’Iran. Les espaces libérés ont été aussitôt occupés par des troupes
et des milices affiliées à l’Iran, avec l’aide brutale de la Russie qui n’hésite
pas à bombarder des populations civiles. Ce dernier pays
a réussi à installer deux bases maritimes et deux aéroports dans la
zone alaouite de Syrie. L’Iran a commencé à installer une base militaire permanente
au sud de Damas, à quelques km du Golan israélien.
L’association
Russie-Iran-Hezbollah a sauvé la famille des Assad de
la perte de la Syrie, a satellisé l’Irak au profit de l’Iran, a ouvert la voie
de la Méditerranée à l’Iran dont les troupes sont à quelques km d’Israël.
Initiée par
l’administration Obama, la politique de désengagement
des Etats-Unis du Moyen Orient au profit de l’Iran, s’est poursuivie lors de la
première année du gouvernement Donald Trump. Or
l’Iran ne cache pas ses intentions et les répète à toute occasion, « détruire l’Etat
d’Israël », seul et dernier obstacle à sa domination du Moyen
Orient. Et dans ce but, il a armé son satellite libanais de 100 000
missiles dont certains sont précis avec des charges puissantes.
Comme le dit si
bien le spécialiste politique de la région, Mordekhay
Kedar, « dans
une situation de menaces et de tensions, dans une région où les divers acteurs
ont des intérêts divergents, soit apparaît un chef charismatique qui irradie le
pouvoir et la sagesse, unifiant et protégeant toutes les parties dans un
ensemble cohérent et prêt à affronter les menaces, soit chaque acteur de la
région cherchera à sauver sa mise à sa manière, dans le désordre, se ralliant
même à l’ennemi, s’il est plus fort ou plus déterminé ».
Le Qatar sunnite a
fait son choix avant tout le monde en s’alliant à l’Iran, entraînant les
foudres de l’Arabie et des Emirats en 2017. Le Hamas et l’Autorité
Palestinienne se rallient au pourvoyeur financier, aujourd’hui l’Iran. Même la
Turquie sunnite s’est retrouvée sous le parapluie Russie-Iran plutôt que sous celui
de l’Otan. Le Liban, pourtant pluriconfessionnel, s’est retrouvé côté Iran,
sous l’influence du Hezbollah shiite, au grand dam de l’Arabie pourvoyeur
financier qui a réussi à récupérer son protégé provisoirement. Boudée par les
Etats-Unis qui ont diminué leur contribution financière au lieu de l’augmenter,
l’Egypte se retourne aussi vers l’Iran… Tant qu’un chef charismatique sunnite
ne s’est pas affirmé dans la région, la débandade favorisera l’Iran.
Des velléités sont
apparues côté Arabie saoudite, portant le nom MBS, l’héritier du trône Mohamed ben Salmane, sous l’instigation de son mentor MBZ, le cheikh Mohammed Ben Zayed, dirigeant de facto de l’EAU
(Emirats Arabes Unis) et avec l’appui du gendre de Donald Trump,
Jared Kuchner. Il semble vouloir entrainer son pays
dans le sens de la modernité et de la tolérance envers les autres religions,
une gageure très difficile à réussir dans un contexte aussi arriéré et aussi
rigide.
L’Arabie est en
difficulté aussi bien sur le plan intérieur qu’extérieur. Depuis 3 mois, elle
mène une campagne vigoureuse d’information des communautés juives dans le monde
sur son programme de réformes.
A nous de l’aider dans son immense
tâche courageuse et risquée pour apporter un peu de lumière à l’Orient. Il y a
va aussi de l’avenir de l’Europe et de l’Occident.
Notes
Voir
Purge à la
saoudienne, est-ce la fin du wahabisme ?
Après avoir
élargi son Influence Géopolitique, le régime brutal de l'Iran implose de
l'intérieur
Après l’EI,
le Hezbollah et l’Iran ?