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OBAMA ABANDONNE LE MOYEN ORIENT
Le plan du président en vue du rapprochement avec l'Islam
s'écroule
et il n'a aucune alternative
Par Guy Bechor, chroniqueur
www.YnetNews.com
émanation de yédiot Ah'oronot du 12/08/10
Traduction par Albert Soued, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
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Après des dizaines d'années d'intense
activité américaine dans la région – pressions, plans, accords, médiation,
menaces, diplomatie, concessions, idéologie et doctrines – un silence assourdissant
s'installe soudain. Le président en exercice aux Etats-Unis disparaît du paysage
moyen oriental, créant un vide puissant.
Les régimes arabes haïssaient GW
Bush, mais le craignaient, et ils étaient par conséquent prudents. Pour eux,
Obama n'existe pas, tout simplement. La Syrie se permet d'ignorer les
Etats-Unis et il en est de même de l'Iran, d'al Qaeda, du Hezbollah et même
d'Erdogan et d'autres. L'affaire de la flottille en est un exemple. Obama
aurait dû aussitôt envoyer son Secrétaire d'Etat à Ankara et à Jérusalem pour
mettre fin rapidement à l'esclandre. Mais personne n'est venu et la région en a
beaucoup souffert.
Dans le temps, les pays modérés –
Egypte, Arabie, Maroc, Jordanie, -- et même l'Autorité Palestinienne auraient
accouru à Washington pour coordonner leur position, recevoir des instructions
et engager des consultations. Aujourd'hui ils ne prennent même plus la peine de
le faire, car ce serait en pure perte. Ils ont le sentiment que le jeune
président ne comprend pas leur problème. Alors qu'en est-il ?
Tout le monde a l'impression
qu'Obama parle mais n'agit pas. B Disraeli disait en son temps: "Ne
discutes jamais,… obtiens des résultats". Obama n'a aucun résultat à
montrer au Moyen Orient, car il est très fort dans les discours, avec des mots
précieux, et des slogans creux – or dans la région, les régimes arabes n'aiment
pas les discours intellos et les phrases bien agencées et il est perçu comme un
intellectuel dans le mauvais sens du mot. Un signal est venu du Président
égyptien Moubarak qui n'est pas venu accueillir Obama au Caire en juin dernier,
lors de son discours aux Musulmans, quand il cherchait à tourner une page
nouvelle dans les relations américano-musulmanes. Moubarak savait que cela se
terminerait mal et il n'est même pas apparu dans la salle où Obama parlait.
Mauvais calcul d'Israël (1)
Alors qu'il se rapproche de son
mi-mandat, le plan d'Obama de rapprochement avec l'Islam a échoué et il n'en a
pas un autre, pas de programme, pas de direction. Il est impuissant contre l'Iran
et les dures sanctions imposées par le Congrès à Téhéran ont été votées contre
sa volonté. L'Iran sait qu'il ne donnera pas l'ordre de l'attaquer. S'il avait
été le président Bush, Téhéran aurait été plus inquiet aujourd'hui. En
attendant, comme B Obama a annoncé le retrait des troupes Us d'Irak, le
terrorisme sunnite reprend de plus belle, plus violent, plus brutal que jamais.
Obama pensait que s'il s'éloignait
un peu d'Israël, il gagnerait la sympathie du camp arabe modéré. Or le résultat
est amer: il a à la fois perdu Israël et déstabilisé le camp modéré arabe.
D'ailleurs il n'y a plus de camp modéré, le Qatar et la Jordanie regardent
ailleurs pour se protéger, de même que le Liban et l'Autorité Palestinienne.
La politique du président
américain a joué un rôle dans l'affaiblissement du camp modéré. Au Moyen Orient
la faiblesse ne paie pas et l'Amérique a cédé la place du fort à l'Iran qui
devient de plus en plus menaçant et on ne voit personne pour protéger les états
du Golfe. Mais il n'y a pas que l'Iran; aujourd'hui la Turquie a pris une voie
radicale et tente de former une alliance des "durs" dans la région,
cherchant à remplir le vide laissé par les Etats-Unis
Il faut savoir que c'est un membre
du Parti Démocrate – B Obama -- qui a mené à cette situation de confusion et de
brutalité au Moyen Orient. Bush avait commencé cette évolution en demandant aux
pays arabes un peu plus de démocratie – ce qui était manifestement une erreur
pour la région — mais Obama fait pire, il les laisse seuls et c'est une erreur
dans l'autre sens.
Une vague de répression se
déchaîne à travers le Moyen Orient. Arrestations, tortures, activistes qui
disparaissent, médias menacés, prisons surchargées, tout cela parce que
l'Amérique est absente et ne joue plus son rôle de puissance protectrice. Le
vide entraîne des forces négatives, et ces forces grossissent et deviennent de
plus en plus provocatrices.
Alors un avertissement: pour ceux
qui fuient le Moyen Orient, ce même Moyen Orient les hantera toujours.
Note de la traduction
(1) La traduction ne partage pas tout
à fait l'opinion de Guy Bechor. Obama n'a pas forcément abandonné le Moyen
Orient. Il est encore enlisé aux limites (Afghanistan-Pakistan) cherchant à
s'en dégager, comme il l'a fait pour l'Irak. Ne laisse-t-il pas le Moyen Orient
volontairement aux forces extrêmes radicales, seules forces de l'Islam qui ont
une chance de s'imposer dans la région à terme ?
Par ailleurs Israël ne souhaite
pas continuer à subir les pressions d'Obama et son retrait serait donc le bienvenu,
s'il se poursuivait. Reste à savoir quel est le meilleur calcul pour Israël,
interventionnisme américain ou dégagement de la région ? Notre point de vue est
que l'intervention occidentale a toujours été néfaste à la région dans le
passé. Mais pour neutraliser l'Iran, Israël peut-il agir seul ? Tout le monde
en doute.