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Qui
est Responsable de l’Invasion de l’Ukraine ?
Par Elliot Resnick, a été l’éditeur en chef de The Jewish Press, un journal hebdomadaire américain,avec un point de vue politique conservateur et orienté vers la communauté Orthodoxe Juive.
Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Source : Townhall
3/3/22
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Ces dernières années, les Américains, ignorant les inquiétudes de la Russie, ont fait avancer vers l’Est les systèmes d’armement de l’OTAN. L’OTAN a été fondée pour protéger l’Europe occidentale de l’Union soviétique, qui était engagée dans la destruction du capitalisme. Mais la Russie n’est pas l’Union soviétique. Elle n’a aucun désir de conquérir l’Allemagne ou la France – et encore moins les États-Unis. Alors pourquoi l’OTAN existe-t-elle encore ? Et quelle est la logique qui consiste à pousser la Russie dans une alliance avec la Chine, notre principal ennemi ?
En disant qu’il fallait faire la paix avec la Russie en 2016, Donald Trump a laissé perplexe de nombreux experts. Les faucons belliqueux défendent-ils la paix ? En fait, oui, s’ils sont intelligents.
Dans la fleur de l’âge, Arnold Schwarzenegger pouvait soulever 500 livres, mais il ne déambulait pas dans les rues, frappant les gens au visage.
Les personnes fortes ne ressentent généralement pas le besoin d’utiliser leur force contre les autres. Il suffit que tout le monde sache qu’ils la possèdent.
Malheureusement, les politiciens américains font exception à cette règle. Depuis plus d’un siècle, ils ont pris l’habitude d’utiliser la force de notre pays à l’étranger et ont systématiquement aggravé la situation au lieu de l’améliorer.
Notre entrée dans la Première Guerre mondiale, par exemple, a conduit à l’humiliation de l’Allemagne avec le Traité de Versailles, ce qui a ouvert la voie à l’ascension d’Hitler et à la mort de 70 millions de personnes pendant la Seconde Guerre mondiale.
Dans les années 1950, nous avons soutenu Gamal Abdel Nasser en Égypte, qui nous a remerciés en radicalisant la rue arabe, ce qui a conduit au renversement du gouvernement irakien soutenu par les Britanniques en 1958 et à la tentative de destruction d’Israël en 1967.
Toujours dans les années 1950, nous avons aidé à organiser un coup d’État en faveur du Shah d’Iran, ce qui a contribué à déclencher la révolution iranienne de 1979. En d’autres termes, nous sommes redevables à la CIA pour l’arrivée au pouvoir des mollahs radicaux qui dirigent l’Iran aujourd’hui.
Dans les années 1960, nous sommes intervenus au Vietnam et nous nous sommes retrouvés dans un bourbier qui s’est soldé par la mort de 58 000 soldats américains et la victoire des Nord-Vietnamiens.
En 2003, nous avons envahi l’Irak et sommes rentrés chez nous dix ans plus tard, laissant ce pays dans un état pire qu’à notre arrivée. Nous avons perdu 4 400 soldats américains dans le processus et laissé derrière nous 100 000 Irakiens morts et un vide politique qui a rapidement été comblé par ISIS et d’autres éléments radicaux.
En 2011, nous avons décidé de jouer le rôle de croisé en Libye et avons chassé Qhadafi du pouvoir. Grâce à ce geste, le pays s’est effondré, 25 000 personnes sont mortes dans une guerre civile et les marchés d’esclaves ont été réintroduits dans la région.
Aujourd’hui, les missiles russes pleuvent sur Kiev, en grande partie grâce à notre appui – peut-être même notre facilitation d’un coup d’État contre le gouvernement ukrainien démocratiquement élu en 2014.
Cette révolte a porté au pouvoir des nationalistes anti-russes, a déclenché une guerre civile dans les régions orientales de l’Ukraine causant 13 000 victimes au cours des huit dernières années, et provoquant les craintes de Vladimir Poutine d’une agression américaine. Et ce, après 25 ans d’expansion de l’OTAN vers l’est, à la frontière de la Russie.
L’OTAN, dirigée par les États-Unis, a bien sûr été fondée pour protéger l’Europe occidentale de l’Union soviétique, qui – en tant que pays marxiste – était idéologiquement engagée dans la destruction du capitalisme dans le monde entier.
Mais la Russie n’est pas l’Union soviétique. Elle n’a aucun désir de conquérir l’Allemagne ou la France – et encore moins les États-Unis – et rien dans son histoire vieille de 1000 ans ne suggère qu’elle développerait un tel désir. Alors pourquoi l’OTAN existe-t-elle encore ? Pourquoi n’a-t-elle pas été dissoute lors de la chute de l’Union soviétique ?
Pourquoi
continue-t-elle à se déplacer vers l’Est ?
Nous pouvons traiter Vladimir Poutine de fou, mais que va-t-il penser lorsque l’OTAN s’étendra à la Bulgarie ? À la Lettonie ? À l’Albanie ? Vers la Slovénie ?
Comme me l’a dit l’expert russe Stephen Cohen il y a quelques années, « l‘OTAN est l’alliance militaire la plus puissante du monde. Nous pouvons prétendre que ce n’est pas le cas – qu’il s’agit simplement d’une force pour la démocratie – mais les Russes ne vivent pas dans un monde de contes de fées. »
C’est bien vrai. Mais dans notre arrogance, nous avons ignoré les préoccupations de la Russie et avons fait allègrement progresser les systèmes d’armement de l’OTAN vers l’Est. En quoi cela sert-il nos intérêts ? Pourquoi essayons-nous d’augmenter les risques de conflit mondial plutôt que de les réduire ? Et quelle est la logique qui consiste à pousser la Russie dans une alliance avec la Chine, notre principal ennemi ?
En 2016, Donald Trump commençait régulièrement ses appels à des relations pacifiques avec la Russie en ajoutant : « Personne n’est plus militariste que moi. » Je comprenais ce qu’il voulait dire par là. Je suis un faucon.
Quand un pays part en guerre, je crois qu’il doit se battre férocement. Mais ça ne veut pas dire que faire la guerre est toujours sage ou moralement acceptable. Une superpuissance ne devrait pas imposer sa volonté simplement parce qu’elle le peut.
Dans son célèbre discours d’adieu, George Washington nous a conseillé d’avoir « le moins de liens politiques possible » avec les nations étrangères. Nous ferions bien de tenir compte de ses paroles.
L’ingérence des États-Unis à l’étranger a entraîné de nombreux désastres par le passé, et nous en vivons un en ce moment même. Il est temps pour nous de faire preuve d’humilité.