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Pourquoi
Cette Guerre de Destruction ?
Pourquoi Poutine est-il en train de
détruire un pays et l’image de la Russie dans le monde ?
Par Albert Soued, écrivain http://symbole.chez.com pour www.nuitdorient.com
22/03/2022
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J’avais noté 4 raisons pour Poutine d’attaquer l’Ukraine : profiter des faiblesses de l’Occident, empêcher le rapprochement de l’Ukraine vers l’Ouest, compenser les pertes territoriales de l’URSS, laisser l’image du rassembleur de la mère-patrie russe à Kiev.
Il y a une 5ème
raison non moins importante : tester les nouvelles
armes sophistiquées.
Kinjal & Zircon
«Le 18 mars, les missiles balistiques hypersoniques « Kinjal » ont détruit un important entrepôt souterrain de missiles et de munitions de l'aviation de l'armée ukrainienne dans la localité de Deliatine, dans la région d'Ivano-Frankivsk », a annoncé le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov.
Les missiles balistiques hypersoniques «Kinjal» (poignard en russe) et «Zircon» missile de croisière appartiennent à une famille de nouvelles armes développées par la Russie et que Vladimir Poutine qualifie d'«invincibles», car échappant aux systèmes de défense adverses, notamment le bouclier antimissile américain en Europe, et atteignant leur cible à une distance de plus de 1000 km. Kinjal équipe les avions de guerre Mig-31. Capable de voler à Mach 9 et parcourir plus de 1000 km, Zircon peut être mis en oeuvre depuis une batterie côtière, un navire de surface ou un sous-marin nucléaire.
Les missiles hypersoniques appartiennent à diverses familles, stratégiques, tactiques, à charge nucléaire ou conventionnelle. Ces armes volent entre 10 et 20 fois la vitesse du son, à basse altitude en faisant des zigzags vers leurs cibles.
Le porte-parole des forces aériennes ukrainiennes, Iouri Ignat : « L'ennemi a effectué des frappes contre nos dépôts .... Il y a eu des dommages, des destructions, des détonations de munitions…. Malheureusement, l'Ukraine est devenue un terrain d'essai pour tout l'arsenal russe de missiles »
Une importante réserve de carburant a été détruite dans la région de Mykolaïv par des missiles de croisière « Kalibr » tirés depuis la mer Caspienne, ainsi que par des missiles hypersoniques « Kinjal » depuis l'espace aérien de la Crimée. La cible détruite était la principale source d'approvisionnement en carburant des véhicules blindés ukrainiens déployés dans le sud du pays.
Avangard
Le missile hypersonique Avangard est un planeur volant à Mach 20 ou 30 000 km/h, d'une portée de 6000 km, capable de virer de cap à tout moment et d’emporter une charge nucléaire équivalente à 130 fois celle de la bombe d’Hiroshima.
Poséidon
Poséidon est un drone sous-marin, un engin à propulsion nucléaire ayant une portée illimitée, tout en restant invisible par les systèmes de détection.
Satan 2
Le RS-28 Sarmat, renommé par l'Otan
"Satan 2", a une portée de 10 000 Km avec une vitesse de 7
km/sec, il est capable de tromper tous les radars ennemis. Ce missile contient
12 têtes nucléaires et pourrait raser des états de la taille du Texas ou la
France en quelques secondes. Cette arme nucléaire peut atteindre des États
de l'Amérique sur la côte ouest. Cette arme fait de la Russie la première
puissance nucléaire au monde.
Missile thermobarique
La Russie est accusée d'avoir franchi la limite de la Convention de Genève, car elle utilise l'arme thermobarique en Ukraine. Son impact est considéré comme bien plus dévastateur que des explosifs conventionnels. Si son usage n’est pas interdit, il est strictement encadré par le droit de la guerre.
Surnommée "père de toutes les bombes" par les Russes, cette arme est la plus puissante au monde, hors le nucléaire. Elle aurait été utilisée en Ukraine. En effet, le 26 février 2022, Frederik Pleitgen a filmé un convoi russe de lanceurs de bombes à vide à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne. "L’armée russe a déployé le lance-flammes lourd TOS-1 qui tire des missiles thermobariques, au sud de Belgorod",
L’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies déclare : "Maintenant, il semble que la Russie est sur le point d’élever la brutalité de sa campagne contre l’Ukraine. Nous avons vu des vidéos des forces russes déplaçant des quantités exceptionnelles d’armes létales vers l’Ukraine. Cela inclut des bombes à vide."
"Si c’était vrai ce serait potentiellement un crime de guerre", a prévenu Jen Psaki, porte-parole de la Maison-Blanche.
Une destruction en deux actes et les êtres humains sont
vaporisés
Jean-Marie Collin, porte-parole de la branche française de « la Campagne Internationale pour Abolir les Armes Nucléaires » (ICAN) décrit son fonctionnement : « Après l’explosion de la charge principale, la réaction post-détonation prend place. Elle produit une énorme boule de feu en l’espace d’une microseconde. C'est une arme à effet de souffle, créant une onde de choc cumulée à une dépression. En d'autres termes, elle va aspirer l'oxygène et le relâcher, créant ainsi un souffle »- Le terme "thermobarique" provient de ces deux actes de destruction. Issu du grec, il est la combinaison de "chaleur" et "pression".
Jean-Marie Collin poursuit son exposé sur les conséquences : « L'objectif de cette bombe est de détruire des infrastructures solides ou des souterrains. En ce qui concerne les humains présents dans la zone, ils sont vaporisés. Je crois qu'on ne peut pas utiliser d'autre mot, l'onde de choc est terrible » - Le premier effet de la bombe est l’onde de haute pression sur une grande durée, qui crée du vide. Les murs et les surfaces au sein de la zone affectée ne protègent pas les victimes. Les multiples ondes de pression peuvent faire s’écrouler les structures. Le second effet est la température élevée, entre 2.500 et 3.000°C. Même ceux qui sont en dehors du souffle subiront les conséquences, des traumatismes physiques ou mentaux. Le rayon d’explosion de la bombe russe est de 300 mètres.
La Russie outrepasse le droit international
Aujourd'hui, aucun traité n'interdit l'arme thermobarique. Néanmoins, Jean-Marie Collin rappelle que son utilisation doit respecter les critères du droit international de l'armement. « Son utilisation doit être proportionnelle au gain militaire : est-ce que vous utilisez une bombe pour tuer un moustique, ou simplement une tapette ? »- Les autres critères prennent en compte les personnes visées par la bombe, civils ou militaires, ou les "maux superflus infligés pour tuer", frontières que la Russie est accusée d'avoir franchies.
Bombes à fragmentation
L'ONG Amnesty International a relevé l'utilisation d'armes illégales sur le sol ukrainien, comme des armes à sous-munitions ou à fragmentation contre une école maternelle et une crèche. Faites pour tuer le maximum de gens, la multitude d’éclats incontrôlés tuant sur une grande distance..
Ces bombes sont interdites par le droit international. La Cour pénale internationale a lancé une enquête pour identifier d'éventuels crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine. Vladimir Poutine pourrait être poursuivi, tout comme les chefs de ses armées.
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Il y a une 6ème
raison pour initier cette dangereuse guerre de destruction, interdire à l’Otan l’accès à des zones et intimider les
ex-états vassaux de l’Urss :
La Russie cherche à renforcer ses capacités d’interdiction et de déni d’accès à l’Otan en Méditerranée orientale, depuis les emprises militaires que la Russie possèdent en Syrie, dont la base aérienne de Hmeimim et le port de Tartous. Une autre viserait à empêcher les navires de l’Otan de se rendre en mer Noire, région stratégique, en les dissuadant d’emprunter le détroit du Bosphore, voire en bloquant ce dernier.
La région de la mer Noire est un carrefour essentiel pour la sécurité des approvisionnements énergétiques, ainsi que pour échanges commerciaux entre les Balkans et le sud du Caucase, ainsi que, par certains côtés, entre l’Europe et le Moyen Orient. Elle est aussi marquée par des conflits « gelés » depuis l’effondrement de l’Union soviétique et par des « zones grises » propices à tous les trafics.
« Il n’est pas difficile de voir que la Russie exploite tous ces conflits pour exercer une intimidation politique sur les États qui ont pris leur indépendance après la chute de l’Union soviétique », avait commenté Pavel Anastasov, membre de la division « Affaires politiques et politique de sécurité » de l’Otan, après avoir été vice-ministre de la Défense en Bulgarie.
Selon l’ex-vice ministre russe de la Défense, le général Kartapolov, la mise en service annoncée du missile de croisière Zircon pourrait bien compliquer la tâche des marines occidentales. Il a ainsi expliqué que le Zircon est un « tueur de porte-avions », et on ne peut lui « opposer aucune défense », surtout quand plusieurs sont tirés à quelques secondes d’intervalle. Et le général Kartapolov d’ajouter : « Un ou deux missiles, et un porte-avions est coulé ou définitivement hors de combat. Or, le porte-avions est la base sur laquelle la stratégie militaire américaine a été bâtie au cours des dernières décennies ».
Cela étant, le groupe aéronaval français peut aussi être concerné… D’où, d’ailleurs, les efforts de la Marine nationale pour trouver des parades, comme l’a récemment expliqué l’amiral Pierre Vandier, son chef d’état-major lors d’une audition parlementaire : « Le développement de missiles hypersoniques illustre une montée en gamme. Jusqu’à présent, nos systèmes d’armes étaient conçus pour détruire des missiles subsoniques. Aujourd’hui, nous travaillons à la transformation de nos navires, de sorte qu’ils soient capables d’intercepter les missiles hypersoniques en augmentant la vitesse de réaction de nos systèmes de combat. Nous mettons ainsi en œuvre des programmes d’amélioration de nos navires par la veille coopérative navale…. Concrètement, une force navale coopère en transmettant les cibles élaborées par chaque bateau. L’élaboration des cibles nécessite environ quatre à cinq secondes, ce qui induit un décalage temporel des données partagées. Et cinq secondes de décalage, alors qu’il s’agit d’appréhender des missiles filant à Mach 7, c’est beaucoup. Les radars doivent donc être capables de coopérer entre eux, indépendamment des systèmes d’armes, de façon à identifier les cibles beaucoup plus rapidement. Cette technique de guerre coopérative implique d’utiliser le segment spatial, en exploitant les données des satellites de basse orbite, dont le temps de latence est très inférieur à celui des satellites géostationnaires ».
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