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La Guerre contre la Démocratie

 

La plus grande avocate française, Noëlle Lenoir, fait le lien entre la guerre judiciaire contre Israël et la bataille du Sud contre les démocraties.

« C'est comme si on avait inculpé Churchill et Roosevelt avec Goering, Keitel et Ribbentrop au procès de Nuremberg", dit-elle.

 

Par Michel Gurfinkiel, journaliste et politologue

28/5/2024

Texte en anglais ci-dessous

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« Ne vous y trompez pas, dit Noëlle Lenoir. « Le harcèlement obsessionnel d'Israël par les Nations Unies n'a rien à voir avec la préservation de la paix, et la décision de la Cour pénale internationale d'inculper le Premier ministre et le ministre de la Défense israéliens pour « crimes de guerre » à Gaza n'a rien à voir avec le règne de droit et droit international. »

La parole de Madame Lenoir a du poids, tant en droit qu’en politique. Avocate internationale basée à Paris et membre du Conseil d’État français, elle a siégé pendant 9 ans, entre 1992 et 2001, à la Cour constitutionnelle française et a été ministre française des Affaires européennes entre 2002 et 2004. Dans le débat politique actuel en France et en Europe, que ce soit dans la presse ou à la télévision, elle est considérée comme l'un des piliers les plus énergiques et les plus influents de la tradition juridique occidentale contre ses détracteurs ou ses falsificateurs. « Le programme initial de l’ONU était « Plus jamais ça » », explique-t-elle pour le New York Sun. « Plus jamais de guerres d’agression, plus jamais de génocides, plus jamais de mépris des droits humains fondamentaux. Ce à quoi nous assistons aujourd’hui n’est pas seulement une trahison, dit-elle, mais une inversion orwellienne de ces impératifs éthiques. Elle souligne que « l’Iran préside le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, l’Arabie saoudite préside le Comité des droits de la femme de l’ONU, Israël est accusé de génocide dans sa lutte contre le Hamas génocidaire ».

Elle affirme que René Cassin, le juriste français d’origine judéo-provençale qui fut, avec Eleanor Roosevelt, le principal inspirateur de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, se retournerait dans sa tombe s’il en entendait parler. De même, la Cour pénale internationale, sans doute le tribunal le plus inactif et le plus tergiversant au monde – elle n’a traité qu’une douzaine d’affaires sur une période de plus de vingt ans, et elle a à peine commencé à enquêter sur des affaires vieilles de plus de vingt ans – se précipite pour incriminer Israël, en contradiction à la fois avec le droit international et avec sa propre charte fondamentale, le Statut de Rome de 1998.

Comment ça ? Madame Lenoir explique : « Avant tout, l’attaque du Hamas contre des civils israéliens le 7 octobre est clairement un génocide au regard du droit international, et les opérations militaires israéliennes actuelles à Gaza sont clairement un cas d’auto-défense. »

Deuxièmement, dit-elle, « la procédure contre Israël a été engagée à la demande du soi-disant « État de Palestine », qui, à ce jour, ne peut pas être considéré comme un État souverain ». Pour mémoire, ajoute-t-elle, « le « non-État » palestinien a été admis en 2015 dans la communauté des États parties au Statut de Rome à la demande de Mahmoud Abbas, qui dirige depuis lors l’Autorité palestinienne sans élections. Enfin, observe Madame Lenoir, la Cour est censée, pour citer le premier article du Statut de Rome, être « complémentaire des juridictions nationales. Elle ne devrait agir que dans les circonstances où les juridictions nationales ne sont pas disponibles, ou ne sont pas dignes de confiance. Il se trouve qu’Israël est doté de l’un des appareils judiciaires les plus solides et impartiaux au monde.  

Selon l'ancien juge français, le procureur en chef de la Cour britannique, Karim Ahmad Khan, ajoute l'insulte à l'injure en portant des accusations à la fois contre deux dirigeants israéliens – le Premier ministre Netanyahu et le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant – et trois dirigeants du Hamas, Yehya Sinwar, Ismaïl Haniyeh et Mohammed Deif. « C’est comme inculper Churchill et Roosevelt avec Goering, Keitel et Ribbentrop au procès de Nuremberg», dit-elle. « De plus, les conséquences pratiques d’une inculpation internationale contre les dirigeants du Hamas sont proches de zéro, alors que l’inculpation de Netanyahu et Gallant est susceptible d’avoir de graves conséquences, à la fois pour eux en tant que personnes et pour l’image globale de la nation israélienne. »

D’ailleurs, Madame Lenoir admet avoir été choquée d’apprendre que le gouvernement allemand est prêt à arrêter M. Netanyahu sur le sol allemand s’il est inculpé « parce que c’est la loi ». Elle a été choquée, dit-elle, par cette déclaration précipitée et inutile alors que de jeunes soldats israéliens risquent leur vie et meurent pour sauver leur patrie. On pourrait s’attendre à quelque chose de différent aujourd’hui, surtout si l’on considère l’engagement répété de l’Allemagne en faveur de la sécurité d’Israël et du peuple juif. Elle est également troublée par la position islamique flagrante du procureur général. « Il n’est pas courant d’entendre un responsable international utiliser publiquement des expressions telles que « Inch’Allah » », dit-elle. "C'est d'autant plus vrai s'il s'agit d'un procureur auprès d'un tel tribunal." En effet, il est encore possible que la chambre d’accusation de la Cour pénale internationale n’approuve pas les accusations de M. Khan, tout comme la Cour internationale de Justice a rejeté plus tôt cette année la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël. Cependant, si le procureur parvient à ses fins, il faudra se demander si la Cour sert à quelque chose.

« Il semble que l'ONU et nombre de ses filiales, y compris la Cour internationale de justice, ne soient plus des organisations internationales, mais plutôt des machines de guerre contre les démocraties », déclare-t-elle.

Parmi les nations fondatrices de l'ONU, il y avait une majorité de nations démocratiques fonctionnelles occidentales ou de style occidental. Aujourd'hui, les deux tiers des États membres - parfois décrits comme « le Sud global » - sont soit non fonctionnels, soit non démocratiques et animés d'un intense ressentiment « anti-occidental.

« Il ne faut plus l'ignorer », prévient-elle.

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War Against Democracy

 

France’s Top Lawyer, Noelle Lenoir, Traces Judicial Warfare Against Israel to the Global South’s Battle Against Democracies

‘It is like indicting Churchill and Roosevelt along with Goering, Keitel, and Ribbentrop at the Nuremberg trial,she says.

https://www.nysun.com/article/frances-top-lawyer-noelle-lenoir-traces-judicial-warfare-against-israel-to-the-global-souths-battle-against-democracies

By Michel Gurfinkiel

28/5/2024

 

Make no mistake,” says Noëlle Lenoir. “The United Nations’ obsessional harassment of Israel has nothing to do with the preservation of peace, and the International Criminal Court’s move to indict Israel’s prime minister and minister of Defense for ‘war crimes’ in Gaza, has nothing to do with the rule of law and international law.”

Madame Lenoir’s word carries weightboth in law and politics.

An international lawyer based in Paris and a member of France’s Council of State, she sat for nine years, between 1992 and 2001, on France’s Constitutional Court and was France’s minister for European Affairs between 2002 and 2004. 

 

In the current French and European political conversation, either in the press or on TV, she is seen as one of the most energetic, and most influential, stalwarts of the Western legal tradition against its detractors or falsifiers

The UN’s original agenda was ‘Never again,’” she elaborates for The New York Sun. “Never again wars of aggression, never again genocides, never again contempt for basic human rights. What we have now is not just a betrayal,” she says, “but an Orwellian inversion of these ethical imperatives.”

She points to “Iran chairing the UN Council on Human Rights, Saudi Arabia chairing the UN Committee on Women’s Rights, Israel being charged of genocide when fighting genocidal Hamas.”

She contends thatRené Cassin, the French jurist of Judeo-Provençal descent who was, along with Eleanor Roosevelt, the main inspiration for the 1948 Universal Declaration of Human Rights, would roll over in his grave if he heard about it.”

Likewise, the International Criminal Court, arguably the most inactive and procrastinating court in the world — it dealt with a dozen cases only over a period of more than twenty years, and it has hardly started investigating cases that are more than twenty years oldis rushing to incriminate Israel, in contradiction to both international law and its own foundational charter, the Rome Statute of 1998.”

 

How so? Madame Lenoir explains: “First and foremost, the Hamas attack against Israeli civilians on October 7 is clearly genocidal under international law, and the present Israeli military operations in Gaza are clearly a case of self-defense.”

Second, she says, “the procedure against Israel has been initiated at the request of the so-called ‘State of Palestine’, which, to this day, does not qualify as a sovereign State.” 

For the record, she adds, “the Palestinian ‘non-State’ was admitted in 2015 into the community of the State Parties to the Rome Statute at the request of Mahmoud Abbas, who has headed the Palestinian Authority without elections ever since then.”

Finally, Madame Lenoir observes, “the Court is supposed, to quote the Rome Statute’s first article, to becomplementary to national jurisdictions’: it should act only in such circumstances where national jurisdictions are not available, or not to be trusted. As it happens, Israel is endowed with one of the most robust and impartial judiciary apparatus in the world.” 

According to the former French justice, the British Court’s chief prosecutor, Karim Ahmad Khan, is adding insult to injury by bringing charges both against two Israeli leaders — Prime Minister Netanyahu and Israel’s minister of defense, Yoav Galant — and three Hamas’s leaders, Yehya Sinwar, Ismaïl Haniyeh, and Mohammed Deif.

“It is like indicting Churchill and Roosevelt along with Goering, Keitel, and Ribbentrop at the Nuremberg trial,” she says. “Moreover, the practical consequences of an international indictment against the Hamas’s leaders are close to nil, whereas the indictment of Netanyahu and Gallant is likely to have severe consequences, both for them as persons and for the global image of the Israeli nation.”

 

Incidentally, Madame Lenoir admits that she was shocked to hear that the German government is ready to arrest Mr. Netanyahu on German soil if indictedbecause this is the law.” She was shocked, she says, by this hasty and unnecessary declaration while young Israeli soldiers risk their lives and die to save their homeland. Something different would be expected today, especially considering Germany’s repeated commitment to the security of Israel and the Jewish people.

She is also troubled by the chief prosecutor’s blatant Islamic stand. “It is not common to hear an international official using publicly such expressions as ‘Inch’Allah,’” she says. “All the more so regarding a prosecutor to such a court.”

 

Indeed, there is still a chance that the International Criminal Court’s indictment division will not endorse Mr. Khan’s charges, just like the International Court of Justice dismissed earlier this year South Africa’s genocide complaint against Israel. However, if the prosecutor has his way, “one will have to ask whether the Court serves any purpose at all.”

“It looks as if the UN and many of its subsidiaries, including the International Court of Justice, are not international organizations anymore, but rather war machines against democracies,she says. Among the UN founding nations, there was a majority of Western, or Western-style, functional democratic nations. Today, two-thirds of the member-States — sometimes described as “the global South” — are either non-functional or non-democratic and driven by intense “anti-Western” resentment. “This should not be ignored any longer,” she cautions.

 

In Madame Lenoir’s opinion, the best way to resist the global anti-democratic onslaught and the denaturation of international law is to resort, as systematically as possible, to the many jurisdictions that are still intact. 

Feature, she says, the UN Relief and Works Agency for Palestine Refugees. “The involvement of parts of its personnel in Gaza with Hamas’s criminal or genocidal activities warrant actions against Unrwa’s management itself. Just like the misuse of UN or EU humanitarian subsidies.” 

Complaint, she explains, “can be lodged with many national or international jurisdictions to that effect. Europe in particular, which claims to be exemplary in terms of human rights and which finances half of the subsidies paid to Unrwa, should seriously consider monitoring the use of the humanitarian aid it pays out via the United Nations. Failure to do so would engage its moral and even criminal responsibility.”