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Pourquoi le Hamas aime
B H Obama
Par Amir
Taheri, journaliste et écrivain, auteur "la Nuit Perse: l'Iran sous la
révolution Khomeyniste"
Traduction
par Albert Soued, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
I0/11/10
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générale au Moyen Orient
"Abu Hussain!
Ce slogan
en anglais apparaît sur un poster et sur de nombreux supports édités par le
mouvement palestinien Hamas et il est vendu à Gaza. Hier, il illustrait les
pages de garde de nombreux quotidiens arabes.
Abou Hussein,
c'est Barack Hussein Obama, président des Etats-Unis. Dans l'image, il porte
"le Keffyeh" arabe. Que la faction la plus radicale des Palestiniens
déclare son amour pour le président américain pourrait être un mauvais signe
pour les pourparlers palestino-israéliens que le président Obama avait promis
de relancer avant la fin de l'année. Selon sa charte, le Hamas veut éliminer
Israël et le remplacer par un seul état palestinien, couvrant l'ensemble du
territoire du mandat britannique, de la mer au Jourdain. Cette politique est
soutenue par l'Iran, la Libye et une série de mouvements islamistes radicaux,
compris al Qaeda. Mais Obama avait dit qu'il soutenait la solution de 2 états,
préconisée par GW Bush.
Si la
déclaration d'amour du Hamas est basée sur un malentendu, c'est que l'approche
du conflit arabo-israélien par le président Obama est ambiguë. Quand GW Bush a
préconisé la solution à 2 états, il percevait les réalités sur le terrain comme
le point de départ pour des négociations. Mais Obama et son émissaire spécial G
Mitchell, eux, parlaient d'un retour aux frontières de 1967, comme demandé par
diverses résolutions de l'Onu. Mais en 1967, il n'y avait pas de frontière –
seulement des lignes de cessez-le-feu tracées après la guerre de 1948/9, et ces
lignes d'armistice séparaient Israël d'un côté et l'Egypte, la Jordanie, le
Liban et la Syrie, de l'autre. Il n'y avait pas de Palestine… Le retour à ces lignes
d'armistice équivaudrait à revenir à une situation qui a entraîné déjà 2
guerres.
Obama
laisse entendre aussi qu'il sera dur avec Israël. Pour montrer sa volonté, il
fait des déclarations continues à propos des implantations juives, ce qui
transfère le débat sur un sujet spécifique, au lieu de le focaliser sur
l'essentiel, la création d'un état palestinien. Faire pression sur Israël plait
à "Abou Hussein" et à ses admirateurs du Hamas. Mais les chances
d'aboutir à un accord sur un Etat palestinien diminuent.
Craignant
que son principal allié ne cherche à l'abandonner ou, pire, à lui asséner un
coup dans le dos, Israël pourrait être amené à pratiquer la politique de
l'hérisson, pratiquée en son temps par le 1er ministre Itsh'aq
Shamir. L'armée israélienne se trouve sur une partie du territoire palestinien
et ne s'en retirera pas sans des garanties sérieuses de sécurité.
Le passé
montre qu'Israël a fait des concessions – y compris le retrait de vastes
territoires conquis sur l'Egypte, la Jordanie et le Liban -- lorsqu'il avait une certaine assurance
quant à son partenaire. La paix n'est signée que lorsque:
- la
vainqueur d'une guerre – ou d'une série de guerres – est convaincu qu'il peut
installer un nouveau statu quo en sa faveur, notamment au niveau de sa
sécurité.
- le
vaincu sent que l'offre de paix proposée est la meilleure qu'il puisse espérer
dans un avenir prévisible.
Or
l'approche d'Obama ne répond à aucune de ces 2 conditions. Le vainqueur,
Israël, se sent menacé par ce qu'il considère une tentative des Etats-Unis de
le forcer à un accord. Le vaincu, le côté palestinien, se fait des illusions et
croit que le soutien d'Obama lui permet d'attendre un "toujours meilleur
accord". Croyant qu'ils ont le soutien américain, certains Palestiniens
vont même jusqu'à envisager une déclaration unilatérale d'un état Palestinien,
sans l'accord préalable d'Israël.
La
politique d'Obama au Moyen Orient a rendu plus difficile toute paix au Moyen
Orient. Sa promesse de parvenir à un accord avant la fin de l'année ira
rejoindre une longue liste de promesses non tenues.
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