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Un Atlas pour le Moyen-Orient Musulman
Adapté par Albert Soued, écrivain http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
Sources : ME and Terrorism Friday, August 10, 2012
& http://frontpagemag.com/2012/daniel-greenfield/a-map-to-the-muslim-middle-east/2/
Les sous-titres sont de la
traduction
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Un gouvernement
militaire, tribal ou idéologique
Avec le temps on constate que le
Moyen-Orient musulman ne peut avoir que trois types de gouvernement: militaire, tribal ou idéologique.
On a un gouvernement
militaire lorsque des officiers supérieurs prennent le pouvoir.
Un gouvernement tribal se forme
autour d'un groupe d'éminentes familles.
Un gouvernement idéologique naît
d'un parti, qu'il soit laïc ou islamique.
Ces 3 types de gouvernement sont tous des "tyrannies". S'ils sont amenés à tenir parfois des élections, leur mode de fonctionnement ne permet aucune ouverture démocratique. Les élections ne sont qu'un moyen pour passer d'une tyrannie à l'autre.
Bien que ces types de
gouvernement soient différents l'un de l'autre, par certains côtés, ils ne sont
pas exclusifs. Ils s'imbriquent souvent l'un dans l'autre.
Les gouvernements militaires et idéologiques deviendront tribaux dès le moment
ou quelques officiers, dirigeants ou ayatollahs parviennent à contrôler l'économie
pour s'enrichir, eux et leurs familles. C'est ce qui s'est passé en Egypte, en
Iran. Les Frères Musulmans sont différents de Moubarak sur un certain nombre de
points politiques, mais sur le plan individuel, leurs dirigeants partagent le
même objectif, s'enrichir d'abord.
Lorsqu'un nouveau gouvernement commence comme système islamique, fasciste ou
socialiste, cette façade laisse la place inévitablement à la tribu. C'est le
sort de tous les gouvernements au Moyen-Orient musulman, et ils régressent au
lieu d'avancer.
A commencer par le 1er dirigeant, Mahomet, tout dirigeant musulman
emprunte des idées à l'extérieur du groupe, pour forger son nouveau système,
mais fatalement il retombe dans l'ancien. Mahomet a emprunté au judaïsme et au christianisme
pour créer la structure religieuse d'un nouveau gouvernement tribal, contrôlé
par son beau-père. Au 20ème siècle les Musulmans du Moyen-Orient ont
emprunté à l'Empire britannique, à la France, à l'Italie fasciste, à l'Allemagne
nazie, à l'URSS et aux Etats-Unis, pour créer divers systèmes hybrides qui ont
été renversés ou qui sont tombés dans le tribalisme, avec une façade
idéologique. Comme avec Mahomet, toute nouvelle idéologie brillante se termine dans
une oligarchie familiale chargée du pillage.
Un
gouvernement qui engendre la violence
Les pays musulmans sont
toujours en guerre avec eux-mêmes. Les gouvernements militaires ont peur des
manifestations populaires, organisées par les mouvements idéologiques cherchant
à s'emparer du pouvoir. Et les gouvernements idéologiques craignent les coups
d'état militaires. Les gouvernements tribaux craignent tout le monde,
paralysant leur propre armée et corrompant leurs propres citoyens, pour éviter
d'être renversés par des officiers ou des idéologues.
Tout gouvernement se trouve à quelques mois seulement de perdre le pouvoir. Craignant d'être renversé par ses ennemis, chaque
gouvernement, quel qu'il soit, met en œuvre un régime de polices secrètes et de
prisons. A peine sortis de prison les révolutionnaires entrent dans un nouveau
système où les mêmes voyous sont réembauchés pour torturer les ennemis du
nouveau régime installé.
Les vainqueurs du printemps arabe savent que quelques mois difficiles suffiront
pour les éjecter du pouvoir, tout aussi facilement que les mois difficiles qui
les ont mis au pouvoir. Comme tous les autres régimes au Moyen-Orient musulman,
le principal objectif est de se maintenir au pouvoir, en empêchant les autres
de leur faire à eux ce qu'ils ont
fait à ceux qui les ont précédés. Cela ouvre la voie à un cycle de répression/libéralisation
temporaire -- pour former des alliances éphémères avec l'opposition – car ils
ne peuvent faire confiance à l'opposition qui pourrait prendre le pouvoir pour
elle-même.
Chacun joue un jeu qui ne mène nulle part, d'où une aliénation paranoïaque spécifique
à la région, marquée par les théories du complot et une extrême violence.
Chacun se méfie de l'autre par nécessité et essaye en permanence de deviner combien
de doigts leurs rivaux vont
sacrifier pour se défendre de leurs propres faiblesses, attaquant tout le monde
préventivement.
Les gouvernements militaires persécutent les idéologues. Les idéologues
emprisonnent les officiers supérieurs. Les tribaux recherchent des
protecteurs militaires - et les trahissent ensuite en soutenant leurs ennemis
idéologiques pour contrôler la situation.
C'est ce qui s'est passé entre
nous et les Saoudiens, qui, avec les pays du Golfe, dépendent de notre
protection, mais nous portent préjudice en soutenant le terrorisme et l'islamisme,
pour avoir l'avantage sur nous. Paradoxalement, plus les Saoudiens ont besoin
de nous, plus ils nous sabotent, comme toute population "sauvage" qui
dépend de la charité de la protection sociale d'une majorité, puis se déchaîne
contre celle-ci, pour se venger dans la même mesure de cette dépendance.
Les
frontières des nations musulmanes sont artificielles et imprécises
Le Moyen-Orient musulman
n'est pas totalement nomade, mais il l'est assez pour que de nombreuses familles
s'étalent à travers différentes nations avec des allégeances purement tribales.
Les Palestiniens sont une
fraude, de même que les Jordaniens,
et, à un degré moindre, les Egyptiens et les Syriens. Chaque nation est une
entité artificielle gouvernée par de puissantes familles ou d'anciens soldats
qui maintiennent la cohérence de l'ensemble avec des fusils et des pots de vin,
sans mentionner le pain importé et les cirques.
Les Britanniques ont traité
la région comme un fourre-tout de clans, et ont soutenu toute famille puissante
prête à s'acoquiner avec eux. C'est ainsi que sont arrivés les rois hachémites
et les guerres israélo-arabes.
Contrairement aux
Britanniques, les États-Unis n'étaient pas intéressés par un empire, juste par
des droits pétroliers. Et c'est ainsi que nous sommes arrivés dans le lit de
l'une des plus puissantes familles-tribus de la région (al saoud),
qui est devenue plus puissante encore grâce à son association avec nous. Et qui
nous a renvoyé l'ascenseur, en essayant de nous conquérir à sa manière.
À un certain moment, nous avons oublié que les Saoudiens, le roi de Jordanie,
l'Autorité palestinienne et la plupart de nos soi-disant alliés, ne sont que de
puissantes familles avec des revendications territoriales fondées sur ce
pouvoir tribal.
Et même les pays un peu plus civilisés comme l'Egypte ne sont pas vraiment meilleurs, les envahisseurs qui les ont envahis ont juste absorbé plus de culture et de civilisation de leurs conquêtes et de leur proximité avec les parties les plus civilisées du monde.
Le
pouvoir musulman tourne le dos au modernisme
Le seul endroit où peut aller
le Moyen-Orient musulman c'est vers l'arrière.
La grande réussite du
printemps arabe a été de remettre le pouvoir en Egypte à Mohamed Morsi, un homme qui porte non seulement le même nom qu'un
chef militaire du 7ème siècle, mais dont le parti prône le retour de
l'Egypte aux valeurs de ce seigneur de la guerre du 7ème siècle,
comme remède au modernisme destructeur de la civilisation. Et ces valeurs sont
le pouvoir tribal, la propriété des femmes, la répression des étrangers, et le
pouvoir musulman en vertu d'un calife-dieu dont le vœu le plus cher est que les
Musulmans vont conquérir le monde en son nom.
Comme dans tout le
Moyen-Orient, les structures du pouvoir musulman incombent à la tribu, le
pouvoir personnel étant le seul pouvoir qui compte. Et le pouvoir personnel est
un jeu à somme nulle. Personne ne peut faire confiance à l'autre, car la seule
règle qui compte, est que celui qui a le plus de jouets gagne. Cette instabilité
a conduit en grande partie à la tyrannie et à la misère, mais elle a également
rendu difficile l'expansion du pouvoir islamique.
Le pouvoir personnel est limité à un seul tyran et ses subalternes féodaux. Un conquérant particulièrement efficace peut repousser les frontières extérieures, mais l'ensemble s'effondre inévitablement en émirats décousus, et de ce fait arriérés et décadents. La conquête peut imposer l'islam à une population, mais cela ne fait que condamner les gens, sous le joug du Coran, à être moins compétents, moins innovants et plus arriérés que leurs voisins.
Un conquérant musulman peut
commencer par piller les mécréants pour le butin et la gloire, mais il disparaît
généralement en incitant ses rivaux dans un conflit qui crée de profondes
fractures et des divisions, dont certaines comme celle des sunnites et des
chiites, durent jusqu'à ce jour. Malgré toutes les professions de foi, le Jihad
incombe au pouvoir tribal, et un Musulman tue un autre Musulman pour avoir sa place
au trône d'or.
Dans le désert, rien ne change vraiment. Un jour se transforme en un autre. Les
empreintes du passé sont enterrées par la tempête de sable qui a suivi, et le
voyageur de demain arrivera à s'étonner que ses pieds aient été les premiers à
marquer un chemin qui se trouve enterré juste au-dessous de lui.
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