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POURQUOI L'EUROPE AIME OBAMA ET TOLERE L'IRAN
Par Anav Silverman
Sderotmedia -22/10/09
Adapté par Danielle Elinor Guez
http://sderotmedia.org.il/bin/content.cgi?ID=549&q=3
La désignation
du Président Barak Obama comme lauréat du prix Nobel de la paix
Le
président du comité Nobel, Thorbjoern Jagland, ancien Premier ministre
norvégien travailliste, a essayé d'expliquer que "dans trois ans, il
pourrait être trop tard pour répondre" à l'appel d'Obama pour un
changement. Le Comité Nobel a précisé que c'était les efforts Obama pour régler
le conflit de l'Occident avec les nations musulmanes et ses efforts pour le
désarmement nucléaire qu'ils avaient trouvés particulièrement dignes de ce
prix.
Il
existe une raison moins connue pour laquelle le Comité norvégien et l'ensemble
de l'Europe occidentale soutiennent la diplomatie du président Obama avec
l'Iran. Beaucoup de dirigeants européens ont tout intérêt à satisfaire le
président iranien Ahmadinejad à cause de l'implication de leur pays dans
l'industrie iranienne du pétrole et du gaz.
Le Tehran Times, le plus important quotidien iranien de langue anglaise a
révélé le 29 août 2009 les principaux contrats énergétiques de l'Iran avec ses
partenaires européens. "L'Iran a négocié avec plus de 30 entreprises de 9
pays européens ces dernières années pour mener à bien des projets en matière
d'énergie, malgré les sanctions économiques mondiales et les pressions
politiques" précise l'article.
Les compagnies pétrolières et gazières de Norvège, en particulier, sont
fortement impliquées dans la production énergétique de l'Iran. Statoil, la plus
grande compagnie pétrolière norvégienne est en train de développer ce qui est
connu comme le projet de "South Pars", projet d'exploitation du plus
grand gisement iranien de gaz. Dans une dépêche de Reuters (2 avril 2009)
Statoil a indiqué que "s'il n'y avait pas d'amélioration durable et notable dans les
relations de Téhéran avec l'Occident", l'entreprise ne pourrait pas
élargir ses activités.
La
politique diplomatique engagée par Obama envers l'Iran a offert aux compagnies
énergétiques européennes un nouvel espoir après des années d'isolement de
l'Iran sous l'administration Bush. Selon l'article de Reuters, "les
principales entreprises énergétiques sont très désireuses de pouvoir travailler
sur les deuxièmes plus grandes réserves de gaz du monde mais ont hésité à
investir des sommes énormes sous la pression de leurs propres gouvernements et
de Washington". Le vice-président de Statoil, Peter Mellbye a indiqué
dans la dépêche de Reuters que les premiers mois de la présidence de M. Obama
ont montré "qu'il pourrait y avoir des signes d'amélioration...".
En plus des liens économiques de la Norvège avec l'Iran, le Tehran Times a
signalé qu'en 2008, le groupe énergétique suisse EGL a signé avec l'Iran un
contrat d'achat de gaz sur 25 ans d'une valeur de plus de 13 milliards de
dollars. Ces dernières années, les entreprises énergétiques françaises,
notamment Technip Conflext, ont construit des usines pétrochimiques dans le
golfe Persique valant des centaines de millions de dollars. L'Espagne a entamé
des négociations avec la compagnie nationale de gaz iranien pour construire des
raffineries. L'Autriche, l'Italie, la Turquie, la Russie et la Chine sont
également impliquées dans des projets énergétiques iraniens.
Il est clair alors, que l'Europe occidentale favorise le dialogue avec l'Iran
par rapport à l'action militaire et que les dirigeants européens favorisent la
politique du président Obama. Une politique de ligne dure contre les armes
nucléaires iraniennes, qui implique une action militaire internationale
mettrait en cause les milliards de dollars d'investissements européens dans la
production énergétique de l'Iran.
Si le président Obama peut faire plus pour renforcer cette relation lucrative,
le continent qui a le plus à gagner est l'Europe. Et le Prix Nobel de la paix,
comme le Comité Nobel norvégien l'a dit, ne représente qu'une façon d'exhorter
le président des États-Unis à avancer dans cette direction.
En
effet, M. Jagland lui-même fait tout ce qu'il peut pour rendre le président
Ahmadinejad heureux. En tant que Président du conseil d'administration du
"Centre d'Oslo pour la paix et les droits de l'homme", il a
refusé de reconnaître les atteintes aux droits de l'homme pour les jeunes
iraniens tués par le régime islamique dans les rues iraniennes (Manda Zand
Ervin, article du National Review, Octobre 15, 2009). Les autres violations des
droits de l'homme commises en Iran ont également reçues peu de réactions de la
part de pays européens qui n'ont pas de problème par contre quand ils
condamnent publiquement Israël de crimes de guerre présumés.
La dictature iranienne ne recule devant rien pour s'emparer du pouvoir et pour
promouvoir son programme islamiste radical, ni devant les persécutions de sa minorité
non musulmane connue sous le nom de Bahai's, ni devant la force pour assurer sa
victoire aux élections nationales. Selon le "Jerusalem Center for
Public Affairs" dans son bulletin de Septembre, "l'Iran est
une vraie puissance révolutionnaire dont les aspirations s'étendent aux états
producteurs de pétrole". En effet, le soutien de l'Iran aux groupes
islamiques radicaux atteint à travers le Moyen-Orient, les organisations
terroristes situées au Liban, en Arabie saoudite, en Egypte, au Soudan au Yémen
et à Gaza. En tant que principal fournisseur d'armes au Hamas, (Washington
Institute for Near East Policy, le 8 Octobre, 2009), l'Iran soutient
financièrement et militairement la guerre brutale de roquettes contre la
population civile du sud d'Israël.
Pendant que l'Europe occidentale continue ses investissements économiques dans
l'énergie iranienne et autorise le président Ahmadinejad à cracher sa haine
contre Israël et l'Occident à la tribune des Nations Unies, l'Iran gagne du
temps pour devenir la centrale nucléaire du Moyen-Orient. Il est temps que la
Norvège et l'Europe mettent le pétrole de côté et répondent aux actions du
président Ahmadinejad - au lieu des appels du président Obama - pour le
changement. Après tout, la position potentielle de l'Iran comme puissance
nucléaire pourrait très bien entraîner le chaos et l'instabilité - au lieu de
la paix - dans cette région du monde.