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L’Islam Empêche la Démocratie

dans les Pays Arabes

 

Par Jacques Benillouche

Temps et Contretemps - 15 août 2013

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Les évènements dramatiques d’Égypte, et ceux qui se profilent en Tunisie, prouvent que démocratie et islam sont antinomiques et que la sauvagerie devient un ingrédient des politiques arabes. On l’a vu en Irak, on l’a retrouvé en Syrie et au Yémen. Le dialogue arabe s’exprime à travers des bombes, des assassinats et des engagements violents. Le langage des armes devient le langage universel dans les pays arabes. Ceux qui ont expérimenté un soupçon de démocratie reviennent à leurs antiennes, apprises auprès des hordes barbares qui ont islamisé des pays et des peuples au sabre et au couteau.

 

Sus aux mécréants

Les Musulmans ont reçu l'ordre de combattre les mécréants jusqu'à ce qu'ils aient été soit tués, soit convertis à l'islam, soit dans un état d'asservissement permanent sous la domination musulmane. Ils ne laissent aucune option aux citoyens d'une autre confession de vivre leur foi de façon indépendante de l'autorité islamique. Ils appliquent ainsi avec discipline les sourates 9 et 5 du Coran, les dernières «révélations» laissées par Mahomet : «Combattez ceux qui ne croient ni en Dieu ni au Jour dernier, ceux qui ne s’interdisent pas ce que Dieu et Son Prophète ont déclaré interdit, ceux qui, parmi les gens d’Écriture, ne pratiquent pas la vraie religion. Combattez-les jusqu’à ce qu’ils versent directement la capitation en toute humilité!». Mais aujourd'hui les islamistes se donnent non seulement la mission de combattre les mécréants, mais aussi les musulmans qui veulent vivre de manière moderne et civilisée.

À vouloir politiser une religion et la rendre omniprésente dans tous les aspects de la vie quotidienne des citoyens, l’islam devient totalement réfractaire à la démocratie. La dimension politique de l’islam gangrène les pays qui deviennent théocratiques comme l’Iran et l’Arabie saoudite mais aussi tous les autres pays à essence musulmane. La prise de pouvoir politique s’accompagne d’une volonté de mettre en place la loi religieuse en remplacement des lois laïques, de revenir aux fondamentaux de la religion pour définir la place de la femme dans la société et d’affirmer que l’islam est la seule vraie religion qui prétend détenir la vérité unique et ultime.

 

Nouveau siècle politique

Les obscurantistes se sont trompés de siècle. Les troubles, auxquels les pays arabes sont confrontés, mettent en évidence qu’ils doivent comprendre qu’ils ne pourront entrer dans le 21ème siècle politique que s’ils adoptent définitivement la séparation de la religion et de l’État. Les tenants de l’islam doivent laisser s’exprimer librement les opinions contradictoires et offrir aux citoyens le libre choix de leur vie et de leur croyance. Ils confondent toujours la démocratie qui organise la cité avec la religion qui reste une option intellectuelle. Ils refusent que le citoyen choisisse sa religion comme voie personnelle non dictée par autrui.

 

Alors que la loi laïque enseigne à distinguer la morale du bien et du mal, la religion ne connait qu’une seule réponse, la morale avec la sanction humaine ou divine en cas de transgression. Mais lorsque les islamistes veulent réprimer tout manquement aux règles religieuses, ils entrainent auprès des populations d’abord la peur, puis la résignation et à l’heure actuelle la révolte.

Si l’islam ne se sépare pas du pouvoir politique alors, la démocratie finira toujours par l’en chasser au prix de morts et de désordres car la désillusion renforce les mécontents. On le voit ainsi en Égypte où les espoirs de la révolution ont été bafoués par un régime qui a voulu islamiser à outrance. En Europe certes les démocrates-chrétiens étaient présents sur la scène politique pendant des décennies, mais ils ont perdu de leur influence politique sans avoir oublié au préalable d’instiller le christianisme dans certaines lois de la république. L’Europe a fini par comprendre que les nouvelles démocraties doivent exclure la religion du pouvoir. 

 

Révélation religieuse

Or les pays arabes persistent à vouloir s’appuyer sur un islam politique. Les Frères musulmans d’Égypte, à peine au pouvoir, ont voulu orienter leur république vers le type iranien. Ils ont ainsi montré qu’ils n’avaient pas compris le sens des révolutions en Égypte et en Tunisie qui ont éclos avec le souffle de la liberté et non pas au nom de l’islam. Leurs méthodes anachroniques s’inspirent de celles de Mahomet qui avait enseigné à ses disciples l’ordre qu’il avait reçu d’Allah de combattre les mécréants jusqu’à ce qu’ils déclarent leur profession de foi dans l’islam. 

Alors la «révélation religieuse» de beaucoup d’habitants coïncida comme par hasard avec le moment où ils avaient le couteau sous la gorge : «Soumets-toi et déclare qu'il n'y a qu'un seul Dieu: Allah, et que Mahomet est l'apôtre d'Allah avant que l'on ne te coupe la tête (Ibn Ishaq 814)».  Alors ceux qui voulurent garder leur religion furent chassés de force de la ville comme les juifs et aujourd’hui les chrétiens d’Égypte non sans que leurs richesses ne leur soient volées.

Les extrémistes islamistes veulent imposer leurs idées, sinon leur religion, par la force. Les conversions de force existent toujours. Récemment en Égypte, une jeune fille chrétienne fut kidnappée et menacée d'être violée si elle ne se convertissait pas. Un autre cas remarquable fut celui de l'enlèvement à Gaza de deux journalistes de la chaîne américaine FOX dont la conversion fut filmée en septembre 2006. Ceci explique pourquoi l'islam a réussi à s'étendre avec autant de succès dans les populations conquises, atteignant des proportions de plus de 90% de convertis parmi les adeptes de la religion indigène. 

 

Besoin de liberté

À notre époque, le besoin de liberté, le refus de la misère et le combat contre l’oppression peuvent fédérer des insurgés qui occupent les rues. Les optimistes pensent au système turc qui allie religion et démocratie, sans se rendre compte de l’aspect insidieux de l’introduction de l’islam dans tous les rouages de l’État, dans l’armée en particulier. Les dirigeants des pays arabes, s’ils veulent perdurer au pouvoir, doivent assimiler l’aspiration à la liberté des pays qui s’élèvent aujourd’hui contre les dictatures. C’est à eux de s’adapter à l’évolution de la société qui refuse l’enfermement dans le carcan de l’islam sinon ils connaitront le sort qui a été réservé aux Frères musulmans. Ils doivent apprendre à construire une politique avec le peuple et non à côté de lui. Les sociétés modernes sont malades d’excès de religion.

 

L’islam n’est plus capable de répondre aux questions complexes soulevées par le monde moderne et par un esprit humain qui a subi une évolution exceptionnelle. L’islam limite la liberté de penser au moment où les peuples aspirent à une liberté qui est au-dessus des croyances. Il faut que les islamistes quittent les parlements et qu’ils retournent dans les mosquées où se trouve leur vocation.