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IL S'EST DÉBARRASSÉ DE L'APPEL MALÉFIQUE DU JIHAD
Tawfiq Hamid était un disciple, sous le charme d'Al Zawahiri
Aujourd'hui il recommande un autre Islam
Par David Horovitz, rédacteur en
chef du Jerusalem Post
Paru dans le Jerusalem Post
International du 11/17 janvier 2008.
Traduit par Artus pour www.nuitdorient.com
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Il est né au Caire en 1960 dans
une famille musulmane laïque. Son éducation à l'école élémentaire lui a
enseigné à 9 ans que selon le Coran "Ne considères pas ceux qui ont été
tués pour la cause de Dieu comme morts. Non, ils sont vivants, et Dieu les
maintient vivants", ce qui mène tout droit au martyr.
Depuis ce jour et sans se faire
remarquer, Tawfiq Hamid a commencé à rêver de devenir un martyr, un "shahid",
afin d'avoir "la garantie d'entrer au paradis où", il l'a
écrit plus tard, "il pourrait manger à volonté tous les chocolats et
toutes les sucettes qu'il désirait, ou jouer toute la journée, sans que
personne ne lui demande d'étudier".
A l'Université du Caire, à l'école
de médecine où il étudiait vers la fin des années 70, il a rejoint le groupe
fondamentaliste "Gamaa't al Islamiya" et sa transformation a été
totale. "J'ai laissé pousser la barbe; j'ai arrêté de sourire, de
raconter des blagues. J'avais un aspect sévère en toute circonstance et je
commençais à juger les autres… Ma haine à l'égard des non Musulmans s'est
accrue considérablement et la doctrine du jihad est devenue chez moi une
seconde nature". Il est tombé sous le charme d'un autre étudiant plus
âgé, "l'orateur le plus virulent jamais entendu… Sa rhétorique nous
incitait à nous engager dans une guerre contre les infidèles, les ennemis
d'Allah!". Cet étudiant au langage fougueux n'était autre qu'Ayman al
Zawahiri, le second de Osama Ben Laden, ou le N°2 d'al Qaeda.
Mais au moment où il était invité
à suivre al Zawahiri en Afghanistan, pour s'entraîner au Jihad, Hamid s'est
rétracté. "J'avais commencé à quitter l'abstraction des discours pour
entrer dans le vif du sujet – par exemple essayer de faire sauter des mosquées
et des églises au Caire. J'avais pris connaissance d'autres plans, enlever un
officier de police et l'enterrer vivant, mais cette brutalité ne correspondait
pas à ma nature" dit-il pour expliquer son revirement. "Mon
père était un véritable athée, et sa manière de penser était toujours de tout
remettre en question. Et au moment de m'engager, mon hésitation m'a ramené à
l'éducation reçue chez moi, la pensée critique et l'approche de mon père a
commencé à m'envahir". (1)
Aujourd'hui, 30 ans après, cette
jeune et impressionnable recrue du jihad, a couronné son "retour" de
l'Islam radical par une visite en Israël. Dr Hamid est arrivé dans la nuit du 6
janvier 2008, et le lendemain il a parlé au Jerusalem Post. Et il avait un message
pour G W Bush qui nous visitait 3 jours plus tard. "Al Zawahiri cherche
à soumettre le monde entier à la loi islamique" dit Hamid. "Le
changement important qui s'est produit chez lui a été de ne plus encourager le
jihad à un niveau collectif ni national, mais le jihad au niveau de l'individu – une interprétation encore plus barbare d'un concept déjà
barbare, et cet état d'esprit va
prévaloir, à moins que le monde libre ne lui résiste et en vienne à bout", nous dit Hamid.
Hamid a quitté l'Egypte il y a 13
ans et vit aujourd'hui aux Etats-Unis. Il nous a parlé le lendemain du jour où
un porte-parole d'al Zawahiri a demandé à ses adeptes "de recevoir le
tueur croisé Bush… non pas avec des fleurs ou des applaudissements, mais avec
des bombes et des véhicules piégés". Hamid nous a dit "ce que
Bush devrait savoir, et je pense qu'il le sait, c'est que pour défaire la
terreur islamiste, il faut recourir à un ensemble d'actions globales. Et ceci
inclut l'usage de la force quand c'est nécessaire, mais aussi le développement
accéléré d'énergies se substituant au pétrole, afin de réduire l'enrichissement
des régimes islamiques radicaux, mais il faut aussi que les concessions
demandées à Israël soient subordonnées à l'abandon effectif et préalable par les Palestiniens de l'incitation à la haine d'Israël
dans les médias, les mosquées et le système d'éducation"(2).
"Mais ce qui est crucial"
a insisté Hamid, un ex-prêcheur qui émaillait son discours de longs versets du
Coran, tout le long de l'interview, "c'est de défaire le
fondamentalisme islamiste au niveau de l'idéologie. Et ceci passe par une
nouvelle interprétation du Coran qui puisse remplacer celle qui a cours
aujourd'hui, violente et enseignée uniformément partout en Islam, en Orient
comme en Occident. Tawfiq Hamid a réuni les textes qui permettront d'avoir une
lecture pacifique des passages les plus importants du Coran, document qu'il
publiera en arabe et en anglais. "En pratique", dit-il "si les jeunes Musulmans n'ont pas une autre interprétation
du Coran, il sera impossible de promouvoir une approche plus modérée. Et sans
ce nouveau texte, c'est comme si on leur demandait de quitter leur religion, et
cela ne marchera jamais".
Dr Hamid a des diplômes en
médecine et en psychologie cognitive. Il a visité Israël avec un groupe de
responsables américains musulmans modérés, dans le cadre d'un voyage organisé
par la Conférence des Présidents des Organisations Juives des Etats-Unis et de
l'Institut du Projet d'échange (interreligieux) promu par le Comité Juif
américain et le Ministère des affaires Etrangères. Interrogé sur son point de
vue quant à l'affirmation que l'Islam est essentiellement une religion de paix,
kidnappée et déformée par des fondamentalistes, Hamid répond avec précaution
"L'Islam peut être pratiqué et interprété d'une manière pacifique, mais
le courant dominant aujourd'hui, c'est de l'interpréter d'une façon violente.
Aujourd'hui l'Islam n'est pas une religion de paix. Mais l'Islam peut être
enseigné autrement et les textes le permettent".
Ainsi par exemple, selon le Coran,
les Musulmans devraient respecter les Juifs d'une manière incroyable. Il cite
des versets où la Torah est considérée comme la "lumière" et on
répète souvent dans le Coran que les enfants d'Israël sont le peuple choisi et
le sionisme y a un sens positif, puisqu'on se réfère souvent à la "terre promise aux Juifs, la terre qui est un héritage
perpétuel et le retour des enfants d'Israël sur sa terre, quand la fin des
Jours approchera".
Sur l'insulte des fondamentalistes
traitant les Juifs de singes et de porcs, Hamid précise qu'il s'agit d'une
mauvaise interprétation volontaire, car, s'il en était ainsi, l'insulte
concernerait également tous les prophètes de l'Islam, Moïse, Aaron, David et
Salomon, tous des frères de Mahomet. En fait on parle de singes dans le Coran
quand on décrit un groupé spécifique de Juifs qui ne croit plus dans
l'enseignement de Moïse et qui mime des croyances païennes. Il est dit dans le
Coran à leur propos "Demandes-leur à propos de ce groupe de Juifs qui désobéissent
à Dieu le jour du Shabat", il s'agit donc de certains Juifs qui ont quitté
leur religion.
Moshe Maoz, Professeur d'études
islamiques et du Moyen Orient à l'Université Hébraïque de Jérusalem précise que
le texte du Coran prête le flanc à des interprétations diverses et hasardeuses.
"Ce qui est grave bien sûr, c'est ce qu'en font aujourd'hui les
Musulmans" dit-il. Hamid répond qu'il ne se fait pas d'illusion quant
à la conversion des radicaux à une interprétation pacifique du Coran, mais
qu'il voudrait s'adresser aux nouvelles générations qui ont été sous
l'influence d'un homme comme al Zawahiri – dont la tête est mise à prix de 25
millions $ par le gouvernement américain pour avoir fait exploser les
ambassades de Nairobi et de Dar el Salam en août 1998. "En Islam, le
motivation religieuse ressemble à celle d'obtenir l'énergie nucléaire …
motivation contre les infidèles pour établir le caliphat mondial",
dit-il. "Si Ayman al Zawahiri avait mis autant de passion et de talent
au service du bien, il aurait pu devenir un grand homme, et comme chirurgien,
il aurait pu sauver des vies. Mais il a choisi d'être un criminel, il a choisi
sa voie, celle du mal !"
Notes de www.nuitdorient.com
(1) la transformation de cet homme
n'est pas due au hasard. Issus de la classe moyenne, éduqués, ses parents
pratiquent un Islam limité, son père n'est pas croyant et lui-même a été mis
dans une école chrétienne à Damiette, pour une éducation moins engagée. Enfant
d'une grande gentillesse, Hamid était déjà choqué par les propos antichrétiens
de ses compagnons de classe.
Il a été rattrapé par le texte du
Coran lui-même qui l'a incité à suivre ses préceptes violents, encouragé par un
environnement peu tolérant à l'égard des non-musulmans.
Au moment où il poursuivait ses
études de médecine, l'islamisme avait le vent en poupe, et la révolution
khomeyniste venait de transformer l'Iran en pays islamiste. Ailleurs, l'argent
du pétrole permettait de construire des mosquées et des écoles partout dans le
monde. Le wahabisme extrémiste saoudien y était enseigné, les sheikhs, les
imams [AS1]et les professeurs étant directement payés par l'Arabie. Et
à l'Université du Caire, le groupe extrémiste "Gamaa'h al Islamya" a
investi les lieux, avec comme discours "regardez comment Allah a donné le
pétrole et l'argent aux Arabes, c'est pour qu'ils puissent appliquer partout la
Sharia'h".
Hamid a été pris en main par un
"émir" de ce groupe qui l'a endoctriné dans le concept "al fiqr
qoufr", c'est à dire que "penser vous rend infidèle" (puisque
Dieu pense pour vous). Les 2 mots ont la même racine, mais pas le même sens, ce
qui rend célèbre ce jeu de mots. Le cerveau qui pense est assimilé à un âne qui
a comme fonction de vous mener à la porte du Roi, Allah, et là il faut
descendre de sa monture…Tout esprit critique est assimilé à l'apostasie (al
redaa), et puni de mort.
Comme dans une secte,
l'enseignement wahabi ou salafi, vous incite à manger peu, sauf à certaines
occasions où Dieu vous régale (prémisses du Paradis), à contenir votre désir
sexuel (en vue des 72 vierges du Paradis) et à dormir peu, pour mettre à profit
le temps libre pour écouter les sermons d'endoctrinement. L'art, la musique, le
chant ainsi que toute évasion sont interdits
Une vie d'enfermement est proposée pour apprécier la liberté de l'au
delà.
Lui-même issu d'une famille riche
et très éduquée, Ayman al Zawahiri était un brillant étudiant en médecine qui a
orienté tous ses talents et son charisme vers le pouvoir islamiste, comme moyen
de sauver le monde. Lors de sa 1ère rencontre avec Hamid, il lui a
dit avec beaucoup de tendresse "Les jeunes Musulmans comme toi sont
l'espoir de la nation arabe pour rétablir le Caliphat". Hamid eut envie de
lui plaire en contribuant à cette noble cause et de l'honorer. Ils se sont
rencontrés 6 fois. Ainsi Ayman al Zawahiri encourageait chaque musulman à mener
un jihad personnel, non pour s'améliorer soi-même, mais pour contribuer au
retour du caliphat mondial; d'où le terrorisme mené par chacun. Hamid est passé
par 3 niveaux progressifs: haine des non Musulmans et des Musulmans non
croyants, suppression de sa propre conscience et de son libre-arbitre, enfin
acceptation de la violence au service d'Allah.
Mouamar Kadhafi a exactement les
mêmes idées qu'al Zawahiri. Point n'est besoin d'une arme nucléaire, puisqu'il
a fini par y renoncer. Lors d'une assemblée de femmes, il les encouragea de
mener un jihad individuel, en leur préconisant de truffer leur poussette et la
poupée de leurs enfants d'explosifs, pour tuer le maximum d'infidèles et pour
terroriser l'Occident à petit feu.
Devant faire un saut important
dans le vide -- s'entraîner en Afghanistan pour devenir un combattant d'Allah
et mourir pour la cause -- Tawfiq Hamid a hésité et a commencé à regarder de
plus près les textes du Coran. C'est là qu'il comprit la grande escroquerie.
Les versets de paix du Coran ont été totalement négligés, au profit de versets
apparemment violents, et mal interprétés. On appelle cela "Nassekh wé al
mansoukh", c'est à dire que les versets tardifs et violents abrogent les
premiers.
Pour les Soufis, le Musulman
finira par voir clair à la fin des temps, mais, en attendant, sa conduite doit
être bonne, respectueuse des autres et paisible. Hamid n'a pas rejoint une
confrérie soufie, mais le groupe des "Coranistes" qui s'opposent à
l'interprétation salafi ou wahabite. Il y a rencontré Mahmoud Taha. Ce dernier
a été assassiné au Soudan par un salafi l'accusant d'avoir apostasié…
Du fait de son appartenance à ce
nouveau groupe tolérant, Hamid a failli être lynché et sa vie était en danger.
De nombreux amis ont été assassinés en Egypte par des fanatiques. D'où son
départ aux Etats-Unis pour contribuer à l'instauration d'un Islam à visage
humain.
(source: Jerusalem Post du 17
janvier 2008 – voir www.CurrentTrends.org
émanation du Hudson Institute)
(2) Tawfiq Hamid ne comprend pas
cette volonté internationale de compenser les réfugiés arabes de Palestine,
alors qu'on ne prend pas en considération la compensation réciproque d'un grand
nombre de réfugiés Juifs chassés des pays arabes et qui ont été beaucoup plus
spoliés que les Palestiniens, entretenus par l'Onu.
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