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LE HEZBOLLAH SE SERT DU "SLOGAN SACRE"
DE LA PALESTINE POUR PROMOUVOIR SON PROGRAMME POLITIQUE
Par Iyad
Jamal Al-Din, parlementaire irakien
Memri - Dépêche spéciale n° 2488
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Voici des extraits d'une
interview du parlementaire irakien Iyad Jamal Al-Din, diffusée sur Al-Arabiya
le 26 juin 2009:
Voir les extraits vidéo
sous-titrés en anglais sur MEMRI TV : http://www.memritv.org/clip/en/2188.htm.
Voir la page web de MEMRI TV consacrée à Iyad Jamal Al-Din : http://www.memritv.org/subject/en/484.htm.
Le Coran contient les termes
"musulman", "croyant", "polythéiste" et
"hypocrite", mais pas "islamique".
Interviewer : "Etes-vous un
laïque en tenue islamique ou un musulman au discours laïque?"
Iyad Jamal Al-Din : "Tout d'abord,
je ne suis ni islamique ni laïque."
Interviewer : "Vous n'êtes
pas une personne islamique?"
Iyad Jamal Al-Din : "Non. La
laïcité ne peut pas définir une personne. Elle définit un régime politique. Une
personne ne peut pas être définie comme laïque ou non laïque.
J'ai lu le Coran et n'y ai pas
trouvé le mot "islamique". Le Coran contient "musulman",
"croyant", "polythéiste" et "hypocrite", mais le
mot "islamique" ne figure nulle part dans le Coran.
Il n'y a aucune distinction claire
entre les termes "islamique" et "musulman". Je me considère
comme musulman : "je suis témoin qu'il n'y a qu'un Dieu, Allah, et que
Mahomet est son messager."
Interviewer : Vous voulez dire que
c'est là ce qu'on trouve dans le Coran, le mot "musulman" et non
"islamique"
Iyad Jamal Al-Din : Ceux qui
emploient le terme nouveau d'islamique n'ont pas donné sa définition. Qu'est-ce
qui le distingue du mot musulman ? Beaucoup sont offusqués d'être qualifiés de
"non-islamiques" - comme si c'était une insulte - mais je suis fier
de ne pas être islamique, parce que je ne sais pas ce que signifie ce terme. Je
sais ce que signifie musulman: c'est quelqu'un qui récite les deux shahadas.
Les citoyens irakiens passent
avant l'Irak, parce que les Irakiens comptent plus que l'Irak
Interviewer : Le terme
"islamique" est-il apparu avec les mouvements islamiques politiques ?
Iyad Jamal Al-Din : Oui. Le terme est
apparu après la deuxième guerre mondiale et fait allusion aux mouvements de l'islam
politique. Ce sont des mouvements politiques qui se servent de la religion
comme moyen d'ascension, tout comme certains partis politiques emploient l'argent,
les médias, les armes ou des milices pour s'emparer du pouvoir.
Nous sommes des personnes qui
aspirons au pouvoir. Nous nous mettons d'accord sur un programme politique et
nous convainquons les électeurs en leur disant "Si vous votez pour nous,
nous ferons ceci et cela". Soit nous disons la vérité, soit nous
mentons. Mais dire "Votez pour nous, et nous vous apprendrons à prier"
ou "Votez pour nous afin que nous vous montrions comment vous flageller
pour la mort de Hussein", c'est d'une incroyable bêtise. C´est tourner
le peuple en dérision.
A notre avis, les quotas sectaires
sont contraires aux Droits de l'Homme et constituent une honte pour l'humanité.
Vous considérez-vous plus chiite qu'Irakien ou inversement ? Je me considère,
en premier lieu, comme un être humain et un citoyen. Selon moi, les citoyens
irakiens passent avant l'Irak, parce que les Irakiens comptent plus que l'Irak.
Quand vous catégorisez les
personnes comme étant chiites, sunnites, Kurdes, Turkmènes, et ainsi de suite,
vous détruisez le concept d'Irakien
Interviewer : Oui, les gens
comptent plus que la terre.
Iyad Jamal Al-Din : Les gens sont
plus importants que le temps et le lieu. Les instincts primitifs, l'instinct de
la peur, sont sollicités par des phrases comme "En tant que chiite,
vous êtes opprimé", "en tant que sunnite, vous êtes en danger",
"en tant que Kurde, vous êtes privé de vos droits"… C´est se
moquer du peuple.
Interviewer : D'autant plus que c'est
ce que tout le monde fait, les chiites, les Kurdes et les sunnites.
Iyad Jamal Al-Din : Exactement. Nous
parlons des droits des citoyens irakiens. Il n'y a aucune différence entre les
pauvres – qu'ils soient Kurdes, sunnites, chiites ou chrétiens. Quant à la
question des minorités… Quand vous catégorisez les personnes comme étant
chiites, sunnites, Kurdes, Turkmènes, et ainsi de suite, vous détruisez le
concept d'irakien.
Interviewer : Pourquoi ?
Iyad Jamal Al-Din : Parce qu´alors
vous commencez à défendre les droits de groupes imaginaires, et non d'individus.
Vous ne défendez pas les droits des individus chiites, mais de la nation
chiite.
Interviewer : Depuis 2003 – et
peut-être pour la première fois en 1 400 ans – l'Irak est gouverné par les
religieux. Comment résumeriez-vous ce retour au pouvoir ?
Iyad Jamal Al-Din : C'est une
expérience sombre et malheureuse. Nous n'avons vu qu'accroissement de la pauvreté,
en dépit de l'abondance d'argent. Les services sont dans un mauvais état, bien
que l'Irak se soit ouvert au monde entier. Le trésor public est pillé comme
jamais auparavant.
La cause palestinienne est le
prétexte à l'absence de développement économique et politique. […] Le Hezbollah
emploie la même formule sacrée
Le Hezbollah se contentera-t-il
d´affronter Israël et de libérer la terre, ou a-t-il un autre programme, celui
d´un vaste Etat religieux islamique ? C'est la question. Il y a des formules
sacrées, telles que la libération de la Palestine et de Jérusalem, et la cause
palestinienne. Depuis longtemps, les tyrans vivent à l'ombre de ces mots d'ordre,
tandis que les peuples arabes subissent l'oppression, au nom de la cause
palestinienne. La cause palestinienne est le prétexte à l'absence de
développement économique et politique. Quand on prive la population de liberté,
c'est au nom de la Palestine. En opprima nt les Irakiens pendant 35 années,
Saddam Hussein le faisait au nom de la Palestine, affirmant qu'aucune voix n'est plus forte que le bruit de la bataille. Le Hezbollah emploie la même formule sacrée. Il se sert
de la cause palestinienne comme n'importe quelle autre puissance politique.
Interviewer : Qui l'utilise ?
Iyad Jamal Al-Din : "Oui, parce
qu'Allah seul connaît nos véritables intentions. Saddam a attaqué Israël avec
des missiles - 38 missiles, je crois. Gamal Abdel Nasser a combattu Israël
pendant 50 années, Kadhafi a poussé des cris au nom de la Palestine, et les
dirigeants arabes parlent au nom de la Palestine. Mais regardez dans quel état se
trouvent les Arabes. Voyez l'état des Arabes en Palestine, des Arabes vivant
dans la ligne verte de 1948 …"
N'importe quel voleur,
contrebandier ou menteur peut prétendre libérer la Palestine, et l'histoire
chantera ses louanges
Interviewer : Le Hezbollah est-il
responsable du problème du développement dans le monde arabe ?
Iyad Jamal Al-Din : D'autres partagent
cette responsabilité. Il n'est pas le seul à avoir combattu pour la Palestine.
Le Hezbollah a été fondé en 1982, et la Palestine a été perdue en 1948. De 1948
jusqu'au au Jour du Jugement - je ne sais pas combien de temps ce conflit va
durer… Il y a ceux qui brandissent la bannière de la Palestine, tout en
opprimant leurs peuples au nom de la Palestine. Les gens comme Saddam disent qu’ils
libéreront la Palestine, mais perdent leurs propres habitations. Il disait qu'il
libérerait la Palestine du fleuve du Jourdain à la mer Méditerranéenne, et il a
perdu l'Irak dans sa totalité. Le slogan de la Palestine est un slogan
attractif mais trompeur. Il est attractif parce que n'importe quel voleur,
contrebandier ou menteur peut prétendre libérer la Palestine, et l'histoire
chantera ses louanges.
Interviewer : Pensez-vous que le
Hezbollah emploie le slogan de la Palestine pour masquer son programme politique
?
Iyad Jamal Al-Din : C'est, à mon
avis, évident. Comme j'ai dit, n'importe qui peut se servir de la cause
palestinienne. Montrez-moi un Libanais chiite - bien que je n'aie pas le droit
d'intervenir dans les affaires libanaises, parce que les habitants de ce pays
sont libres… Mais n´y a-t-il pas d'autre voix chiite
au Liban hormis celle du Hezbollah et des siens ? N'y a-t-il pas des
intellectuels ? Pourquoi quelqu´un comme Ali Al-Amin est-il opprimé ? Pour ne
parler que de lui, qui n'a ni parti politique, ni milices, ni journal, ni radio
ou station de télévision derrière lui. Il ne représente pas une menace. Il a
juste une opinion. Ils ont incendié sa maison et so n
bureau. N'est-ce pas une honte ?