www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
Par Tashbih Sayyed, rédacteur en chef
de Pakistan Today, hebdomadaire basé en Californie, président du Conseil de la
Démocratie et de la Tolérance
Traduit par Albert Soued, écrivain, www.chez.com/soued
Le dicton qui dit « là où il y a
une bonne volonté, il y a une issue » ne s’applique pas à ladite
« feuille de route ». Car toute bonne volonté qui fait fi des
réalités est vouée à se perdre dans la nuit de la terreur. La feuille de route
est futile, car elle présente une volonté de paix qui ne tient pas compte des
écueils historiques.
Pour commencer, ce plan ne distingue
pas entre l’agresseur et la victime de l’agression. Il met au même niveau la
responsabilité les Palestiniens et celle d’Israël. Et il ne reconnaît pas le
rôle négatif joué par les pays environnants tels que la Syrie, l’Iran, le
Liban, l’Arabie Saoudite ou l’Egypte. Car il n’y aurait pas eu de conflit entre
les parties si ces voisins arabes
avaient accepté la création d’Israël. Non seulement ils n’ont pas
accepté cette création, mais ils ont aussi érigé en politique l’établissement
d’un climat antisémite pour être sûrs que ce nouvel état ne puisse survivre. Et
pour atteindre leurs objectifs antisémites, ces états arabes ont réalisé un
certain nombre d’actions sur le court et le long terme.
Dans le court terme, ils ont
lancé en permanence des raids, des guerres, des émeutes et des guerillas
locales ; ils ont créé et entretenu le problème des réfugiés pour le long
terme. Les Palestiniens ont été encouragés à quitter leurs foyers en 1948, puis
ils ont été forcés à rester en situation de réfugié permanent. Pourtant les
pays arabes n’étaient pas surpeuplés et auraient pu recevoir leurs frères, car
ils avaient de plus besoin de main d’œuvre ; et ils ont refusé de le
faire.
Les territoires qui étaient destinés
aux Palestiniens par l’ONU sont tombés sous le contrôle de l’Egypte et de la
Jordanie, et on a accepté cette situation sans état Palestinien jusqu’en 1967,
quand Israël a repris le contrôle de ces territoires.
Aujourd’hui les deux points les plus
épineux concernent Jérusalem et le
« droit de retour » des réfugiés Palestiniens.
La question de Jérusalem a
constamment été utilisée pour exciter la sensibilité religieuse des Musulmans,
et pas seulement au Moyen Orient. La rhétorique de la « terre
sainte » musulmane occupée par les Juifs et les Chrétiens contribue à
transformer tout conflit local en une guerre entre l’Islam et le Judaïsme.
Cette dialectique sur Jérusalem sert de catalyseur aux Islamistes pour
radicaliser les masses musulmanes et les contrôler.
Ainsi le conflit israélo-palestinien
s’est ancré progressivement dans la conscience collective musulmane et fait
partie de sa psyché.
L’écueil le plus évident sur le
chemin de la paix est le droit de retour des Palestiniens. Il faudrait que les
grandes puissances expliquent aux Palestiniens qu’il s’agit là d’une utopie.
Car soulever cette question entraîne une animosité contre l’Etat Juif.
Selon mon opinion, la question des
réfugiés a été instrumentalisée pour détruire l’Etat d’Israël de l’intérieur.
Comment peut-on croire qu’Israël puisse survivre si les Juifs deviennent une
minorité ? L’arrivée de millions de réfugiés renie l’idée même d’un Etat
Juif.
En ce qui concerne Jérusalem, cette
ville n’appartient pas aux musulmans seulement. Jérusalem a la même importance
pour les Juifs et pour les Chrétiens que Médine ou la Mecque pour les
Musulmans. Toutefois aucune religion n’a plus de droit sur Jérusalem que le
Judaïsme, dont le peuple n’a jamais cessé d’être relié à elle, malgré des
siècles d’exil, de persécutions et de massacres.
Les Palestiniens doivent limiter
leurs revendications à la création d’un état. Et cette création devrait être
accompagnée d’un engagement qu’une fois créé, cet état ne devienne pas une base
du radicalisme et de l’antisémitisme musulmans. Le monde entier doit
reconnaître que tout état qui est antisémite sur les plans psychologique,
culturel et religieux sera toujours le terreau du terrorisme.
La feuille de route ne doit pas
essayer d’être symétrique quand elle aborde le conflit israélo-palestinien, car
il y a un monde entre les vrais objectifs des parties. Quand les Palestiniens
ont rejeté toutes les occasions offertes pour faire la paix (1), se laissant
berner, abuser et exploiter par des fondamentalistes, Israël était occupé à se
défendre pour survivre ! Sous l’influence de dictateurs, de despotes et de
terroristes, les Palestiniens ont passé leur temps et dépensé leur énergie
pendant ces dix dernières années à nier aux Juifs leur droit à la vie, en se
basant sur des supposés versets coraniques.
Ainsi il serait injuste que la
feuille de route fasse un parallèle entre les obligations des uns et des autres,
mettre un terme à la violence « et » se retirer des territoires.
C’est comme si on condamnait à la fois la victime et son agresseur. La présence
d’Israël en Judée, en Samarie et à Gaza et les restrictions imposées dues aux
besoins de sécurité ne sont pas des actes d’agression, mais des mesures de
prévention, face à la violence quotidienne palestinienne. Et là on doit définir
des priorités. A moins que les Palestiniens ne cessent leurs actes de violence,
tout retrait israélien est une invitation à plus de terrorisme.
Ensuite il y a la question des
élections palestiniennes : des élections dans un état antisémite vont
entraîner au pouvoir des chefs totalitaires qui vont parrainer la terreur. A
moins de corriger deux générations éduquées à la haine de l’autre, les
élections mettront en relief l’ethos venimeux de la haine du Juif.
Enfin une majorité de Palestiniens
n’accepte pas l’existence d’Israël. Leur carte de la Palestine ne mentionne pas
cet Etat. Abou Mazen ne représente pas la volonté nationale. Le Hamas, le
Hezbollah et les brigades des martyrs d’Al Aqsa sont les maîtres de
l’opinion. C’est pourquoi toute élection sans une longue préparation de l’ethos
des masses est un certificat de décès
de l’Etat Juif. En précipitant la création d’un Etat palestinien, les
Etats-Unis sont en train de détruire tous les acquits de la guerre contre la
terreur depuis le 11 septembre 2001.
(1) note du traducteur : au moins
6 occasions se sont présentées en 55 ans !