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PREFACE DU LIVRE
"GAZA LE GRAND MENSONGE"
DE CLAUDE MONIQUET
De Mohamed
Sifaoui, journaliste et écrivain
http://www.mohamed-sifaoui.com/ - blog du 14/10/09
Editeur
du livre: Ed "Boîte de Pandore" 2009
Je pense
qu’il est des moments où il ne faut pas tourner autour du pot ou chercher
des déclarations alambiquées pour affirmer une position par rapport à un conflit
qui suscite toutes les passions. Je tiens à le dire ex abrupto, clairement
et sans ambages : dans la guerre qui oppose Israël au Hamas, je soutiens
littéralement l’armée israélienne dans sa lutte légitime contre cette organisation
terroriste portée par cette idéologie fasciste qu’est la doctrine des Frères
musulmans. Et je vais exprimer les raisons d’une telle position de la manière
la plus claire possible. Je suis musulman, démocrate et laïque, homme de gauche,
et je suis très sensible à la cause palestinienne et, par ailleurs, très attaché
au droit de cette population à disposer d’un Etat souverain, libre, moderne,
démocratique et prospère, vivant en sécurité dans un cadre d’une paix juste
et durable, aux côtés d’Israël.
D’aucuns
pourraient dire : mais quelle contradiction ! Comment peut-on être
"pour les Palestiniens" et soutenir l’action militaire israélienne
contre le Hamas ? Je vais en donner les explications dans cette préface
que j’ai l’honneur de faire pour introduire l’ouvrage de mon ami Claude Moniquet qui, livre, chapitre après chapitre, tous les
arguments qui montrent que lorsqu’on se reconnaît réellement dans les valeurs
universelles et, quand on est attentif au sort de la population palestinienne,
on ne doit pas, on ne peut pas, on n’a pas le droit de manifester le moindre
soutien pour une organisation comme le Hamas.
Le mérite
de ce livre c’est qu’il saura faire sortir le lecteur du manichéisme ambiant.
le "mal" n’est pas là où beaucoup pensent le trouver. Claude Moniquet, expert international en matière de terrorisme et
d’islamisme, a cerné les spécificités d’une milice et d’un parti
"religieux" comme le Hamas. Il connaît surtout son côté obscur, ses manoeuvres, sa propagande effrénée et sa nature
idéologique. parce qu’il est erroné de croire qu’il s’agit d’un "mouvement
de résistance", comme il est très naïvement présenté dans certains médias,
qui lutte contre "l’oppresseur israélien". Dans ce genre de
formulations, on ne retrouve pas la vérité mais les résultats d’une publicité
mensongère qui dure depuis vingt ans. Le Hamas ne "résiste" pas, il
utilise un objectif et une revendication fort louables, la construction d’un
Etat palestinien, pour légitimer une idéologie qui s’inscrit dans une vaste
mouvance internationale et dont la finalité ne cherche autre chose qu’à
provoquer la transformation de tous les pays islamiques en des théocraties
totalitaires, à constituer une force importante afin de combattre les
démocraties et enfin de supprimer Israël de la carte du monde. Trois buts
contenus de manière explicite dans la doctrine salafiste
qui est celle des Frères musulmans et également du Hamas. Pour avoir un premier
aperçu, il suffit de lire les textes fondateurs de la milice palestinienne.
En
méditant sur le contenu de la charte de cette organisation terroriste,
d’ailleurs brillament décortiquée dans ce livre, l’on
s’aperçoit qu’il faut avoir de la sympathie pour les mouvements fascistes
européens des années 1930 et 1940 pour considérer que le Hamas est un parti
"respectable". Ou alors il faut faire preuve d’une condescendance et
d’un racisme déguisé, enfoui et non assumé qui tendraient à dire, en
définitive, que le fascisme est mauvais lorsqu’il s’exprime en Europe, mais
tout à fait "sympathique" quand ce sont des Arabes, des Palestiniens
qui l’embrassent. Rassurez-vous ! Ce que j’affirme là n’est point exagéré.
J’observe, en effet, depuis plusieurs années, cette tendance qu’ont certains
partis et milieux, en Europe, auto-déclarés "antifascistes" et de
gauche, qui s’accommodent étrangement de l’islamo-fascisme incarné par des
organisations comme les Frères musulmans dont le Hamas n’est que l’un des
avatars.
Que des
islamistes ayant pris pour base arrière certaines capitales européennes sortent
dans les rues, tous crocs dehors, prêts à en découdre avec le premier uniforme,
criant des "Allahou Akbar" et des
"Mort à Israël" ne permet d’abord qu’à me conforter dans mes
convictions sur le fait que ces milieux islamistes, leurs leaders, leurs
idéologues et leurs gourous sont des semeurs de haine et de discorde, des
ennemis de la paix et de la tolérance et, ensuite, qu’à confirmer qu’ils sont
malheureusement bien implantés dans les pays des droits de l’Homme. Mais que
ces mêmes islamistes brandissant des drapeaux d’organisations, tels que le
Hezbollah, le Hamas ou le "Djihad islamique", soient accompagnés,
soutenus et portés, dans leurs virées extrémistes, par des figures politiques,
médiatiques ou associatives se réclamant de la gauche, j’avoue qu’il y a là
quelque chose qui me dépasse. Cela n’a plus aucun sens à mes yeux parce que ces
prétendus gauchistes acceptent de marcher derrière, devant ou à côté des
emblèmes de l’extrême droite musulmane. Et pour l’homme de gauche que je suis,
ce spectacle est tout simplement insupportable.
Si
certains de ces militants gauchistes, dont peut-être quelques-uns sont sincères
dans leur démarche, ont été abusés, il est temps, pour eux, de se réveiller. On
ne peut pas raisonnablement se reconnaître dans des valeurs humanistes,
démocratiques, laïques, progressistes, féministes et universalistes et soutenir
des mouvements nihilistes, négationnistes, intégristes, sexistes, antisémites
et communautaristes dont l’idéologie est, quand même, une sorte de
"copier-coller" légèrement revu et corrigé du nazisme. Raison pour
laquelle, lorsque je vois l’armée d’un Etat démocratique, quelles que soient les
failles et les faiblesses de la politique de cet Etat, défendre une population
soumise, depuis huit ans, à des tirs réguliers de roquettes et réagir, en fait,
afin de faire cesser ces tirs, qui, faut-il le rappeler, n’ont été d’aucune
utilité pour la cause du peuple palestinien, je n’ai aucun complexe à
comprendre et même à justifier cette lutte légitime contre une organisation
terroriste dont le programme repose sur une idéologie fasciste.
Alors,
pourrait-on me rétorquer : mais que fait-on des victimes civiles ? Des
femmes et des enfants, tués lors des bombardements israéliens ? Je
répondrai la chose suivante : d’abord, l’humanisme n’est pas du côté de
ceux qui soutiennent le Hamas et la barbarie intrinsèquement liée à ceux qui
approuvent ou comprennent l’offensive israélienne. Les images de certaines
chaînes arabes - et principalement Al-Jazira -
exhibant, de manière indécente, des cadavres de civils ont bouleversé tout le
monde, y compris la société israélienne. Il n’est pas à mes yeux un être
normalement constitué, doté d’une once d’humanité, qui n’a pas été ébranlé à la
vue de ces images horribles.
Des
bombardements contre des cibles militaires provoquent malheureusement ce type
d’images. Depuis que les guerres existent, les populations civiles payent le
prix fort. Cela ne fait pas forcément, n’en déplaise, de celui qui bombarde
"un criminel de guerre". La question à poser est la suivante :
l’armée israélienne visait-elle des civils ? La réponse est non !
Parce que si tel était le cas, le bilan aurait été cinq , dix, cent fois plus
lourd. Dans la guerre qu’elles mènent aux Talibans en Afghanistan, les forces
de l’OTAN ont tué, lors de leurs bombardements, un millier de civils afghans
durant l’année 2008. Les forces de l’OTAN sont-elles pour autant passibles de "crimes
de guerre" ? La réponse est évidemment non !
Ce qui
provoque tant de pertes civiles est, me semble-t-il, dû à la nature de la
guerre qui a radicalement changé. Un conflit qui oppose une armée classique, à
une milice armée, elle même mélangée à la population, ne saurait qu’engendrer
des images terribles. Il est donc important de revenir sur le rôle et sur le
vrai visage du Hamas et surtout sur la responsabilité de ce groupe terroriste
dans la mort de femmes et d’enfants. Ceux qui instrumentalisent l’émotion de
l’opinion publique n’ont aucun intérêt à s’attarder sur cette question.
D’ailleurs, bien que se disant émus par le sort des civils, peu de manifestants
ont appelé le Hamas a cesser ses tirs. Je ne pense pas avoir aperçu, lors des
manifestations dites "pro-palestiniennes", des pancartes exigeant
l’arrêt des hostilités des deux côtés ni d’emblèmes montrant un attachement à
la paix, encore moins un seul slogan dénonçant les crimes du Hamas, ceux commis
d’abord contre leurs propres "frères du Fatah", ensuite, ceux contre
les civils du sud d’Israël qu’ils continuent de viser. Ce que j’ai vu, c’est ce
que d’aucuns ont vu, des accusations de "génocide", alors que le
terme a une définition bien précise ; des amalgames antisémites comparant
les Israéliens aux nazis ; des appels au djihad ; des banderoles sur
lesquelles était faite l’apologie de l’image d’Hitler et j’en passe.
Cet
ouvrage revient, cela dit, en détail sur ce qui a fait de ces manifestations
des marches honteuses porteuses de messages inacceptables. Ce que j’ai vu, et
ce que d’aucuns ont vu, ce sont des cris de haine et de slogans antisémites. Ce
que j’ai vu, et ce que d’aucuns ont vu, c’est une majorité de manifestants - et
je sais que ce n’était pas le cas de tout le monde - qui marchait davantage
pour marquer leur rejet d’Israël que leur attachement aux Palestiniens. C’est
dire qu’en tant que citoyen très attentif au sort des Palestiniens, je ne peux
pas accepter que l’avenir de ces derniers se construise sur la destruction
d’Israël, sur les cendres des Israéliens ... sur les cendres des Juifs. Ce
serait une honte pour les Palestiniens, ce serait une honte pour les Arabes, ce
serait une honte pour les musulmans et c’est inacceptable pour l’humanité.
L’inverse est naturellement valable, mais force est de reconnaître que hormis
quelques groupuscules d’excités, personne en Israël ne parle de destruction de
la Palestine.
(...)
Ce
livre est donc essentiel pour la compréhension de la véritable nature du
conflit qui oppose Israël à un groupe terroriste et, par ailleurs, tout aussi
nécessaire pour clarifier ce que cache le drapeau du Hamas comme idéologie et,
davantage, ce que signifie marcher derrière cet emblème.