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Un Côté Recherchait la Paix tandis que l'Autre
Voulait la Guerre
Le Cheikh Palazzi, Grand Mufti de Rome a déclaré:
"Nous (musulmans) devrions nous réjouir que les juifs soient retournés
en Israël et qu'ils y aient fondé un Etat. C'est un grand signe pour nous
car, dans le Saint Coran, il est écrit que le Mahdi reviendrait dans ces temps
là"
Et aussi: "il est évident que les juifs retournés en terre d'Israël
font reverdir les terres de Palestine, comme si cette terre reconnaissait ceux
à qui elle appartient".
Interview de Nonie Darwish par
Marc Tobiass
www.harissa.com 11/03/11
Marc Tobiass : Qu'est-ce qui
vous a incitée à créer le site "Arabs for Israel" ?
Nonie Darwish : Ma décision est le fruit de plusieurs étapes
déterminantes.
Évidemment, lors de mon enfance en Égypte et à Gaza, je partageais la haine des
Juifs et des Israéliens inculquée dans le milieu arabe. J'étais endoctrinée
comme tous les autres. Mais quand j'ai émigré aux États-Unis en 1978, j'ai commencé
à réaliser qu'il y avait une autre réalité complètement ignorée par les Arabes,
parce que volontairement occultée.
On nous a toujours enseigné que les Juifs sont venus dans la région comme des
étrangers, des occupants. Personne n'a jamais laissé entendre que les Juifs
avaient des racines historiques sur cette terre du Proche-Orient.
Curieuse de nature, je me suis donc intéressée à la question.
Parallèlement, en vivant dans un milieu multiculturel aux
États-Unis, j'entendais souvent des Juifs et des Chrétiens parler de paix, de
compassion, de pardon et de tolérance.
Ils demandaient souvent ce que l'on pouvait faire pour parvenir à la paix avec
les Arabes.
En revanche, je n'entendais jamais de tels propos du côté de mes amis arabes.
Il n'était question que de haine envers Israël et les Juifs.
Je réalisais alors qu'un côté recherchait la paix tandis que l'autre voulait la
guerre.
En tant que journaliste, l'idée m'était venue d'écrire un
article pour promouvoir la paix, mais je restais paralysée, de peur de me
couper du milieu Arabe.
M. Tobiass : Alors justement qu'est-ce qui a
déclenché votre courage pour oser prendre la parole et dire ce qui semble être
"irrecevable" dans le monde arabo-musulman ?
N Darwish : J'ai d'abord eu la hantise d'être confrontée à la haine
des miens, si je m'autorisais à dire du bien des Juifs et d'Israël. Ma
première motivation à soutenir Israël remonte à une dizaine d'années. À
l'époque, mon frère a eu un accident cérébral alors qu'il était de passage à
Gaza. Dans son entourage, tous les Arabes lui ont dit que s'il voulait avoir
une chance de survivre il ferait mieux d'aller se faire soigner à hôpital
Hadassah en Israël plutôt qu'au Caire. Quand j'ai appris que l'hôpital
Hadassah lui avait sauvé la vie, je me suis sentie reconnaissante envers les
médecins de l'hôpital, mais aussi envers les autorités israéliennes et le
peuple juif.
Je découvrais un aspect de la réalité israélienne que l'on nous avait toujours
caché. Une fois de plus, j'ai eu le désir de prendre la plume pour en parler,
mais j'avais encore la hantise d'être confrontée à la haine des miens si je
m'autorisais à dire du bien des Juifs et d'Israël.
Quelques années après, je suis retournée pour la première fois en Égypte afin
de faire découvrir le pays à mes enfants nés aux États-Unis. Cela a été un choc
!
Les Frères musulmans s'étaient renforcés et la société s'était radicalisée. Les
discours de haine avaient empiré et se propageaient davantage alors que,
parallèlement, je découvrais plus de chômage encore, de pauvreté et de
corruption que par le passé.
Dans la presse, aucune mention de cette
réalité. En revanche, les journaux rendaient Israël et les États-Unis
responsables de tous les malheurs du pays. Cela m'avait profondément déprimée,
mais le pire m'attendait au lendemain de mon retour aux États-Unis, avec les
attentats du 11 septembre.
Je me suis réveillée avec les images d'un avion percutant la deuxième tour des
Twins. Je me suis immédiatement dit que c'était là le résultat du jihad que je
venais de laisser derrière moi en Égypte. Les États-Unis étaient à leur tour
frappés par le poison, comme si le jihad dont j'étais issue me rattrapait en
Amérique.
Devant cette horreur, j'ai ressenti soudainement une grande empathie pour
Israël qui est victime du terrorisme depuis plus de cinquante ans ! Et comme je
savais que le public était très mal informé sur tout ce qui touche au conflit
israélo-arabe, j'ai décidé qu'il fallait lui déciller les yeux, lui dire la
vérité.
Il y a beaucoup de contradictions dans le Coran. Le mot "Palestine"
n'y figure pas alors que les enfants d'Israël y sont bénis à plusieurs
reprises. Le Coran mentionne également que les enfants d'Israël seront
rassemblés en Terre promise avant la fin du monde.
Ce verset (17 :104) implique normalement qu'aucun Musulman ne doit s'opposer au
rassemblement des Juifs en Terre promise, car ce serait aller contre la volonté
d'Allah.
Le problème est que l'on perçoit pratiquement deux textes dans le Coran : ce
que Mohamed avait écrit d'abord à la Mecque - texte modéré -, et ce qu'il a
ensuite écrit à Médine, beaucoup plus virulent et plein de colère.
L'autre problème c'est que la majorité des Musulmans ne différentient pas ces
deux textes, ou alors privilégient le second qui est chronologiquement
postérieur - comme s'il annulait le texte de la Mecque. Et comme il n'y a pas
d'autorité suprême pour trancher en faveur d'un Islam modéré et que peu de Musulmans
lisent réellement le Coran dans son intégralité, ils ne savent pas vraiment de
quoi il est question. Ils sont le plus souvent
abreuvés de sermons extrémistes.
M. Tobiass : Pourquoi exalte-t-on plus volontiers
la violence et l'agressivité plutôt que la modération dans les rangs de l’Islam
?
N. Darwish : À cause du sentiment qu'il faut haïr pour faire le jihad
- la guerre sainte contre tous ceux qui ne sont pas musulmans -, que seuls le jihad et le martyre sont source d'honneur et
de fierté. C'est l'interprétation de la majorité. Mais les tenants
de cet Islam profitent de la richesse et de la puissance que leur procure de
nos jours le pétrole pour diffuser leur Islam à travers le monde.
M. Tobiass : Vous avez écrit qu'il est
regrettable que les Arabes n'aient pas fait preuve de leur hospitalité
légendaire pour accueillir les Juifs de retour au Proche-Orient, et qu'ils
auraient dû les accueillir comme une bénédiction plutôt que comme une
menace.
N. Darwish : Oui, absolument. Ils auraient dû dire aux Juifs qu'ils
étaient les bienvenus dans la région. Cela aurait été un signe de force et non
de faiblesse. Ils auraient dû accueillir les Juifs qui fuyaient l'Europe après
la Seconde Guerre mondiale….
Je ne comprends pas pourquoi les Arabes ont pris le parti des nazis pendant la
Seconde Guerre mondiale. Imaginez-le bien que cela aurait été pour l'Islam une
attitude hautement morale. Quelle aurait été sa grandeur si nous avions
accueilli les Juifs désespérés qui fuyaient les persécutions ! Au lieu de cela,
les Arabes ont choisi la guerre et le terrorisme.