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Nous sommes en guerre
à l’extérieur comme à l’intérieur de nos frontières
Par Gilles-William Goldnadel, avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox.
17/11/21
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Gilles-William Goldnadel: “Nous sommes en guerre à l’extérieur comme à l’intérieur de nos frontières”
L’avocat regrette que le principe de précaution ne soit pas invoqué dans cette crise, notamment à l’aune des déclarations de François Hollande sur la présence de terroristes parmi les migrants en 2015.
La semaine qui vient de s’écouler devrait être de nature à convaincre définitivement les sceptiques, les réfractaires et les mal voyants que nous sommes en guerre. Mais en cette matière déraisonnable, où la cécité règne, je n’y crois guère. Qu’importe, il ne m’est pas interdit d’essayer au moyen de l’actualité, en espérant que les chroniques les plus belles soient les plus désespérées. Et l’actualité de cette semaine m’aura aidé au-delà de toute désespérance.
D’abord, évidemment, en raison de l’agression migratoire menée cyniquement contre la Pologne – et donc contre nous par capillarité – par la Biélorussie. Je n’entends pas ici l’analyser par le menu, notre journal s’en est chargé. Je voudrais en dévoiler les sens cachés.
Elle est d’abord celle de la brute épaisse contre la chrétienne faiblesse. Si par hypothèse extraordinaire autant qu’absurde, la Pologne avait expédié des milliers de Syriens ou de Libanais vers la Biélorussie, nul ne doute que Loukachenko aurait fait donner la troupe sans état d’âme, faute d’en posséder.
Mais ce lieu commun ne saurait me dispenser de visiter un endroit moins exploré de notre psyché occidentale tourmentée : cette situation faite à la Pologne résulte avant tout de ce que biélorusses et ces migrants du Moyen-Orient – qui ne sont pas non plus les enfants de chœurs que d’aucuns médias se plaisent à dessiner – misent sur la faiblesse psychologique et politique de l’Europe crépusculaire, mais encore argentée.
Dans ce cadre, on voit bien que l’Europe politique aura contribué à affaiblir et désarmer la nation polonaise et son peuple plutôt qu’à les défendre. C’est elle qui les punit financièrement au prétexte qu’un tribunal constitutionnel a eu le front de prétendre que les lois fondamentales de ce pays théoriquement souverain étaient supérieures à la loi européenne, ce qui est juridiquement possible et que la Cour de Karlsruhe avait pu affirmer sans essuyer de remontrance. Mais ce qu’une juridiction d’une Allemagne dans la repentance post-nationale peut invoquer, la Pologne catholique, patriotique et conservatrice ne le peut. Ses aspirations sont l’exact contraire des prétendues «Valeurs» d’une Europe qui ne déteste rien plus que les racines identitaires et culturelles cultivées et la souveraineté nationale revendiquée, sans avoir eu l’idée de consulter les peuples avant que de les proclamer.
Dans ce cadre multiculturaliste et fédéraliste, l’idée de défendre une frontière nationale contre une invasion est une abomination. La France macronienne et européiste y avait même longtemps répugné contre un virus mortel invasif, au mépris de la vie des gens.
C’est dans ce contexte idéologique inconscient mais mortifère qu’on doit comprendre le refus européen de financer les murs réclamés par les Polonais pour se protéger de l’invasion qui vient. Un mur épais peut bien protéger une banque mais certainement pas la frontière d’un État-nation dont le concept même est honni. Mieux vaut laisser passer l’envahisseur qui ne saurait être considéré comme un ennemi.
Car, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’envahisseur, sans uniforme, fait figure de victime et l’envahi ne saurait faire mauvaise figure, sauf à passer pour un hideux salaud.
C’est dans ce contexte psychologique culpabilisant largement masochiste que François Hollande a révélé benoîtement au procès du Bataclan, ce qui n’était du reste qu’un secret de Polichinelle, à savoir qu’on savait que se dissimulaient parmi les migrants qui arrivaient en masse avant le 13 novembre 2015 des terroristes islamiques. Mais on se doit surtout de comprendre que dans la France pathologiquement culpabilisée, la préférence pour l’Autre, ce que je nomme depuis longtemps la “dilection mortelle pour l’altérité” est encore plus sacrée que cette vie humaine des Français pourtant sanctifiée. Plus sacrée que la vie de nos enfants. Il était donc interdit de se poser la question philosophique de savoir si, au nom du principe naturel de précaution, il n’aurait pas été plus impérieux de refuser l’entrée d’un seul migrant – au demeurant sans papiers – pour protéger la vie d’un seul enfant français. Mais, d’évidence ce principe de précaution n’est légitime que pour nous protéger du maïs génétiquement modifié.
De la même manière, il serait moralement indécent de suggérer que parmi les migrants islamiques syriens ou africains qui forcent l’entrée de la Pologne, mais aussi de l’Italie ou de l’Angleterre, d’aucuns sont envoyés pour semer la mort et le chaos.
Nous sommes en guerre. Des ennemis intérieurs assistés de collaborateurs d’extrême gauche idiotement utiles la préparent.
Ainsi, le meurtrier condamné à la perpétuité de la pauvre Mireille Knoll, sacrifiée parce que juive, dont j’ai eu l’honneur de défendre la famille, avait la carte de l’Algérie tatouée sur le torse, mais parlait de la France comme d’”un putain de pays” qui décerne des médailles aux tueurs d’Arabes. C’était aussi un admirateur de Coulibaly, le massacreur de l’Hypercasher.
Voilà pourquoi je ne cesse de vouloir expliquer que l’antisémitisme islamique d’aujourd’hui en France est un cocktail détonant de judéophobie culturelle et de racisme anti-français au carré. Le Juif n’étant plus vu comme un métèque apatride, ainsi que le regardait l’extrême droite d’hier, mais comme un français blanc au carré.
Nous sommes en guerre. Comme le disait ce triste vendredi 13 le si courageux Boualem Sansal à Alexandre Devecchio : “Le scénario le plus probable est la guerre civile, avec à terme la libanisation du pays ou son algérianisation“.
Nous sommes en guerre, mais, comme disait l’auteur du Livre de ma mère, il ne faut pas le dire aux petits enfants.
Et pourtant, il faudra bien la faire. Pour la gloire de nos pères.