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NOËL A AUSCHWITZ
Chroniques séculières et pastorales de la guerre
métaphysique
Le 23 décembre
2006
Avec mon épouse
et mon fils aîné, nous nous sommes rendus à Auschwitz
- Birkenau (1). Ce jour-là, seuls quelques rares visiteurs s’étaient
hasardés à visiter ces lieux de la plus grande déréliction du monde, conçue par
des hommes envoûtés par une idéologie mortifère, irrationnelle. Pendant quatre
heures, nous avons arpenté cette frontière de l’enfer, gorges nouées et yeux
gonflés de larmes. Tout ce que nous savions jusqu’alors n’était que livresque,
films et photos d’horreurs abstraites, inassimilables à notre entendement, mais
ce jour-là, nous avons entendus dans
nos coeurs les plaintes et la souffrance sourdant de baraquements aux briques
rouges pétries de sang innocent, noircis des cendres de corps calcinés.
Toute personne
qui veut connaître la mesure de son humanisme devrait s’y rendre, notamment les
dirigeants des nations, les maîtres à penser et tout homme de bonne volonté.
Les prétendants à
A Auschwitz, ils
auront pris conscience à quel point Le
peuple de la mémoire est réellement présent,
vivant et vigilant. Il ne sera plus jamais « victimable », ni bouc émissaire de la géopolitique des
nations et des hommes.
Cette aune de
l’éthique et de l’équité, qui que ce soit ne l’apprendra jamais d’une
cathédrale ou d’une chapelle, Sixtine soit-elle, d’un temple protestant, d’une
Mecque ou d’une mosquée d’or, d’une université ou d’un muséum. Mais à
Auschwitz, marchant seul, sans délégation officielle ni média, il pourra
réaliser à quel point le Mal peut s’incarner en l’être humain, si cultivé
soit-il. Il saura enfin, paradoxalement,
que Dieu existe, le laissant libre d’incliner vers le bien ou le mal. En
l’occurrence, jusqu’au Mal absolu, degré zéro de l’humain.
Depuis ce
printemps de 1940, Auschwitz est devenue la référence de l’inhumanité dont est
capable le genre humain dans son orgueil de la connaissance et de son instinct
de mort destructeur. Visiter ce haut lieu du Mal peut marquer au fer rouge la
conscience de quiconque y cèderait, par lâcheté négativiste ou d’un haussement
d’épaules..
Auschwitz
symbolise toute l’horreur dont est capable l’être humain. Même les grands
prédateurs de l’espèce animale seraient épouvantés s’ils en avaient
connaissance. Sceau du crime organisé, Auschwitz est l’étendard de tous les
holocaustes génocidaires passés et… à venir, le glaive haineux de toute
liberté individuelle, le vortex de la barbarie planifiée, le viol de la dignité
de la vie et, plus profondément, l’arène d’une frontal combat spirituel
avec Dieu.
Auschwitz,
c’est l’échec de la civilisation occidentale du XXème siècle.
A travers les
âges, la morale de l’être humain n’a pas évolué d’un iota. Un million cent
mille juifs d’Europe, selon les chiffres avancés au Muséum d’Oswiecim (2).
Cette haine irrationnelle et récurrente des juifs de notre temps
provenait-elle (à nouveau) du fait d’être les témoins gênants de l’existence de
Dieu ? Contrariaient-ils seulement l’exaltation fantasmatique d’une prétendue
« race » blanche aryenne allemande supérieure (génétiquement celle
d’Esaü-Edom) à celle de Jacob-Israël ? Auschwitz relève d’un ordre
ontologique.
Ce lieu de ténèbres
manifeste l’effondrement éthique de la société moderne. Il obère l’avenir et
raccourcit le temps qui reste avant que n’advienne le jour du Jugement.
Hitler plaça
l’enjeu suivant : « …il ne s’agit pas de conquérir des peuples,
mais uniquement de conquérir des terres pouvant êtres cultivées ». Formule simpliste d’un projet National Socialiste
consistant à « réclamer des terres et des sols pour nourrir le peuple
allemand et répartir le surplus de ses habitants » ?
Ce programme
initial révéla rapidement ses véritables intentions :
« J’ai
donné l’ordre de fusiller chaque personne qui, ne serait-ce que par un seul
mot, oserait critiquer le fait que le seul but de la guerre n’est pas
l’atteinte des limites définies, mais l’anéantissement physique de l’adversaire ».
On y retrouve
les éléments du chantage à la terreur jihadiste…
du Hamas revendiquant des terres et plus encore, en échange d’une paix
illusoire (ou trêve tactique).
Heinrich
Himmler, responsable de la police et de
« Notre devoir n’est pas de germaniser
les pays de l’Est (…) nous voulons par contre veiller à que l’Est soit peuplé
de gens, de pur sang allemand germanique ». Paroles racistes parfaitement explicites
auxquelles faisaient écho celles du Ministre de
Nantis de ce
programme, « les surhommes aryens » et leur formidable machine de
mort entreprirent l’anéantissement des « sous-hommes », notamment par
la « la solution finale de la question juive ».
Quelle étrangeté
que de se focaliser sur une population trimillénaire, désarmée et dispersée aux
quatre coins de la terre. Cela montre bien l’irrationalisme de l’ordre
hitlérien. Etant nés « juifs » et se différenciant des sous-hommes européens, leur droit de
vivre ne devait pas exister.
En fait,
implicitement, témoins de l’existence de Dieu, les juifs devaient être
éliminés. Plus de témoins, plus de jugement divin à craindre. Cette intention à
leur endroit et pour un même mobile, fut tentée à plusieurs périodes de
l’Histoire (les empires babylonien, égyptiens, romains).
N’est-ce pas la
caractéristique d’une guerre métaphysique qui se poursuit continûment ?
Initiée à la
conférence de Berlin-Wannsee, cette volonté d’extermination des juifs
signifiait la « solution finale de la question de l’existence de
Dieu ». Ainsi, le concept nihiliste et existentialiste de « la mort
de Dieu » pouvait s’amplifier et se répandre, plus virulent que jamais.
Ignorant
l’opinion publique de
Cette stratégie diabolique
n’est pas sans rappeler celle d’un islamisme conquérant, par sa doctrine de la dhimmitude (soumission) appliquée aux
populations vaincues.
En l’occurrence
une dhimmitude polonaise basée sur la
terreur, version occidentale du nazisme.
A cette fin,
Hitler déclara : « Il est nécessaire de supprimer tous les
intellectuels polonais. Cela peut sembler dur, mais telle est la loi de la
vie » (octobre 1940). Une Loi de la vie par la mort de
la vie ? Alors que Dieu exhorte de tous
temps à ne choisir que la vie, rien que la vie, l’amour de la vie ! N’est-il
pas étrange que les islamistes radicaux préconisent également une doctrine de
la mort des juifs, puis des judéo-chrétiens et enfin des infidèles en général,
y compris par le martyr de l’impétrant. Des sections SS à têtes de morts aux légions islamikazes
actuelles…
Rien
de nouveau sous le soleil.
Exterminés à
70-75% dans les chambres à gaz dès leur arrivée, les juifs n’étaient pas
inscrits sur les listes des camps et ne portaient pas de numéros matricules
comme ceux qui étaient dirigés vers les camps de travail des prisonniers en
sursis. Les autorités du camp tenaient à effacer les traces de leurs crimes et
détruisaient méticuleusement documents et listes de transports où figuraient
les noms des victimes. Pour ce faire, ils avaient créé un système sophistiqué
de cryptogrammes et de dissimulation de la vérité concernant le gazage des
convois arrivants et le décès des prisonniers (le tout planifié et falsifié).
Là encore
l’ordre nazi appliquait (sans doute à son insu) le vieux principe religieux de
A chaque arrivée
des trains, le responsable du camp (Lagerführer
Karl Fritzsch) annonçait à ceux qui avaient survécu, parfois jusqu’à
dix jours, sans boire ni manger :
« Vous
n’arrivez pas ici dans un sanatorium, mais dans un camp de concentration
allemand d’où il n’y a qu’une seule sortie possible, la cheminée du
crématoire ».
Ainsi, les juifs
survivants avaient le droit de vivre quinze jours, les prêtres un mois, les
autres trois mois, car Hitler avait déclaré à ses SS : « Je ne veux pas que, des camps, on fasse un
hôtel... La terreur est l’arme politique la plus efficace. Chaque personne
apprenant ce qui l’attend dans le camp réfléchira à deux fois avant
d’entreprendre quoi que ce soit contre nous ».
Il semble que
les stratèges et les dirigeants du terrorisme islamique aient bien retenus
cette doctrine. L’arme de la terreur du III Reich redevient celle du troisième
millénaire, sous d’autres dogmes et drapeaux.
Par ailleurs,
dès 1939, la convoitise des richesses de l’Europe était programmée.
« Parmi
les objets de valeurs trouvés, surtout à l’arrivée des convois de juifs en
provenance d’Europe occidentale, raconte le Commandant d’Auschwitz, Rudolf
Höss, il y avait le plus souvent des choses de grande valeur, des pierres
précieuses évaluées à des millions, des montres en or et en platine garnies de
diamants d’une valeur inestimable, des bagues, des boucles d’oreilles, des
colliers d’une singularité qui en rehaussait la valeur, des millions de billets
de banque de tous les pays. Il arrivait souvent qu’une seule personne porte sur
elle des centaines de billets de mille dollars. Il n’y avait pas de cachette
dans les vêtements, dans les bagages ou dans le corps humain qui ne fut
utilisée. Après la fin de chaque action plus importante, les valeurs triées
étaient emballées dans des coffres et expédiées en camions à Berlin et à
Le principe de
la puissance d’un conquérant repose toujours sur sa cupidité et son
enrichissement provenant des pillages. Ce qui amène cette question :
l’islamisme conquérant du Moyen-Âge aurait-il put s’imposer sans la pratique
des razzias ? Quand à notre actualité, une razzia des richesses de l’Europe
n’est-il pas pris en compte dans les objectifs du jihad islamique ?
« Une
section spéciale de
En costumes de
bonne coupe, les banquiers de la mort se chargeaient ensuite de les gérer
diligemment. Dans une totale bassesse d’âme, les criminels nazis n’omettaient
pas de faire fructifier leurs forfaits par la profanation de millions de
cadavres.
Au-delà du
tribunal de Nüremberg, lorsqu’ils se présenteront devant Dieu, tous, jusqu’au
dernier auront à en rendre compte.
L’idéologie
nazie n’était pas la seule raison pour laquelle les tziganes étaient raflés à travers
l’Europe pour être dirigés vers les camps de la mort (Décret de décembre 1942
d’Heinrich Himmler, responsable de la police et des SS). Après les Juifs et les Polonais, ces derniers constituaient la
troisième catégorie d’êtres humains la plus nombreuse quand au nombre de
victimes d’Auschwitz-Birkenau. Leurs errances cosmopolites, leurs
marginalisations, leurs rejets de nombreuses nations, certes, mais aussi, la
grande probabilité d’ancêtres communs avec les juifs, ce qui les apparentait
(selon des recherches d’historiens) à une des dix tribus perdues d’Israël… Là
encore, troublant indice du combat irrationnel contre les juifs… témoins de
Dieu. En les singularisant de la sorte, les nazis leur conféraient une
communion de destin identitaire.
Juifs et gitans,
un même sang ? Le réalisaient-ils d’instinct ou par intuition
métaphysique ?
Dans
l’environnement des camps, les nazis estimaient à juste titre que la population
polonaise leur était hostile et s’en plaignaient : « La population
d’ici (Auschwitz) est fanatiquement polonaise et (…), elle déteste les SS et
serait prête à nous affronter. Chaque prisonnier qui réussit à s’évader peut
compter sur son aide dès qu’il arrive à rejoindre la première maison
polonaise ». 802 prisonniers, dont 45 femmes (396 polonais, 179
citoyens d’URSS et 115 juifs) tentèrent l’évasion et beaucoup y parvinrent,
d’autres furent repris et assassinés.
Auschwitz connut
également une résistance relevant de la foi en Dieu qui s’y exerçait
clandestinement. Un prisonnier polonais, Waclaw Stacherski, détenu dans les
sous-sols du « bloc de la mort » parvint à faire passer une lettre à
sa femme qui résume cette foi qui se vivait jusqu’au centre des morts-vivants
(le terrifiant block 11) : « Dieu existe, même s’il est tellement
difficile d’y croire aujourd’hui, et que Sa volonté se fasse. Hier, dimanche,
j’ai écouté par la fenêtre du sous-sol, la messe célébrée en cachette au
rez-de-chaussée. Ensuite, j’ai reçu la communion. On m’a envoyé l’hostie au
bout d’une ficelle ».
Lors d’une fête judéo-chrétienne,
une croyante nommée Iza, responsable de salle, a dit :
« Nous,
les prisonnières chrétiennes, nous souhaitons à nos sœurs juives qu’elles
recouvrent le plus vite possible leur liberté et qu’elles puissent célébrer
cette fête l’année prochaine au sein de leur famille ». Lettre d’un polonais avant d’être
fusillé : « Ma Stefcia bien-aimée, ma chère femme. C’est
aujourd’hui, le 31 octobre que je vais, innocent, être tué. Souviens-toi de
moi, ma chère femme et veille à ce que notre fille bien-aimée soit élevée dans
la piété pour que Jésus la protège. Montre cette lettre aussi à ma mère. Chère
mère. Chers frères et sœurs, vivez en paix et prenez soin de ma fille et de ma
femme. Que Dieu vous protège ! Priez pour moi »
Quelle soit
israélite, catholique, orthodoxe, protestante et quelles que soient ses formes
d’expressions et ses langues natives, la foi judéo-chrétienne survivait et
brillait au cœur de l’enfer nazi.
Les Mémoires du
Commandant d’Auschwitz, SS Oberstumban, führer Rudolf Höss racontent :
« … Le Führer a décrété
Dans la
filiation continue des tyrans, cet ordre d’un maître es-terreur exterminatrice
se retrouve 66 ans plus tard, par la négation de
Guerre
métaphysique toujours.
Dans la litanie
des bourreaux nazis (Hitler, Himmler, Eichmann), un autre extrait des mémoires
de Höss, Commandant d’Auschwitz précise les ordres reçus : « C’est
un travail dur et pénible qui exige l’engagement de toute votre personne, sans
tenir compte des difficultés qui surviendront peut-être. Les détails vous
seront communiqués par le Sturmbanführer Eichmann du Bureau Central de la
sécurité du Reich qui vous contactera prochainement. Les administrations
participantes seront informées par moi en temps utile. Vous devez garder au
sujet de cet ordre un silence complet, même devant vos chefs hiérarchiques.
Après votre conversation avec Eichmann, envoyez-moi tout de suite les plans de
l’installation prévue. Les juifs sont les ennemis éternels du peuple allemand
et il faut nécessairement les extirper. Tous les Juifs que nous aurons entre
nos mains doivent être anéantis maintenant, pendant la guerre, et cela sans
aucune exception ».
L’obéissant
bourreau d’Auschwitz finira pendu, Hitler se suicidera.
En dépit des
solennels plus jamais ça, la lourde
chaîne des nouveaux leaders génocidaires d’aujourd’hui se poursuit
toujours : Saddam Hussein, Ben Laden, Ahmadinejad et autres méga criminels
en devenir. Elle ne sera brisée qu’à la venue du Messie qui jugera les nations
et les hommes.
©
François Celier.
(1)
Auschwitz et Birkenau figurent depuis 1979 sur la liste du Patrimoine
Mondial de l’UNESCO
(2)
Cet article représente une première chronique d’une série de 30. Apolitiques et d’un caractère
ontologique, ces analyses métaphysiques se singularisent par une argumentation
spirituelle sur les conflits passés, présents et à venir. Bien qu’étant une
menace planétaire, l’exaltation du jihad islamique
ne concerne pas l’ensemble des musulmans de l’Oummâ (plus d’un milliard de croyants dont il convient de respecter
la foi). Par contre, il est nécessaire de dénoncer les leaders musulmans
extrémistes, idéologiquement politisés, et de les neutraliser.
Nda : Avec mes remerciements
à Teresa et Henryk Swiebocki, rédacteurs de l’ouvrage « Résidence de la
mort », que je recommande. Editions Bialy Kruk.