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RAPPEL AUX NON-JUIFS
SOUTENIR ISRAËL, C’EST AUSSI DEFENDRE CERTAINES
VALEURS FONDAMENTALES
Par Francine Girond pour Guysen International News
Jeudi 13 mars 2008
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Lorsque des victimes civiles sont massacrées par des
terroristes, c’est toute l’humanité qui est mise en péril.
Quand ces victimes sont des enfants, délibérément désignés avec préméditation,
c’est le sens même de la vie qui échappe à cette humanité.
Il serait simplement humain d’attendre une seule et unique réaction spontanée:
la condamnation sans aucune condition, sans aucune nuance.
Or, s’il s’agit d’Israël, et d’enfants israéliens, une sorte
de tabou refait toujours surface. Rares, dans les milieux non-Juifs, sont
ceux qui condamnent cet acte barbare sans, au mieux, « comprendre » ce qui
a poussé l’assassin ; au pire, le justifier.
Le soutien à Israël revêt quelque chose de suspect et sa critique systématique
va forcément de soi, y compris dans les milieux intellectuels, enseignants,
littéraires et bien formés. Et s’il arrive de vouloir entamer une discussion,
deux attitudes, somme toute assez violentes, s’imposent : le déni de la réalité
historique et l’accusation de partialité.
Alors qu’il ne serait pas interdit d’échanger sereinement des points de vues
divergents sur la politique étrangère de n’importe quel pays, avec les mêmes
principes de départ.
Par exemple, que ne faut-il pas aller rechercher sur internet le texte de
l’ONU de novembre 1947 pour prouver qu’à l’origine, c’est bien la création
d’un état « juif » qui a été votée à la majorité… et ce n’est pas suffisant
parce qu’il est alors rétorqué qu’il faudrait s’insurger contre ce qui ressemble
alors à une théocratie, puisque certains peuples comme les Druzes ne peuvent
pas en substance se reconnaître dans cette définition. Alors, il faut expliquer
qu’il existe un parti arabe, des Arabes élus démocratiquement à la Knesset,
selon la spécificité de cet Etat.
Que cela plaise ou non, la création de l’Etat juif d’Israël a légalement été
votée, et soutenir l’existence de cet état, c’est défendre les valeurs de
la démocratie et de la liberté d’opinion.
Mais la critique persiste : un intellectuel européen, universitaire de premier
plan, m’objectait récemment qu’il fallait être plus exigent avec Israël parce
que, justement, ce pays était supposé se conformer aux règles de la démocratie
alors que les dictatures islamistes voisines étaient dirigées selon des principes
contraires à la civilisation.
Si cette remarque est très juste, et elle le serait aussi pour nombre de pays
européens, il n’en reste pas moins qu’elle n’est pas alléguée au bon moment.
Ne serait-il pas tout aussi juste de hiérarchiser les priorités ? de commencer par lutter contre les violations les plus meurtrières
des droits humains ?
Soutenir Israël, c’est défendre aussi les valeurs des droits de l’homme, et
des droits de la femme. Et l’argument suprême s’exprime : les Palestiniens
de Gaza souffrent et crèvent… comment faire comprendre que, pour améliorer
le sort des Palestinien, pour les sauver, on a vraiment intérêt à soutenir
Israël ?
Peut-être en posant quelques questions : selon le rapport publié le 6 mars
dernier par différentes organisation humanitaires, le peuple palestinien de
Gaza, dont la majorité des familles gagne moins de 1,2 dollars par jour, connaît
la pire des situations depuis 1967.
Par ailleurs, Indy Khoury, la représentante en France de l’Autorité palestinienne
ne cesse de conclure tragiquement qu’un blocus israélien empêche, entre autres,
l’arrivage de nourriture dans cette zone. Alors, s’il est impossible de faire
parvenir des vivres à Gaza et si les Gazaouis sont trop pauvres, comment se
fait-il que, dans Gaza, les membres du Hamas, eux, soient bien portants et
bien nourris, qu’ils puissent trouver de l’argent pour acheter des armes,
ou du matériel explosif, et les introduire dans ce territoire ?
Il est peut-être trop difficile de répondre objectivement à ces questions,
parce que, au fond, elles révèlent une violence intellectuelle trop pénible
à intégrer lorsque l’on est sincèrement persuadé du bien-fondé de la forme
de son empathie avec « les Palestiniens », dans une globalité extrêmement
artificielle. Parce qu’elles remettent en cause toute une formation culturelle
sur ce que devraient être les principes du bien – illustré par ceux qui ont
l’apparence de la faiblesse et le monopole de la victimisation-, et du mal
– incarné par ceux dont un postulat de départ leur a attribué la force par
excellence, la force militaire visible ou encore éventuellement le soutien
des Etats Unis.
Il faudra bien cependant qu’il ne soit plus insupportable de les entendre.
Et puis il faudra bien admettre, enfin, que, pour les Israéliens, précieuse
est la vie d’un seul enfant, qu’il soit d’Israël ou de Palestine