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GENESE DU MYTHE D'UN
"PEUPLE PALESTINIEN"
Par Jean-Yves
Ringeissen, citoyen français originaire de la
Martinique, qui retrace dans cette analyse le cheminement et les raisons de la
création de ce mythe par l'idéologie antisémite arabo-musulmane, et auquel
l'Occident chrétien a fait, et continue
à faire, tout l'écho nécessaire pour qu'il ait le succès qu'on lui constate.
Article paru dans le blog JSS, le 12/02/09 et à www.desinfos.com
JSS est un blog d'opinion créé en
octobre 2008. Il est modéré par Jonathan-Simon Sellem,
un ancien journaliste qui vit désormais au Proche-Orient et qui connaît la
diplomatie et la géostratégie pour l'avoir étudié et pour y travailler...
Ceci-dit, plusieurs journalistes, spécialistes et experts travaillent également
à la rédaction de ce blog. Le but du blog JSS est d'offrir une analyse
pertinente et différente de ce que l'on trouve généralement dans la blogosphère
et plus généralement dans les médias traditionnels…
Voir aussi les 50 derniers articles ainsi que les articles liés aux étincelles venant d'Europe
Au regard de la toute dernière guerre de défense qu'à dû engager l'Etat
d'Israël contre les terroristes du Hamas actuellement au pouvoir dans la bande
de Gaza, et au vu du cortège nauséabond de désinformation et d'antisémitisme/anti-sionisme qui s'en est immédiatement suivi (1), il me
paraît nécessaire de rappeler une donnée du problème trop rarement évoquée,
qui constitue pourtant l'une des bases fondamentales de la compréhension de
ce qui paraît souvent être, à tort, une situation sans issue dans le conflit
arabo-israëlien, à savoir, le mythe d'un "peuple"
palestinien, dont je tente ici d'exposer la genèse.
Au Moyen-Orient, il est un mythe développé par l'idéologie
antisémite arabo-musulmane (auquel l'Occident chrétien à d'ailleurs fait tout
l'écho nécessaire pour qu'il ait le succès qu'on lui constate), qui est celui du
concept d'un "peuple" palestinien, que les Juifs seraient venus
déposséder de leur "nation".
Mais il nous faut rappeler que l'appellation de "Palestine"
(du nom des "Philistins", farouches ennemis d'Israël dans
l'antiquité) n'a été accolée à cette région qu'au deuxième siècle de
l'ère chrétienne par les Romains, dans une volonté ouvertement antisémite
d'effacer jusqu'à la mémoire de la présence juive sur cette terre. Les
"palestiniens" d'aujourd'hui ne sont pour la plupart que les fils,
petits-fils et arrières petits-fils des irakiens, syriens ,
égyptiens, etc, qui ont immigré là, attirés par les
créations d'emplois résultant de l'essor économique impulsé, principalement,
par le retour progressif - dès 1870 - des Juifs de la diaspora (1) sur leur
terre ancestrale. Les Arabes "palestiens"
ne constituent donc en aucune manière un peuple. "Il n'existe aucune
langue connue comme le "palestinien". Il n'y a aucune culture
distincte palestinienne"(2). Et enfin, cette région, depuis la déportation
de sa population juive en l'an 70 de l'ère chrétienne, n'a toujours été qu'une
province des différents empires qui ont successivement dominé sur elle (3),
jamais une nation à part entière, arabe ou autre... jusqu'au retour du peuple
Juif sur le sol de son antique patrie.
Sans prétendre limiter le conflit palestino-israëlien
au degré d'analyse qui suit -- on pourrait creuser plus profondément encore--,
il faut cependant comprendre qu'une cause essentielle du problème au
Moyen-Orient provient du refus obstiné du monde arabo-musulman dans son
ensemble ("excepté" maintenant l'Egypte et la Jordanie: bien qu'il y
ait encore du travail!...) de voir les Juifs enfin libérés de la dhimmitude (4) -- statut de soumission des Juifs et des
chrétiens aux musulmans en "terre d'Islam" -- libres et maîtres de
leur destin sur la terre enfin retrouvée de leurs ancêtres. Rappelons de plus -
tout de même! - que le plan de partage proposé par les Nations Unies en 1947,
qui prévoyait la création de deux Etats, l'un arabe, l'autre juif, a été accepté
par les Juifs mais rejeté par les Arabes, et qu'au lendemain de la proclamation
de l'indépendance de l'Etat d'Israël, en 1948, le pays fut envahi par les
armées des 4 pays arabes voisins avec
pour mot d'ordre "les Juifs à
la mer!" et avec un rapport numérique d'environ 6 pour 1 en faveur des
Arabes.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Azzam
Pacha, déclarait à ce propos au Caire le 15 mai 1948 - et avant même, donc,
qu'il n'y eût un seul "réfugié" "palestinien": "Cette guerre sera une guerre d'extermination et un
massacre grandiose dont on parlera comme des massacres commis par les mongols
et les croisés."
Et ce n'est qu'après qu'Israël ait gagné la "guerre des 6
jours" de 1967 -- se défendant de agression conjointe
syro-égypto-jordanienne -- que les Arabes "palestiniens" se sont
soudain découverts une identité nationale. Avant cela il n'y avait pas de
mouvement sérieux réclamant un état palestien ! (2)
Pourquoi ?... Tout simplement parce que les dirigeants de
l'OLP, réalisant que la destruction de l'Etat juif inscrite au programme de
leur charte ne se ferait pas si aisément, proclamèrent qu'ils n'accepteraient
un état indépendant en "Cisjordanie" que comme première étape (sur 3)
à la création d'un Etat palestinien en lieu et place d'Israël (5).
De 1948 à 1967, la Judée-Samarie et Gaza étaient en effet respectivement
occupées par la Jordanie et l'Egypte, mais ni les "palestiniens", ni
leurs sympathisants dans le monde -- qui proclament aujourd'hui que la création
d'un Etat palestinien réglerait le conflit au Moyen-Orient -- n'en avaient
alors formulé la demande. Révélateur.
Mais la genèse même de ce mythe à succès
planétaire ne s'est pas faite sans complicité occidentale.
Revenons un peu en arrière.
En 1922, reconnaissant les liens historiques du peuple juif avec la
"Palestine" et la légitimité de la reconstruction de son Foyer
National sur cette terre, la Société Des Nations donna mandat spécifique à la
Grande-Bretagne pour réaliser les termes de la déclaration Balfour(6) de 1917,
qui prévoyait "que tous les efforts devaient être employés pour facilité
la création d'un Foyer National Juif en Palestine (qui comprenait l'actuelle
Jordanie)". Mais l'administration britannique, en violation du mandat
octroyé, limita rigoureusement l'immigration juive vers la
"Palestine".
En effet, dès 1922, ils détachèrent arbitrairement de cette dernière la
région située à l'Est du Jourdain, soit près des 4/5 du territoire placé par la
SDN sous leur mandat, pour créer, non pas ce qu'ils étaient mandatés pour
faire, mais un émirat arabe tout nouveau, la Transjordanie (7)
Le gouvernement britannique installa à la tête de ce nouveau royaume
l'émir hachémite Abdallah.
D'un point de vue juridique, la Transjordanie est demeurée sous mandat
britannique jusqu'à la partition des Nations Unies en 1947. Durant la guerre de
1948, la légion arabe d'Abdallah envahit la rive ouest du Jourdain, ainsi que
la vieille ville de Jérusalem. La Transjordanie annexa cette région en 1950 et
pris le nom de Jordanie.
"Le gouvernement britannique limita donc rigoureusement
l'immigration juive vers la Palestine, en 1921, 1929 et finalement en 1939
(...) et imposa de sévères restrictions à l'acquisition de terres par les
Juifs, (qui leur étaient, qui plus est, généralement vendu à des prix exorbitants)
alors que dans le même temps, les Arabes originaires d'Egypte et de Syrie
avaient licence de pénétrer librement dans ce territoire.(8)
C'est donc en 1939 que les britanniques - cédants aux exigences arabes -
annoncèrent, dans le "livre Blanc" de cette même année la création
d'un Etat arabe dans les dix ans (future Jordanie), et la limitation de
l'immigration juive à 75000 pour les cinq années à venir, avant de la faire
cesser complètement.(9)
Une parenthèse: on voit parfois quelques Noirs sur les images des
reportages télévisés assimilés par les médias à des palestiniens. Ils sont en
fait les descendants d'esclaves des Arabes immigrés en Palestine,
religieusement islamisés, culturellement arabisés, et qui, ainsi conditionnés,
s'identifient eux-mêmes généralement à la "cause" palestinienne sans
malgré tout, pour certains d'entre eux, avoir perdu toute référence et
identification à l'Afrique subsaharienne. (10)
Mais pourquoi cette sur-médiatisation obsessionnelle et la
désinformation quasi-constante dont est victime l'Etat d'Israël?
Les Arabo-musulmans détournent, ainsi, leur conscience -- en un tabou
forgé par eux -- de leurs propres crimes intestins. En effet, les populations
arabes sont les premières victimes des dictatures islamistes ou laïques qui les
maintiennent sous leurs férules, ainsi qu'ils sont numériquement parmi les
premières victimes de leurs propres terroristes - en Algérie, en Irak. Et je ne
m'étendrai pas sur la politique criminelle généralisée en Judée-Samarie et à
Gaza, "éducative", médiatique - culturelle et religieuse -,
d'incitation au "martyr pour Allah" contre les israéliens, par le
sacrifice d'enfants, de femmes et d'hommes fanatisés. Politique proprement
terroriste (11).
Cette logique perverse du tabou, (refoulement de la responsabilité de
ses propres crimes sur un bouc émissaire "extérieur", en l'occurence les Juifs/Israël) est, entre autres,
remarquablement illustrée par la dénonciation
de la culpabilité fantasmatique israélienne à Sabra et Chatila
en place de celle, réelle, des milices phalangistes chrétiennes libanaises
commandées par Elie Hobeika.
Quant aux Occidentaux, donnant presque systématiquement et très
complaisamment crédit à ce qui n'est ni plus ni moins que de la propagande,
emboîtant le pas aux Arabo-musulmans dans cette diabolisation-accusation
d'Israël, ils se dédouanent, à peu de frais, (pas en réalité, mais dans le
champs de leur inconscience) de leur culpabilité collective au regard,
premièrement de la Shoa, qui incarne, tout de même, rien de moins que la faillite
morale de l'Occident chrétien - et deuxièmement, du colonialisme. Le
"raisonnement" étant en substance celui-ci - inversant les rôles dans
le rapport Etat d'Israël/ Arabes "palestiniens" et présentant
l'agresseur pour l'agressé - ou, au mieux, mettant indécemment sur le même plan
l'agresseur et la victime: "Regardez ce que les Juifs font aux
palestiniens!... ils ne sont pas meilleurs que nous en fin de compte!..."
(12)
Résultat: toujours le même bouc émissaire: le Juif - aujourd'hui incarné
par l'Etat d'Israël - "Juif" des nations. Cela suffit. Je forme le
vœu que chaque peuple, chaque nation prenne enfin ses responsabilités et ait le
sursaut salutaire de l'humilité face à lui-même, face à Israël.
Notes
(1) Quelques liens bien
utiles à ce propos:
- Une chaîne de télévision
canadienne, TQS, fait un vrai travail d’information, avec une réelle liberté de
ton. André Arthur, célèbre animateur de télévision, reçoit Sylvain Bouchard,
l’une des voix les plus écoutées dans une radio québécoise. Document exceptionnel.
http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=12713
- Huit ans et six mille roquettes,
par Alain Legaret
"Ces 8 dernières années,
6000 roquettes ont été lancées par les Palestiniens de Gaza sur les populations
juives du sud d’Israël.
8 ans, c’est long. C’est presque disproportionné (...)"
http://alainlegaret.blogspot.com/2009/01/huit-ans-et-six-mille-roquettes.html
- "Carnets de guerre", par BHL
Pour le Journal Du Dimanche, l'écrivain Bernard-Henri Lévy a parcouru Israël
pendant huit jours au coeur de l'opération
"Plomb durci", rencontrant tous les dirigeants de l'Etat hébreu. Un
témoignage exclusif. http://www.lejdd.fr/cmc//international/200903/carnets-de-guerre-par-bhl_180302.html
- Pourquoi y a-t-il moins
d’Israéliens tués ?
Par Joël Mergui, président du
Consistoire central de France. http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=12558
- L'armée israëlienne prévient la population civile
de Gaza
http://paris1.mfa.gov.il/mfm/web/main/document.asp?DocumentID=152646&MissionID=31
- Le bloc-notes de Bernard-Henri Lévy - "Libérer les Palestiniens du
Hamas"
http://www.lepoint.fr/actualites/liberer-les-palestiniens-du-hamas/989/0/305272
- Le Hamas déclare sans honte utiliser des boucliers humains
http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=12182
- Qui est le Hamas ?
http://paris1.mfa.gov.il/mfm/Data/90196.pdf
- La guerre du Hamas contre Israël:
http://paris1.mfa.gov.il/mfm/Data/135455.pdf
- Doutes sur le nombre des victimes, à Gaza : il pourrait être de 600 et
non 1 300
de Lorenzo Cremonesi, du journal italien "Il
Corriere della Sera"
http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=12699
- Qu'en pensent vraiment certains habitants de Gaza?...
http://www.courrierinternational.com/imprimer.asp?obj_id=77922
*(2) Cf. p.15 de "Proche-Orient - Mythes et réalités", de
Jean-François STROUF et Christophe WILHELM, éd. CIDIP.
- p. 8 "(...) Dawood Barakat, rédacteur en chef
du journal égyptien Al Ahram, écrivait: "Il est
absolument nécessaire qu'une entente soit réalisée entre les sionistes et les
Arabes, car la guerre des mots ne peut faire que du mal. Le pays a besoin des
sionistes. L'argent qu'ils apporteront, leurs connaissances et leur
intelligence, ainsi que l'ardeur au travail qui les caractérise contribueront
sans aucun doute à la renaissance du pays."
- p.12 de "Proche-Orient - Mythes et réalités":
"T.E. Lawrence (dit "Lawrence d'Arabie"), le défenseur du nationalisme
arabe (...) prévoyait en 1920 que le succès de l'implantation sioniste (à
laquelle il était favorable) "permetrait
nécessairement le développement économique immédiat de la population arabe, et
pourrait avoir des conséquences primordiales pour l'avenir du monde
arabe".
*(3) Cf. l'article "La Palestine, c'est un mythe" du journaliste
arabe américain Joseph Farah, rédacteur en chef et président de
WorldNeIDaily.com, site Internet d' information
indépendant.
Cf. également "Mythes et rélalités des conflits
du Proche-Orient", p. 4 et 5
(4) Sans être exhaustif, l'endroit a été sous le contrôle successif des
Romains, des Croisés islamiques et chrétiens, de l'Empire ottoman et brièvement
des Britanniques, après la Première Guerre mondiale.
(5) Cf."Histoires de chiens" par Nathan Weinstock
au lien:
http://www.primo-europe.org/showdocs.php?rub=4.php&numdoc=Do-893010917
(6) Cf. p. 108 et 110 de "Proche-Orient - Mythes et réalités". Les
dirigeants de l'O.L.P. ont clairement proclamé qu'ils n'accepteraient un état
indépendant en Cisjordanie que comme première étape à la création d'un Etat
palestinien en lieu et place d'Israël.
Farouk Kaddoumi, chef du "départemenet
politique" de l'OLP explicitait en 1977 dans l'hebdomadaire Newsweek:
"Il y aura deux étapes (initiales) à notre retour. La première étape
nous mènera sur les lignes de 1967; la seconde sur celles de 1948... La 3ème
étape sera celle de l'Etat démocratique de Palestine.(...)."
Cf. encore, 29 points pour
une anthologie de l’OLP http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=2742
où l'on peut apprendre les positions de l'O.L.P. après Oslo ainsi que le
négationnisme qui y règne en maître.
(7) La déclaration Balfour:
"En 1917, la Grande-Bretagne, alors puissance mandataire, (publia et) fit
ratifier la Déclaration Balfour par le conseil de la SDN: "Le gouvernement
de Sa Majesté envisage favorablement l'établissement d'un Foyer National pour
le Peuple juif et emploiera tous ses efforts pour facilité la réalisation de
cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter
atteinte aux droits civils et religieux des collectivités non-juives existant
en Palestine, ni aux droits et au statut politique dont les Juifs jouissent
dans tout autre pays."
Cf. "Mythes et rélalités des conflits du Proche-Orient"p. 20
(8)Cf. p. 22 de "Mythes et rélalités
des conflits du Proche-Orient".
(9)Cf. p. 15 de "Proche-Orient - Mythes et réalités"
(10)Cf. p.23 de "Mythes et rélalités des
conflits du Proche-Orient"
(11)Cf. Article sur le site "le Cri du Haratani"
(http://www.haratine.com/)
au lien suivant:
http://www.haratine.com/article17.htm
(12)http://www.pmw.org.il/ASK%20FOR%20DEATH_frn.htm
(13)Pour illustrer ce propos, voir l'article de Serge MAZOUZ du 25/01/2009,
titré "Une réaction à un article de Mireille Duteil paru dans le Point de
cette semaine", au lien http://www.desinfos.com/spip.php?page=article&id_article=12729