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FLOTTILLE, TURQUIE, ISRAËL, GAZA,
MAIS DE QUI SE MOQUE-T-ON ?
Par Patrick Massiah, directeur de compagnie de théâtre
www.tapisvolant.eu –
Montpellier 3 juin 2010
compagnieletapisvolant@yahoo.fr
Quand j’ai voulu commencer cet article, c’était suite à la diffusion par l’AFP reprise en masse, d’une information titrée: “Israël en passe de perdre l’amitié de la Turquie”.
Mais de qui se moque t-on ? De quelle amitié parle-t-on ici ?
Il n’y a plus d’amitié depuis qu’un gouvernement islamiste a pris le pouvoir à Ankara. Depuis que l’Etat laïc est devenu une théocratie. Depuis que l’armée nationale turque a été démantelée et infiltrée par les islamistes au pouvoir.
Il n’y a plus d’amitié israélo-turque depuis qu’Erdogan à humilié le toujours-très-correct Prix Nobel de la Paix, Shimon Peres.
Il n’y a plus d’amitié depuis que la Turquie laisse diffuser à la télévision locale des téléfilms racontant l’histoire de “juifs qui boivent le sang des enfants pour en faire du pain”
Et il n’y a encore moins d’amitié depuis que la Turquie se rapproche de l’Etat qui souhaite le plus la destruction d’Israël: l’Iran.
Sur les 3 premiers mois de l’année, les échanges commerciaux entre Ankara et Téhéran ont augmentés de plus de 380 % par rapport à la même période l’an passé. Chaque chef d’Etat à visité au moins à 2 reprises la nation de l’autre. La Turquie, accompagnée par le Brésil, ont obtenu “un accord infaisable” sur le nucléaire, infaisable selon les experts. D’ailleurs, même la Chine à ri de cet accord.
Il n’y a plus d’amitié entre Israël et la Turquie depuis que la Turquie ne veut plus de l’amitié d’Israël.
Depuis que la Turquie soutient le Hamas.
Depuis que la Turquie appuie un état qui nie l’Holocauste.
La palme du meilleur pacifiste
est décernée à… ?
Mais de qui se moque-t-on, quand on entend que les navires de la Flottille était à but humanitaire? Après tout, le Hollandais qui était à bord, considéré comme “un homme au grand coeur” par des personnes déjà expulsées d’Israël et arrivées en France, est pourtant l’un des chefs du Hamas en Europe ! Le De Telgraaf affirme qu’il a été responsable de la Dutch al-Aqsa Foundation -- appartenant au Hamas -- et de la Holy Land Foundation -- qui collecte de fonds pour le Hamas aux Etats-Unis.
De qui se moque-t-on quand on nous cache le fait que la délégation égyptienne était emmenée par deux leaders très connus des services de renseignements: Muhammad Al-Baltaji and Hazem Farouq. Tous les deux, des Frères Musulmans. Tous les deux, connus pour leurs prêches anti-Occidentales et anti-Israël ?
De qui se moque-t-on quand la délégation libanaise de la flottille, composée de six membres, a été dirigé par l’avocat Hani Suleiman, qui a également participé à une flottille en Février 2009. Il est particulièrement connu pour avoir soutenu personnellement le terroriste japonais Kozo Okamoto. En 2006, il a signé un communiqué soutenant la résistance armée en Palestine, au Liban et l’Irak.
Trois autres membres de la délégation libanaise sont les correspondants de télévision Al-Jazira. Un autre membre de la délégation, Hussein Shaker, est connu comme Abou Al-Shuhada (père des martyrs). Il aurait exprimé le désir de rencontrer "ses martyrs" (c.-à-parents tués pendant la guerre du Liban de 2006), et a demandé sa participation dans cette flottille pour "venger et tuer".
Mais de qui se moque-t-on quand la délégation jordanienne comprend également des Frères Musulmans de Jordanie, comme Wael Al-Saka, un vétéran et Salam Al-Falahat, qui a été guide général des Frères musulmans en Jordanie de 2006 à 2008. Dans une interview l’an dernier, Al-Falahat avait déclaré: "Nous, les Frères musulmans en Jordanie, voyons le Hamas comme le leader officiel de la Palestine. Le Hamas est à la tête du projet de libération arabe que nous appelons conjointement …. Les Frères musulmans soutiennent le Hamas et tous les mouvements de résistance arabes de la région qui travaillent pour la libération"-
Egalement dans la délégation jordanienne, le journaliste Mohammed Abou Ghanima, un ancien chef du bureau information des Frères musulmans. Abu Ghanima écrit régulièrement des articles faisant l’éloge du Hamas et condamnant l’Autorité palestinienne. Il attaque avec véhémence le président égyptien Hosni Moubarak, appelant les Frères musulmans en Egypte à renverser son régime, même au prix de milliers de martyrs.
Un autre journaliste, Saud Abu Salam Mahfouz, membre des Frères musulmans et ancien responsable du Front d’action islamique et également directeur général du journal jordanien Al-Sabil était aussi sur la flottille. Son fils, correspondant de la chaîne de TV du Hamas, Al-Aqsa TV, a été arrêté en Egypte en 2008 pour "planification d’attentat terroriste".
De qui se moque-t-on, quand le seul citoyen syrien de la Flottille se nomme Shadha Barakat. Elle a été envoyée en tant que représentante de “l’Association civile de résistance au sionisme et pour l’aide pour la Palestine occupée”. Une association fondée par la dictature du Baath et qui est connue pour avoir eu plusieurs "volontaires" qui se sont fait sautés en Irak! Son mari affirme que Qhadha est une inconditionnelle du Cheikh Yassine… qu’elle a même écrit une pièce de théâtre à sa gloire.
Mais de qui se moque-t-on quand les 3 "pacifistes" de la délégation yéménite sont des députés du parti Al-Islah, un parti islamiste qui est proche des Frères musulmans. Le Sheikh Muhammad Al-Hazmi a été photographié sur le pont de la Marmara Mavi brandissant son grand poignard courbe. L'homme au poignard est un "député" du Yémen. Un autre député yéménite dans la flottille, Hazza Al-Maswari, également du parti Al-Islah, a déjà exprimé avec véhémence son sentiment anti-américain. En 2004, il s’était opposé à un programme yéménite pour le dialogue avec les prisonniers d’Al-Qaïda visant à tempérer leur point de vue.
Mais de qui se moque-t-on quand, parmi les militants de premier plan venus du Koweït, on trouve le député salafiste Walid Al-Tabtabai, qui est connu pour soutenir le terrorisme en Irak. Al-Tabtabai a également exprimé son soutien explicite au Hamas et s’oppose régulièrement à Mahmoud Abbas.
Un autre "pacifiste" de premier plan du Koweït est le Docteur Osama Al-Kandari, un professeur d’Islam. En Février 2009, il a signé un communiqué exprimant son soutien au Hamas et au Jihad face aux “chiens et porcs qui ne respectent pas Sa Sainteté le Prophère d'Allah”.
Mais de qui se moque-t-on, quand le Cheikh Jalal Al-Sharqi, la tête de l’Association des érudits musulmans à Bahrein, était aussi à bord. Al-Sharqi est l’instigateur d’une pétition appelant à reconnaitre la domination du Hamas sur le Fatah… Et d’une autre pétition appelant à la "mise en place de la sharia sur toute la planète"
Mais de qui se moque-t-on ? Un
autre passager du Marmara Mavi est l’évêque Hilarion
Capucci, qui dans les années
Mais de qui se moque-t-on, quand on nous dit que la Flottille est pacifiste et qu'en même temps, plusieurs membres de la flottille déclaraient "je suis prêt à donner ma vie dans ce voyage". Muhammad Al-Baltagi, de la faction des Frères musulmans dans le parlement égyptien, a déclaré "Les participants ont deux objectifs: atteindre la bande de Gaza, briser le siège, et dénoncer Israël s'il empêche la flottille de pénétrer dans la bande de Gaza, même au prix du martyre ou de l'emprisonnement"
Le Chef de la délégation algérienne Dr. Abd Al Razzaq Maqri, a déclaré "Les Algériens n’écoutent que leurs chefs, et cherchent à briser le blocus. Le martyr ou l’emprisonnement est une option que chacun connaît" - Le site d’Al Razzaq intitule sa collection de photos de la flottille: “photos des moudjahidin d’Algérie.”
Un autre participant, Fathi Nassar de Jordanie, a déclaré "Les membres la flotille de la liberté sont pleins de la détermination à atteindre la bande de Gaza… ou pour mourir"
La condamnation arabe est
unanime, pourtant Israël n’a fait que réaliser le rêve de tous ces
pacifistes, non ?
Mais de qui se moque-t-on quand, à une conférence de presse à Antalya, le responsable de la Flottille déclare "n’oubliez pas d’écrire vos souhaits d’héritage avant de partir"
Mais de qui se moque-t-on quand, le père du pacifiste koweitien Abd Al-Rahman Al-Filkawi affirme aujourd’hui à Al-Watan, que son fils "voulait se sacrifier pour l’amour d’Allah. Avant de partir, il a dit adieu à sa mère, car il voulait donner sa vie pour Allah"
Ne se moque-t-on pas de nous ?