www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
La Paix après Moubarak
Par José Maria Aznar, ancien 1er ministre d'Espagne, président de Friends of Israel Initiative Newsletter, info@friendsofisraelinitiative.org
Paru dans le Wall Street Journal
le 11/02/11
Traduit par Albert Soued, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com
Voir aussi les 50 derniers articles
"Ceux parmi nous qui
croient aux sociétés ouvertes, à la démocratie et à la liberté ont l'obligation
d'aider à ce que les bouleversements qui se déroulent au Moyen Orient ne
tournent pas l'aigre".
Le choix entre la liberté et un
dictateur autocratique se fait de lui-même, la liberté finit par l'emporter.
C'est pourquoi nous n'avons pas besoin de verser de larmes pour la chute du
chef égyptien Hosni Moubarak. Cependant il serait erroné de penser que son
départ apportera automatiquement la démocratie à l'Egypte, car une vraie
démocratie ne se limite pas à des élections libres. Elle implique un réseau
d'institutions publiques indépendantes et libres de toute ingérence
gouvernementale, allant du judiciaire aux médias et profondément ancrées dans
une culture de tolérance.
La liberté dans le monde arabe
n'est pas un rêve impossible, pourtant nombreux sont ceux qui souhaiteraient un
statu quo, à commencer par les islamistes. Si nous voulons vraiment aider
l'Egypte à vivre l'aube d'un régime de liberté d'expression et de tolérance
religieuse, il est important pour nous de ne pas faire l'erreur d'accepter au
nom de la "tolérance", la présence d'une composante intolérante dans
les nouvelles institutions publiques. Et pour éviter que l'Egypte ne devienne
un second Liban, les Frères Musulmans ne
devraient pas approcher du pouvoir.
Pour commencer, la communauté
internationale devrait demander à la nouvelle Egypte de réaffirmer son
engagement de respecter ses obligations internationales, notamment le traité de
paix avec Israël. Se conformer à ce traité évitera des dépenses militaires
coûteuses et le risque d'une nouvelle confrontation dans la région.
En 1974, les dépenses pour la
défense d'Israël représentaient 30% du Pnb, aujourd'hui ce pourcentage
n'atteint pas les 8%, du fait d'une paix de 30 ans obtenue par les accords de
Camp David en 1979. Pendant toutes ces années, aucun des 2 pays n'a eu à se
préoccuper de problèmes de frontières. La meilleure façon pour l'Egypte de se
concentrer sur une plus grande prospérité, c'est de se conformer aux termes du
traité de paix signé avec Israël. La meilleure façon pour la Communauté
Internationale de garantir la stabilité de la région, c'est de faire en sorte
que l'Egypte comprenne juste cela.
En fin de compte, l'Egypte ne
pourra jamais devenir une démocratie véritable et paisible si elle ne met pas
un terme à la pratique de l'enseignement de la haine du peuple juif et de
blâmer Israël pour ses propres erreurs. Comme il n'y a jamais eu à Sharm el Sheikh
de requins entrainés par le Mossad, de même Israël n'a jamais
été "une puissance impérialiste" cherchant la domination…La
démocratie n'est pas compatible avec la recherche continue d'un ennemi
extérieur, qu'on blâme en toute occasion, pour faire diversion des vrais
problèmes. Une Egypte démocratique n'est pas compatible avec une culture de la
haine qui encourage la violence contre Israël et le peuple juif. La démocratie
requiert un changement d'attitude à l'intérieur comme à l'extérieur, et, par
conséquent une mentalité différente et une nouvelle approche de l'éducation.
Hosni Moubarak est tombé, mais
cela ne signifie pas que l'Egypte aussi doive tomber nécessairement. Si nous
voulons vraiment aider l'Egypte, la meilleure chose à faire est de lui montrer
un chemin clair vers la démocratie, en lui montrant les ornières. La première
étape est de montrer du respect à la seule démocratie stable de la région,
Israël.