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NOUS SOMMES RESOLUS
A VAINCRE L'ISLAMISME EXTREMISTE
Par
Abraham H Foxman, directeur national de l'ADL, antidefamation league et auteur
de "Plus jamais? Les menaces d'un nouvel antisémitisme"
Article
paru dans Haaretz du 10 novembre 2006,
Traduit
par Albert Soued, www.chez.com/soued
pour www.nuitdorient.com
Les
récents événements du Moyen Orient – guerre au Liban, émergence du Hamas au sein des Palestiniens, menaces d'un Iran
nucléaire – sont souvent cités comme témoignages que la politique et l'attitude
d'Israël seraient à l'origine de l'extrémisme islamiste. De mon point de vue
cependant, je tirerai deux conclusions plus appropriées.
En
premier lieu, il
devrait plus clair que jamais que le conflit israélo-palestinien n'est pas le
catalyseur de l'extrémisme islamiste, mais plutôt le résultat du fanatisme
religieux qui menace le monde entier (1). Le refus du compromis, la foi dans un
avenir appartenant au seul Islam, le dénigrement de l'histoire légitime de
l'autre et la persévérance dans son idéologie au détriment des intérêts de son
propre peuple sont les ingrédients qui rendent impossible la résolution de ce
conflit. Et ces mêmes ingrédients sont au cœur de l'assaut de l'extrémisme
islamiste contre l'Occident.
Ceci
ne veut pas dire qu'Israël ne doive pas rechercher tout moyen pour parvenir à
une paix. Bien au contraire. Seulement toutes les initiatives israéliennes ont
été suivies par un durcissement palestinien qui a abouti à l'élection d'un
groupe terroriste au pouvoir, refusant de reconnaître l'existence d'Israël.
Pourtant ce ne sont pas les initiatives qui ont manqué. Offre de Ehoud Barak à
Camp David en 2000, retrait unilatéral de Gaza en 2005, programme de retrait de
Cisjordanie d'Ehoud Olmert…
Un
fossé est en train de se creuser entre le désir de paix des Israéliens et
l'intensification de l'extrémisme de l'autre côté (2). On ne le dit jamais
assez "l'obstacle
à la paix n'est pas Israël, et la cause des souffrances des Palestiniens, c'est
leur alignement permanent sur les plus extrémistes" (3). Ce conflit
israélo-palestinien qui dure depuis bientôt 60 ans n'est pas la cause de
l'extrémisme mais sa conséquence et le prétexte de cette idéologie.
Si la
modération l'emportait en Islam (4), on verrait aussitôt l'amélioration des
relations entre le monde islamique et l'Occident, et le conflit
israélo-palestinien serait déjà en voie de résolution.
En
second lieu, la
guerre du Liban et la menace croissante d'un Iran nucléaire sont non seulement
des défis, mais également des opportunités. C'est le moment d'une plus grande
influence des états modérés dans la région.
Rappelons
qu'à l'époque de la guerre froide, Henry Kissinger avait installé les bases
stratégiques du soutien des Etats-Unis à Israël. Son argument était que face
aux régimes radicaux du Moyen Orient soutenus par l'Union soviétique, il était
vital qu'Israël fut soutenu par les Américains et qu'il fut victorieux, afin
d'encourager les états arabes modérés à se mettre du bon côté où le vent
tourne. Une victoire israélienne dans les conflits locaux entraînerait les
états arabes modérés du côté américain. A l'inverse, ils pencheraient vers
l'Urss en cas de victoire du radicalisme arabe (5).
Aujourd'hui
la situation se présente de manière similaire. L'Arabie Saoudite, l'Egypte, la
Jordanie, les états du Golfe sont terrifiés par un Islam radical shiite, celui
d'Iran ou du Hezbollah. Quoi de plus significatif que les commentaires candides
du ministre des Affaires Etrangères d'Arabie au 3ème jour du conflit du Liban, condamnant avec
vigueur le Hezbollah et non Israël.
Empêcher
le Hezbollah de retrouver son mini-état autonome au sein d'un Liban
indépendant, trouver un moyen d'éloigner les Palestiniens du Hamas (6) et plus
que tout, arrêter le développement d'un Iran nucléaire sont des objectifs
partagés par les Etats-Unis et les états arabes modérés.
Nous
devons contenir l'extrémisme islamiste, comme nous avons résisté aux
totalitarismes du passé, nazisme et communisme. Nous ne devons pas disperser
notre énergie à blâmer Israël ou l'Amérique pour les conséquences néfastes de
ce nouveau fascisme.
Bien
sûr, nous devons vérifier si notre stratégie est sage et efficace. Nous devons
toujours atténuer le ressentiment des gens et des médias à l'égard d'Israël, en
mettant en relief son désir de paix, avec tous les efforts faits dans ce sens
dans le passé. A aucun moment nous ne devons perdre de vue que c'est le
radicalisme arabe, qu'il soit national ou religieux, qui a été à l'origine des
tensions au Moyen Orient. Vaincre l'extrémisme islamiste et amener le monde
arabe et islamique à la paix avec Israël sont les deux facettes d'un même
problème. Cela nécessite force, résolution et action, et pas seulement des
mots, surtout en ce qui concerne l'Iran.
Nous
devons convaincre les états arabes modérés de s'exprimer plus explicitement
pour protéger leurs intérêts et ne pas limiter leurs commentaires à des
conversations privées.
Ils
n'ont besoin ni de condescendance, ni de faiblesse pour affirmer leur nouveau
rôle dans le monde arabo-musulman.
Dans
les années
Notes
de la traduction
(1) A
part quelques rares, exceptions, il ne faut pas perdre de vue que le monde
arabo-islamique refuse depuis bientôt 60 ans l'existence d'un état juif au
Moyen Orient, non pour les raisons annoncées de "spoliation de
territoire" et de "droits des réfugiés Palestiniens", mais parce
qu'une "terre d'Islam" ne peut pas être occupée par des infidèles.
(2)
Qu'elle soit sous la direction du Fatah de M Abbas ou du Hamas, l'Autorité
Palestinienne n'a jamais levé le doigt pour arrêter un terroriste ou un lanceur
de missile. Les nombreuses tentatives d'attentats suicide déjouées, les tirs de
missiles Qassam sur les viles israéliennes, l'enlèvement de soldats,
l'introduction en contrebande d'Egypte d'armes et de munitions, le réarmement
et l'organisation des milices du Hamas et du Fatah selon les méthodes
iraniennes du Hezbollah sont autant d'indices de l'hostilité croissante des
Palestiniens à l'égard d'Israël.
(3)
Tout le monde ne souffre pas en Palestine. Leurs notables trouvent le moyen de
se faire soigner dans les cliniques privées israéliennes (plus fiables que les
cliniques arabes). Le traducteur en a été le témoin.
(4)
Il ne faut pas perdre de vue que l'Arabie a fait le nid des islamistes d'al Qaeda
et qu'à ce jour, il n'est pas prouvé que ce pays ne joue pas un double jeu;
néanmoins son hostilité à l'égard de la shiah est réelle et concrète, de même s
afrayeur vis-à-vis d'un Iran nucléaire.
(5)
Pendant une trentaine d'années, ce radicalisme était essentiellement du type
national (Nasser, le Baath…)
(6)
Le traducteur aimerait connaître ce moyen alors que l'Occident continue à
financer l'Autorité palestinienne par des voies détournées dites
"humanitaires", et augmentant même sa contribution. On ne voit pas
d'autre solution que la mise à l'index de l'ensemble de ces hordes haineuses et
endoctrinées, vivant grassement de larges subsides internationaux depuis 60
ans, n'ayant rien d'autre à faire que de préparer des coups fourrés et des
attentats. Ou
bien leur mise sous tutelle de l'Otan.