www.nuitdorient.com
accueil -- nous écrire -- liens -- s'inscrire -- site
COMBATTRE L'IDEE QUE L'ETAT JUIF NE SERAIT
PAS LEGITIME ET GAGNER LA BATAILLE DE L'OPINION PUBLIQUE
Par le sénateur
John Mac Cain, Républicain de l'Arizona- Etats-Unis
7ème
Conférence d'Hertzlyah pour la Politique et la Stratégie- 23/01/07–session du
soir
Traduit par
Albert Soued, www.chez.com/soued/conf.htm pour www.nuitdorient.com
Merci de m'avoir invité à parler
devant vous à cette conférence. Ce "nouveau sommet" est d'une
importance majeure et, de mémoire récente, il est difficile de trouver une
époque où Israël a fait face à autant de défis pour sa sécurité. Dans le passé
l'état d'Israël a subi des temps difficiles, ce qui était pour lui la norme plutôt
que l'exception. Souvenons-nous, depuis son indépendance, Israël a subi
l'invasion de 1948, la Guerre des 6 Jours, la guerre du Kippour, la 1ère
guerre du Liban, 2 intifadas et récemment la 2ème guerre du Liban. Il
n'y a aucun pays au monde qui ait subi en si peu de temps autant de défis à son
existence. Survivre dans ces conditions est déjà impressionnant, prospérer
serait hors de question pour un autre pays.
Et Israël est
florissant. Je voudrais néanmoins préciser que l'Amérique y a contribué,
puisque ce pays est son allié et son partenaire naturel.
Or les épreuves continuent avec le
Hamas, le Hezbollah et l'antisémitisme envahissant des médias arabes, la dure
violence en Irak et ailleurs et les viles menaces émises régulièrement par le
président Iranien. Mais Israël survivra, comme il a prospéré face aux armées et
aux terroristes; comme il a prospéré avec les voisins les plus dangereux au
monde, il réussira à écarter les menaces d'aujourd'hui. Et comme il y aura
toujours un Israël fort et fier, il y aura toujours des relations étroites et
durables entre Israël et les Etats-Unis. Je voudrais consacrer quelques minutes
pour préciser ce que seront ces liens futurs entre les deux pays, selon moi.
Je commencerai par l'évidence: il n'y
aura jamais de compromission quant à la défense d'Israël. Je sais qu'à cette
Conférence on a discuté de la possibilité d'une plus grande coopération avec
l'Otan. Je soutiens ces aspirations. Une démocratie amie sous siège devrait
même appartenir à l'organisation de défense la plus efficace du monde.
En même temps, je voudrais qu'il n'y
ait pas de doute quant à la position américaine, même en dehors de l'Otan.
Devant l'accroissement des menaces sur la sécurité d'Israël, le soutien
américain devrait s'intensifier, par la fourniture de l'équipement militaire et
de la technologie nécessaires, afin d'assurer à Israël la supériorité
qualitative sur le plan des armes.
Les ennemis d'Israël sont trop
nombreux, la marge d'erreur possible trop faible et les intérêts communs et les
valeurs partagées trop importants pour qu'il en soit autrement.
La puissance israélienne sera mise à
l'épreuve. L'état parrain du terrorisme international, l'Iran se définit par
son hostilité à l'égard des Etats-Unis et d'Israël. Il est tragique que des
millénaires d'une Perse digne et fière se terminent dans un pouvoir qui enlève
toute qualité de civilisé à ce pays. Quand le président Iranien appelle à
l'effacement d'Israël de la carte du monde et demande un univers sans sionisme,
ou suggère que la population juive retourne en Europe, ou assimile l'holocauste
à un mythe, il est clair que nous sommes face au Mal personnifié et devant un
régime dangereux.
La poursuite par l'Iran du projet
nucléaire est un risque que nous ne pouvons accepter. Protégé par un arsenal
nucléaire, l'Iran intensifiera sans frein son parrainage de la terreur dans le
monde, pour éliminer ses ennemis. Son mépris envers le traité de non
prolifération nucléaire qu'il a signé rend ce traité obsolète et induit des
pays comme la Turquie, l'Egypte, l'Arabie et d'autres à revoir leur situation
de défense. Les pays modérés du Golfe devraient s'adapter à cette nouvelle
réalité et le monde vivrait indéfiniment avec la menace que Téhéran pourrait
transférer des armes nucléaires à des organisations terroristes. Couplé avec
son arsenal balistique, un Iran nucléaire serait une menace immédiate et
mortelle pour l'état d'Israël.
Le Conseil de Sécurité de l'Onu doit
imposer des sanctions politiques et économiques plus sévères. S'il continue à
trainer les pieds, les Etats-Unis devraient mener un groupe de pays ayant les
mêmes intérêts à imposer des sanctions multilatérales, en dehors de l'Onu. Iran
doit importer du pétrole raffiné, ce qui le rend très vulnérable. Des pays tels
que la Chine ou la Malaisie qui ont signé des contrats pour développer le
pétrole iranien et la Russie qui fournit des systèmes d'armements à Téhéran
devaient comprendre que la menace iranienne sera un sujet critique dans leurs
relations bilatérales avec l'Amérique. Entre temps, les Etats-Unis devraient
vérifier si ces contrats ne violent pas les clauses de l'"Iran Freedom
Support Act" de l'an dernier (loi pour le soutien de la liberté en Iran
votée par le Congrès).
Les Etats-Unis devraient appeler le
secteur privé à désinvestir en Iran, comme cela a déjà été suggéré dans cette
Conférence. On peut persuader les individus, les fonds de pension, les
institutions financières à désinvestir des sociétés travaillant avec l'Iran. On
peut isoler et rendre illégitime un gouvernement hostile. Et comme nous l'avons
fait pour l'Afrique du Sud, on peut mener une campagne au sein du pays, pour
savoir si les investissements sont utiles au peuple iranien ou servent
seulement à enrichir l'élite au pouvoir. On devrait aussi rassurer les millions
d'Iraniens qui aspirent à l'auto-détermination en soutenant leur désir de
liberté et de démocratie. On devrait de même transformer ce soutien en action
concrète.
Et toutes les options doivent être
examinées, l'action militaire n'étant qu'un dernier recours, après avoir épuisé
la voie diplomatique. Mais soyons réaliste, il y a une seule option pire que la
solution militaire, c'est mes amis, un Iran nucléarisé. Ce régime Iranien doit
comprendre qu'il ne peut pas sortir gagnant d'une confrontation avec le monde.
De même les dirigeants du Hamas
doivent être isolés. Le peuple palestinien n'est pas bien servi par un
gouvernement terroriste qui refuse de reconnaître à Israël le droit d'exister,
refuse de dénoncer la violence et refuse de reconnaître les accords de paix
déjà signés. Les Etats-Unis ne peuvent avoir des relations normales avec un tel
gouvernement, qui délibérément incite à tuer des civils innocents, afin de
terroriser toute la population juive. Les derniers pourparlers entre le 1er
ministre Ehoud Olmert et le président Abbas sont encourageants et nous devons
soutenir ces efforts. Mais d'un autre côté, nous devons être sûr que le peuple
Israélien puisse vivre en paix, en attendant que les chefs Palestiniens s'engagent
réellement dans la voie de la paix. Aucune nation civilisée – ni Israël, ni les
Etats-Unis -- ne peut permettre à des terroristes de définir l'avenir politique
de son peuple. Et nous ne pouvons pas aider le peuple palestinien, si cela
signifie que nous devons accepter une bande de terroristes qui a réussi à
prendre le pouvoir à cause du désespoir d'un peuple.
Pour continuer dans la terreur, il
faut parler du Hezbollah. Les chances d'Israël d'avoir une paix durable avec le
Liban, c'est qu'il y ait un seul pouvoir dans ce pays. Sans milices privées,
sans combattants du Hezbollah, sans armes ni équipements parvenant de Syrie
pour alimenter le Hezbollah. Pourtant ni l'armée Libanaise, ni les forces de
l'Onu ne sont prêtes, ni ne veulent désarmer le Hezbollah. Tant que cette
situation durera, la trêve actuelle ne peut servit qu'à réarmer le Hezbollah.
Mais il n'y a qu'une solution, à brève ou longue échéance, le Hezbollah doit
être désarmé.
Maintenant un mot de l'Irak. Nous
avons fait beaucoup d'erreurs dans cette guerre, et Washington et Bagdad ne
sont pas d'accord sur les mesures de correction à faire. La situation est chaotique et la tentation
est de nous en laver les mains. Mais si nous le faisons, nous allons à la
catastrophe, nous, l'Irak et Israël. Un départ précipité mènera à une guerre
civile et l'émergence d'un état raté au sein du Moyen Orient. Il entraînerait
l'intervention d'états voisins et une guerre régionale de grande envergure.
Nous devons empêcher cela à tout prix, c'est-à-dire renforcer nos troupes à
Bagdad et dans la province d'Anbar, tenir responsable le gouvernement Al Maliki
de tous les objectifs politiques et économiques convenus, et demander des
comptes aux voisins de l'Irak qui y attisent le feu. C'est notre dernière
chance ou espoir de sauver la situation dans ce pays.
Je conclurai en notant qu'il y a eu
récemment de longs débats non seulement autour de la promotion de la démocratie
dans notre politique étrangère, mais aussi sur la sagesse de l'orientation
pro-israélienne de l'Amérique. On n'a rien compris. Le lien entre Israël et
l'Amérique n'est pas seulement stratégique. En fait nos liens profonds sont
d'ordre moral, deux démocraties dont l'alliance est forgée de valeurs communes;
il n'y a pas un conflit de loyauté à être profondément pro-israélien ou
pro-américain. Il s'agit de défendre des principes qui sont chers aux 2 pays.
C'est pourquoi aujourd'hui, nous tous, nous sommes fièrement pro-Américains et
fièrement pro-Israéliens.
© www.nuitdorient.com par le groupe boaz,copyright autorisé sous réserve de mention du site