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4EME
SESSION DU CONSEIL DES DROITS HUMAINS DE L’ONU
Intervention de
Hillel Neuer, Directeur de UN Watch,
23 mars 2007
Voir le site
de Human Watch.
Voir aussi la
vidéo du discours de H. Neuer sur http://www.youtube.com/watch?v=BMEw0lZ3k_Y&eurl=
Traduction
française : Menahem Macina
Monsieur le Président,
Il y a six décennies, au lendemain des horreurs
nazies, Eléonore Roosevelt, René Cassin et d’autres éminentes personnalités se
réunissaient ici, sur les rives du Lac de Genève [1], pour réaffirmer le
principe de la dignité humaine. Ils créèrent la Commission pour les Droits de
l’Homme [2]. Aujourd’hui, nous demandons : Qu’en est-il de leur noble
rêve ?
Dans
cette session nous avons la réponse. Confronté à des rapports convaincants, en
provenance de toutes les parties du monde, de torture, de persécution et de
violence envers des femmes, qu’a déclaré le Conseil et
qu’a-t-il décidé ? Rien.
Sa
réponse a été le silence. Sa réponse a été l’indifférence. Sa réponse a été
coupable.
On
pourrait dire, pour reprendre les mots de Harry Truman, qu’il est devenu un
Conseil qui ne-fait-rien,
et n’est bon-à-rien.
Mais
ce ne serait inexact. Ce Conseil a, en fin de compte, fait quelque chose.
Il
a promulgué résolution sur résolution pour condamner un seul Etat :
Israël. Dans huit décisions – et il y en aura trois de plus, dans cette
session -, le Hamas et le Hezbollah ont bénéficié de l’impunité.
Toutes les autres victimes dans le monde – des millions et des millions
dans 191 pays – continuent à être ignorées.
Donc,
oui, ce Conseil fait quelque chose. Et les dictateurs du Moyen-Orient qui
orchestrent cette campagne vous diront que c’est une très bonne chose.
Et qu’ils s’efforcent de sauvegarder les droits humains, les droits
palestiniens.
Donc,
les meurtriers racistes et violeurs de femmes du Darfour nous disent aussi
qu’ils se soucient des droits des femmes palestiniennes ; ceux qui
occupent le Tibet se soucient des occupés ; et les massacreurs de
musulmans, en Tchétchénie, se soucient des musulmans.
Mais
ces défenseurs autoproclamés se soucient-ils vraiment des droits des
Palestiniens ?
Examinons
les quelques mois écoulés. Plus de 130 Palestiniens ont été tués par des forces
palestiniennes. C’est trois fois le total cumulé des pertes qui ont fourni le
prétexte à la convocation de sessions spéciales en juillet et novembre
derniers. Pourtant les champions des droits palestiniens — Ahmadinejad, Assad,
Khaddafi, John Dugard — ne disent rien. Le petit Salam Balousha, âgé de
trois ans, et ses deux frères ont été assassinés dans leur voiture par les
forces du Premier Ministre Haniyeh. Pourquoi le Conseil a-t-il choisi de se
taire ?
Parce
qu’Israël ne pouvait pas être accusé de ce forfait. Parce que, en vérité, les
dictateurs qui dirigent ce Conseil n’ont cure des Palestiniens ni des droits
humains.
Ils
cherchent à diaboliser la démocratie israélienne, à dénier toute légitimité à
l’Etat juif, à faire du peuple juif un bouc émissaire. Ils cherchent autre
chose également : à fausser et à pervertir le langage et les idées des
droits humains.
Vous
me direz : qu’est-il arrivé au rêve des fondateurs ?
Des mensonges
épouvantables en ont fait un cauchemar.
Merci,
Monsieur le Président.
Le
texte de Hillel Neuer n'a pas été accepté par le président de séance, qui par
ailleurs reçoit et accepte les diverses et nombreuses divagations
anti-israéliennes
Notes
du traducteur
[1] Rappelons
que cet UN Human Rights Council a son siège à Genève.
[2] Créé en juin
2006 pour remplacer la Commission des Droits de l’Homme, discréditée tant pour
son inefficacité que pour son parti pris, ce
Conseil s’est vite avéré aussi inadéquat, voire pire. Un constat, parmi des
dizaines d’autres tout aussi sévères : « Comme aux pires moments de
la défunte Commission, dont le Conseil est censé pallier les carences et
remédier aux excès, une majorité automatique et de blocage impose sa loi et
n’en fait qu’à sa guise […] Le Conseil nouvelle mode, des droits de l’homme aux
Nations unies s’ingénie à prendre le relais des dérives qui ont fait sombrer la
Commission, en empruntant la même voie perverse de l’instrumentalisation au
profit d’intérêts politiques. Déjà diluées par une fragmentation dans le temps,
ses activités s’installent dans la routine onusienne, en gâchant les occasions
pour s’enliser dans le déclamatoire et enrichir les dossiers sur les
étagères. » (Reporters
Sans Frontières, 12 août 2006).