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ET POURTANT,
LES MASQUES COMMENCENT À TOMBER
Par Guy Millière
© Metula News
Agency -(info # 010912/8)- le 08/12/08
Il n’a pas fallu longtemps pour que les masques se mettent à tomber.
Tandis que certains commençaient à se dire que la nomination de Rahm Emmanuel au poste de chef de cabinet de la Maison
Blanche pouvait laisser penser que la politique d’Obama
pour le Proche-Orient ne serait peut-être pas aussi effroyable qu’on aurait pu
l’imaginer, tandis que les spéculations sur l’arrivée d’Hillary Clinton au
Secrétariat d’Etat s’amplifiaient, d’autres nominations, très significatives,
se faisaient, qui avaient l’odeur du pétrole saoudien et d’une politique
cynique.
Une politique « réaliste », et nettement
ouverte à une vision « arabe » et pas très ouverte du monde, celle du
Général James Jones au Conseil National de Sécurité, entre autres.
En parallèle, un article paraissait le 21 novembre dans le Washington
Post, qui, tout en ayant retenu l’attention, n’a pas été assez analysé,
tout au moins en langue française. Cet article porte la signature de deux
vétérans de la politique étrangère. L’un, Zbignew Brzezinski, a été l’un des proches collaborateurs de
Jimmy Carter au temps glorieux où celui-ci permettait les avancées de l’Union
Soviétique sur les cinq continents et l’accession de l’ayatollah Khomeiny au
pouvoir en Iran. Carter s’est, depuis, illustré par des prises de position
aussi délirantes que nettement anti-israéliennes.
L’autre, Brent Scowcroft, a travaillé
pour l’équipe de George Bush père et, avec James Baker, a joué un rôle
important dans la préparation de la conférence de Madrid qui, en
L’article s’appelle Middle East Priorities
For January 21 (Priorités
au Moyen Orient pour le 21 janvier). On peut très raisonnablement penser
qu’il définit les grands principes de la politique qui sera poursuivie par la
nouvelle administration américaine, dès que celle-ci aura les rênes du pouvoir
en main. Ce, d’autant plus qu’il a été, depuis, repris, sous une forme un peu
différente, pour publication dans le Daily Star à Beyrouth, le 5
décembre dernier. Ces grands principes n’ont rien de surprenant. Ils confirment
que des nuages assez noirs s’accumulent sur l’horizon.
L’objectif prioritaire devra être, disent Brzezinski et Scowcroft, de « cimenter la bonne volonté
que l’élection d’Obama a engendré au
Proche-Orient », et pour cela, de répondre au « sentiment profond
d’injustice » que le statut du peuple palestinien suscite dans la région.
Ainsi, ajoutent-ils, « les gouvernements arabes seront
libérés » et pourront
« soutenir l’action des Etats-Unis », et « l’Iran sera placé sur
la défensive ».
Comment parvenir à cet objectif ?
« Les paramètres d’une paix juste et durable » devront être :
« le retour aux frontières de 1967, avec des modifications mineures et réciproques »,
« des compensations au lieu du droit au retour pour les réfugiés
palestiniens », Jérusalem comme la ville de deux capitales, et « un
Etat palestinien démilitarisé ». Une « force internationale de
maintien de la paix » serait chargée de veiller sur les risques encourus
par Israël et chargée de « former les troupes palestiniennes ».
Que doivent penser les Israéliens ? Que « les élections de
février sont un facteur qui vient compliquer la situation » et qu’ils ont
« une occasion unique à saisir ». « La situation
présente », ajoutent Brzezinski et Scowcroft,
« est telle que les chances de succès n’ont jamais été aussi grandes, et
les coûts d’un échec potentiel n’ont jamais été aussi aigus ».
- Ceux qui verraient là de fortes ressemblances avec le plan de paix
saoudien auront raison, et seuls ceux qui s’imagineraient que l’Arabie saoudite
est gorgée d’un amour débordant pour Israël pourront s’en réjouir.
- Ceux qui verraient une volonté d’ingérence dans les élections
israéliennes et un appui marqué aux candidats les plus à même d’accepter un tel
plan de paix ne se tromperaient vraisemblablement pas, et je suis très loin
d’être certain que Bibi Netanyahu ait les faveurs de la nouvelle
administration.
- Ceux qui verraient dans l’évocation des « coûts d’un échec »
une menace à peine voilée et un désir préventif de faire retomber les
responsabilités d’une « absence de paix » sur Israël ne seraient sans
doute pas dans l’erreur non plus.
Plus que jamais, et dès maintenant, il faudra, avec opiniâtreté et
détermination, rappeler des faits que, dans leur hâte à se jeter aux pieds de
leurs amis dictateurs du monde arabe, messieurs Brzezinski
et Scowcroft s’empressent d’oublier.
Entre autres : qu’il n’y a jamais eu de frontières de 1967, et qu’il s’agissait
là de lignes d’armistice provisoires dans le cadre d’une guerre d’agression
menée par le monde arabe contre Israël ; qu’en tant que puissance
agressée, Israël a le droit de fixer des frontières défendables et pas les
frontières qui lui seraient imposées arbitrairement par l’agresseur.
Que si on veut parler de « réfugiés
palestiniens », il s’agit de cinq cent mille personnes qui ont, pour une
bonne part disparu, et non des millions de personnes qui vivent aux frais de
l’UNWRA aujourd’hui, et qu’à ce compte, il faudrait aussi parler des
compensations dues aux centaines de milliers de juifs ayant été forcés de
quitter les pays arabes.
Que Jérusalem devrait avoir été reconnue depuis
longtemps comme capitale d’Israël, et que l’émergence d’un Etat palestinien « démilitarisé »
est à peu près aussi crédible dans le contexte présent que celle d’un cercle
carré.
- A nouveau, Israël va se voir demander de céder des « territoires
pour la paix » : si Israël devait céder, on peut dire d’emblée que
les territoires cédés ne seront jamais suffisants et seront, en fait, des
« territoires pour la guerre ».
- A nouveau, on va demander à Israël de payer pour des réfugiés
dont le nombre s’est multiplié par dix en soixante ans. A nouveau, on va
culpabiliser Israël et traiter l’Etat hébreu comme un bouc émissaire ou comme
la victime expiatoire qu’on sera prêt à offrir en obole aux tyrans, corrompus
et islamistes divers.
- A nouveau, on va parler de diviser Jérusalem sans reconnaître à Israël
de droits sur la ville tant que les Arabes palestiniens ne se verront pas
reconnaître sur elle des droits égaux. Confier la sécurité d’Israël face aux
risques d’agression terroriste venus des « territoires palestiniens »
à une force internationale équivaudrait, chacun le sait, à confier cette
mission à une force du même type que celle déployée au Sud Liban
aujourd’hui ; avec une efficacité sans doute similaire et donc, si on
constate le degré de réarmement du Hezbollah, égale à zéro.
Je parlais de nuages noirs. Les ennemis d’Israël se font impatients. Les
adeptes d’un pacifisme façon Munich 1938 rongent leur frein et semblent prêts à
jeter Israël aux chiens en échange de vagues promesses de « paix pour
notre temps », comme disait Neville Chamberlain.
Cela fait soixante ans qu’Israël résiste à ses ennemis, aux disciples de
Neville Chamberlain et à tous les antisémites de la terre. Scowcroft, Brzezinski, Obama et leur cohorte
passeront, Israël vivra. Dans la durée, les forces du mal, les hypocrites, les
calculateurs cyniques ne triomphent jamais. Dois-je préciser que je classe
Scowcroft, Brzezinski, Obama
et leur cohorte parmi les hypocrites et les calculateurs cyniques ?