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Obama Continue à se Retourner Contre ses Amis,
et c'est le Tour d'Israël
Editorial du Wall Street Journal
15 mars 2010
Adapté par Albert Soued, pour www.nuitdorient.com
Titre original: Obama vire contre Israël
Les Etats-Unis ont transformé
une malencontreuse annonce en crise diplomatique
Lors des récentes semaines,
l'administration Obama a approuvé les "saines relations" entre la
Syrie et l'Iran, elle a à peine dénoncé les propos du président Syrien Bashar
al Assad accusant les Etats-Unis de "colonialisme" et s'est
publiquement excusée auprès de Moammar Gadhafi pour ne l'avoir pas traité avec
déférence, après qu'il eut appelé au "jihad contre la Suisse".
Quand il s'agit d'Israël,
cependant, cette administration n'a jamais eu aucun scrupule à s'indigner
bruyamment de ses agissements. Lors d'une visite du vice-président Joe Biden,
la semaine dernière, celui-ci a condamné l'annonce par un fonctionnaire
israélien subalterne de la construction de 1600 logements au nord de Jérusalem.
Il faut savoir ici que vu la procédure d'approbation, aucune fondation ne verra
le jour avant 3 ans !
Malgré cela et malgré les excuses
répétées du 1er ministre Benyamin Netanyahou, la Secrétaire d'Etat
Hillary Clinton a appelé cette annonce "une
insulte aux Etats-Unis" – selon nos
sources à la Maison Blanche, le président Obama aurait dicté lui-même les
propos de la dame --- Lors de l'émission
"Meet the Press" de la chaîne NBC, le responsable politique David
Axelrod a enfoncé le clou contre Israël parlant d'un "affront".
Alors que personne ne défendait
l'annonce israélienne, avec un gouvernement israélien lui-même fort embarrassé,
on peut se demander pourquoi l'administration Obama a choisi d'envenimer la
situation et de la transformer en pure crise diplomatique, surtout avec l'allié
le plus sûr au Moyen Orient !
Rappelons que la visite de Joe
Biden avait pour but de rassurer les Israéliens quant à l'engagement américain
pour la sécurité et la légitimité de leur territoire (par rapport à l'Iran).
Deux jours après, lors d'un discours à
l'Université de Tel Aviv, Mr Biden avait publiquement remercié Mr Netanyahou
d'avoir mis en place une procédure pour que de tels incidents ne se
reproduisent pas.
L'escalade de Mme Clinton était
manifestement voulue comme une rebuffade publique d'Israël, mais sa logique
politique et stratégique reste à démontrer. Car l'approbation israélienne est
désirée dans les tentatives de l'administration Obama de juguler la marche
iranienne vers l'arme nucléaire, par la diplomatie ou par des sanctions. Or la
retenue israélienne est fonction des garanties offertes par les Etats-Unis. Si
Israël sent que cette administration n'attend que l'occasion pour rompre ses
relations, ce pays ne tiendra plus compte des réactions américaines à une
attaque nécessaire contre les installations nucléaires de l'Iran.
En ce qui concerne les
implantations, il est de plus en plus difficile de les brandir comme des
obstacles à un accord de paix. Israël s'est retiré des implantations de la bande
de Gaza en 2005 et a vu ce territoire se transformer en une base du Hamas pour
un feu continu de missiles et de roquettes contre des civils israéliens.
L'inquiétude israélienne quant au
rôle des Etats-Unis comme un honnête intermédiaire ne sera pas apaisée par
cette colère de l'administration à propos d'un simple projet immobilier, et qui
de plus se trouve à l'intérieur du périmètre municipal de Jérusalem. Seuls les
Palestiniens peuvent l'appeler "implantations", ce qui est exagéré
(1).
De toute façon, tout accord de
paix comportera des ajustements des frontières de 1967 et un échange de
territoires, ce qui avait été accepté par l'administration Bush, avant
l'évacuation de Gaza. Si l'administration Obama veut se transformer, comme l'a
fait l'Europe, en nouvel avocat de la cause palestinienne (2), elle peut
s'attendre à un refus total de concessions de la part d'Israël.
Et c'est ce que souhaitent les
ennemis d'Israël, aussi bien en Occident que dans le monde arabe, puisqu'alors
ils peuvent accuser Israël d'être le partenaire intransigeant, s'opposant à la
paix. La question se pose de savoir pourquoi cette Administration américaine
s'est retournée contre ce pays ami, à plusieurs reprises.
Cette attitude est pourtant en
harmonie avec la politique étrangère de Mr Obama: courtiser nos ennemis, faire
pression sur nos amis. Cela est déjà arrivé à la Pologne, à la
Tchéchoslovaquie, le Honduras, la Colombie. Aujourd'hui c'est le tour
d'Israël…(3)
Note de la Traduction
(1) Les télévisions Françaises (et
même LCI maintenant) donnent dans l'exagération parlant de "colonies"
au sein de la capitale d'Israël… ce qui est une véritable provocation
médiatique. Mais que ne ferait-on pas pour s'assurer l'électorat musulman…
(2) Qui ne manque pas d'avocats
dans le monde….
(3) Dans quel but? Affaiblir les Etats-Unis
à l'étranger, ce qui s'ajoute à l'affaiblissement intérieur par des projets
sociaux grandioses…