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Les Watergates d'Obama

 

Par Victor David Hanson, éditorialiste à NRO, membre de l'Institution Hoover. Son dernier livre "Les Généraux Sauveurs" est publié chez Bloomsbury Books.

NRO – 6/8/13

Traduit et adapté par Albert Soued, journaliste et écrivain, http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com

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La vérité à propos des scandales de

- l'ambassade de Benghazi, attaquée par des Islamistes et provoquant la mort de l'ambassadeur et de 3 autres personnes, sans que B Obama ne réagisse pour l'empêcher

- l'attaque indue contre l'Associated Press & James Rosen de Fox News, accusés d'avoir dévoilé des secrets d'Etat.

- la corruption de l'IRS (Internal Revenue Service qui favorisait des organismes et Ong de gauche ou démocrates au détriment des Républicains, en matière d'exonération fiscale, les favorisant pour les élections)

- la pieuvre NSA, agence de sécurité nationale qui aurait frauduleusement mis sur écoute des millions de personnes

- et d'autres qui fusent,

n'est pas encore connue avec exactitude.

 

Presque 1 an après les attaques contre notre ambassade et nos locaux à Benghazi, nous apprenons seulement maintenant les détails du trafic d'armes de la CIA, des ordres reçus par les militaires de ne rien faire, des faux noms sous lesquels ont agi ceux qui sont impliqués, des conversations arrangées et de l'étrange incarcération de Nakoula Basseley Nakoula.

 

Mais on ne comprend pas encore pourquoi le Département de la Justice d'Eric Holder s'est acharné contre l'Associated Press (AP) et James Rosen de Fox News, puisque les membres eux-mêmes de cette administration ont illégalement diffusé des informations confidentielles sur l'affaire du virus Stuxnet, sur l'agent double yéménite, sur le programme des drones et sur le trésor de documents trouvé chez Ben Laden; sans doute pour appuyer les propos d'un commandant en chef déprécié comme Patton, en voie de réélection.

Tout ce que l'administration nous a dit sur le scandale de l'IRS s'est révélé faux, et ce n'est pas limité aux agents véreux de Cincinnati, puisque les groupes libéraux ou conservateurs n'étaient pas visés équitablement et ce sont des candidats politiques qui étaient impliqués ou au courant des méfaits.

La débâcle de la MSA peut être résumée aujourd'hui, en citant James Clapper, directeur du Renseignement National qui a confessé d'avoir menti sous serment au Congrès américain, en disant qu'il avait fait une "erreur certaine", son mea culpa du début s'étant révélé aussi un grossier mensonge.

 

Comparaison dans le temps

Oui la vérité finira par surgir !

Il faut savoir qu'aucun de ces scandales cités n'a été autant ignoré que celui du Watergate en 1973, lié à Nixon et à son administration, il y a 40 ans !

Si les médias "endoctrinés" se planquent aujourd'hui en tirant les ficelles, au lieu de faire surgir la lumière, par une attaque générale, comme au temps du Watergate, l'ensemble des médias sont plus diversifiés aujourd'hui qu'ils ne l'étaient à cette époque, avec des centres d'intérêt et des programmes si divergents qu'il leur sera difficile de cacher la vérité éternellement.

Il faut se rappeler qu'entre le moment où les sbires de Nixon ont projeté leurs malversations, début 1972, et la fureur des médias contre l'imposture et le mensonge qui ont obligé Nixon à démissionner à la fin de l'été 1974, 30 mois se sont écoulés. Cette période est aussi longue que la gestation des scandales actuels.

Il faut se rappeler aussi que personne n'est mort dans le Watergate, que l'IRS avait résisté, car non complice, avait demandé de neutraliser les critiques contre Nixon,

et le Ministre de la Justice de l'époque John Mitchell n'avait pas menti sous serment au Congrès.

Les scandales vont et viennent, mais ne disparaissent jamais, tant que la vérité n'a pas éclaté.

 

Les dénis

Rien de nouveau dans les dénis de l'administration. Président Obama et son secrétaire chargé de la presse Jay Carney ont tous les deux démenti toutes les allégations concernant tous les scandales cités, parlant de "faux". En leur temps, Nixon et son secrétaire Ron Ziegler avaient appelé l'intrusion du Watergate, "tentative de larcin de bas niveau", insistant sur le fait que certains cherchaient à amplifier un simple cambriolage. En août 2012 quand les premières nouvelles sur cette intrusion apparurent, Nixon lui-même a dit à la nation "Je peux dire catégoriquement que … personne à la Maison Blanche, personne dans l'Administration, aujourd'hui présent, n'est impliqué dans cet incident peu ordinaire"- Son administration va dans le même sens en demandant: "En fait quelle différence y a-t-il réellement ?"

 

Les partants

A l'été 1974, Nixon est resté presque seul. Son ministre de la Justice John Mitchell, ses deux conseillers les plus proches, Bob Haldeman et John Ehrlichman, le conseiller de la Maison Blanche John Dean, et une douzaine d'autres fonctionnaires – dont certains directement impliqués, d'autres plus ou moins liés – avaient démissionné, ont été virés ou étaient mis en accusation. Ne voulant pas souffrir d'une quelconque culpabilité, ceux qui n'étaient pas mêlés à l'affaire, étaient simplement partis.

Un an après Benghazi, tous ceux qui ont réagi à l'attaque et l'ont commentée ont quitté leur poste: Susan Rice a quitté son poste d'ambassadrice à l'Onu, devenant une calme conseillère de sécurité nationale; Hillary Clinton n'est plus ministre des Affaires Etrangères et nous avons un nouveau secrétaire à la défense et un nouveau directeur de la CIA; l'officier supérieur responsable militaire de la zone autour de Benghazi, Général Carter Ham, chef du commandement américain en Afrique, a pris sa retraite.

De la même manière, il y eut plusieurs démissions et des suspensions à l'IRS. Je ne pense pas que James Clapper restera longtemps à son poste, vu qu'il ne sera plus pris au sérieux. Eric Holder pourra tenir le coup avec Obama, comme l'a fait le Général Haig avec Nixon, mais à part sa loyauté au président, il  est si imprégné du parfum de scandale qu'il est déjà hors sujet.

 

L'élection

Si le public avait été informé de tous ces scandales, je parierai qu'Obama n'aurait pas été réélu en 2012. Toutes ces "affaires" ont trouvé leur genèse bien avant cette élection et ont été soigneusement étouffées jusqu'après l'inauguration du 2ème mandat.

Ceci est en harmonie avec le modèle Watergate. L'administration de Nixon avait mis le boisseau sur le "cambriolage" d'une façon machiavélique en juin 1972, juste 5 mois avant la réélection "raz de marée" du président. Six semaines avant celle-ci, la nation savait que des membres de l'administration et de la commission électorale étaient impliqués dans la machination, mais trouvait qu'à côté des problèmes du Vietnam, des initiatives chinoises et de l'état de l'économie, l'affaire du Watergate ne méritait pas qu'on s'y attarde.

Que les scandales d'Obama aient été étouffés avant des élections cruciales, cela paraît normal.

Mais un peu plus tard, le scandale du Watergate a fini par laisser des traces et aux élections de mi-parcours en 1974, les démocrates ont ajouté 4 sièges au Sénat et 48 sièges à la Chambre. Par conséquent, on verra bien ce qui se passera en 2014 (1).

 

Les Objectifs

Les buts et méthodes de l'administration Obama – se mesurer aux opposants politiques, surveiller des médias trop indiscrets, montrer du doigt des hommes en chute libre, salir l'IRS  -- sont vraiment les mêmes que ceux de Nixon.

Nixon a essayé d'utiliser l'IRS pour punir ses ennemis, bien que Lois Lerner et William Wilkins apparaissaient beaucoup moins intègres que Johnnie Walters, le responsable IRS de Nixon qui lui résistait dans ses manigances. Quant à la CIA, Nixon a cherché à faire passer ses incartades pour des "opérations de sécurité nationale". Nixon s'est attaqué aux médias.

Obama a fait surveiller les communications de James Rosen de Fox News et même celles de ses parents. Mr Nakoula a été la pauvre âme rapidement jetée en prison sous le prétexte que son film était islamophobe…

 

Le 5ème amendement

Que Lois Lerner ait eu recours au 5ème amendement n'est pas une nouveauté et n'a pas suffi pour étouffer ses "exploits" à l'IRS. Lors du scandale du Watergate, de Charles Colson à John Dean, tous ont invoqué le 5ème amendement à un moment ou à un autre, bien que sous serment devant divers comités ou jurys. Cette méthode d'obstruction n'a fait que retarder les enquêtes, mais ne les a pas arrêtées. Je m'attends à ce que de nombreux participants chez Obama invoquent le 5ème amendement, mais l'esquive ne peut être que de courte durée, sans autre effet que de nous rappeler que ces gens là dans l'administration ont beaucoup à cacher.

 

La chute

Nixon a quitté la présidence avec le taux d'approbation publique le plus bas de l'histoire, avec une économie en ruine. Son succès dans la "vietnamisation" a été défait par le refus du Congrès d'aider ce pays, malgré les promesses. Les voyages à l'étranger de Nixon ont été perçus comme des moyens de retrouver une stature politique à l'intérieur des Etats-Unis.

Il en est de même avec les démêlés d'Obama.  Ses esquives dans les énergies renouvelables, le réchauffement de la terre ont fait long feu politique. Il en est de même de son "contrôle des armes", de son "Obamacare" (couverture sociale pour tous). Les postes ministériels sont devenus des chaises musicales. On ne peut s'attendre qu'à une guerre à la Nixon contre des ennemis désignés – les bigots de Trayvon Martin, des conservateurs antiféministes, des nativistes qui ont saboté la réforme de l'immigration …-- En d'autres termes, il ne pourra pas y avoir d'initiative positive, simplement des attaques.

L'approbation d'Obama dans les sondages est en train de fléchir, et même des organes de la presse démocrate se sentent de plus en plus trahis.

Le Moyen Orient est un vrai désastre: les charniers syriens, le chaos égyptien, la Libye nouvelle Somalie, l'Irak abandonné à ses attentats sectaires, l'Afghanistan ignoré et al Qaeda "en fuite" pour des attentats tout azimut contre l'Occident.

Le dénominateur commun est perçu comme une faiblesse présidentielle et l'incurie. Alors que Nixon était perçu comme un réaliste brillant en politique étrangère, Obama se battait déjà avant les scandales pour cacher sa réputation de "naïf" à l'extérieur, et d'incompétent, distant et froid à l'intérieur.

 

Parce qu'il y a eu des erreurs terribles à Benghazi, avec l'IRS, avec des reporters de Fox et de l'AP, avec Edward Snowden peut-être et la NSA, et ceux qui sont concernés cherchant à cacher leur culpabilité, les scandales ruminent. Cela ne se terminera pas avant que la vérité ne nous libère. Attendez-vous alors à une saga sordide qui n'en finit pas.

Si l'administration continue à faire obstruction et à railler les critiques, on verra apparaître des versions édulcorées, comme on en vu avec Nixon, et de nombreux dénis usés du type "Permettez moi d'être parfaitement clair…!" ou "Ne vous méprenez pas sur ceci ou cela …"

 

Note du traducteur

(1) L'auteur de cet article ne perçoit pas les changements dans la société depuis 40 ans, soit au moins deux générations. Il est clair que le public sera plus clément envers un Obama qu'un Nixon, du fait des changements dans la structure ethnique de la société américaine, de la relativité en éthique et en morale, de la permissivité… et il n'est pas du tout sûr qu'Obama soit "déchu" (impeached), même si la vérité éclate au grand jour.

 

 

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