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Les Narcisses Juifs de la Moralité & Israël

 

Par Lawrence J Epstein, conseiller de 2 membres du congrès américain en matière du Moyen Orient

Traduit et adapté par Albert Soued, écrivain http://soued.chez.com pour www.nuitdorient.com

www.YnetNews.com  - 4/4/14

http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4506549,00.html

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- Il y a des Juifs qui soutiennent Israël mais qui ne sont pas tout à fait d'accord avec le gouvernement israélien sur le plan politique. Ils pourraient ainsi douter de la sagesse de la poursuite des implantations juives en Judée Samarie, alors que le monde entier s'oppose pratiquement à ces initiatives. Ils ont à cœur l'intérêt d'Israël, et ils peuvent aisément en discuter avec ceux qui ne partagent pas leurs idées.

- Il y a aussi des Juifs qui s'opposent formellement à l'existence d'un état juif sur la terre d'Israël. Ils sont irrémédiablement hostiles à l'entreprise sioniste, et il n'y a pas lieu d'argumenter avec eux, d'analyser leur idéologie, mais simplement de s'opposer à eux.

- Mais il y a également des Juifs qui s'opposent à Israël et à la politique de son gouvernement, pour des raisons apparemment incompréhensibles, mais qui sont liées à leur psychisme. Cela vaut la peine de s'y arrêter un instant.

 

Ces Juifs qui mettent en question ou s'opposent aux actions d'Israël le font pour des raisons intimes et profondes. Ce sont des "narcisses de la moralité". Leur suprême désir c'est de croire qu'eux seuls détiennent les principes de la moralité. Ils ne se sentent bien dans leur peau que lorsque cette foi est bien ancrée en eux. Toute leur pensée est focalisée en cette foi, et non dans les conséquences des actions qu'ils mènent pour renforcer leur croyance dans leur propre moralité.

 

Avec tous les "narcisse" normaux, ils partagent la même préoccupation, Soi-même. Mais les "narcisse" normaux manquent d'empathie, alors que les "narcisses de la moralité" éprouvent une totale empathie envers tel ou tel sujet, pourvu que ce sujet les confirme dans leur foi. Ainsi des Juifs – comme des non-juifs par ailleurs -- ont une empathie telle vis à vis des Palestiniens qu'elle éclipse leur propre identité. Leur empathie est si vaste  qu'elle mène au déni de toute autre empathie vis-à-vis de leurs congénères. Jusqu'à nier, pardonner ou excuser les guerres, les exactions, la terreur organisées ou menées par les Arabes palestiniens.

Les "narcisse" normaux ont un manque inconscient d'estime de soi. Les "narcisses de la moralité" ont un tel excès d'estime de soi qu'on les qualifie de "moralement arrogants".

Ils sont convaincus qu'ils en savent plus que le gouvernement, l'électorat d'Israël, les Juifs et tous ceux qui ne sont pas d'accord avec leurs conclusions politiques ou qui les mettent en question.

Dans "un monde impur", les "narcisses de la moralité" ont un désir et un besoin profond de "pureté morale". Ils rejettent tout pouvoir militaire parce qu'un tel pouvoir blesse l'autre et que tout pouvoir est en soi le Mal ou l'instrument du Mal. Ainsi quand Israël est amené à se servir de ce pouvoir, ils sont malheureux, voire coupables que les Juifs ne soient plus victimes, mais victorieux. Ils sont très fiers des Juifs célèbres décédés, car ils sont une source de gloire, mais aussi parce qu'ils ne peuvent plus faire l'objet de questions embarrassantes, en cas de désaccord. Ils se sentent aussi coupables de supposés crimes commis par des Juifs contre l'Islam, mais restent aveugles devant tout acte d'agression commis par les Arabes, ou le justifient.

Ces "narcisses de la moralité" se sentent à l'aise quand ils ont signé une lettre ou une pétition, écrit un article ou lorsqu'ils ont défilé ou apposé des affiches pour dénoncer un aspect de la politique d'Israël. Personne ne les a entendus parler des succès israéliens, de l'esprit démocratique inébranlable qui anime la population, du soutien aux droits de la femme ou des gays, dans une région où ces droits sont bafoués partout.

 

Voir les ennemis d'Israël tels qu'ils sont

 

Ces "narcisses de la moralité" vivent dans un monde moral étrange. Dans un sens, leur problème est philosophique. Leur idéalisme déplacé les mène à éprouver un sens de la morale naïf ou simpliste. Idéalistes de la moralité, ils étalent une forme "biaisée" du comportement altruiste. Ils pensent que s'ils font un effort important pour comprendre le point de vue de l'adversaire, pour soutenir les Palestiniens dans leur lutte, ceux-ci s'arrêteraient de les attaquer et viendraient les embrasser. Ils croient dans l'abnégation de soi comme voie de la paix, et refusent de voir le Moyen Orient comme un univers de Hobbes (1). Dans leur univers, la moralité est pure et toute autre façon d'appréhender la vie est sujette à caution. Ce sont des totalitaires de la moralité, cherchant à imposer leur vision, puisqu'ils sont du côté "des anges". Israël compromet cette "pureté", et c'est alors inacceptable pour eux.

 

Leur innocence pourrait satisfaire des besoins personnels, mais du fait qu'ils s'ingèrent en politique, leur utopie et leur "narcissisme de la moralité" nuit au monde de la réalité.

Ils nuisent à Israël et méritent qu'on les interpelle. Aveuglés par leurs rêves égoïstes, ils ne voient pas les conséquences de leurs actions ou s'en fichent.

Ils ne représentent pas le Mal, mais l'égarement. Ils ne sont pas des ennemis, mais ils sont dans l'erreur. Leur désir de faire le bien à tout prix  est plus dangereux que s'ils s'abstenaient, car le fondement de leur action est ancré dans un monde imaginaire où les mots sont sensés arrêter les balles et les discours la terreur; mais ce monde n'est pas celui où vit Israël.

 

Il est cruel de dénoncer ces gens, mais ils représentent un danger réel, car ce sont les "idiots utiles", pas toujours conscients de servir la cause de l'ennemi, qui, lui nie à Israël le droit d'exister. Et cet ennemi se sert de ces "gentils Juifs" d'une manière cynique pour déstabiliser l'état juif.

Il est grand temps que ces "bons Juifs" voient les ennemis d'Israël pour ce qu'ils sont. Ainsi au moins leur "moralité" serait authentique, et, quoique leur pureté puisse être polluée par la réalité, ils auraient au moins atteint la vraie moralité.

 

 

Note de la traduction

(1) Wikipedia - Pour Hobbes, la psychologie est l'étude de la propagation de mouvements matériels qui agissent sur les dispositifs physiologiques nerveux et produisent les réactions et les attitudes. Il défend ainsi une position matérialiste, comparant, dans son introduction au Léviathan, le corps humain à une machine. Concernant l'origine de la connaissance, il défend une position empiriste: toute connaissance provient des sens et de l'expérience (chap. I du Léviathan).

Il s'oppose à la conception traditionnelle du bonheur, qui en fait un état stationnaire, en l'envisageant de façon dynamique (chap. XI). Le bonheur, pour lui, ne s'oppose pas à un « désir inquiet d'acquérir puissances après puissances » (chap. XI), car seule cette course à la puissance permet de s'assurer que l'on conservera bien son être et ses biens. Ainsi, le conatus, désir de conservation de soi-même, est immédiatement dynamique.

Selon Hobbes, il n'y a pas de bien et de mal à l'état de nature, mais seulement à l'état civil.

 

 

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