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Pour Protéger son Peuple,
Netanyahou Fait
comme Churchill.
Il Cherche à
Influencer la Politique Américaine
Par Alan
Dershowitz, avocat, spécialiste de la Constitution, commentateur et auteur.
Un nouveau
livre "L'affaire de l'Accord sur le nucléaire iranien, comment peut-on
maintenant arrêter l'Iran d'acquérir une bombe" (Rosetta books)
14/8/15
Traduit
par Albert Soued, écrivain http://soued.chez.com
pour www.nuitdorient.com
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étincelles venant des Etats-Unis
Benjamin
Netanyahou agit loyalement en essayant de s'opposer aux Accords de Vienne
sur le nucléaire. Et Obama agit déloyalement en l'accusant d'interférer dans
les affaires américaines, et en insinuant qu'aucun autre chef d'état étranger
n'a tenté de le faire. "Je ne me souviens pas d'un exemple similaire" dit-il
Obama
se trompe sur l'histoire américaine, comme il se trompe en politique.
De
nombreux dirigeants étrangers ont essayé d'influencer la politique des
Etats-Unis, quand leurs intérêts nationaux étaient en jeu.
Lafayette
a tenté d'impliquer l'Amérique dans la Révolution Française, alors que les
premiers colons cherchaient eux-mêmes un soutien de la France dans leur propre
révolution.
Winston
Churchill est apparu devant le Congrès des Etats-Unis et a cherché à
l'influencer sérieusement pour sortir l'Amérique de son isolationnisme, au
début de la 2ème Guerre Mondiale.
Et Obama
ne doit pas ignorer des faits récents, quand il a invité, lui-même, David
Cameron, le 1er ministre du Royaume Uni, pour faire du
"lobbyisme" en faveur de l'accord nucléaire avec l'Iran.
De même,
Shinzo Abe, le 1er ministre japonais, a cherché à nous entraîner
récemment en faveur du Partenariat Transpacifique.
Or, eu
égard à l'accord sur le nucléaire, les enjeux sont beaucoup plus importants
pour la nation juive que pour les nations qui ont participé à la négociation.
Et Israël a été exclu des négociations. Tout dirigeant israélien est en droit
d'exercer n'importe quelle influence, pour obtenir un débat sur ce sujet.
Il est de
notoriété publique que le 1er pays visé par la quête iranienne d'un
arsenal nucléaire, c'est Israël. Rappelons-nous les propos de l'ex-président
iranien Hashemi Rafsanjani qui disait qu'Israël était l'"Etat d'une seule bombe", pouvant être détruit
instantanément, alors que l'Iran ou l'Islam ne pouvait pas être détruit par une
réplique.
L'Iran n'a
jamais menacé la Grande Bretagne, la France, l'Allemagne, la Russie ou la
Chine. Et même les Etats-Unis, considérés comme le "Grand Satan", ont
peu à craindre d'un arsenal nucléaire iranien.
Le
président Obama pense-t-il sérieusement qu'Israël doive rester silencieux et
accepte les conséquences d'un accord qui met sa population en danger ?
Comme
Netanyahou l'a souvent répété, Israël n'est pas la Tchécoslovaquie d'avant-guerre.
En 1938, ce pays a été, lui aussi, exclu de négociations qui ont abouti à son
démembrement. Mais, à l'époque, la Tchécoslovaquie n'avait aucune capacité
d'influencer cette politique des nations, ni la capacité de se défendre
militairement.
Ce qui
n'est pas le cas d'Israël, aujourd'hui.
Les
Etats-Unis n'auraient, eux-mêmes, jamais accepté un accord négocié par
d'autres, qui mettrait en danger ses citoyens. Aucun dirigeant américain ne se
serait tu face à un tel accord. Israël a le droit et le devoir de manifester
son inquiétude devant un accord qui, non seulement a traversé ses propres
lignes rouges, mais celles fixées par le Président Obama lui-même.
L'attaque
d'Obama contre Netanyahou, -- pour avoir fait ce que lui-même aurait fait dans
les mêmes circonstances, -- a encouragé ceux qui dénigrent Israël à traiter les
Américains qui le soutiennent de "double loyauté". Nous sommes en
pleine désinformation…
Je suis
moi-même un démocrate libéral, opposé en son temps à l'invasion de l'Irak, et
j'ai voté à 2 reprises pour la présidence d'Obama. On ne peut pas accuser de
va-t-en-guerre ceux qui sont opposés à l'accord, parce que, tout simplement,
nous avons la profonde conviction que cet accord nous mène à la guerre !
Il
faudrait que le président Obama cesse d'attaquer ceux qui critiquent son
accord, à l'intérieur du pays comme à l'extérieur, et plutôt écouter nos
appréhensions. C'est pourquoi, j'ai mis au défi l'administration Obama de
débattre du sujet à la télévision nationale, occasion merveilleuse de mettre au
clair notre politique étrangère, comme dans les débats Lincoln-Douglas.
Il faut
savoir qu'aujourd'hui la majorité des Américains et du Congrès sont opposés à
l'accord. Et c'est à la charge du Président de convaincre le public du
contraire. Nous sommes après tout en démocratie. Et le Président n'a pas été
élu pour imposer sa volonté, appuyée par 1/3 d'une Chambre du Congrès +1, alors
que la majorité des Américains ont exprimé leur opposition.
Qu'on cesse
alors de pointer du doigt et que le débat commence !