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JUSTE UN AUTRE ARAFAT?
Éditorial du 21 août 2003 du Wall
Street Journal
Traduction adaptée par Albert
Soued, écrivain www.chez.com/soued
La bombe-suicide de mardi soir
dernier à Jérusalem montre d'une
manière décisive l'échec de la stratégie pratiquée par le premier ministre
palestinien Mahmoud Abbas dans l'exécution de la feuille de route. Il a fallu
hélas! la mort de 20 Israéliens et la blessure de plus de cent autres pour le
démontrer.
Or dans la première phase de cette
feuille de route, il était primordial que les Palestiniens démantèlent leurs
diverses organisations terroristes. Mr Abbas croyait pouvoir le faire par la
négociation plutôt que par la force, et il a annoncé un cessez-le-feu de trois
mois accepté par les terroristes en Juin, comme un signe d'une avancée dans ce
sens. L'explosion de mardi soir, qui d'ailleurs était la deuxième attaque
d'importance depuis le cessez-le-feu, s'est produite par ironie au moment même
où Mr Abbas s'entretenait avec les chefs du Jihad Islamique, pour prolonger ce
cessez-le-feu. On sait que le Jihad Islamique avec le Hamas ont revendiqué la
responsabilité du massacre, bien que le Hamas ait nié la fin du cessez-le-feu
(1).
Il est maintenant clair que les
terroristes n'ont accepté le cessez-le-feu que pour se réarmer et reconstituer
leurs réseaux pour de futures attaques contre Israël. Il n'était pas réaliste
de la part de Mr Abbas d'avoir cru qu'il pouvait soudain persuader des
terroristes voués à la destruction de l'état d'Israël, à baisser les armes et à
accepter une solution pacifique avec deux états côte à côte. Comme al Qaeda,
ces organisations ont pour but le combat jusqu'à la destruction totale de leur
ennemi. Et la seule
réponse ne peut être que de les détruire d'abord.
Il apparaît que la Maison Blanche
ait enfin accepté pour ce conflit l'usage de la stratégie employée contre Al
Qaeda. Comme l'a dit le porte parole du Conseil National de Sécurité à la
Maison Blanche, Sean Mac Cormick, aussitôt après l'attaque "Nous demandons à
l'Autorité Palestinienne d'agir et de démanteler les réseaux terroristes".
Le premier
ministre Palestinien et son chef de la sécurité Mohamed Dahlan doivent
maintenant décider ce qu'ils veulent, une entité en guerre permanente avec
Israël ou un état reconnu et libre de son avenir. La majorité
silencieuse des Palestiniens cherche une vie normale, rendue impossible par les
terroristes. MM Abbas et Dahlan ont montré qu'ils peuvent s'attaquer à la
terreur,(2) mais la bombe-suicide de mardi a montré qu'ils ont encore un long
chemin devant eux. Cela ne sera pas facile, car l'une des raisons de leur
réticence à sévir est qu'ils ne contrôlent pas toutes les forces de sécurité,
qui, pour la majeure partie, se trouve entre les mains de Yasser Arafat. Celui-ci
s'évertue à faire échouer la feuille de route. Mais pour sévir sérieusement
contre la terreur, cela implique de se salir les mains et de prendre même le
risque d'une guerre civile.
Mr Abbas connaît Arafat depuis
fort longtemps et il sait à quoi s'en tenir avec cet homme. Mr Abbas était avec
lui au moment des accords de paix d'Oslo de 1993 qui prévoyaient, comme la
feuille de route, un échange de territoire contre la destruction de
l'infrastructure terroriste. Arafat a rejeté l'offre de paix généreuse de Ehoud
Barak, lançant une guerre d'usure
contre Israël et soutenant financièrement et militairement les diverses
organisations terroristes. Comme son ex-bienfaiteur, Mr Abbas parle de
"vivre en paix avec Israël" et "de démanteler l'infrastructure
terroriste" (devant les médias Occidentaux). Arafat avait l'habitude de
continuer ses discours en arabe pour aussitôt encourager les suicidaires à
commettre leurs forfaits morbides, avec l'argent de l'Autorité Palestinienne. À
ce jour Mr Abbas a été plus prudent, mais il ne peut plus chevaucher à la fois
la respectabilité internationale et l'univers de la terreur.
Pour la première fois depuis
longtemps, la chute du régime de Saddam Hussein, le refus de traiter avec
Yasser Arafat et l'engagement d'un Président américain à combattre la terreur
ont induit une lueur d'espoir dans le conflit israélo-palestinien. Mr Abbas a
encore une dernière opportunité d'éloigner son peuple de la terreur et de la
haine et de le mener vers la paix avec son voisin. Mais pour cela, il faut
qu'il se résolve à désarmer les terroristes par la force. S'il ne le fait pas
rapidement, Israël a la responsabilité devant la nation de le faire à sa place.
Notes du traducteur – voir aussi
l'article "le 3ème round et la
Palestine"
(1) le Hamas comme les autres organisations terroristes
viennent de mettre un terme au cessez-le-feu qui d'ailleurs n'a jamais été
respecté par eux, puisqu'on assiste depuis le mois de juin à des attaques de
bombes-suicide, de snipers, à des enlèvements et des assassinats…
(2) quand il s'agit de leurs propres intérêts en jeu.
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