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Antisionisme d'Etat
Par Shmuel Trigano, Professeur des Universités
Que
la France pratique une politique pro-arabe, personne ne peut le nier.
Que
la France, depuis l'époque du Grand Mufti nazi, qu'elle aida à fuir le procès
de Nuremberg, a fait de la promotion de la cause palestinienne un des axes de
sa politique étrangère, personne ne peut le nier.
Que
sous Sarkozy, elle a fait admettre l'Autorité Palestinienne à l'UNESCO, comme
si elle était un Etat, qui peut le nier ?
Que,
sous Hollande, elle a reconnu un Etat palestinien qui n'existe pas dans la
réalité, qui
peut le nier ?
Que
sous Hollande elle a voté une résolution faisant des Juifs des étrangers sur
les lieux mêmes de leur histoire antique et de leur religion, qui peut le nier ?
Qu'elle
engage une "conférence" internationale pour imposer un diktat à
Israël s'il n'accepte pas les requêtes de l'Autorité palestinienne, qui peut le nier ?
Que,
pour ce faire, elle se fasse parjure à sa garantie des Accords d'Oslo qui
interdisaient toute démarche unilatérale, qui peut le nier ?
Que
la France stigmatise Israël pour occuper des territoires qui jamais ne furent
indépendants, alors qu'elle tolère et bien plus la Turquie occupant Chypre, le
Maroc occupant le Sahara occidental, qui peut le nier ?
Qu'elle
stigmatise Israël au nom des droits de l'homme alors qu'elle est devenue le
deuxième marchand d'armes du monde, notamment aux dictatures arabes et qu'elle
a reçu avec pompe le dernier dictateur de Cuba, qui peut le nier ?
Que le sionisme
soit devenu le nom des pires choses au mépris de la vérité et de la réalité
historique, qui le niera ?
Que la société française fasse entendre une inimitié ambiante envers Israël,
telle qu'elle se répercute dans les médias, les "réseaux sociaux",
l'édition, l'académie, qui le niera ? Que cette inimitié ait pour origine le dévoiement de
l'information sous la houlette de l'AFP, agence semi-gouvernementale, qui
réécrit les événements en faveur des Palestiniens, effaçant et justifiant leurs
actes terroristes, qui le niera ?
Que
ce discours puisse servir d'incitation à la haine des antisémites, qui le niera
?
Que,
dans des manifestations, on puisse crier "Mort aux Juifs", que dans
toute manifestation on retrouve le drapeau de l'OLP, voire du Hamas, qui le niera ?
Que
des hauts fonctionnaires ou des éditorialistes puissent comparer l'immigration
en Israël au départ pour le Djihad en Syrie, qui le niera ?
Que
nombre de films sur des chaînes publiques ou de livres à grande diffusion
puissent réécrire l'histoire juive et celle d'Israël sans que personne ne
sourcille, que le judaïsme soit fustigé dans tel et tel magazine pour sa
cruauté et sa violence, sans compter la falsification de l'histoire dont il
serait le produit, qui le niera ?
Que
la participation des intellectuels juifs au débat public soit conditionnée par
leur dissociation d'avec Israël, Netanyahou, hier Sharon, ou le sionisme en
général, qui le
niera ?
Qu'une
pléiade d'intellectuels juifs ont disparu des débats publics, des radios, des
télévisions, de la presse, des revues distinguées comme par enchantement, qui le niera ?
Que
leur parole, leurs écrits n'aient plus d'espace où se dire et se tenir, qui le niera ? Qu'un étudiant qui choisisse
un doctorat en rapport avec le monde juif - religion, histoire, société, pensée
- soit voué à une impasse professionnelle inéluctable du fait de la marque de
Caïn que cela représente, qui le niera ?
Que
des candidats à un poste effacent de leur curriculum vitae leur cursus éventuel
dans des institutions juives pour avoir des chances d'obtenir l'emploi, qui le niera ?
Que
les Juifs soient obligés dans certains quartiers d'éviter de se faire
reconnaître comme Juifs pour ne pas risquer d'être battus, qui le niera ?
Que,
pendant 15 ans, la société et surtout l'Etat aient toléré des actes antisémites
en nombre sans les combattre et les condamner, qui le niera ?
Que
les responsables de ces actes n'aient jamais été clairement nommés qui le niera
? Que cette nomination des responsables individuels ait été impossible, voire
interdite, sous prétexte d'éviter des amalgames, qui le niera ?
Que
les Juifs aient cessé de voir leurs amis non Juifs pour éviter disputes et
fâcheries, qui
le niera ?
Que
les Juifs habitant dans certains quartiers aient dû déménager pour fuir une
insécurité manifeste, qui le niera ?
Que
les Juifs appelant à l'aide contre les antisémites puissent être accusés de
"communautarisme", qui le niera ?
Que
le sionisme soit devenu le nom des pires choses au mépris de la vérité et de la
réalité historique, qui le niera ?
Comment
peut-on nommer cet état de fait ?
Antisionisme
d'Etat ? Mâtiné, maintenant, depuis l'UNESCO, d'antijudaïsme.